Amager Bakke

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 6 novembre 2021 à 23:08 et modifiée en dernier par Thierry Caro (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Amager Bakke
Vue générale de l'usine
Administration
Pays
Région
Amt
Commune
Coordonnées
Propriétaire
Amager Ressource center
Construction
2013
Mise en service
2017
Caractéristiques
Type d'installation
Énergie utilisée
Technologie
Centrale à cycle combiné
Superficie
4,1 ha
Puissance installée
67 MW

Architecte
Coût
670 millions de dollars
Site web
Géolocalisation sur la carte : Danemark
(Voir situation sur carte : Danemark)
Géolocalisation sur la carte : Copenhague
(Voir situation sur carte : Copenhague)

Amager Bakke (littéralement, « la colline d'Amager », également appelée Amager Slope ou Copenhill, est un incinérateur de déchets situé à Copenhague. Il est situé dans une zone industrialisée de Copenhague. Construit entre 2013 et 2016 sur les plans de l'architecte Bjarke Ingels, il se signale par sa silhouette caractéristique et par les nombreuses activités sportives et récréatives que son enveloppe extérieure propose. En effet, le toit en pente accueille plusieurs pistes de ski sèches, des sentiers de randonnée ainsi qu'un parc urbain. Une des parois accueille également un mur d'escalade de 80 mètres de hauteur.

Historique

Contexte

En 2009, sous l’impulsion du maire Frank Jensen, la capitale danoise se fixe un objectif de neutralité carbone à atteindre en 2025, le « Plan d’adaptation au climat » (Københavns Kommunes Klimaplan KBH 2025). Dans cette perspective, les réseaux de chaleur jouent un rôle essentiel, en utilisant la chaleur fatale dégagée notamment par l'incinération des déchets pour chauffer les bâtiments. Le réseau, développé depuis 1979, fournit 90 % des logements et 98 % des besoins de la municipalité en 2019[1],[2],[3].

Construction

La centrale en construction en avril 2016.

Dans cette optique, la construction d'une nouvelle centrale d'incinération est envisagée pour remplacer l'ancien incinérateur vieux de quarante-cinq ans et situé juste à côté. Le nouvel équipement doit, à quantités brûlées équivalentes, rejeter au maximum 15 % de la quantité d'oxyde d'azote et 0,5 % de la quantité de soufre émises par l'ancienne centrale[4]. La nouvelle centrale doit utiliser la technologie du cycle combiné pour fournir à la fois de la chaleur et de l'électricité. Les buts connexes de cette construction sont la mise en valeur du nouvel équipement et de son quartier, une zone industrielle proche de la ville mais peu attractive pour les habitants[5].

L'agence Bjarke Ingels Group de l'architecte du même nom remporte en janvier 2011 le marché de la construction de la centrale ; son projet se caractérise par la forme donnée à l'édifice et par les activités ludiques envisagées[6]. L'idée de cet édifice est plus ancienne, remontant à 2002, mais une décennie a été nécessaire à mettre en place le projet. L'ambition technique de l'équipe est de faire de cet incinérateur « le plus propre du monde »[5].

La construction proprement dite commence en 2013, et dure environ trois années. La centrale est inaugurée officiellement le 30 mars 2017[7].

Caractéristiques du bâtiment

La façade nord-ouest du bâtiment, avec le maillage des briques d'aluminium et des baies vitrées ; en partie basse de la photo, la piste de ski.

Le bâtiment occupe une emprise au sol de 41 000 m2, soit 4,1 hectares. Le toit culmine à 85 mètres de hauteur. La façade est constituée d'énormes briques d'aluminium, longues de 3,3 mètres et hautes de 1,2, placées de manière à ménager des vides dans lesquels s'insèrent des baies vitrées qui éclairent l'intérieur de l'usine[8].

Caractéristiques de la centrale

La centrale en fonctionnement, vue du sud-est.

L'usine brûle annuellement 440 000 tonnes de déchets ménagers[5]. Elle fournit directement 30 000 logements en électricité et 72 000 en chauffage.

De manière plus anecdotique, afin de sensibiliser la population au dégagement de gaz à effet de serre, l'usine intègre un générateur d'anneau de vapeur. À chaque fois qu'une tonne de carbone est émise, l'usine produit un anneau de vapeur d'environ vingt-et-un mètres de diamètre, et ainsi visible depuis le centre-ville[9].

Espace de loisirs

Le toit incliné de l'usine, avec le téléski permettant d'atteindre le sommet du bâtiment, à côté de la cheminée.

La caractéristique la plus visible du projet est qu'il est pensé, extérieurement, comme un espace de loisirs. Il accueille en effet plusieurs pistes de ski sèches, un petit parc urbain comprenant des sentiers de randonnée, et un mur d'escalade allant du pied au sommet de l'édifice, soit 85 mètres de hauteur. Quatre remontées mécaniques permettent d'accéder au sommet de l'usine, et des pistes de difficulté décroissante à mesure de la descente (noire, rouge, bleue, enfin verte) se succèdent sur une longueur cumulée de 490 mètres[10],[11].

Notes et références

  1. Anne-Françoise Hivert, « La transition écologique doit réduire les émissions, mais aussi améliorer la qualité de vie », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
  2. « Copenhague veut être neutre en carbone », Planète Énergies,‎ (lire en ligne).
  3. Grégoire Lory, « Objectif neutralité carbone pour Copenhague », Euronews,‎ (lire en ligne).
  4. (en) « ARC, Copenhill / Amager Bakke, Copenhagen, Denmark », Babcock & Wilcox, (consulté le ).
  5. a b et c (en) Eric Baldwin, « CopenHill: The Story of BIG's Iconic Waste-to-Energy Plant », ArchDaily,‎ (lire en ligne).
  6. Édouard Malsch, « Usine + piste de ski = Bjarke Ingels Group (BIG) », Urbanews,‎ (lire en ligne).
  7. (da) Mette Serup, « Skidt, skrald og æggebakker indvier Amager Bakke », ArchDaily,‎ (lire en ligne).
  8. Sipane, « Sous la piste de ski, un incinérateur… », (consulté le ).
  9. (en) Rory Stott, « AD Interviews: BIG's Jakob Lange / Chicago Architecture Biennial », ArchDaily,‎ (lire en ligne).
  10. « Copenhill : une nouvelle piste de descente à Copenhague », Luxe Magazine,‎ (lire en ligne).
  11. « À Copenhague, il est possible de skier sur une centrale électrique », L'Équipe,‎ (ISSN 0153-1069, OCLC 35791866, lire en ligne).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes