Nicétas de Paphlagonie

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Nicétas de Paphlagonie
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
HagiographeVoir et modifier les données sur Wikidata

Nicétas de Paphlagonie (en grec Νικήτας ό Παφλαγών), dit aussi Nicétas David ou Nicétas Paphlagôn, est un écrivain religieux byzantin, notamment hagiographe, né vers 885 en Paphlagonie, mort vers le milieu du Xe siècle.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Venu très jeune à Constantinople à l'instigation de son oncle Paul, higoumène du monastère Saint-Phocas et membre du clergé patriarcal, il devint le disciple et l'ami d'Aréthas de Césarée. Il fut appelé « rhéteur », ce qui veut dire professeur, et « philosophe », à cause de son régime de vie ascétique. Au moment de l'affaire du quatrième mariage de l'empereur Léon VI (906-907), il suivit son mentor dans sa position de défense du droit canonique, mais alors qu'Aréthas faisait rapidement machine arrière, Nicétas maintint son opposition et composa un pamphlet, qui n'a pas été conservé, contre l'empereur et le patriarche Euthyme. Il fut enfermé deux ans dans le monastère Agathos (907/908-909/910), et fit un autre séjour, sans doute forcé, à Saint-Phocas, jusqu'en 912[1]. Aucune date postérieure n'est connue dans sa biographie.

On l'identifie de nos jours à « Nicétas dit aussi David, serviteur de Jésus-Christ, philosophe », lui aussi de Paphlagonie, dont le floruit se situe plus avant dans le Xe siècle[2]. L'adjonction du nom « David » est différemment interprétée : s'agit-il d'un nom monastique, le maintien du premier nom s'expliquant par des vœux tardifs, l'écrivain étant déjà connu comme « Nicétas »? Ou alors ce surnom s'explique-t-il par le Commentaire sur les Psaumes, l'un de ses élèves, devenu son biographe, l'appelant le « nouveau David »? Par ailleurs, il semble n'avoir jamais été évêque de Dadybra, titre qu'on attribuait à Nicétas David.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Nicétas est l'auteur d'au moins une cinquantaine d'Éloges de saints, pour une bonne part inédits[3]. C'est l'hagiographe byzantin le plus prolifique avec Syméon Métaphraste. Sous le nom de Nicétas David, il est l'auteur d'une célèbre Vie d'Ignace (le patriarche), très importante pour les historiens[4], d'un Martyre de Georges, d'un Commentaire sur les Psaumes, de scholies sur des poèmes de Grégoire de Nazianze, d'un Commentaire sur l'Évangile de Luc dont des extraits sont connus par une chaîne sur Luc constituée au début du XIIe siècle par Nicétas d'Héraclée. Certaines de ses lettres constituent une source importante sur l'affaire du quatrième mariage de Léon VI[5]. Il existe aussi une lettre « aux évêques d'Occident sur la fin du monde », éditée par L. G. Westerink.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir Bernard Flusin, « Un fragment inédit de la Vie d'Euthyme le Patriarche? I. Texte et traduction », Travaux et Mémoires 9, 1985, p. 119-131 ; « II. Vie d'Euthyme ou Vie de Nicétas? », TM 10, 1987, p. 233-260.
  2. Les deux mises au point sur l'identification de ces deux Nicétas sont: R. J. H. Jenkins, « A note on Nicetas David Paphlago and the Vita Ignatii », Dumbarton Oaks Papers 19, 1965, p. 241-246, et L. G. Westerink, « Nicetas the Paphlagonian : On the End of the World », Essays in memory of Basil Laourdas, Thessalonique, 1975, p. 177-195.
  3. 20 se trouvent en PG 105, 15-488, plus quelques éditions plus récentes.
  4. PG 105, 488-573. Cette Vie a été datée d'environ 907 (cf. R. J. H. Jenkins, art. cit.).
  5. Les lettres à Aréthas de Césarée constituent les n°84 à 89 des Arethæ scripta minora II, éd. L. G. Westerink, Teubner, Leipzig, 1972.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. J. Rizzo (éd.), The Encomium of Gregory Nazianzen by Nicetas the Paphlagonian, Bruxelles, 1976.
  • Freddy Lebrun, Nicétas le Paphlagonien. Sept homélies inédites, Louvain, 1997.
  • Gilles Dorival, « Le Commentaire sur les Psaumes de Nicétas David (début du Xe siècle). Une œuvre inconnue dans un manuscrit de la Bibliothèque de Leyde », Revue des études byzantines 39, 1981, p. 251-300.

Liens externes[modifier | modifier le code]