2084 : la fin du monde

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2084 : la fin du monde
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Hédi Kaddour et Boualem Sansal à l'Académie française pour la réception du Grand Prix du Roman.

Auteur Boualem Sansal
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Genre Roman
Éditeur Gallimard
Collection Collection Blanche
Date de parution
Nombre de pages 288
ISBN 978-2-07-014993-3
Chronologie

2084 : la fin du monde est un roman de Boualem Sansal paru le aux éditions Gallimard et ayant conjointement reçu, avec Les Prépondérants de Hédi Kaddour, le Grand prix du roman de l'Académie française ainsi que le prix du meilleur livre de l'année 2015 par le magazine Lire[1].

Né en 1949, Boualem Sansal vit à Boumerdès, près d'Alger. Son œuvre a été récompensée par de nombreux et prestigieux prix littéraires, en France et à l'étranger.

Résumé[modifier | modifier le code]

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, « délégué » de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questionnement.  La religion contrôle les individus dans leur vie la plus intime. La pensée est réduite par l'instauration d'une langue unique, l’abilang, limitant la longueur des mots, mais, malgré tout, le personnage principal, Ati, va sentir en lui l'appel de la liberté et chercher à comprendre s'il existe autre chose sur la terre.

L'action se déroule dans cet empire d'Abistan, qui se prétend être toute la terre et au commencement de l'histoire, en 2084, car rien ne pouvait exister avant. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il va découvrir l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…

L'intrigue se noue autour de la découverte d'un village ancien par un archéologue, Nas, qui remettrait en cause l'histoire d'Abistan. La puissance d'Abi est de réécrire l'histoire pour la faire sienne et de convertir le village en lieu de pèlerinage, permettant à quelques fratries du pouvoir de s'enrichir par la venue des fidèles.

Ati, confronté à cette histoire, va entreprendre, avec son ami Koa, un voyage à travers les quartiers d'Abistan, pour s'affranchir de la soumission à l'ignorance et découvrir l'origine du Gkabul (le Livre saint), qui est le remède qui tue.

Quatrième de couverture[modifier | modifier le code]

L'Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, délégué de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l'amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.

Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l'existence d'un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours à la religion...

Boualem Sansal s'est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d'un récit débridé, plein d'innocence goguenarde, d'inventions cocasses ou inquiétantes, il s'inscrit dans la filiation d'Orwell pour brocarder les dérives et l'hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.

Personnages[modifier | modifier le code]

  • Abi : délégué de Yölah sur terre
  • Ati : personnage principal, se met à douter et part à la recherche de la vérité
  • Koa : compagnon d'Ati, il l'accompagne dans sa recherche
  • Nas : archéologue qui a fait une importante découverte, menaçante pour l'histoire officielle
  • Toz : puissant dirigeant de l'Abistan, qui va aider Ati
  • Yölah : Dieu

Réception critique[modifier | modifier le code]

Critiques positives[modifier | modifier le code]

Pour l'Express, « Fable, parabole, pamphlet, roman total d'une dictature sans Histoire porté par une plume fantasmagorique, 2084 méduse le lecteur »[2], tandis que pour Libération, « Le lecteur finira lui aussi par être emporté par le flot de Sansal pour couler à pic dans le cauchemar que nous fait vivre 2084. »[3]. Michel Abescat dans Télérama considère que « la fable est puissante, l'humour, ravageur, le propos, glaçant. 2084 est un livre hors du commun, une mise en garde adressée par l'auteur à ceux qui, selon lui, sous-estiment le danger islamiste. »[4].

Critiques neutres[modifier | modifier le code]

Pour l'Obs, « En tant que fable, 2084 souffre d’un didactisme qui rend le récit abstrait, et empêche de s’intéresser au sort des personnages. Le texte est en revanche porté par une joie du sacrilège »[5].

Critiques négatives[modifier | modifier le code]

Pour Paris Match, « Dans vingt ans, quand les eaux islamophobes de France auront regagné leur lit, on se demandera comment on a pu s’emballer pour un thriller aussi lent. »[6].

Éditions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]