Voir la source de École polytechnique (France)

{{En-tête label|AdQ|année=2013}}
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{{Ne pas confondre|Polytech|École polytechnique fédérale de Lausanne|École polytechnique fédérale de Zurich|École polytechnique de Montréal}}
{{Voir homonymes|École polytechnique|École royale polytechnique}}
{{Infobox Université
 | blason                 = 
 | campus                 = [[Campus de l'École polytechnique]], [[Institut Polytechnique de Paris]]
 | personnel              = {{nobr|625 [[Ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers et personnel de service|IATOS]]}} et {{nobr|77 personnels}} militaires<ref name="rapport2013"/>{{,}}<ref group=alpha name="ressources humaines">Ces effectifs n'incluent que les personnels rémunérés par l'École polytechnique.</ref> <small>(en 2013)</small>
 | enseignants            = 372<ref name="chiffres">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/ Une École tournée vers l'avenir], sur le site de l'école.</ref> (soit {{nobr|188 [[Équivalent temps plein|ETP]]}}<ref name="chiffres2010"/>{{,}}<ref group=alpha name="ressources humaines"/>) <small>(en 2011)</small>
 | enseignants-chercheurs = {{nobr|80 [[Équivalent temps plein|ETP]]}}<ref name="chiffres2010"/>{{,}}<ref group=alpha name="ressources humaines"/> <small>(en 2011)</small>
 | taille blason          = 180px
 | affiliation            = [[Conférence des grandes écoles]], [[Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs]], [[Institut Polytechnique de Paris]]
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}}
{{Infobox Unité militaire
 | nom                   = Bataillon de l'École polytechnique
 | image                 = École polytechnique signature.svg
 | taille image          = 
 | légende               = Logo depuis mai 2019.
 | création              = 28 septembre 1794
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 | allégeance            = {{France}}
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 | inscriptions          = [[Bataille de Paris (1814)|Défense de Paris 1814]]
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 | guerres               = [[Sixième Coalition]] <br />[[Première Guerre mondiale]]<br />[[Seconde Guerre mondiale]]
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 | décorations           = [[Légion d'honneur]] <br /> [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre 1914-1918]]<br />[[Croix de guerre 1939-1945]] <br /><small>citation à l'ordre de l'armée</small>
 | équipement            = 
 | commandant            = [[Corps des ingénieurs de l'armement|Ingénieur général de l'armement]] [[Laura Chaubard]]
 | commandant historique = 
 | colonel en chef       = 
 | colonel du régiment   = Thibault Capdeville <small>chef de corps et directeur de la formation humaine et militaire</small>
<!-- Insigne --> | pavillon              = 
 | pavillon de beaupré   = 
 | emblème               = 
}}
L''''École polytechnique''', couramment appelée '''Polytechnique''' et surnommée en [[France]] l'« '''X''' », est l'une des {{nobr|204 [[Liste des écoles d'ingénieurs en France|écoles d'ingénieurs]]}} [[France|françaises]] accréditées au {{date-|1 septembre 2020}} à délivrer un [[Diplôme d'ingénieur en France|diplôme d'ingénieur]]<ref name="A25022021">{{Légifrance|base=JORF|numéro=ESRS2036012A|texte=Arrêté du 25 février 2021 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé}}.</ref>. Elle constitue {{incise|avec l'[[École spéciale militaire de Saint-Cyr]], l'[[École de l'air]], l'[[ENSTA Bretagne]], l'[[École des officiers de la Gendarmerie nationale]], l'[[École navale]] et l'[[École de santé des armées]]}} l'une des sept [[Grandes écoles militaires en France|grandes écoles militaires françaises]].

Elle est fondée en [[1794]] par la [[Convention nationale]] sous le nom d'École centrale des travaux publics, et militarisée en 1804 par [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]]. À l'origine située à [[Paris]], l'école est à [[Palaiseau]] ([[Essonne (département)|Essonne]]) depuis 1976, au cœur du [[Pôle de compétitivité en France|pôle]] technologique [[Paris-Saclay]]. Elle a le statut d'[[établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel]] (EPSCP-GE), constitue une [[grande école]] militaire dont le cycle ingénieur est placé sous la tutelle du [[ministère des Armées]] et est membre fondateur de l'[[Institut polytechnique de Paris]]. Elle est connue principalement pour sa formation d'ingénieurs, dont les élèves et anciens élèves sont appelés « polytechniciens ».

L'École assure depuis sa création la formation d'[[ingénieur]]s, recrutés chaque année par un [[concours]] d'admission parmi les plus anciens et les plus difficiles de ceux que préparent les élèves de [[Classe préparatoire aux grandes écoles|classes préparatoires]], mais aussi par le biais d'admissions parallèles pour les [[Université|universitaires]]. L'École décerne également le diplôme de [[doctorat|docteur]] de l'École polytechnique depuis 1985, forme des élèves de [[Grade universitaire en France#Grade de master|grade de master]] depuis 2005 et de [[Bachelor (France)|bachelors]] depuis 2017. En majorité, les polytechniciens, c'est-à-dire les élèves ingénieurs, intègrent les entreprises, privées ou publiques<ref>{{Lien brisé |url= https://www.polytechnique.edu/fr/insertion-professionnelle-ingenieur |titre=polytechnique.edu/fr/insertion… |brisé le=30-04-2023}}.</ref>, en [[France]] comme à l'international, entrent dans les [[Grand corps de l'État|grands corps de l'État]], civils ou militaires, ou s'engagent dans la recherche.

Jouissant d'un grand prestige dans l'[[enseignement supérieur en France]], l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité, à l'excellence académique, mais aussi à l'[[élitisme]] et à la [[technocratie]] qui sont sources de critiques depuis sa création. Dans l'imaginaire populaire, l'école est associée à certains symboles comme l'uniforme des élèves ou le [[bicorne]].

== Noms ==
[[Fichier:Decret 16 fructidor.jpg|vignette|Loi du {{date républicaine-|15 fructidor an III}}.|alt=Document numérisé.]]
À sa création en 1794, l'école porte le nom d'« École centrale des travaux publics »<ref name="Grattan-Guinness" /> et l'enseignement dispensé est limité aux connaissances techniques, ceci dans le but de pallier la pénurie d'ingénieurs dans la France d'après la Révolution{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolutions récentes de l'enseignement}}. L'École est renommée « École polytechnique » par la loi du {{date républicaine|15 fructidor an III|conversion}}<ref name="renommage">« Chronologie des premières années de l'École polytechnique (1794 - 1799) » ''Bulletin de la Sabix'' [http://sabix.revues.org/594 lire en ligne], 8 | 1991.</ref>. Le [[néologisme]] « polytechnique » (composé de poly-, « nombreux », et de technique) symbolise la pluralité des techniques enseignées<ref name="Grattan-Guinness" />{{,}}<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/polytechnique Définition de polytechnique], sur le site du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales]].</ref>. Il apparaît pour la première fois dans un document publié par [[Claude-Antoine Prieur-Duvernois|Claude Prieur]] au début de l'année 1795<ref>{{ouvrage|titre=Programmes de l'enseignement polytechnique de l'École centrale des travaux publics|année=1795|mois=pluviôse|lieu=Paris}}.</ref>.

Sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] comme sous la [[monarchie de Juillet]], l'école est officiellement désignée sous le nom d'« École royale polytechnique »{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le séminaire de la rue Descartes}}, tandis que sous le [[Premier Empire]], comme sous le [[Second Empire]], son nom officiel est « École impériale polytechnique »<ref name="Grattan-Guinness" />. Les élèves, anciens élèves et diplômés de l'école sont appelés « polytechniciens »<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/polytechnicien Définition de polytechnicien], sur le site du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales]].</ref>. L'École est souvent simplement appelée « Polytechnique ».

[[Fichier:Armes_de_l'École_Polytechnique.svg|vignette|Blason de l'école.]]
L'École est surnommée l'« X » depuis le milieu du {{s-|XIX}}<ref>{{ouvrage|titre=Les Français peints par eux-mêmes. L'Armée, les écoles militaires, le garde national|éditeur=Curmer|lieu=Paris|année=1840|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8426948d |passage=vue 155}} {{Gallica|id=btv1b8426948d}}.</ref>. Deux explications sont retenues : la présence de deux canons croisés sur l'insigne de l'école d'une part et la prééminence des mathématiques dans la formation des polytechniciens de l'autre<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/histoire-et-patrimoine-6637.kjsp?RF=1253804523522 Histoire et patrimoine], sur le site de l'école.</ref>. En effet, d'après ''L'Argot de l'X'', publié en 1894{{sfn|Lévy|Pinet|1894|loc=X}} : {{Citation|C'est de l'importance même donnée à l'enseignement de l{{'}}''ana'' [analyse], dont toute la langue est faite d'x et d'y qu'est venu le surnom d'X, universellement admis pour désigner les polytechniciens. Tous ne sont pas des mathématiciens, mais tous possèdent une connaissance du [[Dérivée|calcul différentiel]] et [[Intégration (mathématiques)|intégral]] suffisante pour les applications des services publics. Disons de plus qu'en des époques troublées, comme 1830 et 1848, cette connaissance leur a particulièrement servi à ne pas être confondus avec tous les individus qui se déguisaient en polytechniciens pour se donner l'apparence de défenseurs de l'ordre. À ceux-là, quand on les rencontrait, on leur demandait la [[différentielle]] de [[Fonction trigonométrique|sin]] x ou de [[logarithme|log]] x, et, s'ils ne répondaient pas, on les faisait immédiatement coffrer.}} Cependant, dans l'édition de 1994, l'origine de ce sobriquet est de nouveau rapportée au croisement des canons sur le blason<ref>{{ouvrage|prénom1=Fabrice|nom1=Mattatia|illustrateur=Laurent Di Cesare et Jérémie Wainstain|titre=Dictionnaire d'argot de l'X|sous-titre=Tout sur le langage des polytechniciens|numéro d'édition=2|éditeur=Lavauzelle|lieu=Paris|année=2004|pages totales=144|isbn=2702512305}}.</ref>. Le surnom d'« X » s'applique aussi aux polytechniciens<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/x X : Définition de X], sur le site du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales]].</ref>. Les polytechniciennes sont parfois surnommées « Xettes » ou « X7 »<ref>{{en}} [http://www.admission.polytechnique.edu/home/exchange-programs/international-exchange-program/international-exchange-program-29070.kjsp Admissions and Entrance Exams - International Exchange Program], sur le site de l'école.</ref>, ce qui est prononcé {{MSAPI|iksɛt}}.

À la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, l'école, ainsi que ses élèves et anciens élèves, étaient surnommés « pipo »<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/pipo PIPO : Définition de PIPO], sur le site du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales]].</ref>. Au début du {{s-|XX}}, l'école est aussi surnommée « Carva »<ref>[http://www.polytechnique.org/Xorg/FAQ Foire aux questions], sur Polytechnique.org.</ref>.

== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire de l'École polytechnique}}
[[Fichier:Ecole polytechnique former building entrance.jpg|vignette|Fronton des bâtiments historiques, [[rue Descartes (Paris)|rue Descartes]] à Paris.]]
[[Fichier:Paris, École polytechnique, Amphithéâtre de Chimie (J David, 1904) - 1.jpg|vignette|Amphithéâtre de Chimie, photographié par [[Jules David (photographe)|Jules David]] en 1904.]]

=== De 1794 aux révolutions du {{s-|XIX}} ===
Au lendemain de la [[Révolution française|Révolution de 1789]], les différentes écoles royales d'ingénieurs ont été fermées<ref name="Grattan-Guinness">{{article|auteur1=[[Ivor Grattan-Guinness]]|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/30037440|éditeur=Mathematical Association of America|langue=en|titre=The ''Ecole Polytechnique'', 1794-1850: Differences over Educational Purpose and Teaching Practice|périodique=[[The American Mathematical Monthly]]|volume=112|numéro=3|mois=mars|année=2005|pages=233-250}}.</ref>. [[Jacques-Élie Lamblardie]], [[Gaspard Monge]] et [[Lazare Carnot]], pères fondateurs de l'école, se voient confier la mission d'organiser une nouvelle « École centrale des travaux publics »<ref name="Grattan-Guinness" />, officiellement créée le [[7]] [[vendémiaire]] [[Écoles de l'an III scientifiques|an III]] ({{date|28|septembre|1794|en France}})<ref>[http://www.ens-rennes.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1415788647886 Écoles de l'an {{III}}].</ref>{{,}}<ref name="histoire-débuts">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/les-grandes-periodes/les-grandes-periodes-de-l-histoire-de-l-ecole-11111.kjsp?RH=1255945431851 Les grandes périodes de l'histoire de l'école : Des débuts révolutionnaires], sur le site de l'école.</ref> et renommée « École polytechnique » un an plus tard<ref name="renommage" />{{,}}<ref name="histoire-débuts" />. Le projet initial prévoit que l'École polytechnique remplace toutes les anciennes écoles d'ingénieurs. Mais ces anciennes écoles sont finalement rétablies par la loi du {{Date républicaine|30 vendémiaire an IV|conversion}} sous le nom d'« [[École d'application|écoles d'application]] » : il devient obligatoire de passer par l'École polytechnique pour y entrer, et tandis que l'École polytechnique dispense une formation théorique et générale, les écoles d'applications assurent la mise en pratique et la spécialisation<ref>Janis Langins. « Une lettre inédite de Fourier sur l'enseignement destiné aux ingénieurs en 1797 » ''Revue d'histoire des sciences'' 1981, Tome 34 {{numéros|3-4}}. {{p.|193-207}}. {{DOI|10.3406/rhs.1981.1765}} [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1981_num_34_3_1765 Lire en ligne], consulté le 28 mars 2013).</ref>{{,}}<ref>[http://www.mines.org/docs/2012103925_loi-30-vendemiaire-aniv.pdf Extrait de la Loi] du {{Date républicaine|30 vendémiaire an IV}}, concernant les Écoles de services publics.]</ref>. Ce monopole de l'école sur le recrutement des grands corps techniques, appelé « privilège », est confirmé par la loi du {{Date républicaine|25|frimaire|an VIII|conversion}} mais la scolarité est réduite de trois à deux ans afin de compenser la prolongation du cursus dans les écoles d'application. L'École, initialement créée pour former aux emplois publics et privés exigeant un haut niveau scientifique et technique, devient alors très liée aux services publics et le classement de sortie, qui définit le choix du corps, prend une importance considérable<ref>Bruno Belhoste, « Ambroise Fourcy & Jean Dhombres (Introd.) ''Histoire de l'École polytechnique'', Paris, Belin, 1987 (Librairie du bicentenaire de la Révolution française) ; Janis Langins et Emmanuel Grison (Préf.), ''La République avait besoin de savants : l'École centrale des travaux publics et les cours révolutionnaires de l'an {{III}}'', Paris, Belin, 1987 (Librairie du bicentenaire de la Révolution française) », ''Histoire de l'éducation'', 1988, {{vol.|37}}, {{n°|1}}, {{p.|86-92}}. ([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1988_num_37_1_1562 Lire en ligne], consulté le 28 mars 2013).</ref>{{,}}<ref name="renommage" />. L'École acquiert cependant très vite une grande renommée en sciences et attire des scientifiques de toute l'Europe<ref name="Hayek" />.

En 1804, [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] donne à Polytechnique un statut militaire et une devise (« Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire »), caserne les élèves<ref group=alpha>Décret du {{Date républicaine|27|messidor an XII|conversion}}.</ref>{{,}}<ref name="histoire-empire">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/les-grandes-periodes/les-grandes-periodes-de-l-histoire-de-l-ecole-11115.kjsp?RH=1255945431851 Les grandes périodes de l'histoire de l'École : Une école impériale militaire et disciplinée], sur le site de l'école.</ref>{{,}}<ref>Ce qui a donné lieu au bruit, disait-il, que je n'aimais pas cette école, c'est que les jeunes gens, la plus part âgés de quinze ou seize ans, se libertinaient au milieu de la corruption de la capitale, et que je les fis caserner, ce qui leur déplut.(Mémoires de [[Louis Joseph Marchand|Marchand]] Page 117 ISBN=2-84734-077-7)</ref> et installe l'école sur la [[montagne Sainte-Geneviève]] à [[Paris]]<ref>[http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20079/histoire-ecole-polytechnique.html « Histoire de l'École polytechnique » sur le site du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche].</ref>, à l'emplacement des anciens [[Collège de Navarre|collèges de Navarre]], [[Collège de Boncourt|de Boncourt]] et [[Collège de Tournai|de Tournai]] (l'École se situait auparavant à l'[[hôtel de Lassay]]). Des travaux sont par la suite entrepris<ref>Entre 1836 et 1875, la chapelle, la salle des actes, le pavillon de théologie, construits à l'époque médiévale, sont démolis. En 1936, le pavillon Joffre est aménagé, amenant à la disparition d'éléments datant du {{s-|XVIII}}, hormis l'avant-corps de la façade, érigé en 1738. Cf. [[panneau Histoire de Paris]] devant l'ancienne entrée principale.</ref>. La militarisation se double d'une spécialisation de l'enseignement vers les mathématiques<ref name="technocratie" />.<br>En [[1814 en France|1814]], lors de la [[Bataille de Paris (1814)|bataille de Paris]], les élèves de l'École polytechnique s'illustrent en défendant la [[barrière du Trône]] et les [[Parc des Buttes-Chaumont|Buttes-Chaumont]]. Le drapeau de l'École porte fièrement l'inscription « Défense de Paris 1814 » en raison de leur conduite héroïque<ref>[https://225.polytechnique.fr/225-histoires/polytechniciens-paris.html   1814 : Les élèves défendent Paris]</ref>.

<gallery mode="packed" heights="200" >
Combat du 30 Mars 1814.jpg|{{Center|[[Bataille de Paris (1814)|Combat du 30 mars 1814]], sur les hauteurs de [[Parc des Buttes-Chaumont|Saint Chaumont]] où un poste d'artillerie servi par des Élèves de l'École polytechnique se bat avec acharnement avec le [[Michel Sokolnicki|général Sokolnicki]]}}
</gallery>
À la [[Restauration française|Restauration]], à la suite d'un incident déclenché par [[Auguste Comte]] en raison de son opposition au répétiteur [[Louis Lefébure de Fourcy|Lefébure de Fourcy]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Roland Brasseur|titre=Louis Lefébure de Fourcy|périodique=Bulletin de l'Union des Professeurs de Spéciale|date=janvier 2010|lire en ligne=http://www.annales.org/archives/x/Brasseur-Lefebure-de-Fourcy.pdf|pages=}}</ref>, toute la [[Promotion (diplôme)|promotion]] 1814 est congédiée en avril 1816 pour manque de discipline par le [[Vincent-Marie Viénot de Vaublanc|comte de Vaublanc]]<ref name=":5">{{Lien web|langue=français|titre="Polytechnique au XIXe siècle : au cœur des bouleversements de son époque"|url=https://www.polytechnique.edu/XIXesiecle|site=polytechnique.edu|date=|consulté le=27 août 2018}}.</ref>. En réalité, cet acte d'insubordination semble avoir été un prétexte pour éliminer l'atmosphère républicaine qui régnait alors dans l'école, et une promotion suspectée de [[bonapartisme]]<ref>[[André Sernin]], {{opcit}}, p.29-31</ref>.

Après l'arrêt de la parution du journal saint-simonien ''[[Saint-simonisme|Le Producteur]]'' en {{date-|octobre 1826}}, les disciples de [[Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon]], parmi lesquels le polytechnicien [[Prosper Enfantin|Barthélemy Prosper Enfantin]], donnent toute une série de conférences pendant deux ans, trouvant un écho très favorable à l'École polytechnique<ref>[[Olivier Grenouilleau|Olivier Pétré-Grenouilleau]], ''Saint-Simon, L'utopie ou la raison en actes'', Payot, {{p.|394-395}}</ref>. Ainsi, à partir des {{lnobr|années 1830}} de nombreux élèves de l'École polytechnique sont influencés par les [[idéologie]]s [[Saint-simonisme|saint-simonienne]] et [[Positivisme|positiviste]]{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le séminaire de la rue Descartes}}. L'influence du positivisme sur l'école conduit [[Friedrich Hayek]] à la décrire comme la source de l'orgueil [[Scientisme|scientiste]] et du [[socialisme]] moderne<ref name="Hayek">{{ouvrage|auteur1=[[Friedrich Hayek]]|langue=en|titre=The Counter Revolution Of Science|sous-titre=Studies on the Abuse of Reason|pages totales=415|partie=II|numéro chapitre=I|titre chapitre=The source of the scientistic hubris: l'École polytechnique|éditeur=Liberty Fund|isbn=978-0913966679|année=1955|lire en ligne=https://archive.org/details/counterrevolutio030197mbp|consulté le=27 mars 2013}}.</ref>. Cette critique est reprise par [[Wilhelm Röpke]] qui voit dans l'école le centre de diffusion d'un courant {{Citation|mécanistique-positiviste}} au {{Citation|rationalisme effréné}} voulant construire et organiser {{Citation|l'économie, l'État et la société, suivant des lois prétendument scientifiques}}<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Wilhelm Röpke]]|titre=Civitas Humana|passage=119-121|lieu=Paris|éditeur=Librairie de Médicis|année=1946|pages totales=381}}.</ref>.

Pendant les [[Trois Glorieuses]], les polytechniciens se mettent aux côtés des insurgés{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La politique à l'École}}. La réputation de l'école grandit si bien qu'au commencement de la [[révolution française de 1848|révolution de 1848]] les élèves sortent de nouveau dans la rue pour servir de médiateurs entre le pouvoir et les insurgés{{sfn|Callot ''et al.''|loc=1848 - Le miracle polytechnicien}}.

=== Du Second Empire à l'entre-deux-guerres ===
Le [[Second Empire]] marque l'élévation sociale des polytechniciens. L'École cesse en effet progressivement d'être un laboratoire scientifique pour s'imposer comme un espace de production de la « noblesse d'État », tout en étendant son emprise sur la gestion des appareils industriels<ref name="technocratie" />. Certains auteurs, comme [[Terry Shinn]] et [[Bruno Belhoste]], considèrent que l'école n'a pas contribué à l'industrialisation de la France pendant cette période et que les polytechniciens se sont contentés de tâches administratives dans les entreprises au lieu d'être des inventeurs et de promouvoir les nouvelles technologies<ref name="Shinn" />{{,}}<ref name="Schweisguth">Étienne Schweisguth, « Shinn Terry. ''L'École polytechnique'' », ''Revue française de sociologie'', 1981, {{vol.|22}}, {{n°|4}}, {{p.|655-657}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1981_num_22_4_3460 lire en ligne] (consulté le 3 mars 2013).</ref>{{,}}<ref name="missions" />. [[François Crouzet]] estime néanmoins que ces critiques sont excessives et que les polytechniciens ont joué un rôle important dans le développement économique de la France au {{s-|XIX}}<ref name="Crouzet" />. L'École devient alors un lieu de conservatisme politique et social d'après Bruno Belhoste<ref name="technocratie" />, si bien que lors du [[soulèvement du 18 mars 1871]], et à l'inverse des insurrections précédentes, l'École polytechnique ne se place pas du côté du peuple{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le deuil de Bordeaux}}. Après la [[Guerre franco-allemande de 1870|défaite]], l'école prépare la [[Revanchisme|revanche militaire]] sur l'[[Allemagne]]<ref name="guerre14" /> et seuls quelques polytechniciens, comme [[Henri Poincaré]] et [[Henri Becquerel]], portent le « flambeau de la science à l'école »<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Jean-Louis Basdevant]]|titre=Énergie nucléaire|éditeur=Éditions de l'École polytechnique|année=2002|pages totales=336|passage=27|lire en ligne=http://catalogue.polytechnique.fr/Files/EXT_0901_8.pdf}}.</ref>, si bien que [[Louis Pasteur]] attribue la défaite française aux carences de la science française qu'incarne à ses yeux l'École polytechnique et son éloignement de la recherche<ref name="enlisement">{{Harvsp|Belhoste ''et al.''|loc=Les années d'enlisement. L'École polytechnique de 1870 à l'entre-deux-guerres}}.</ref>.
[[File:Ecole Polytechnique, Paris Musées 20230906135655(1).jpg|thumb|upright=1.2|{{Center|L'École polytechnique à la fin du {{s-|XIX}}}}]]
{{multiple image | align = center
 | image1 = Médaille bronze Ecole polytechnique 1894. Graveur Maximilien Louis BOURGEOIS (1839-1901) (1).JPG | width1 = 200
 | image2 = Médaille bronze Ecole polytechnique 1894. Graveur Maximilien Louis BOURGEOIS (1839-1901) (2).JPG | width2 = 205
 | footer ={{Center|Médaille bronze École polytechnique, centenaire de la fondation de l'école 1794 - 1894. Graveur [[Maximilien Louis Bourgeois]] (1839-1901), diamètre 68 mm, poids 148 g. Respectivement avers et revers.}}}}À partir de 1914, l'école vit au rythme de la [[Première Guerre mondiale]] : les élèves sont mobilisés (principalement dans l'[[artillerie]] et le [[génie militaire|génie]]), les concours 1914 et 1915 sont annulés, les cours interrompus et les bâtiments transformés en hôpital. L'École ne rouvre partiellement qu'en {{date||novembre|1916}} mais il faut attendre {{date||février|1919}} pour que l'hôpital quitte l'École. Au cours de la guerre, quatre [[Maréchal de France|maréchaux de France]] polytechniciens mènent le pays à la victoire<ref group=alpha>[[Joseph Joffre|Joffre]], [[Ferdinand Foch|Foch]], [[Émile Fayolle|Fayolle]] et [[Michel Joseph Maunoury|Maunoury]].</ref>, néanmoins neuf cents polytechniciens périssent durant les combats<ref name="histoire-guerres">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/les-grandes-periodes/les-grandes-periodes-de-l-histoire-de-l-ecole-11174.kjsp?RH=1255945431851 Les grandes périodes de l'histoire de l'École : Une école républicaine], sur le site de l'école.</ref>. La guerre confirme la crise latente de l'école<ref name="guerre14" />, ainsi certains de ses historiens décrivent la période allant de 1870 à l'[[entre-deux-guerres]] comme des « années d'enlisement »<ref name="enlisement" />.

=== La Seconde Guerre mondiale ===
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'école ne cesse pas de fonctionner, mais est, comme toute la France, déchirée par les différents courants politiques. Ainsi la catégorie « bis », créée en 1935 pour les élèves français [[naturalisation|naturalisés]] depuis moins de huit ans, est étendue aux élèves [[Histoire des Juifs en France#Seconde Guerre mondiale|juifs]] et un quota de 2 à 3 % d'[[Judaïsme|« israélites »]] est instauré<ref name="bis">[http://www.xresistance.org/bis.html Les élèves "bis"], sur le site de [[X-Résistance]].</ref>{{,}}<ref>Guigueno Vincent, ''Les élèves juifs et l'école polytechnique (1940-1943). La reconquête d'une identité''. In: ''Vingtième Siècle. Revue d'histoire'', {{numéro|57}}, {{date-|janvier 1998-}}-{{date-|mars 1998}}, {{p.|76-88}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1998_num_57_1_3711 lire en ligne] (consulté le 6 janvier 2013).</ref>. Après l'[[armistice du 22 juin 1940]], l'école se replie à [[Villeurbanne]] et [[Lyon]] et perd son statut militaire<ref name="patrimoine">{{Lien web |url=https://www.polytechnique.edu/bibliotheque/fr/une-%C3%A9cole-r%C3%A9publicaine |titre=Le patrimoine de l'École polytechnique |sous-titre=une école républicaine |site=le site de la bibliothèque de l'École |consulté le=22 novembre 2017}}. Voir aussi la brochure {{Lien web |url=https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYUSYS |titre=Le patrimoine de l'École polytechnique |sous-titre=bref historique de l'École polytechnique |site=le site de la bibliothèque de l'École |consulté le=22 novembre 2017|format=pdf}}.</ref>. Après l'invasion de la [[zone libre]] par les troupes allemandes fin {{date-|novembre 1942}}, le retour de Polytechnique [[Rue Descartes (Paris)|rue Descartes]] est décidé et il a lieu en {{date-|avril 1943}}, en laissant en zone sud les élèves alsaciens, prisonniers évadés et « bis »<ref>[http://www.xresistance.org/reorg.html La réorganisation de l'X], sur le site de [[X-Résistance]].</ref>. Le statut militaire de Polytechnique est rétabli en {{date-|septembre 1944}}, après la [[libération de Paris]] par les Alliés. En {{date-|octobre 1945}}, après le retour d'élèves [[Prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale|prisonniers]] ou [[Résistance française|résistants]], {{nobr|770 élèves}} reprennent les cours rue Descartes{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le morne exil de Lyon}}.

=== De l'après-guerre à aujourd'hui ===
Après la guerre, l'école entame une longue réforme. Le renouveau de la recherche à l'école, initié par la création en 1936 du [[laboratoire Leprince-Ringuet]], se poursuit sous l'impulsion de [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]] et de [[Louis Michel (physicien)|Louis Michel]] qui développent les laboratoires<ref name="Schwartz" />. En 1956 la décision est prise de porter à 300 l'effectif des promotions et de modifier l'enseignement afin qu'il soit plus en adéquation avec les nouveaux besoins de l'économie nationale{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution et réformes}}. En 1961, une commission étudie le passage à {{nobr|400 élèves}} par promotion et conclut que le déménagement de l'école est nécessaire. Dès 1963, le site de [[Palaiseau]] est proposé<ref name="déménagement">Christian Hottin, « Les Délices du campus ou le douloureux exil », Histoire de l'éducation [En ligne], 102, 2004, mis en ligne le {{date-|2 janvier 2009}} (consulté le 25 mai 2013), [http://histoire-education.revues.org/721 lire en ligne], {{doi|10.4000/histoire-education.721}}.</ref> et la décision officielle du transfert est prise en 1964{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le transfert de l'école}}. Les évènements de {{lnobr|Mai 68}} ne touchent pas beaucoup l'École mais ils accélèrent et élargissent le processus des réformes. Certains professeurs et élèves, comme [[Louis Leprince-Ringuet]] et [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]], font le constat des carences de l'École. Ils critiquent un enseignement « resté encyclopédique », « profondément sclérosé », « très en retard sur celui des universités » et demandent l'instauration d'options<ref name="transformations" />{{,}}<ref name="bataille">{{Harvsp|Lesourne|1994|loc=Ma bataille pour moderniser l'École polytechnique}}.</ref>. Ces recommandations débouchent sur la loi du {{date-|15|juillet|1970}}{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La réforme de 1970}}. Polytechnique reçoit alors un statut civil (tout en restant rattachée au [[ministère des Armées|ministère de la Défense]])<ref name="défilé">[http://www.garnison-paris.terre.defense.gouv.fr/14juillet2012/repetitions-tp/ecole-polytechnique.html École polytechnique (X)], sur le site des coulisses du défilé du 14 Juillet.</ref> et l'admission des femmes est autorisée à partir de 1972<ref name="loi 70-631">[http://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?cidTexte=JORFTEXT000000874472 Loi {{n°|70-631}} du {{date-|15 juillet 1970}} relative à l'École polytechnique, {{nobr|art. 8}}].</ref> : dès la première année, sept femmes intègrent<ref name="femmes" />.
[[Fichier:Ecole Polytechnique France seen from lake DSC03389.JPG|vignette|Le grand hall vu du lac du nouveau campus de Palaiseau.]]

En 1976, le nouveau campus de [[Palaiseau]] est inauguré{{sfn|Callot ''et al.''|loc=L'École à Palaiseau}} et l'École polytechnique quitte ses locaux historiques parisiens. En 1985, est créé le diplôme de docteur de l'École polytechnique<ref name="arrêté 1985">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYSEvNY Arrêté du {{date-|27 juin 1985}} relatif à la liste des établissements autorisés à délivrer, seuls, le doctorat], sur le site de l'école.</ref>{{,}}<ref name="graduate school">[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/presentation-graduate-school/ Présentation Graduate school], sur le site de l'école.</ref> et en 1995, une nouvelle voie du concours est ouverte aux élèves internationaux<ref name="dates clés">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/ Histoire et patrimoine], sur le site de l'école.</ref>.

En 2000, la réforme du cycle polytechnicien fixe la durée du cursus à quatre ans<ref name="dates clés" />, dont huit mois de ''formation militaire et humaine''<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/enseignement-programmes/cycle-ingenieur-polytechnicien/formation-generale/le-stage-de-formation-humaine-18740.kjsp Le stage de formation humaine], sur le site de l'école.</ref>. En 2005, les premiers diplômes de master de l'École polytechnique sont délivrés<ref name="graduate school" />. En 2007, l'École polytechnique devient membre fondateur de [[ParisTech]] et membre associé d'[[UniverSud Paris]].

Après 2008, l'École polytechnique participe au développement de l'[[université Paris-Saclay]] dont la première rentrée se fait en 2014<ref>[http://www.campus-paris-saclay.fr/content/download/1857/11755/version/1/file/120220+idex+paris+saclay.pdf De l'Idex Paris‐Saclay vers l'université Paris‐Saclay], dossier du presse du {{date-|20 février 2012}} sur le site de l'[[université Paris-Saclay]].</ref>. Ses formations devraient notamment s'inscrire dans les ''{{langue|en|schools}}'' de ''[[Science fondamentale|{{langue|en|basic sciences}}]]'' et d{{'}}''[[Ingénierie|{{langue|en|engineering}}]]''<ref name="video demay">[http://vimeo.com/63028123 Vidéo du directeur général de l'école le 27 mars 2013].</ref>. Parallèlement, l'école entreprend à partir de 2013 une profonde rénovation du cursus ingénieur polytechnicien<ref>[http://orientation.blog.lemonde.fr/2013/05/15/lecole-polytechnique-fait-peau-neuve-entretien-avec-marion-guillou-sa-presidente-et-yves-demay-son-directeur-general/ L'École polytechnique fait peau neuve ! : entretien avec Marion Guillou, sa présidente, et Yves Demay, son directeur général], article du {{date-|15 mai 2013}}.</ref>.

Fin 2013, l'école change d'identité visuelle et de logo afin d'être visible dans la compétition internationale<ref>[http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2013/12/12/nouveau-logo-de-polytechnique-le-dessous-des-cartes/ Nouveau logo de Polytechnique : le dessous des cartes], {{date-|12 décembre 2013}}, Benoît Floc'h.</ref>. Le nouveau logo reprend le « X », surnom de l'école, ainsi que le blason historique où figure la devise<ref>{{Lien web |auteur=Carole Soussan |url=http://www.cbnews.fr/marques/x-vue-par-babel-a109674 |titre=X vue par Babel |jour=12 |mois=décembre |année=2013 |site=[[CB News|cbnews.fr]] |consulté le=17 juillet 2014}}.</ref>.

En {{date|juin 2015}}, [[Bernard Attali]] présente à la demande du Premier ministre un rapport{{note|texte=[[Bernard Attali]], ''l'X dans une nouvelle dimension'', juin 2015 {{lire en ligne|url=https://www.defense.gouv.fr/content/download/378067/5564155/file/Rapport_Bernard_Attali_Polytechnique.pdf}}}} sur l'avenir et la stratégie de l'école, proposant une restructuration en profondeur de l'école et de l'université Paris-Saclay. Suivant l'une de ses propositions, le [[Ministère des Armées|ministère de la Défense]] annonce en {{date|décembre 2015}} l'ouverture d'un système de [[tutorat]] d'élèves en fin de classe préparatoire internes recrutés sur critères sociaux à partir de la rentrée 2016, et d'un diplôme de niveau licence (« ''[[Premier cycle universitaire|bachelor]]'' ») à partir de 2018{{note|texte=Paul de Coustin, « Polytechnique lance un diplôme post-bac en trois ans », ''le Figaro étudiant'', {{date-|15 décembre 2015}}.}}. Au {{date-|1 janvier 2016}}, l'école change de statut et devient un [[Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel]] de type [[Grand établissement]]<ref name="Décret2015">{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFD1512646D|texte=Décret {{numéro|2015-1176}} du 24 septembre 2015 relatif à l'organisation et au régime administratif et financier de l'École polytechnique}}</ref> et le {{Date-|25 octobre 2017}}, l'établissement quitte l'université Paris-Saclay<ref>{{Lien web |auteur=Camille Stromboni |titre=Paris-Saclay : Macron acte le divorce entre Polytechnique et les universités |url=https://www.lemonde.fr/campus/article/2017/10/25/emmanuel-macron-met-fin-au-projet-de-pole-universitaire-et-scientifique-unique-a-saclay_5205975_4401467.html |site=[[Le Monde|lemonde.fr]] |date=28 octobre 2017}}.</ref>.

En avril 2022, une enquête est ouverte pour viols et agressions sexuelles après un signalement effectué par la direction<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Lorélie |nom=Carrive |titre=Polytechnique : le parquet ouvre une enquête pour "viols et agressions sexuelles" |url=https://www.franceinter.fr/justice/polytechnique-le-parquet-ouvre-une-enquete-pour-viols-et-agressions-sexuelles |site=franceinter.fr |date=2022-04-14 |consulté le=2022-04-14}}.</ref>. En 2023, selon une enquête interne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Résultats de la troisième enquête interne sur les violences sexistes et sexuelles - École polytechnique, école d'ingénieur |url=https://www.polytechnique.edu/presse/communiques-et-dossiers-de-presse/resultats-de-la-troisieme-enquete-interne-sur-les-violences-sexistes-et-sexuelles |site=polytechnique.edu |consulté le=2024-06-21}}.</ref>,  les faits de violences sexuelles et sexistes sont en forte augmentation<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les violences sexuelles et sexistes en hausse à l’Ecole polytechnique, selon une enquête interne|périodique=Le Monde.fr|date=2024-06-21|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/06/21/polytechnique-des-violences-sexuelles-et-sexistes-en-hausse-selon-une-enquete-interne_6241928_4401467.html|consulté le=2024-06-21}}</ref>.

=== Identité visuelle ===
En {{date-|décembre 2013}}, l'École polytechnique fait évoluer son logotype et se dote d'une nouvelle charte graphique<ref>{{Lien web |auteur=Benoît Floc'h |url=http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2013/12/12/nouveau-logo-de-polytechnique-le-dessous-des-cartes/ |titre=Nouveau logo de Polytechnique : le dessous des cartes |site=enseignementsup.blog.lemonde.fr |éditeur=[[Le Monde]], blog |date=12 décembre 2013}}.</ref>. Ceux-ci reprennent les deux signes « iconiques » essentiels du patrimoine de l'X, héritage de {{nobr|220 ans}} d'histoire<ref>{{Lien web |url=https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYTNxY |titre=Livre de marque de l'École polytechnique |site=polytechnique.edu |date=décembre 2013|consulté le=2 mars 2018}}.</ref> :
# Le fameux « X », dénomination donnée à l'école depuis le milieu du {{s-|XIX}}, issue à la fois :
#* des canons croisés du blason d'origine, symbole de l'enseignement scientifique — originellement à vocation militaire — qui y est dispensé,
#* de l'usage du symbole « X » dans l'[[Algèbre générale|algèbre]] des [[polynôme]]s ;
# Les armes, blason historique, où est inscrite la devise donnée par {{souverain-|Napoléon Ier}} à l'École polytechnique : ''Pour la patrie, les sciences et la gloire''.
<gallery mode="packed" heights="120" >
Fichier:Polytechnique logo 1804.png|{{Center|Identité de 1804 à 1830.}}
Fichier:Polytechnique logo 1830.png|{{Center|Identité de 1830 à 1926.}}
Fichier:Polytechnique logo 1926.png|{{Center|Armes de 1926 à 1959.}}
Fichier:Polytechnique logo 1959.png|{{Center|Armes de 1959 à 1965.}}
Fichier:Polytechnique logo 1965.png|{{Center|Armes de 1965 à 1979.}}
Fichier:Polytechnique logo 1979.svg|{{Center|Armes de 1979 à 1994.}}
Fichier:Polytechnique logo 1994.svg|{{Center|Logotype de 1994 à 2013.}}
Fichier:Polytechnique logo 2013.svg|{{Center|Logotype de 2013 à 2019.}}
Fichier:École polytechnique signature.svg|{{Center|Logotype depuis mai 2019.}}
</gallery>

== Missions, statuts et organisation ==
=== Statut ===
À sa création en 1794, les élèves sont assimilés aux [[Garde nationale (France)|gardes nationaux]] et sous la tutelle du [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministère de l'Intérieur]]{{sfn|Callot ''et al.''|loc=L'externat polytechnicien}}. Puis, en 1804, [[Napoléon Ier|{{souverain-|Napoléon {{Ier}}}}]] militarise l'école. Depuis, Polytechnique a toujours conservé son statut militaire, à l'exception de la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="caste" />.

Le statut militaire de l'école est aujourd'hui critiqué par certains, comme [[Pierre Veltz]] et Bruno Belhoste, qui considèrent qu'il n'est plus justifié et qu'il isole l'établissement du monde universitaire, même s'il est reconnu que ce statut offre à l'école une large autonomie et un budget important<ref name="France culture histoire" />{{,}}<ref name="missions" />.

=== Missions ===
{{encadré texte|align=right|width=300px|texte={{Citation|L'École polytechnique a pour mission de donner à ses élèves une culture scientifique et générale les rendant aptes à occuper, après formation spécialisée, des emplois de haute qualification ou de responsabilité à caractère scientifique, technique ou économique, dans les corps civils et militaires de l'État et dans les services publics et, de façon plus générale, dans l'ensemble des activités de la nation.}}|légende={{Légifrance|base=CEDU|numéro=L675-1|texte=Code de l'éducation - Article L675-1}}.}}
Au cours de l'histoire, les missions de l'école évoluent. Ainsi, à sa création, le but de l'école est de « former des ingénieurs en tous genres et de rétablir l'enseignement des sciences exactes qui avait été suspendu pendant les crises de la Révolution, — de donner une haute formation scientifique à des jeunes gens, soit pour être employés par le Gouvernement aux travaux de la République, soit pour reporter dans leurs foyers l'instruction qu'ils auront reçue et y prodiguer les connaissances vraiment utiles »{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La fondation}}{{,}}<ref>Loi du {{date républicaine|7 vendémiaire an III|conversion}}.</ref>. Polytechnique reprend donc les missions dévolues aux écoles d'ingénieurs qui existaient avant la Révolution, comme l'[[École royale du génie de Mézières|École de Mézières]] et l'[[École nationale des ponts et chaussées|École des ponts et chaussées]]. Mais pour [[Gaspard Monge|Monge]] l'école a aussi une vocation à caractère encyclopédique : elle est chargée de répandre le goût et la connaissance des sciences dans l'ensemble de la Nation<ref name="missions" />, c'est son « but général » tandis que son « but spécial » est la formation pour les services publics<ref name="Arago" />. Ces deux objectifs figurent dans la loi du {{nobr|25 frimaire}} {{nobr|an VIII}} ({{date|16|décembre|1799}}) : {{Citation|L'École polytechnique est destinée à répandre l'instruction des sciences mathématiques, chimiques, physiques, et des arts graphiques, et particulièrement à former les élèves pour les écoles d'application des services ci-après désignés. Ces services sont, ''l'artillerie de terre'', ''l'artillerie de la marine'', le ''génie militaire'', les ''ponts et chaussées'', la ''construction civile et nautique des vaisseaux et bâtiments civils de la marine'', les ''mines'', et les ''ingénieurs géographes''<ref>{{ouvrage|prénom1=Jean Nicolas Pierre|nom1=Hachette|lien auteur1=Jean Nicolas Pierre Hachette|titre=Correspondance sur l'École impériale polytechnique|sous-titre=à l'usage des élèves de cette école|tome=I|titre volume=Avril 1804 — Mars 1808|éditeur=J. Klostermann|année=1813|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5woOAAAAYAAJ}}.</ref>.}}

Mais le but général est supprimé en 1830 à l'initiative de [[François Arago]] au profit du seul but spécial. Les missions de l'école sont peu modifiées par la suite et ce n'est qu'en 1956 qu'une définition élargie du rôle de l'école est donnée<ref name="Arago" /> : « L'école polytechnique est destinée à donner à ses élèves une haute culture scientifique et à former des hommes aptes à devenir, après spécialisation, des cadres supérieurs de la nation et, plus spécialement, des corps de l'État, civils et militaires, et des services publics<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000504895 Décret {{numéro|56}}-708 du {{date-|17 juillet 1956}} modifiant le décret du {{date-|4 octobre 1930}} portant règlement sur l'organisation de l'École polytechnique], sur Légifrance.</ref>. » L'ambition initiale des fondateurs de l'école est rétablie avec la loi de 1970<ref name="Arago" />{{,}}<ref name="70-631">Article 1 de la loi {{n°|70-631}} du {{date-|15 juillet 1970}} relative à l'École polytechnique.</ref>, reprise par le [[Code de l'éducation]] actuel.

Cette nouvelle définition des missions de l'école assimile les carrières dans la recherche ou l'économie nationale au service de l'État<ref name="Debré" />. L'objectif est de faire participer l'École polytechnique à l'essor de la France au cours des [[Trente Glorieuses]]<ref name="France culture histoire" /> et de répondre au besoin de cadres supérieurs<ref>[[Charles de Gaulle]], « Allocution prononcée a l'École polytechnique par le général de Gaulle, président de la République française, le {{date-|9 juin 1959}} », Bulletin de la Sabix [En ligne], 43 | 2009, mis en ligne le {{date-|27 août 2009}}, consulté le 3 mars 2013. URL : http://sabix.revues.org/172.</ref> afin de former, selon l'expression de [[Bernard Ésambert]], « les officiers de la guerre économique »{{sfn|Lesourne|1994|loc=Pour une École polytechnique dans le {{s-|XXI}}}}. Cette réorientation de l'École polytechnique vers l'économie est très marquée par les idées [[saint-simonisme|saint-simoniennes]] qui concevaient le savant au sens nouveau du social. Les savants devaient en effet recevoir une formation scientifique afin d'acquérir l'intelligence et la capacité d'organisation nécessaires aux futurs cadres de la société<ref name="caste" />.

L'accent est véritablement mis sur la recherche à partir de 1994<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro= DEFX9400271L|texte= Loi {{n°|94-577}} du {{date-|12 juillet 1994}} tendant à préciser les missions actuelles de l'École polytechnique}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lesdiscours.vie-publique.fr/pdf/947004500.pdf Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'histoire et la mission de l'École polytechnique, l'évolution de son enseignement et son ouverture à des étudiants et chercheurs étrangers], à Palaiseau le {{date-|10 mars 1994}}.</ref> et en 2013 la loi ajoute aux missions de l'école la promotion de l'innovation scientifique, technologique et industrielle ainsi que la formation continue<ref name="2013-233" />.

=== Gouvernance ===
{{Article détaillé|Liste des directeurs généraux et présidents de l'École polytechnique}}

{{double image|right|Éric Labaye (44700370434).jpg|150|Laura Chaubard - 2022 (cropped).jpg|147|[[Éric Labaye]], président de l'École de 2018 à 2023.|[[Laura Chaubard]], directrice générale de l'école depuis le {{date|5 octobre 2022}} et présidente par intérim depuis 2023.}}

Depuis 2013, la direction de l'école est assurée par un [[conseil d'administration]], dont le président est doté pour la première fois de fonctions « exécutives » qu'il exerce à plein temps, tandis qu'un officier général assure la direction générale et le commandement militaire de l'école<ref name="Décret2015" />{{,}}<ref name="2013-233">{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFD9602047D|texte=Décret {{n°|2013-233}} du {{date-|21 mars 2013}} modifiant le décret {{n°|96-1124}} du {{date-|20 décembre 1996}} relatif à l'organisation et au régime administratif et financier de l'École polytechnique}}.</ref>.

Le conseil d'administration est composé d'un président, d'une directrice générale, de représentants de l'État, de membres du personnel, d'étudiants, d'anciens élèves, de personnalités issues d'un établissement d'enseignement supérieur et de recherche et de cadres d'entreprises (privées ou publiques)<ref name="2013-233"/>. Le conseil d'administration a été créé en 1970 sur le modèle du conseil de perfectionnement, instance suprême de l'école datant de 1799<ref name="renommage" />{{,}}{{sfn|Fourcy|1987|p=212}}{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Claudine Billoux |titre=Le fonds « Prieur de la Côte d'Or » ou les tribulations d'un « Trésor »… Archivistique - Quelques acquisitions récentes de pièces d'archives par la SABIX et la Bibliothèque de l'École polytechnique |url=http://sabix.revues.org/596 |site=sabix.revues.org |éditeur=''Bulletin de la Sabix'' |date=9 mai 2011|consulté le=26 mars 2013}}.</ref>.

En 2012, et pour la première fois depuis la militarisation de l'école qui remonte à 1804<ref group=alpha>À l'exception de l'intérim de [[François Arago]] en 1830 et de la gouvernance de René Claudon de 1943 à 1944.</ref>{{,}}{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le morne exil de Lyon}}, le directeur général de l'école n'est pas un général des [[Forces armées françaises]] mais un [[Corps des ingénieurs de l'armement|ingénieur de l'armement]], [[Yves Demay]], ingénieur général hors classe.

En octobre 2022, [[Laura Chaubard]] est nommée directrice générale de l'école. C'est la première fois qu'une femme est nommée à ce poste depuis la création de l'école. Elle succède à ce poste à l'ingénieur général de l'armement hors classe François Bouchet<ref>{{Lien web |titre=François Bouchet est nommé directeur général de l'École polytechnique |url=https://presse-polytechnique.fr/francois-bouchet-est-nomme-directeur-general-de-lecole-polytechnique/ |site=presse-polytechnique.fr |consulté le=6 septembre 2021}}.</ref>, qui occupait ce poste depuis décembre 2016 et le départ d'[[Yves Demay]], admis en {{2e|section}} des officiers généraux<ref>{{Lien web |titre=Décret du 5 octobre 2022 portant nomination d'une officière générale |url=https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046368740 |site=[[Légifrance]] |date=2022-10-05 |consulté le=2022-10-07}}.</ref>.

À la fin du mandat de [[Jacques Biot]]<ref name="Biot">{{Lien web |titre=Jacques Biot nommé président de l'École polytechnique |url=https://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/jacques-biot-nomme-president-de-l-ecole-polytechnique-292594.kjsp?RH=ACCUEIL-FR |site=polytechnique.edu |éditeur=École polytechnique |date=26 juin 2013}}.</ref>, premier président « exécutif » de l'École polytechnique, François Bouchet est nommé président du conseil d'administration par intérim selon un arrêté daté du {{date|29 juin 2018}}<ref>{{Lien web |titre=Arrêté du 29 juin 2018 portant intérim des fonctions de président du conseil d'administration de l'École polytechnique |url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037141331&categorieLien=id |site=legifrance.gouv.fr |consulté le=6 septembre 2021}}.</ref>. Par décret du {{date-|3 août 2018}}<ref>Décret du 3 août 2018 portant nomination du président du conseil d'administration de l'École polytechnique - M. Labaye (Éric), JORF {{n°|0178}} du {{date-|4 août 2018}}, texte {{n°|76}}, {{nobr|NOR : ARMA1821630D}}.</ref>, [[Éric Labaye]], directeur associé chez [[McKinsey & Company|McKinsey]], est nommé président à compter du {{Date-|17|septembre|2018}}<ref>{{Lien web |auteur=Marion Perroud |titre=Les délicates missions d'Éric Labaye, nommé nouveau président de Polytechnique |url=https://www.challenges.fr/education/les-tres-delicates-missions-d-eric-labaye-associe-de-mckinsey-nomme-nouveau-president-de-polytechnique_605235 |site=[[Challenges|challenges.fr]] |date=3 août 2018|consulté le=6 septembre 2021}}.</ref>. Ä la fin de son mandat en septembre 2023, c'est Laura Chaubard qui est chargée de l'intérim.

Outre la directrice générale, un directeur de l'enseignement et de la recherche est placé sous l'autorité directe du président du conseil d'administration. Le conseil de l'enseignement et de la recherche est un organe composé de personnalités du monde académique et industriel et guide l'École dans ses choix stratégiques en matière de recherche, d'innovation et de formation<ref name="rapport2013" />. Auparavant, existait le conseil d'enseignement, héritier du conseil d'instruction, lui-même successeur du conseil de l'École<ref>{{Lien web |auteur=Emmanuel Grison |titre=Les premières attaques contre l'École polytechnique (1796-1799). La défense de l'École par Prieur de la Côte d'Or et Guyton de Morveau |url=http://sabix.revues.org/593 |site=sabix.revues.org |éditeur=''Bulletin de la Sabix'' |date=9 mai 2011|consulté le=15 janvier 2019}}.</ref>.

La commission amont prépare les décisions du conseil d'administration relatives au concours d'admission, en fonction de l'évolution des classes préparatoires, tandis que la commission aval analyse les attentes des futurs employeurs des élèves et émet des propositions pour améliorer l'insertion professionnelle de ces derniers<ref name="rapport2013" />.

=== Finances ===
L'École, dont le financement est assuré à près de 80 % par l'État, tente de diversifier ses sources de revenus par la collecte de la [[taxe d'apprentissage]] auprès des entreprises privées, par des partenariats de recherche et le dépôt de brevets ainsi que par le mécénat<ref name="rapport2013" /> avec comme objectif de porter la part de ressources propres à 30 %<ref name="COP" />. Le budget par élève de l'école est en 2013 le cinquième plus élevé des écoles d'ingénieurs françaises<ref>[http://www.usinenouvelle.com/comparatif-des-ecoles-d-ingenieurs-2013 Classement des écoles d'ingénieurs 2013], sur le site de l'Usine nouvelle.</ref>, environ six fois supérieur à la moyenne des universités françaises<ref name="Garçon" />, mais six fois inférieur à celui de [[California Institute of Technology|Caltech]]<ref name="quête" />.

En 2012, la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] publie un rapport très critique à l'égard de la gestion de l'École polytechnique, dont elle souligne les insuffisances. En particulier, la Cour reproche à Polytechnique l'opacité de sa comptabilité, qui ne permet pas d'établir le coût complet de la scolarité ; la gestion laxiste du personnel enseignant, représentant un surcoût de plus d'un million d'euros ; le manque de contrôle des [[Chaire privée|chaires d'entreprise]] ; le coût des élèves étrangers, d'environ {{unité|75000 euros}} par élève et la suppression ''de facto'' de la « [[Pantouflage|pantoufle]] ». La Cour insiste aussi sur la nécessité d'un « fort accroissement des ressources propres » (par le [[mécénat]], les [[chaire privée|chaires privées]], la valorisation du prestige de l'école et la [[formation continue]]) si l'école veut se développer à la hauteur de ses ambitions. En réponse à ce rapport, le ministre de la Défense [[Gérard Longuet]] annonce une certification des comptes dès l'[[Exercice comptable|exercice]] 2013, la mise en conformité de la situation des enseignants avec la loi, la reprise en main de la gestion des chaires d'entreprise et le rétablissement de la « pantoufle »<ref name="ccomptes">[http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Gestion-de-l-Ecole-polytechnique Gestion de l'École polytechnique], {{nobr|8 pages}}, {{date-|17 février 2012}}, sur le site de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]].</ref>.

En 2020, la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] consacre à nouveau un chapitre de son rapport à l'école<ref>{{Lien web|titre=L'École polytechnique : une stratégie incertaine, une gestion à redresser|url=https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-02/20200225-12-TomeI-ecole-polytechnique.pdf |format=pdf |site=[[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] |date=20 février 2020}}.</ref>, critiquant sa stratégie<ref>{{Article |auteur=Kira Mitrofanoff |titre=Polytechnique recalée en stratégie |périodique=Challenges |date=27 février 2020|pages=23}}</ref>. Les critiques de la Cour portent sur divers sujets : une faible diversité des recrutements, un suivi défaillant des anciens élèves, une déconnexion croissante entre l'école et la sphère publique, une offre de formation foisonnante et coûteuse, une stratégie en matière de recherche peu lisible, les implications coûteuses du choix de quitter Paris-Saclay, des résultats déficitaires sur cinq exercices {{incise|éléments qui témoignent de points de faiblesse significatifs au regard tant de l'équilibre financier que de l'organisation budgétaire et comptable de l'école avec des procédures peu formalisées et un contrôle de gestion insuffisant|incise stop}} ; il soulève la question du statut et de la rémunération des élèves. En conclusion de sa réponse, le président du conseil d'administration indique que {{citation|l'École polytechnique possède une stratégie claire s'appuyant sur ses forces historiques et son excellence. Sa feuille de route, complètement intégrée à celle d'[[IP Paris]], appelle une mise à niveau de sa gestion, déjà lancée depuis un an. L'École est totalement mobilisée sur la recherche de financements externes qui demeurent indispensables au retour à l'équilibre financier durable et apte à soutenir l'ambition de son développement et de sa transformation.}}

==== Pantoufle ====

La « pantoufle » est un terme de l'[[argot polytechnicien]], construit par opposition à la « botte ». Il désigne à l'origine le fait pour un ancien élève d'être recruté dans une entreprise privée plutôt que de servir comme haut fonctionnaire, ce qu'on appelle de ce fait [[pantouflage]]. Par extension, la pantoufle est aussi le nom courant du remboursement des frais de scolarité si l'élève quitte l'école avant la fin de la scolarité ou n'effectue pas dix ans de service dans le corps de l'État dans lequel il est engagé. Les « frais de scolarité » désignent les rémunérations (solde et indemnité représentative de frais) perçues par les élèves au cours de leur scolarité, hors coût de l'enseignement lui-même et hors couverture sociale et avantages annexes<ref>[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/app/linkto/mICYYYSIAtY6 Notice pantoufle - 2015], sur le site de l'école.</ref>.

Le principe est ancien, il a été régit notamment par un décret de 1970, qui actualisait des règlements antérieurs<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000677154 Décret {{n°|70-323}} du {{date-|13 avril 1970}} relatif au remboursement des frais de scolarité par certains élèves de l'école polytechnique.], sur Legifrance.</ref>. La pantoufle a néanmoins été inexistante pour les élèves depuis la réforme du cursus polytechnicien de 2000 jusqu'à la promotion entrée en 2015. En effet, avant cette réforme, étaient notamment dispensés de remboursement les élèves qui effectuaient une année de spécialisation portant à la délivrance d'un diplôme français ou étranger. Cette disposition avait pour objectif d'inciter les élèves à poursuivre leur formation au-delà des trois ans. Or, la réforme ayant porté le cursus à quatre ans, l'année de spécialisation est devenue obligatoire et tous les élèves  ont été exemptés ''de facto'' du remboursement<ref>[http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/frais-de-scolarite-a-polytechnique-vers-un-remboursement-presque-generalise.html Frais de scolarité à Polytechnique : vers un remboursement (presque) généralisé], article du {{date-|2 avril 2012}} sur EducPros.</ref>.

À la suite du rapport de la Cour des comptes de 2012, le rétablissement de la « pantoufle » est étudié<ref>[http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2013/07/04/polytechnique-veut-retablir-la-pantoufle/ Polytechnique veut rétablir la « pantoufle »], article du {{date-|4 juillet 2013}} sur Le grand amphi.</ref>{{,}}<ref>[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYSIAtY6 Notice pantoufle - 2014], sur le site de l'école.</ref> et le conseil d'administration de l'école en adopte le principe en 2013<ref>[http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/2015-annee-charniere-pour-polytechnique.html Polytechnique sous pression], 26 janvier 2014, [[L'Étudiant (magazine)|EducPros]].</ref>. La pantoufle est finalement rétablie par décret en 2015 qui fixe ses conditions applicables aux élèves entrant à partir de cette année<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000030624447 Décret n° 2015-566 du 20 mai 2015 relatif au remboursement des frais d'entretien et d'études par certains élèves de l'École polytechnique], sur Legifrance.</ref>. Dans le cas général, un ancien élève doit effectuer dix ans sur les vingt années suivant sa sortie d'école dans des emplois assimilables à un service public pour être dispensé intégralement du remboursement de ses rémunérations<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Adrien|nom1=Delespierre|prénom2=Francois-Xavier|nom2=Dudouet|prénom3=Hervé|nom3=Joly|titre=Les polytechniciens et l'État : un éloignement réciproque|périodique=Gouvernement & action publique|volume=11|numéro=2|pages=127|date=2022|doi=10.3917/gap.222.0127|lire en ligne=https://shs.hal.science/halshs-03900668|consulté le=2024-05-31| issn = 2260-0965 }}</ref>.

== Enseignement et recherche ==
L'enseignement et la recherche sont organisés en les dix départements suivants : la [[biologie]], l'[[Économie (discipline)|économie]], la [[chimie]], l'[[informatique]], les [[humanités]] et [[sciences sociales]], les [[mathématiques]], les [[mathématiques appliquées]], les [[langue]]s et [[culture]]s, la [[mécanique (science)|mécanique]] et la [[physique]]<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/enseignement-programmes/departements-enseignement-recherche/les-departements-de-l-ecole-polytechnique-9530.kjsp?RF=1248685782035 Les départements de l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>. Les départements sont créés en 1969 sous l'impulsion de [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]]<ref name="bataille" />.

=== Formations ===
[[Fichier:Cycles formation.png|alt=Schéma du cursus.|vignette|Cycles de formation à l'École polytechnique.]]
L'École polytechnique propose aux étudiants français et internationaux trois programmes de formation diplômants<ref name="rapport2013" /> :
* le ''[[Bachelor (France)|bachelor of science]]'', programme post-bac de trois ans dispensé en anglais à partir de 2017<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Coralie|nom1=Donas|titre=Des écoles d'ingénieurs se lancent dans les bachelors|périodique=Le Monde.fr|date=11 février 2016|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/campus/article/2016/02/11/des-ecoles-d-ingenieurs-se-lancent-dans-les-bachelors_4863739_4401467.html|consulté le=31 octobre 2016}}</ref> qui s'adresse aux élèves français et étrangers. L'admission se fait juste après le lycée, sur la base d'un dossier et d'un entretien oral. La première année se caractérise par un enseignement pluridisciplinaire axé sur les mathématiques, et offre trois double spécialisations en deuxième et troisième année<ref>{{Lien web|nom1=DCOM|titre=Spécialisations {{!}} Bachelor|url=https://portail.polytechnique.edu/bachelor/fr/syllabus/specialisations|site=portail.polytechnique.edu|consulté le=31 octobre 2016}}.</ref> (mathématiques-physique, mathématiques-économie, mathématiques-informatique).
* le cycle ingénieur polytechnicien : créé il y a plus de deux cents ans, il est passé de trois à quatre ans en 2000. Les deux premières années sont consacrées à la formation scientifique pluridisciplinaire associée à un enseignement en humanités et sciences sociales tandis que les deux dernières sont consacrées à la formation approfondie et à la professionnalisation et sont communes avec le cycle master. Les trois premières années permettent d'obtenir le titre d'ingénieur diplômé de l'École polytechnique, qui existe depuis 1937<ref name="décret 1937">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYZMHYK Décret du {{date-|10 octobre 1937}} instituant le titre d'ingénieur diplômé de l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>. Ce cycle débouche sur l'attribution du diplôme de l'École polytechnique depuis 2000<ref name="2001-622">{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFP0101621D|texte=Décret {{n°|2001-622}} du {{date-|12 juillet 2001}} relatif à la formation des élèves de l'École polytechnique}}.</ref> ;
* le cycle master, depuis 2005, qui dure deux ans et accorde le grade de Master<ref name="graduate school" /> ;
* l'X propose des programmes de grade master en deux ans. Ces ''Graduate degree'', entièrement dispensés en anglais, sont centrés sur les forces et atouts de la formation polytechnicienne : proximité avec les entreprises et réponses aux besoins de l'industrie, enseignement pluridisciplinaire en sciences dures et sciences de l'ingénieur, formation adossée à la recherche et combinée à des études en mode projet, ouverture aux sciences sociales (management, économie…) et pratique régulière du sport<ref>{{Lien web |nom1=DCOM |titre=Graduate Degree programs {{!}} École polytechnique |url=https://portail.polytechnique.edu/graduatedegree/ |site=portail.polytechnique.edu |consulté le=30 novembre 2016}}.</ref> ;
* le cycle doctoral, formation de recherche d'une durée de trois ans après le cycle master s'appuyant sur les vingt laboratoires du centre de recherche qui débouche depuis 1985 sur l'attribution du diplôme de docteur de l'École polytechnique<ref name="arrêté 1985" />{{,}}<ref name="graduate school" /> remplacé à partir de 2015 par le diplôme de « doctorat de l'université Paris-Saclay préparé à l'École polytechnique », puis après la sortie de l'université Paris-Saclay par le diplôme de « doctorat de l'institut polytechnique Paris »<ref>{{Lien web |nom1=DCOM |titre=École polytechnique - Accueil - Formations - Doctorat  |url=http://www.polytechnique.edu/fr/doctorat |site=polytechnique.edu |consulté le=27 octobre 2017}}.</ref> ;
* l'École polytechnique propose un programme doctoral intégré, en 5 ans, conduisant au diplôme de Docteur. L'objectif de ce programme est de proposer une formation en recherche à des étudiants qui souhaitent poursuivre une carrière internationale dans des institutions académiques ou des entreprises de premier plan. Les deux premières années du programme, qui correspondent à un grade de Master, sont conçues pour permettre aux étudiants de s'approprier les outils nécessaires pour mener un projet de recherche ambitieux. Les trois années suivantes sont entièrement dédiées au projet de recherche conduisant au diplôme de Doctorat<ref name=":0">{{Lien web |nom1=DCOM |titre=École polytechnique - Accueil site de l'École polytechnique |url=http://www.polytechnique.edu/fr/phd-program |site=polytechnique.edu |consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>.

De plus, l'école propose aux seuls étudiants internationaux deux programmes non diplômants<ref name="chiffres2010" /> :
* le programme d'échange international (PEI), suivie d'une partie des enseignements du cycle ingénieur et stage de recherche d'une durée minimale de trois mois ;
* le programme de stage pour étudiants internationaux (PSEI), stage de recherche en laboratoire d'une durée de {{unité/2|3|à=6|mois}} proposé aux étudiants des universités partenaires.

==== Cycle ingénieur polytechnicien ====
[[Fichier:0006-conferenc preview ecran.jpg|vignette|Conférence à l'École polytechnique.]]
[[Fichier:069-amphi-2010 preview ecran.jpg|vignette|Cours magistral en amphithéâtre.]]
[[Fichier:Master STER Nassar Polytechnique.jpg|vignette|Cours en « petite classe ».]]
[[Fichier:Modal électronique grandes surfaces LPICM.jpg|vignette|Module appliqué en laboratoire.|alt=Photo d'expérience en laboratoire.]]
C'est la formation historique de l'école, dispensée depuis sa création. L'École polytechnique délivre à ses élèves une forte culture scientifique générale qui fait partie d'une longue tradition. Ainsi le [[Liste des ministres français de la Défense|Ministre de la Guerre]] [[Alexandre Millerand]] dit, lors de sa visite à Polytechnique en 1912<ref name="guerre14" /> : {{Citation|Nous ne sommes pas ici dans une école spéciale, mais bien au contraire dans une école d'enseignement supérieur, de haute formation intellectuelle. Ce qu'on y apprend n'est pas toujours, il est vrai, d'une utilité pratique immédiate ; mais il n'en résulte pas que l'objet de votre enseignement forme un bagage inutile, car c'est en matière intellectuelle, par-dessus tout, qu'il est juste de ne pas omettre le superflu, chose nécessaire.}} À cette formation d'ingénieur généraliste s'ajoutent des cours d'humanités et de sciences sociales. Ainsi, le cours de « grammaire et belles lettres » est introduit dès 1804 et confié à [[François Andrieux]]<ref name="Callot MSG">{{Harvsp|Callot ''et al.''|loc=L'École polytechnique sur la montagne Sainte-Geneviève}}.</ref>, la chaire d'Histoire est créée en 1862 et confiée à [[Victor Duruy]]<ref name="Duruy" /> et les cours d'[[économie (discipline)|économie]] apparaissent en 1904{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=L'économie à l'École polytechnique}}{{,}}{{note|Auparavant l'économie était uniquement enseignée en école d'application{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=L'économie à l'École polytechnique}}.|groupe=alpha}}.

Lorsqu'elle est créée par Monge en 1794, l'école délivre un enseignement limité aux connaissances techniques en usage à l'époque{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolutions récentes de l'enseignement}}. Une place importante est réservée à l'expérience et aux travaux en laboratoires. Les deux branches principales sont les mathématiques (analyse, géométrie, mécanique et dessin) et la physique (physique générale et chimie). La [[géométrie descriptive]] occupe une position considérable. Ce modèle ne dure pas longtemps et l'idéal d'une formation technique générale alliant théorique et pratique est abandonné au profit d'un enseignement abstrait où les applications pratiques sont l'affaire des écoles dite « d'application »<ref name="Gillispie">Charles C. Gillispie, « L'École polytechnique », Bulletin de la Sabix [En ligne], 42 | 2008, mis en ligne le {{date-|27 août 2009}}, consulté le 3 mars 2013. URL : http://sabix.revues.org/117.</ref>. Puis vers 1800 le programme d'enseignement devient plus élevé et plus théorique à l'initiative de [[Pierre-Simon de Laplace|Laplace]]{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolutions récentes de l'enseignement}}. Les mathématiques, et plus particulièrement l'analyse, prennent alors une place très importante<ref name="France culture histoire">"24h au cœur de la Recherche" : Histoire de l'école polytechnique et l'évolution du métier d'ingénieur, émission du {{date-|3 février 2011}} à {{heure|9|5}} sur [[France Culture]] [http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-24h-au-coeur-de-la-recherche-histoire-de-l%E2%80%99ecole-polytechnique-et écouter en ligne].</ref> et agissent comme l'outil essentiel de production et de distinction de l'élite technocratique<ref name="technocratie" />. Ainsi [[Friedrich Hayek]] considère que l'école, par son enseignement [[Constructivisme (politique)|constructiviste]] et [[Scientisme|scientiste]], a créé le type même du « spécialiste technique », considéré comme instruit parce qu'il est passé par des écoles difficiles, mais ignorant de la société et de ses problèmes<ref name="Hayek" />. Les cours sont alors majoritairement constitués d'« amphis » magistraux et tous les élèves suivent les mêmes enseignements{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution de l'enseignement à l'X}}. Par la suite, l'enseignement évolue peu dans sa forme : l'école refuse longtemps d'introduire des cours d'électricité ou de mécanique et méprise les laboratoires<ref name="Shinn" />. Si bien que les cours enseignés en 1880 sont pratiquement les mêmes que ceux de 1830{{sfn|Shinn|1980|p=45}}.

En 1941, [[Louis Leprince-Ringuet]] rédige un rapport sur l'enseignement à l'école, qu'il décrit comme {{Citation|assez indigeste et essentiellement livresque}}. Il déplore que {{Citation|la forme de l'enseignement n'[ait] guère varié depuis cent ans}}. Il propose alors une réforme profonde de la formation que la guerre, la léthargie de l'école et les résistances des autres enseignants et examinateurs retardent<ref name="transformations">{{Harvsp|Lesourne|1994|loc=Quarante années de difficiles transformations à l'École polytechnique}}.</ref>. Les premières réformes aboutissent finalement en 1956 : les cours en petites classes se développent, au détriment des cours magistraux{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution et réformes}} et l'instruction militaire est réduite. Deux ans plus tard [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]] est nommé professeur et dès son arrivée il décide de rénover l'enseignement des mathématiques à l'école. À l'époque en effet les cours scientifiques y sont d'abord considérés comme une « formation intellectuelle à l'esprit d'analyse et à l'esprit de synthèse » et comme une « gymnastique intellectuelle et non [comme un] enseignement de connaissances »<ref name="transformations" />. La réforme de 1970 met en place un tronc commun d'enseignements et des options{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution de l'enseignement à l'X}}. La volonté de donner un enseignement scientifique fondamental est alors clairement affirmée, en rupture totale avec la conception qui prévalait depuis le début du {{s-|XIX}} selon laquelle il fallait enseigner une science « utile » car « Polytechnique forme des ingénieurs et non des savants »<ref name="transformations" />. Par ailleurs les travaux en laboratoires sont intégrés au programme de la dernière année et de nouvelles matières sont introduites comme les [[Économie (discipline)|sciences économiques]] en 1969{{sfn|Lesourne|1994|p=94}}{{,}}{{note|Auparavant seul l'économie politique et sociale était enseignée{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=L'économie à l'École polytechnique}}.|groupe=alpha}}, l'[[informatique]] en 1976 puis la [[biologie]] en 1985{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution de l'enseignement à l'X}}{{,}}{{note|texte=La biologie avait été introduite à l'école sous forme d'une option de biophysique en 1972{{sfn|Lesourne|1994|p=54}}.|groupe=alpha}}.

Le cycle de formation d'ingénieur se déroule sur quatre ans depuis la réforme X 2000<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/enseignement-programmes/cycle-ingenieur-polytechnicien/ École polytechnique - Le cycle polytechnicien], sur le site de l'école.</ref> :
* {{1re|année}} : formation humaine et militaire de fin août à fin avril et puis tronc commun jusqu'à mi-juillet ;
* {{2e|année}} : formation pluridisciplinaire puis stage en entreprise (anciennement stage ouvrier puis stage de contact humain) ;
* {{3e|année}} : approfondissement scientifique de septembre à avril (choix d'une thématique dominante) puis stage de recherche ;
* {{4e|année}} : spécialisation : dans une école partenaire, comme élève ingénieur « classique » ou comme ingénieur d'un [[Grand corps de l'État|corps technique de l'État]], en seconde année de grade de master, ou dans une université étrangère comme [[Université Harvard|Harvard]], le [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]], [[Université Stanford|Stanford]], [[Oxford]], l'[[Imperial College London|Imperial College]], l'[[École polytechnique fédérale de Lausanne|EPFL]], [[London School of Economics]] ou [[École polytechnique fédérale de Zurich|ETHZ]]<ref name="spécialisation">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYS)atY6 Livret des formations à finalité professionnelle], sur le site de l'école.</ref>.

Les élèves reçoivent des enseignements spécifiques obligatoires en [[humanités]] et [[Sciences humaines et sociales|sciences sociales]], qui se rapprochent de cours de [[culture générale]]. Les choix proposés incluent des enseignements sur l'[[histoire]], la [[musique]], l'[[architecture]], l'[[art]], la [[politique]], l'[[épistémologie]] ou encore le monde de l'entreprise et la [[Management|gestion]]<ref>[http://www.hss.polytechnique.edu/ Département Humanités et Sciences Sociales], sur le site de l'école.</ref>. Tous les élèves du cycle ingénieur étudient l'anglais plus au moins une autre langue vivante parmi les huit proposées<ref group=alpha>Allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, italien, japonais, russe.</ref> et environ 20 % des élèves en moyenne apprennent trois langues vivantes<ref>[http://www.langues.polytechnique.edu/accueil/langues-enseignees/ Langues enseignées], sur le site de l'école.</ref>. Enfin, la section [[français langue étrangère]] (FLE) a elle aussi mis en place ces dernières années un dispositif d'enseignement de la [[français|langue]] et de la [[culture française]]s pour les élèves étrangers<ref>[http://www.langues.polytechnique.edu/accueil/langues-enseignees/francais-langue-etrangere/francais-langue-etrangere-3154.kjsp Département Langues et Cultures - Français langue étrangère], sur le site de l'école.</ref>.

Le sport occupe une place importante dans la vie des deux promotions d'élèves ingénieurs qui se côtoient sur le campus. Les élèves ont six heures de sport hebdomadaires et sont regroupés en seize sections sportives{{note|texte=[[aviron (sport)|Aviron]], [[badminton]], [[basket-ball]], [[boxe pieds-poings]], [[équitation]], [[escalade]], [[escrime]], [[football]], [[handball]], [[judo]], [[natation]], [[raid nature|raid orientation]], [[rugby à XV|rugby]], [[tennis]] et [[volley-ball]]<ref>[http://resultats-concours.polytechnique.edu/pdf/Livret_Accueil.pdf LIVRET D'ACCUEIL], sur le site de l'école.</ref>|groupe=alpha}} qui déterminent les quatre compagnies par promotion. Les sections sportives sont encadrées par au moins un [[sous-officier]] qui est généralement également l'entraineur de la section, assisté d'autres sous-officiers et d'entraîneurs civils<ref name="encadrement">{{Pdf}} [http://www.polytechnique.edu/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1321346908344 L'encadrement militaire direct], sur le site de l'école.</ref>.

===== Formation humaine et militaire =====
[[Fichier:Parcours La Courtine Polytechnique.jpg|vignette|Élèves de l'école lors de leur formation militaire initiale à La Courtine.]]
Les élèves de l'École polytechnique de nationalité française sont sous [[Statut général des militaires français|statut militaire]] d'officier durant leur scolarité. Les polytechniciens sont nommés [[Aspirant#Élèves|aspirant]] par arrêté du ministre de la Défense à compter du premier jour de la deuxième année suivant leur incorporation<ref name="formation militaire">{{Légifrance|base=JORF|numéro= DEFP0101963A|texte=Arrêté du {{date-|14 août 2001}} relatif à la formation militaire et à la formation à l'exercice des responsabilités des élèves français de l'École polytechnique prévues à {{nobr|l'article 2}} du décret {{n°|2000-900}} du {{date-|14 septembre 2000}} fixant certaines dispositions d'ordre statutaire applicables aux élèves français de l'École polytechnique}}.</ref>, à ce titre, ils perçoivent une solde<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/textes-officiels/textes-officiels-19334.kjsp Textes officiels], sur le site de l'école.</ref>. Le dernier jour de leur scolarité, sous réserve d'avoir obtenu le titre d'ingénieur diplômé de l'École polytechnique, ils sont nommés [[sous-lieutenant]], ou enseigne de vaisseau de {{2e|classe}}, sous contrat de l'armée, ou de la gendarmerie nationale, au sein de laquelle ils ont effectué leur stage de formation d'élève officier<ref name="formation militaire" />.

Les polytechniciens suivent une formation militaire initiale (FMI) d'[[Élève-officier|élèves-officiers]]. Cette formation a lieu au [[camp de La Courtine]] depuis 2009. Depuis 2010, la FMI est ouverte aux élèves étrangers volontaires de la {{nobr|voie 1}} (filière classes préparatoires)<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/enseignement-programmes/cycle-ingenieur-polytechnicien/formation-generale/un-pas-de-plus-pour-l-integration-des-eleves-etrangers-64223.kjsp Un pas de plus pour l'intégration des élèves étrangers], sur le site de l'école.</ref>. À la suite de cette formation, les élèves français suivent un service militaire ou civil au cours de leur première année scolaire. Ce stage, dit de formation humaine et militaire a vu sa durée réduite à sept mois et demi, formation initiale incluse, à la suite de la suspension du service national et de la réforme {{nobr|X 2000}} de la scolarité.

Les stages militaires, réservés aux élèves français, peuvent se faire au sein de l'[[Armée de terre (France)|Armée de terre]] (avec une formation initiale complémentaire au sein du [[École militaire des aspirants de Coëtquidan|{{4e|bataillon}} de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr]] sauf pour la [[brigade de sapeurs-pompiers de Paris]]), environ {{nobr|125 postes}} ; dans l'[[Armée de l'air et de l'espace (France)|Armée de l'air]] (avec une formation initiale complémentaire à l'[[École de l'air et de l'espace|École de l'air]]), qui propose environ {{nobr|60 postes}} ; dans la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] (avec une formation initiale complémentaire à l'[[École navale]] ou à l'[[Force maritime des fusiliers marins et commandos|École des fusiliers marins]] à l'exception du [[bataillon de marins-pompiers de Marseille]]), environ {{nobr|60 postes}} ; dans la [[Gendarmerie nationale (France)|Gendarmerie nationale]] (avec une formation initiale complémentaire à l'[[École des officiers de la Gendarmerie nationale]]), environ {{nobr|60 postes}} ; ou encore à la [[direction générale de l'Armement]], environ {{nobr|10 postes}}<ref name="FHM">[http://www.polytechnique.edu/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1321346908343 Le stage de formation humaine], sur le site de l'école.</ref>.

Les stages civils (environ 140 au total) existent depuis 1997<ref>{{article|prénom1=Jean|nom1=Novacq|titre=Les polytechniciens et le service national|périodique=La Jaune et la Rouge|numéro=529|mois=novembre|année=1997|url texte=http://www.lajauneetlarouge.com/article/les-polytechniciens-et-le-service-national|consulté le=26 février 2013}}.</ref> et sont ouverts aux élèves français et aux élèves étrangers francophones volontaires. Ils peuvent se faire au sein de nombreux organismes, dont la [[Police nationale (France)|Police nationale]], avec une formation initiale complémentaire à l'[[École nationale supérieure des officiers de police]], environ 15 postes ; l'[[Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse (France)|Éducation nationale]] ; la [[Apprentis d'Auteuil|Fondation d'Auteuil]] ; [[ATD Quart monde|ATD Quart Monde]] ; l'[[Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte|Ordre de Malte]] ; les [[Maison des jeunes et de la culture|Maisons des jeunes et de la culture]] (MJC)<ref name="FHM" />.

L'autorité commandant l'école est un [[général]]. Le chef de corps est généralement un [[colonel]]. Chaque promotion est encadrée par un commandant de promotion, généralement du grade de [[lieutenant-colonel]], qui suit les élèves pendant toute leur scolarité. Chaque compagnie est encadrée par un commandant d'unité, subordonné au commandant de promotion, officier du grade de [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]], [[Capitaine (France)|capitaine]] ou [[commandant]]. Les chefs de section sportive sont des sous-officiers sous l'autorité du commandant d'unité qui assurent simultanément des missions d'encadrement et de moniteur de sport<ref name="encadrement" />.

===== Spécialisation de {{4e|année}} =====
Les élèves effectuent une {{4e|année}} de spécialisation en France ou à l'étranger. Celle-ci peut s'effectuer de diverses façons : par une formation proposée par un [[grand corps de l'État]] ; par une formation d'ingénieur ou de management dans une école partenaire, anciennement dite d'application<ref name="France culture histoire" /> ou de spécialisation ; par une spécialisation de grade de master, dans le cadre des masters de l'École polytechnique ou dans une université partenaire ; ou encore par une formation par la recherche (Doctorat/PhD), dans le cadre de l'école doctorale de l'institut polytechnique Paris ou dans un autre établissement<ref>[http://www.orientation4a.polytechnique.edu/accueil/comment-choisir-sa-4a-/formations-de-4eme-annee/ Formations de {{4e|année}}], sur le site de l'école.</ref>.

Historiquement, les élèves recevaient une formation très générale à l'École polytechnique avant de se spécialiser lors de leur dernière année dans un domaine particulier comme les ponts, les mines ou les télécommunications. Ce modèle a tendance à évoluer aujourd'hui, en particulier vers la recherche<ref name="France culture histoire" />.

Le format général de la formation de spécialisation est de trois semestres : deux semestres d'enseignements diplômants et un semestre de stage ou de projet, suivi et évalué, en entreprise ou en laboratoire de recherche<ref name="spécialisation" />.

====== Les corps de l'État ======
La [[Haute fonction publique française|haute fonction publique]], les [[corps (fonction publique française)|corps techniques de fonctionnaires]] et les armées recrutent les élèves français, sur classement, à la sortie de l'école. Les élèves suivent alors également une formation technique, généralement dans une école partenaire (anciennement dite ''[[école d'application]]''<ref name="France culture histoire" />) mais aussi, selon les cas, en formation par la recherche ([[doctorat]]), en France ou à l'étranger<ref name="spécialisation" />.

Le [[corps des officiers]] des armées ([[Armée de terre (France)|armée de terre]], [[Armée de l'air et de l'espace (France)|armée de l'air]], [[Marine nationale (France)|Marine nationale]], [[gendarmerie|gendarmerie nationale]], [[service de santé des armées]] et [[service du commissariat des armées]], [[Administrateur des Affaires maritimes|administrateur des affaires maritimes]]) fait partie des corps recrutant des polytechniciens<ref name="spécialisation" />{{,}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000026351847&cidTexte=JORFTEXT000026351798&dateTexte=29990101 Décret {{n°|2012-1029}} du {{date-|5 septembre 2012}} - {{nobr|Article 5}}].</ref>.

Les corps civils d'ingénieurs recrutent aussi des polytechniciens, notamment le corps des [[Administrateur de l'Insee|administrateurs de l'INSEE]] à l'[[École nationale de la statistique et de l'administration économique|ENSAE ParisTech]] ; le corps des [[Corps des mines|ingénieurs des mines]] aux [[École nationale supérieure des mines de Paris|Mines ParisTech]], les élèves choisissant ce corps étant appelés « X-Mines » ; le corps des [[Corps des ponts, des eaux et des forêts|ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts]] au sein d'[[AgroParisTech]] ou de l'[[École nationale des ponts et chaussées|École des Ponts ParisTech]] pour les « X-Ponts ». Les élèves s'orientant vers la haute fonction publique sont appelés ''corpsard'' dans l'[[argot polytechnicien]]<ref>[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/corpsard/19406 Définition : corpsard], dictionnaire Larousse.</ref>. Le [[corps des ingénieurs de l'armement]] est également recruteur, avec l'[[École nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]], l'[[École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne|ENSTA Bretagne]], [[Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace#Le cursus ingénieur SUPAERO|ISAE-SUPAERO]], [[Télécom Paris|Télécom ParisTech]] ou les universités étrangères<ref name="spécialisation" />.

====== Les écoles partenaires ======
Ces écoles en convention permettent aux élèves d'acquérir une connaissance générale et une compréhension approfondie des sciences, des techniques et des applications industrielles dans un secteur professionnel spécifique. À l'origine, seules des écoles d'ingénieurs étaient partenaires{{note|texte=Les écoles d'ingénieurs partenaires étaient en 2012 : [[Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement|AgroParisTech]], [[École nationale supérieure de chimie de Paris|Chimie ParisTech]], l'[[École nationale de la statistique et de l'administration économique|ENSAE ParisTech]], l'[[École nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications|ENSEEIHT]], l'[[École nationale supérieure d'informatique et de mathématiques appliquées|Ensimag]], l'[[École nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]], l'[[École nationale supérieure du pétrole et des moteurs|IFP School]], l'[[Institut national des sciences et techniques nucléaires|INSTN]], l'[[Institut d'optique Graduate School|IOGS]], l'[[Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace|ISAE-SUPAERO]], [[École nationale supérieure des mines de Paris|Mines ParisTech]], [[École nationale des ponts et chaussées|Ponts ParisTech]], [[École supérieure d'électricité|Supélec]], [[Télécom Bretagne]] et [[Télécom ParisTech]]<ref name="spécialisation"/>.|groupe=alpha}}. Depuis 2002 néanmoins, [[HEC Paris]] fait partie des écoles de spécialisation<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-accros-du-cumul_490312.html Les accros du cumul], article du {{date-|22 mars 2004}} sur le site de [[L'Express]].</ref> et propose trois spécialisations : X-HEC Strategic Management, X-HEC Finance et X-HEC Entrepreneurs<ref>[http://www.orientation4a.polytechnique.edu/accueil/realiser-sa-4a-en-france/candidatures-et-dossiers/masters/specialisations-x-hec-21175.kjsp Orientation {{unité|4|A}} - Spécialisations X-HEC], sur le site de l'école.</ref>. En 2012 la coopération s'est accrue entre les deux écoles avec la création d'un double diplôme en cinq ans pour la {{nobr|rentrée 2013}}<ref name="HEC">[http://www.hec.fr/Salle-de-presse/Communiques-de-presse/Lancement-du-double-diplome-Ecole-Polytechnique-HEC-Paris Lancement du double diplôme École polytechnique / HEC Paris], article du {{date-|11 avril 2012}} sur le site d'[[École des hautes études commerciales de Paris|HEC Paris]].</ref>.

==== Cycle master ====
[[Fichier:Master 2012 École polytechnique.jpg|vignette|Promotion 2012 des élèves de masters.]]
L'École polytechnique propose la préparation de diplômes conférant le grade de master au sein de la Graduate School parmi les dix programmes suivants : [[biologie]] ; [[chimie]] ; [[sciences économiques|économie]] ; [[informatique|informatique et systèmes]] ; [[mathématiques]] ; [[mathématiques appliquées]] ; [[mécanique (science)|mécanique]] et [[Environnement|sciences de l'environnement]] ; [[physique]] et [[Physique appliquée|applications]] ; [[science]]s, [[technologie]]s, [[Société (sciences sociales)|société]], [[innovation]] et [[énergie|sciences pour l'énergie]]<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/master/nos-programmes/ Graduateschool - Nos masters], sur le site de l'école.</ref>. Certains masters sont enseignés en anglais et à terme l'usage de l'anglais doit être systématisé<ref name="COP" />.

En {{Date-|2=juin|3=2023}}, Polytechnique ouvre un diplôme d'établissement en data appliquées aux affaires publiques délivrant le grade de Master, avec pour partenaire la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]]<ref>{{Lien web |prénom=Véronique |nom=Arène |titre=Polytechnique ouvre un Master en data appliquées aux affaires publiques |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-polytechnique-ouvre-un-master-en-data-appliquees-aux-affaires-publiques-90750.html |site=[[Le Monde Informatique]] |date=20 Juin 2023 |consulté le=13 Septembre 2023}}.</ref>.

La durée des masters est de deux ans ({{nobr|120 [[Système européen de transfert et d'accumulation de crédits|ECTS]]}}). La première année, M1 ({{nobr|60 ECTS}}), est organisée autour de la {{3e|année}} du cycle polytechnicien.
La seconde année, M2 ({{nobr|60 ECTS}}) ou année de spécialité repose sur un cursus organisé conjointement en cohabilitation avec d'autres organismes d'enseignement supérieur<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/master/presentation/ Master - Présentation], sur le site de l'école .</ref>. Les établissements partenaires se trouvent pour la plupart en Île-de-France (notamment l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]], d'autres grandes écoles du [[Regroupement universitaire|pôle]] [[ParisTech]] ou encore [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po Paris]], les universités [[Université Pierre-et-Marie-Curie|Paris 6]] et [[Université Pierre-et-Marie-Curie|Paris-Sud]]) ou à l'étranger. Certains masters sont labellisés ParisTech<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/master/nos-programmes/masters-paristech/ Les Masters ParisTech], sur le site de l'école.</ref>.

==== Cycle doctoral ====
Les [[doctorat en France|docteurs]] sont formés au sein de la Graduate School dans l'ensemble des domaines couverts par les vingt laboratoires du centre de recherche<ref name="laboratoires">[http://www.polytechnique.edu/accueil/recherche-innovation/laboratoires-et-departements/les-laboratoires-de-l-ecole-polytechnique-6343.kjsp Les laboratoires de l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>. Plus de cent thèses sont ainsi soutenues chaque année au sein de l'école doctorale de l'École polytechnique<ref name="RAPsc2010">[http://softs.polytechnique.fr/dcom/ksup/institutionnel/RAPsc2010/ Rapport d'activité scientifique 2010].</ref>. Quelques-unes des meilleures thèses soutenues chaque année sont distinguées par le Prix de thèse de l'École polytechnique<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/doctorat/prix-de-these-2636.kjsp Prix de thèse], sur le site de l'école.</ref> ainsi que par le Prix de thèse ParisTech<ref>[http://institut-doctoral.paristech.fr/index.php/doc_fre/Theses-et-annuaires/Prix-de-these-ParisTech Prix de thèse ParisTech], sur le site de [[ParisTech]].</ref>. L'École doctorale de l'École polytechnique s'est vu attribuer la note globale maximale de A+ par l'[[Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur]] en 2009. L'agence a en particulier constaté la « très grande qualité scientifique, reconnue au niveau international », les « moyens exceptionnels » et la « gestion et l'animation remarquables » de l'école<ref>[Évaluation de l'école doctorale de l'École polytechnique], {{date-|juillet 2009}}, sur le site de l'[[Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur]].</ref>. L'École doctorale sera abandonnée fin 2013 au profit des nouvelles écoles doctorales de l'[[université Paris-Saclay]]<ref>[Liste des projets d'écoles doctorales au 29 mars 2013], sur le site de l'[[université Paris-Saclay]].</ref>.

==== Formation en ligne ====
En {{date|février 2013}}, l'École polytechnique devient le premier établissement français à rejoindre [[Coursera]], la plateforme de [[Massive Open Online Course|cours en ligne ouvert et massif]]. L'École propose à partir de la {{nobr|rentrée 2013}} des cours de [[mathématiques appliquées]], de [[mathématiques]] et d'[[informatique]]<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/l-x-premier-etablissement-francais-a-rejoindre-coursera-280754.kjsp L'X premier établissement français à rejoindre Coursera], actualité du {{nobr|22 février 2013}} sur le site de l'école.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/a-la-rentree-tout-le-monde-pourra-devenir-un-peu-polytechnicien-01-03-2013-1634680_23.php À la rentrée, tout le monde pourra devenir (un peu) polytechnicien], article du {{date-|1er mars 2013}} sur le site du journal [[Le Point]].</ref>. L'École propose aussi des cours sur la plateforme [[OpenClassrooms]]<ref>[http://www.chefdentreprise.com/Thematique/produits-services-1028/Breves/Un-cours-en-ligne-gratuit-pour-devenir-un-entrepreneur-innovant-251333.htm Un cours en ligne gratuit pour peaufiner son projet entrepreneurial], {{date-|24 février 2015}}.</ref>.

==== "''Executive Education''" ====
En mars 2015, l'X crée l'« École Polytechnique ''Executive Education'' »<ref>{{Lien web |titre=Polytechnique se lance dans la formation continue |url=https://www.cadremploi.fr/editorial/formation/conseils-secteur/detail/article/polytechnique-se-lance-dans-la-formation-continue.html |site=Cadremploi |consulté le=2022-10-14}}.</ref>, marque qui réunit l'ensemble de son offre de formation executive. Les participants qui remplissent toutes leurs obligations reçoivent un diplôme de l'École polytechnique. Elle propose également un [[mastère spécialisé]] en [[gestion de projet]] avec l'[[École supérieure des sciences économiques et commerciales|ESSEC]]<ref>[https://www.polytechnique.edu/fr/advanced-executive-master-x-essec Mastère Spécialisé X-ESSEC], sur le site de l'école.</ref> et des programmes certifiants<ref>{{Lien web |titre=Nos formations |url=https://exed.polytechnique.edu/nos-formations?univers=&type=CER |site=exed.polytechnique.edu |consulté le=2022-10-14}}.</ref> dans de nombreux domaines, tels que les objets connectés ou l'entrepreneuriat.

=== Activités de recherche ===
[[Fichier:LMD École polytechnique extérieur.jpg|vignette|Extérieur du laboratoire de météorologie dynamique (LMD).]]
[[Fichier:Laboratoire d'optique appliquée (LOA).jpg|vignette|Laboratoire d'optique appliquée (LOA).|alt=Photo de l'intérieur d'un laboratoire.]]
Si à sa création en 1794, l'école dispose de laboratoires destinés aux activités pratiques des élèves, ce qui constitue une exceptionnelle nouveauté pour l'époque<ref>Hélène Tron, « Chimie et laboratoires à l'École polytechnique du Palais-Bourbon (1794-1805) », Bulletin de la Sabix, [http://sabix.revues.org/780 en ligne], 15, 1996, mis en ligne le {{date-|2 janvier 2012}} (consulté le 31 décembre 2012).</ref>, le véritable développement des laboratoires date des années postérieures à la [[Seconde Guerre mondiale]]. La militarisation de l'école entraîne en effet la diminution des activités de recherche et à partir de 1870 Polytechnique laisse à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] le rôle de grand établissement d'élite scientifique<ref name="missions">Bruno Belhoste, « À propos des missions de l'École polytechnique : une réflexion historique », Bulletin de la Sabix, [http://sabix.revues.org/273 en ligne], 26, 2000, mis en ligne le {{date-|26 avril 2010}} (consulté le 31 décembre 2012).</ref>, les laboratoires sont vétustes et en 1908 [[André Blondel]] déplore un enseignement « fermé à toute conception expérimentale »<ref name="enlisement" />. Il faut attendre 1936 pour voir le retour de Polytechnique à la recherche moderne, avec la création du [[Laboratoire Leprince-Ringuet|centre de recherches physiques]] à l'initiative de [[Louis Leprince-Ringuet]]{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=Le renouveau de la recherche à l'École polytechnique}}. En 1939, le décret [[Louis Suquet|Suquet]] autorise à faire de la recherche au sein des [[Corps (fonction publique française)|Corps]], d'autres laboratoires sont créés par la suite mais de façon anarchique, sans statut ni comptabilité. L'École reconnaît finalement les laboratoires et leur gestion en 1957{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=Le renouveau de la recherche à l'École polytechnique}} puis un décret du {{date-|4|juillet|1959}} élève la recherche au rang de service civil<ref name="transformations" />. Après la guerre, les polytechniciens s'impliquent largement dans le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] alors que le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] est d'abord une création d'universitaires largement issus de l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]]{{sfn|Lesourne|1994|p=24}}. Mais lorsque [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]] arrive comme professeur en 1958 il déplore qu'il n'y ait presque pas de chercheurs qui sortent de l'École<ref name="bataille" />.

Le transfert de l'école sur le [[plateau de Saclay]] dans les [[années 1970]] créé une impulsion nouvelle pour la recherche, à l'initiative notamment du mathématicien [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]], qui se traduit par un très fort développement des laboratoires, greffés pour certains avec le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]<ref name="France culture histoire" />. Depuis, la recherche se développe continuellement. L'École doctorale de l'École polytechnique (EDX) est créée en 1985 ainsi que le diplôme de docteur de l'École polytechnique<ref name="arrêté 1985" /> et en 2010 la [[Graduate school]] s'ouvre pour réunir l'EDX et la Direction des programmes masters<ref name="graduate school" />. Ainsi en 2010, 30 % des diplômés sont inscrits en doctorat, contre 18 % en 2006<ref name="chiffres2010" />, et depuis cette année Polytechnique fournit plus de docteurs en sciences exactes que l'[[École normale supérieure (Paris)|ENS Ulm]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/formation/2010/10/17/01015-20101017ARTFIG00255-polytechnique-defend-l-excellence-des-ecoles-d-ingenieurs.php Le Figaro - Formation : Polytechnique défend l'excellence des écoles d'ingénieurs], article du {{date-|17 octobre 2010}} sur le site du journal [[Le Figaro]].</ref>. En 2012, Polytechnique est par ailleurs la deuxième école de France en termes d'importance des contrats de recherche<ref>[http://www.industrie-techno.com/palmares-2012-les-plus-importants-contrats-de-recherche.13040 Palmarès 2012 : les plus importants contrats de recherche], article du {{date-|6 avril 2012}} sur le site d'Industrie et Technologies.</ref> et du nombre de doctorants<ref>[http://www.industrie-techno.com/palmares-2012-les-ecoles-les-mieux-dotees-en-doctorants.13042 Palmarès 2012 : les écoles les mieux dotées en doctorants], article du {{date-|6 avril 2012}} sur le site d'Industrie et Technologies.</ref>. Depuis 2013, tous les élèves du cycle polytechnicien réalisent aussi un stage de recherche de 6 mois en laboratoire, en France ou à l'étranger, au cours de leur {{3e|année}}<ref name="rapport2013">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYSJHiYK Rapport annuel 2013 de l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>. L'École abrite vingt-deux laboratoires de recherche, répartis en neuf départements, représentant {{unité|1600|personnes}} dont {{nobr|640 chercheurs}}<ref name="projet_scientifique" />. Ces laboratoires sont situés sur le site même ou à [[Paris]]<ref name="laboratoires" /> et sont des unités mixtes avec le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], parfois sous la tutelle d'autres institutions comme le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]], l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], l'[[École nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]] ou encore d'autres universités partenaires. La construction de nouveaux laboratoires commence en 2011 et aboutit à un doublement de la surface consacrée à la biologie, pour atteindre {{unité|4000|m|2}} à fin 2014<ref name="développement recherche">[http://www.campus-paris-saclay.fr/content/download/1665/8569/version/1/file/DOSSIER+PRESSE+30+JUIN+2011.pdf Projet de développement du Centre de recherche], dossier de presse du {{date-|30 juin 2011}} sur le site de l'[[université Paris-Saclay]].</ref>. À partir de 2013, l'École polytechnique ouvre ses laboratoires aux médecins ([[Praticien hospitalier|praticiens hospitaliers]] et [[interne des hôpitaux en France|internes]]) afin de développer des applications dans le domaine de la santé<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/des-medecins-dans-les-laboratoires-de-l-ecole-appel-a-candidature-281321.kjsp?RH=1245226736745 Des médecins dans les laboratoires de l'école : appel à candidature], actualité du {{date-|13 mars 2013}} sur le site de l'école.</ref>. Malgré cela certains critiquent la faiblesse de la recherche à Polytechnique. En particulier [[François Garçon]] estime que la recherche y est essentiellement le fait de non polytechniciens, simplement rattachés aux laboratoires du CNRS<ref name="Garçon" />.

L'École est membre fondateur des deux [[regroupement universitaire|réseaux thématiques de recherche avancées]] (RTRA) [[Triangle de la physique]] et [[Digiteo]] et de la [[Fondation mathématique Jacques-Hadamard|Fondation Mathématique Jacques Hadamard]]. Ces trois projets rassemblent plusieurs établissements, laboratoires et chercheurs autour d'un même thème. De plus l'École polytechnique participe à sept projets [[Équipex]]<ref name="développement recherche" /> et à dix projets [[Labex]]<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/5-nouveaux-labex-a-saclay-92162.kjsp 5 nouveaux Labex à Saclay], actualité du {{date-|5 février 2012}} sur le site de l'école.</ref>.

Plus de {{unité|1250|publications}} dans des revues scientifiques sortent de ces laboratoires chaque année<ref name="RAPsc2010" />, contre une dizaine jusqu'en 1989<ref>[http://hal-polytechnique.archives-ouvertes.fr/view_by_stamp.php?label=X&action_todo=browse_byAnnee&halsid=pg0r3le8ctdesl2btt2qbir0q6 X:: Par année de publication], publications sur la plateforme [[Hyper articles en ligne|HAL]].</ref>, et en moyenne vingt brevets sont publiés par an<ref name="projet_scientifique">[http://www.polytechnique.edu/accueil/recherche-innovation/projet-scientifique/ Projet scientifique], sur le site de l'école.</ref>. L'École polytechnique utilise l'[[Hyper articles en ligne]] (HAL) pour ces publications<ref>[http://hal-polytechnique.archives-ouvertes.fr/ HAL - Polytechnique :: Accueil], portail des publications scientifiques en libre accès de l'École polytechnique.</ref>. De plus l'école publie des ouvrages scientifiques aux Éditions de l'École polytechnique<ref>[http://www.editions.polytechnique.fr/ Les Éditions de l'École polytechnique].</ref> ainsi qu'une revue scientifique annuelle intitulée ''FlashX'' depuis {{date-|juillet 2005}}<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/recherche-innovation/production-scientifique/flashx-archives-30711.kjsp FlashX : archives], sur le site de l'école.</ref>. De 1794 à 1939, le Conseil d'instruction de l'école publie une [[revue scientifique]], le ''[[Journal de l'École polytechnique]]''<ref>[http://www.bibliotheque.polytechnique.edu/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1321346907887 Numérisation du Journal de l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>.

=== Classements ===
{{Article connexe|Classement des écoles d'ingénieurs françaises}}

Classements nationaux (classée en tant qu'École Polytechnique au titre de son diplôme d'ingénieur)
{| class="wikitable centre sortable" style="text-align:center;"
 ! scope="col" |Nom
 ! scope="col" |Année
 ! scope="col" |Rang
 |-
 |''DAUR {{Langue|en |Rankings}}''<ref>{{lien web|url=https://www.daur-rankings.com/rankings/engineering_school/2023|titre=Le classement 2023 des écoles d'ingénieurs|site=daur-rankings.com}}.</ref>
 |2023
 |1
 |-
 |''[[L'Étudiant (magazine)|L'Étudiant]]''<ref>{{lien web|site=[[L'Étudiant (groupe média)|L'Étudiant]]|url=https://www.letudiant.fr/palmares/liste-profils/palmares-des-ecoles-d-ingenieurs/palmares-general-des-ecoles-d-ingenieurs/home.html#indicateurs=900659,900660,900661,900677&criterias|titre=Classement général des écoles d'ingénieurs}}.</ref>
 |2021
 |1
 |-
 |''[[L'Usine Nouvelle]]''<ref>{{lien web|url=https://www.usinenouvelle.com/comparatif-des-ecoles-d-ingenieurs-2020|titre=Le classement 2020 des écoles d'ingénieurs|site=[[Usine Nouvelle]]}}.</ref>
 |2021
 |1
 |-
 |''etudiant.lefigaro.fr''<ref>{{lien web |titre=Le classement 2022 des écoles d'ingénieurs |url=https://etudiant.lefigaro.fr/etudes/ecoles-ingenieurs/classement/ |site=etudiant.lefigaro.fr}}.</ref>{{Pertinence contestée|date=17 octobre 2024}}
 |2022
 |1
|}

Classements internationaux (classée en tant qu'Institut Polytechnique de Paris)
{| class="wikitable centre sortable" style="text-align:center;"
 ! scope="col" |Nom
 ! scope="col" |Année
 ! scope="col" |Rang (monde)
 ! scope="col" |Rang (France)
 |-
 |''CWUR''<ref>{{lien web|url=https://cwur.org/2022-23.php|titre=GLOBAL 2000 LIST BY THE CENTER FOR WORLD UNIVERSITY RANKINGS|site=CWUR}}.</ref>
 |2022-2023
 |43
 |5
 |-
 |''{{Langue|en |QS Top Universities}}''<ref>{{lien web|url=https://www.topuniversities.com/university-rankings/world-university-rankings/2022|titre=QS World University Rankings 2022|site=QS Top Universities}}.</ref>
 |2023
 |48
 |2
 |-
 |''{{Langue|en |Shanghai Ranking}}''<ref>{{lien web|url=https://www.shanghairanking.com/rankings/arwu/2022|titre=2022 Academic Ranking of World Universities|site=Shanghai Ranking}}.</ref>
 |2022
 |301-400
 |13-16
 |-
 |''{{Langue|en |Times Higher Education}}''<ref>{{lien web|url=https://www.timeshighereducation.com/world-university-rankings/2022/world-ranking#!/page/0/length/25/locations/FRA/sort_by/rank/sort_order/asc/cols/stats|titre=World University Rankings 2022|site=Times Higher Education}}.</ref>
 |2022
 |91
 |3
|}

L'École polytechnique arrive régulièrement en tête des classements d'écoles d'ingénieurs françaises<ref name="l'étudiant">[https://www.polytechnique.edu/fr/Classements L'X au palmarès des classements français et mondiaux] sur le site de l'école.</ref>. En revanche plusieurs critiques ont reproché à l'école ses mauvaises performances dans certains classements internationaux, en particulier dans le [[classement académique des universités mondiales par l'université Jiao Tong de Shanghai]] (ARWU)<ref name="Demay">[http://www.usinenouvelle.com/article/institution-polytechnique-reforme-obligatoire.N186107 Institution : Polytechnique, réforme obligatoire], article du {{date-|15 novembre 2012}} sur le site de [[L'Usine nouvelle]].</ref>. L'École arrive à la {{nobr|position 201-300}} dans l'ARWU général, 51-75 dans le domaine des mathématiques, 101-150 en physique et 151-200 en informatique<ref name="www.shanghairanking.com" />. Aux critiques l'administration de l'école rétorque qu'elle a des moyens bien inférieurs à ses concurrentes ([[California Institute of Technology|Caltech]] dispose par exemple d'un budget six fois supérieur pour un nombre d'étudiants équivalent) et sa taille n'est pas adaptée aux classements.

L'X figure ainsi en 2020 à la {{30e|place}} mondiale et {{3e}} place française du [[Global University Employability Ranking#Classement des universités françaises|classement QS « {{anglais|Graduate Employability Rankings}} »]] qui classe les universités les plus performantes en termes d'[[employabilité]] des étudiants du point de vue des recruteurs<ref>{{Article|date=19 novembre 2020|langue=en|titre=Best universities for graduate jobs: Global University Employability Ranking 2020|lire en ligne=https://www.timeshighereducation.com/student/best-universities/best-universities-graduate-jobs-global-university-employability-ranking |périodique= [[Times Higher Education]]}}</ref>. En 2022, l'[[Institut polytechnique de Paris]] se classe au {{12e|rang}} mondial et au premier rang français de ce même classement<ref>{{Lien web |langue=en |titre=QS Graduate Employability Rankings 2022 |url=https://www.topuniversities.com/university-rankings/employability-rankings/2022 |site=Top Universities |consulté le=2022-04-07}}.</ref>.

Les classements qui pondèrent les indicateurs d'évaluation en fonction de la taille de l'établissement lui sont plus favorables ({{3e|place}} mondiale du classement du ''{{Langue|en |Times Higher Education}}'' des « ''{{Langue|en |small universities}}'' » en 2016<ref>{{Article |titre=The world's best small universities 2016 |périodique=Times Higher Education (THE)|date=25 janvier 2016|lire en ligne=https://www.timeshighereducation.com/student/news/worlds-best-small-universities-2016|consulté le=30 novembre 2016}}</ref>) et distinguent également l'école en ce qui concerne sa proportion de prix Nobel par ancien élève ({{6e|place}} mondiale au classement établi par la revue scientifique ''{{Langue|en |Nature}}'' en 2016<ref>{{Article|prénom=Tom|nom=Clynes|titre=Where Nobel winners get their start|périodique=Nature|volume=538 |numéro=7624|date=13 octobre 2016|doi=10.1038/nature.2016.20757|lire en ligne=http://www.nature.com/news/where-nobel-winners-get-their-start-1.20757|consulté le=30 novembre 2016|pages=152–152}}</ref>).

L'École a pour objectif de faire partie des vingt meilleures universités mondiales en ingénierie et en sciences<ref name="quête">[http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Polytechnique-grande-ecole-en-quete-de-nouvelles-armes-_EG_-2012-07-25-835012 Polytechnique, grande école en quête de nouvelles armes | La-Croix.com], article du {{date-|25 juillet 2012}} sur le site du journal ''[[La Croix]]''.</ref>, pour cela elle mise sur l'augmentation de ses ressources propres (par le [[mécénat]] et les [[chaire privée|chaires d'entreprise]]), le développement de la recherche et la mutualisation des moyens des écoles, universités, laboratoires et entreprises de [[Paris-Saclay]]<ref>[http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Marion-Guillou-A-Polytechnique-les-salaires-que-nous-proposons-aux-professeurs-ne-sont-plus-concurrentiels-_EG_-2012-07-25-835019 Marion Guillou : « À Polytechnique, les salaires que nous proposons aux professeurs ne sont plus concurrentiels » | La-Croix.com], article du {{date-|25 juillet 2012}} sur le site de ''[[La Croix]]''.</ref>.

=== Relations extérieures ===
==== Liens avec le monde de l'entreprise ====
[[Fichier:La Fibre Entrepreneur -- Drahi - X Novation Center.jpg|vignette|Bâtiment La Fibre Entrepreneur -- Drahi - X Novation Center accueillant le Pôle entrepreneuriat et innovation de l'École polytechnique.]]
L'École est en lien avec le monde de l'entreprise, à travers des tables-rondes<ref>[http://www.fx.polytechnique.edu/accueil/entreprise/participer-a-l-ecole/tables-rondes/ Tables Rondes], sur le site de la Fondation de l'École polytechnique.</ref>, des visites<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/stages-orientation-insertion-professionnelle/orientation-et-insertion-professionnelle/s-informer-sur-les-metiers-et-les-entreprises/visites-metiers-en-entreprises-43800.kjsp Visites métiers en entreprises], sur le site de l'école.</ref> et des stages<ref>[http://www.fx.polytechnique.edu/accueil/entreprise/participer-a-l-ecole/stages-eleves/ Stages élèves], sur le site de la Fondation de l'École polytechnique.</ref>. Le X-Forum, organisé chaque fin d'année, permet aux élèves de participer à un forum d'entreprises<ref>[http://www.fx.polytechnique.edu/accueil/entreprise/participer-a-l-ecole/forum/ Forum des Entreprises], sur le site de la Fondation de l'École polytechnique.</ref>{{,}}<ref>[http://fr.xentreprises.com/ Accueil], site du X-Forum.</ref>. Le cursus ingénieur propose un parcours d'approfondissement en entrepreneuriat en troisième année et 3 diplômes conférant le grade de master dans le domaine de l'innovation et de l'entrepreneuriat<ref>{{Lien web|titre = Formations à l'École polytechnique|url = https://www.polytechnique.edu/formations-a-l-ecole-polytechnique|site = polytechnique.edu|consulté le=05 octobre 2015}}.</ref>. Le Comité de Liaison Entreprises-X (CLEX) permet aux entreprises de faire connaître leurs besoins et leurs attentes en matière de recrutement<ref>[http://www.fx.polytechnique.edu/accueil/entreprise/participer-a-l-ecole/clex/ Comité de Liaison Entreprises-X], sur le site de la Fondation de l'École polytechnique.</ref>.

En 2012, une direction de l'innovation et de l'entreprenariat<ref name="entreprenariat">[http://www.media-paris-saclay.fr/comment-etre-polytechnicien-entrepreneur-et-innovateur/ Comment être Polytechnicien, entrepreneur et innovateur], article du {{date-|3 mai 2013}} sur Media Paris-Saclay.</ref> est créé, suivie par le pôle entrepreneuriat et innovation en 2014. En 2015, le bâtiment La fibre entrepreneur– Drahi – X Novation Center est construit pour rassembler en un même lieu toutes les activités entrepreneuriales de l'école. Il rassemble : l'accélérateur X-UP (ouvert à tous, accompagnement sur une durée de 6 mois pour de jeunes entrepreneurs), le [[fab lab|fablab]] X-F4B, un espace de formation, un espace de [[coworking]], la [[pépinière d'entreprises]] X-Tech (pour une trentaine de startup) et un espace recherche (pour faciliter les synergies entre recherche et entrepreneuriat)<ref>[http://www.media-paris-saclay.fr/visite-de-la-fibre-entrepreneur-drahi-x-novation-center-entretien-avec-matthieu-somekh/ Visite de la Fibre Entrepreneur – Drahi X-Novation Center. Entretien avec Matthieu Somekh], Média Paris Saclay, {{date-|1er septembre 2015}}.</ref>.

L'École et sa Fondation ont aussi créé une filiale commune, X-Création, dont la mission est de financer les jeunes entreprises, afin d'assurer leur [[Capital d'amorçage|amorçage]], à hauteur de {{euro|30000}} maximum par projet<ref>[http://www.fx.polytechnique.edu/accueil/chercheur/x-creation/x-creation-41066.kjsp X-Création], sur le site de la Fondation de l'École polytechnique.</ref>. 2 % des élèves créent leur entreprise à la sortie de l'école<ref name="enq-emploi" />. Les élèves peuvent aussi s'investir aussi sein de la [[junior-entreprise]] de l'école, XProjets<ref>[http://www.xprojets.com/ XProjets], site officiel.</ref>, et les doctorants peuvent réaliser leur thèse en entreprise à travers une [[convention industrielle de formation par la recherche]] (CIFRE)<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/entreprises/doctorats-6073.kjsp?RH=1248335847001 Les conventions CIFRE], sur le site de l'école.</ref>.

22 [[Chaire privée|chaires d'enseignement et de recherche]] sont actives en 2016,dans les domaines de l'économie, de l'informatique, des mathématiques appliquées, de la physique, de la mécanique, des humanités et des sciences sociales<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/recherche-innovation/partenariats-et-reseaux/les-chaires-d-entreprise/les-chaires-d-enseignement-et-de-recherche-77210.kjsp Les Chaires d'enseignement et de recherche], sur le site de l'école.</ref>. Le financement d'une chaire par un industriel se fait au titre du [[mécénat]] : l'industriel a accès aux recherches menées dans le cadre de la chaire mais celles-ci restent la propriété de l'école<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Des entreprises mécènes|url=https://www.polytechnique.edu/fr/entreprises-mecenes|site=site de l'école |consulté le=22 août 2016}}.</ref>.

Certains estiment que Polytechnique ne forme pas assez à l'innovation et à l'[[entreprenariat]]<ref>[http://blog.usinenouvelle.com/innovation/culture/l%E2%80%99ecole-polytechnique-forme-t-elle-efficacement-a-l%E2%80%99innovation/ L'École polytechnique forme-t-elle efficacement à l'innovation ?], article du {{date-|5 octobre 2011}} sur ''[[L'Usine nouvelle]]''.</ref>. Déjà en 1994 [[Bernard Esambert]] constate que « l'école est à l'évidence coupée de son futur marché direct, l'entreprise ». Par ailleurs dans son discours prononcé en 2009 à Polytechnique, [[François Fillon]] remarque que la majorité des élèves s'oriente vers de grandes entreprises alors que « la France manque d'entreprises de taille moyenne innovantes »<ref>[http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/interventions/Discours__lEcole_Polytechnique.pdf Discours du Premier ministre, François Fillon], prononcé à l'École polytechnique, Palaiseau, le samedi {{date-|17 décembre 2009}}.</ref>, reprenant ainsi les critiques faites par [[Auguste Detœuf]] au début du {{s-|XIX}} : {{Citation|L'erreur est d'avoir tué, chez les polytechniciens, le goût du jeu et supprimé celui du risque, en leur assurant une carrière sûre et en leur donnant le mépris des richesses{{sfn|Lesourne|1994|p=142}}.}}

[[TotalEnergies]] décide en 2020 d'installer sa direction Recherche et innovation dans un bâtiment de {{nombre|10000}} mètres carrés au cœur du campus de l'École polytechnique et de financer une chaire d'enseignement. Ceci soulève une polémique sur la neutralité scientifique de la formation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Ecole polytechnique partiellement privatisée au profit de Total |url=https://www.mediapart.fr/journal/france/100120/l-ecole-polytechnique-partiellement-privatisee-au-profit-de-total?onglet=full|site=Mediapart |date=10 janvier 2020|consulté le=15 janvier 2020}}.</ref> et l'[[Lobby|influence]] que pourrait exercer le groupe sur les enseignements ou les élèves, en particulier concernant la sortie des [[énergies fossiles]] et le [[changement climatique]]<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi l'implantation de Total sur le campus de Polytechnique fait polémique - Technos et Innovations |url=https://www.usinenouvelle.com/editorial/pourquoi-l-implantation-de-total-sur-le-campus-de-polytechnique-fait-polemique.N919664 |site=usinenouvelle.com/ |consulté le=23 juin 2020}}.</ref>. Ce que modère la direction rappelant que {{citation|ça se saurait si les polytechniciens étaient influençables}}<ref>{{Article |auteur1=Marie Piquemal |titre=Total se paie Polytechnique |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=13 janvier 2020|lire en ligne=https://www.liberation.fr/france/2020/01/13/total-se-paie-polytechnique_1772854 |consulté le=23 juin 2020}}.</ref> et concernant le fait que d'autres grandes entreprises encadrent déjà le campus. [[Anticor]], [[Greenpeace]] et une association d'étudiants et anciens élèves (la Sphinx) se mobilisent contre ce projet. Début 2022, après trois recours juridiques et une pétition, TotalEnergies abandonne cette localisation mais confirme l'installation de son pôle « R&D nouvelles énergies & électricité » sur un site existant du plateau de Saclay. La direction de l'École polytechnique regrette cette décision et précise qu'elle « ne remet pas en cause les partenariats avec TotalEnergies, qui sont tous maintenus »<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Reporterre |titre=TotalEnergies abandonne son projet de bâtiment à Polytechnique |date=28 janvier 2022 |url=https://reporterre.net/TotalEnergies-abandonne-son-projet-de-batiment-a-Polytechnique |site=Reporterre, le quotidien de l'écologie |consulté le=2022-02-03}}.</ref>.

==== Relations internationales ====
[[Fichier:0008-couleurs- preview ecran.jpg|vignette|Élève japonaise lors de la cérémonie des couleurs.]]
D'après le ''[[Times Higher Education]]'', l'École polytechnique figure au {{16e}} rang des universités les plus internationales du monde en 2017<ref>{{Article|langue=en|titre=Most international universities in the world 2017: top 150|périodique=Times Higher Education (THE)|date=01 février 2017|lire en ligne=https://www.timeshighereducation.com/student/best-universities/most-international-universities-world-2017-top-150|consulté le=10 avril 2017}}</ref>. Plus de {{nobr|65 nationalités}} sont représentées parmi les élèves<ref name="rapport2013" /> et {{nobr|445 scientifiques}} étrangers sont accueillis pour une durée supérieure à un mois<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/relations-internationales/relations-internationales--64.kjsp Relations internationales], sur le site de l'école.</ref>. L'École a noué {{nobr|215 accords}} de coopération avec des universités étrangères, dont 32 accords de double diplôme (notamment avec Columbia et [[California Institute of Technology|Caltech]]). Depuis 2013, les élèves polytechniciens ont au cours de leur cursus une expérience d'au moins 3 mois à l'étranger que ce soit pour un stage en entreprise, de recherche ou un double diplôme. 35 % des élèves passent l'intégralité de leur {{4e|année}} au sein d'une université étrangère<ref name="rapport2013" />.

L'École polytechnique participe de plus au programme [[Erasmus]] et fait partie de la [[ligue IDEA]] (avec l'Imperial College, TU Delft, ETH Zürich et l'[[université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle|ARTWH Aachen]], par l'intermédiaire de [[ParisTech]]) et du programme Alliance (avec l'[[université Columbia]], [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]] et l'[[université Panthéon-Sorbonne|université Paris-1 Panthéon-Sorbonne]])<ref name="international">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/partenariats-et-reseaux/internationaux/developper-l-attractivite-internationale-3705.kjsp École polytechnique - Développer l'attractivité internationale], sur le site de l'école.</ref>. L'École polytechnique, en partenariat avec [[Télécom ParisTech]], [[École nationale supérieure des mines de Paris|Mines ParisTech]] et [[École nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]], a lancé une formation d'ingénieurs en [[République populaire de Chine|Chine]] avec l'[[université Jiao-tong de Shanghai]] : SJTU-ParisTech Engineering Institute of Technology (SPEIT)<ref>[https://www.polytechnique.edu/fr/ouverture-internationale Ouverture internationale], sur le site de l'école.</ref>.

== Campus ==
{{Article détaillé|Campus de l'École polytechnique}}
[[Fichier:Campus Ecole polytechnique de palaiseau.jpg|vignette|Vue aérienne du campus..]]
[[Fichier:Campus Polytechnique.svg|vignette|Plan du campus.]]
Depuis 1976, l'école est située à [[Palaiseau]], où elle occupe un campus de {{nobr|160 hectares}} avec une surface bâtie de {{unité|194238|m|2}}<ref name="chiffres2010" /> où se trouvent {{unité|4600|personnes}}. Ce campus constitue la zone « Palaiseau » du ''cluster'' technologique [[Paris-Saclay]], aux côtés de l'[[Institut d'optique Graduate School]] (arrivé en 2006<ref name="IOGS">[http://www.institutoptique.fr/Institut/Presentation/Histoire/2006-a-nos-jours-avec-Jean-Louis-Martin 2006 à nos jours avec Jean-Louis Martin], sur le site de l'[[Institut d'optique Graduate School|IOGS]].</ref>), de l'[[École nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]] (arrivée en 2012<ref name="ENSTA">[http://www.ensta-paristech.fr/fr/decouvrir-ensta/ensta-paristech-2012 ENSTA ParisTech 2012], sur le site de l'[[ENSTA ParisTech]].</ref>) et de l'[[Office national d'études et de recherches aérospatiales]]. L'[[École nationale de la statistique et de l'administration économique|ENSAE ParisTech]] doit rejoindre le campus à la rentrée 2016, [[Télécom ParisTech]] en 2017 et [[Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement|AgroParisTech]] en 2018<ref>[http://kx.polytechniciens.com/?page=InfoEcole_270313.pdf Réunion d'information École polytechnique 27 mars 2013], sur le site de l'école.</ref>. Le [[plan local d'urbanisme]] du quartier de l'École polytechnique prévoit la transformation du site actuel de l'école, fermé, en un véritable quartier, vivant et ouvert à tous et relié à la ville<ref>[http://www.ville-palaiseau.fr/cadrede-vie/habitat-urbanisme/le-plan-local-durbanisme/revision-simplifiee-fin-2012/ Révision simplifiée (fin 2012)], sur le site de la ville de [[Palaiseau]].</ref>.
[[Fichier:Ecole Polytechnique France DSC03333.JPG|vignette|Une demi-lune en 2005, avant sa rénovation.]]

Les bâtiments du campus regroupent cinquante salles de cours et de travaux pratiques ; seize [[amphithéâtre (éducation)|amphithéâtre]]s (le plus grand est l'amphithéâtre Poincaré d'une capacité de {{nobr|780 places}}<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/entreprises/organiser-un-seminaire-a-l-ecole/locations-pour-evenements-16531.kjsp Locations pour évènements], sur le site de l'école.</ref>) ; cinq [[Laboratoire de langues|laboratoires de langue]] ; vingt laboratoires de recherche ; une [[Campus de l'École polytechnique#Bibliothèques|bibliothèque]] dont les collections comportent environ {{unité|300000|volumes}}<ref>[http://www.bibliotheque.polytechnique.edu/accueil/decouvrir-la-bibliotheque/ Découvrir la bibliothèque], sur le site de l'école.</ref>, et dont l'histoire est retracée par la Société des amis de la bibliothèque de l'École polytechnique (SABIX) ; un centre poly-média{{quoi}} ; des ateliers de dessin, de peinture, de modelage, de gravure, de photographie, d'architecture ; onze salles de réunion ainsi que les logements des élèves et des cadres<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/vie-sur-le-campus/services-et-vie-pratique/services-et-vie-pratique-5692.kjsp?RF=1247669211640 Services et vie pratique], sur le site de l'école.</ref>, une [[Chambre d'hôtes|maison d'hôtes]]<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/vie-sur-le-campus/services-et-vie-pratique/logement/maison-d-hotes-58656.kjsp Maison d'Hôtes], sur le site de l'école.</ref>, un service de restauration, le Magnan<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/les-grands-projets/extension-des-capacites-du-magnan-79723.kjsp Extension des capacités du Magnan], sur le site de l'école.</ref> et une cafétéria. Le campus dispose par ailleurs d'un centre médical, d'un [[bureau de poste]], de trois [[banque]]s présentes en alternance et d'un [[Coiffeur|salon de coiffure]]. Les services religieux sont articulés autour d'une [[chapelle]], avec quatre [[Aumônier militaire|aumôneries]] : catholique, israélite, protestante et musulmane<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/vie-sur-le-campus/services-et-vie-pratique/autres-services/les-autres-services-5695.kjsp?RH=1247669211640 Les autres services], sur le site de l'école.</ref>.

Les élèves ont de plus accès à de nombreuses infrastructures sportives, tant couvertes (salle de [[musculation]] ; [[salle d'armes]] ; [[gymnase (sport)|gymnase]]s ; [[piscine]]s ; terrains de [[volley-ball]], de [[basket-ball]], de [[tennis]] et de [[handball]] ; [[mur d'escalade|salle d'escalade]] ; [[dojo]] ; salle de [[danse]] ; [[stand de tir]] ; hangar à bateaux ; [[écurie]] et [[Manège (équitation)|manège d'équitation]]) qu'extérieures ([[centre équestre]] ; terrains de [[beach-volley]], de [[football]], de [[rugby à XV]], de [[handball]], de [[Volley-ball|volley]] et de [[tennis]] ; [[piste d'athlétisme|pistes d'athlétisme]] ; aires de saut et de lancer ; [[mur d'escalade]] ; [[Practice|practice de golf]] et [[lac artificiel|lac semi-artificiel]])<ref name="chiffres2010" />{{,}}<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/vie-sur-le-campus/sport/ Sport], sur le site de l'école.</ref>.

Le campus est relié est desservi par différents moyens de transport<ref>[https://www.polytechnique.edu/accueil/bas-de-page/plan-d-acces/se-rendre-sur-le-campus-5651.kjsp?RF=1245232795046 « Se rendre sur le campus »], sur le site de l'école.</ref> :
* un chemin piétonnier (avec un important dénivelé) permet de se rendre à la [[gare de Lozère]] où passe le [[Ligne B du RER d'Île-de-France|RER B]] à destination du centre de [[Paris]] et au-delà vers l'[[Aéroport de Paris-Charles de Gaulle|aéroport de Roissy - Charles de Gaulle]] ;
* plusieurs arrêts d'autobus permettent de rejoindre [[CentraleSupélec]] et le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] de [[Saclay]], la gare de [[gare de Massy - Palaiseau|Massy - Palaiseau]] ([[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]]) et celle de [[Gare de Massy TGV|Massy TGV]], ainsi que l'[[Orly-Ouest (Orlyval)|aéroport d'Orly]]<ref>[http://dev.albatrans.net/wp-content/themes/default/pdf/Plan.pdf Plan du réseau Trans'Essonne], sur le site d'[[Albatrans]].</ref>{{,}}<ref>[http://www.carsdorsay-transdev.fr/fiches_horaires/secteur_mobicaps8.pdf « Réseau Bus - Les Cars d'Orsay »], sur le site de [[Veolia Transdev]].</ref> ;
* un service de bus nocturnes, dénommé [[Noctilien]], est également disponible depuis décembre 2020. Ainsi, la ligne [[Lignes de bus Noctilien de N01 à N99#Ligne N63|N63]] relie, toutes les nuits de l'année, le campus et la [[gare Montparnasse]] à Paris<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur1 = Grégoire de Lasteyrie | directeur1            = oui | auteur institutionnel = [[Communauté d'agglomération Paris-Saclay]] | titre = Prolongement du noctilien jusqu'au Plateau de Saclay | url = http://www.paris-saclay.com/fonctionnalites/actualites-109/prolongement-du-noctilien-jusquau-plateau-de-saclay-4960.html?cHash=0dce8778a52fdcb47b19e8b258c85cd9 | site = Paris-saclay.com | lieu = [[Orsay]] | date = 10 décembre 2020 | consulté le = 12 décembre 2020 }}.</ref>.
Le campus dispose aussi de son propre service d'[[autopartage]] qui propose de réserver sur Internet des voitures disposées à Polytechnique comme à [[École des hautes études commerciales de Paris|HEC]], à [[CentraleSupélec]] ou à l'[[École normale supérieure Paris-Saclay|ENS Cachan]]<ref>[http://keylib.fr/ KeyLib Autopartage - Voitures en libre-service], site officiel.</ref>.

À partir de 2026<ref>{{Lien web |titre=Ligne 18 : un métro au sevice de l'écosystème et des usagers |sous-titre=Une mise en service en trois temps |url=https://epa-paris-saclay.fr/nos-missions/amenager-durablement/nos-actions-en-matiere-de-mobilite-durable/ligne-18-un-metro-au-service-du-plateau-et-de-ses-habitants/ |site=Établissement public d'aménagement Paris-Saclay |consulté le=2 janvier 2024}}.</ref>, la [[ligne 18 du métro de Paris|ligne 18]] du [[Grand Paris Express]], avec la station {{refnec|''[[Marguerite Perey (métro de Paris)|Marguerite Perey]]''|date=janvier 2024}} située sur le campus de l'École polytechnique<ref>{{Lien web |titre=Palaiseau |url=https://www.societedugrandparis.fr/ |site=[[Société du Grand Paris]] |consulté le=2 janvier 2024}}.</ref>, reliera l'école à [[Versailles Chantiers (métro de Paris)|Versailles Chantiers]] et à l'[[Aéroport d'Orly (métro de Paris)|aéroport d'Orly]] et permettra de rejoindre le centre de Paris en trente minutes<ref name="transports">{{Lien archive| titre=Transports : la future desserte du plateau| url= https://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/les-grands-projets/campus-paris-saclay/transports-la-future-desserte-du-plateau-86864.kjsp| horodatage=20121112175438| site=École polytechnique (France)}}</ref>.

== Élèves ==
=== Admission ===
==== Concours cycle polytechnicien ====
{{confusion|Concours communs polytechniques}}
Le concours de l'école, instauré dès sa création, est symbolique de « l'élitisme républicain », qui prévoit un accès aux fonctions les plus élevées sur la base du seul mérite et tranche ainsi avec le mode de sélection des officiers d'[[Ancien Régime]]. À l'origine, des examinateurs étaient dépêchés dans chaque grande ville pour faire passer aux candidats des examens oraux, portant toujours sur les mathématiques. Jusqu'au milieu du {{s-|XIX}} la sélection repose uniquement sur les oraux et des examinateurs sont régulièrement critiqués pour avoir posé des exercices hors programme. Les épreuves écrites se multiplient à partir de 1840. L'organisation actuelle du concours remonte au début du [[Second Empire]]. Si les écrits prennent une place plus importante, c'est en particulier en raison de l'augmentation du nombre de candidats (moins de {{formatnum:1000}} avant 1830 contre plus du double un siècle après) mais aussi parce que certains, comme [[Paul Appell]], estiment que l'écrit trompe moins que l'oral. En revanche, les risques de fraude sont dénoncés dès l'apparition des premières compositions. Durant la première moitié du {{s-|XIX}}, les mathématiques occupent une position de quasi-monopole au sein du concours mais leur importance diminue régulièrement par la suite au profit des sciences physiques, des matières littéraires et du sport. La création de la filière P', aujourd'hui PC, en 1974 marque la fin du concours unique et réduit encore la prééminence des mathématiques<ref name="concours">{{article |auteur=Bruno Belhoste |titre=Anatomie d'un concours |sous-titre=L'organisation de l'examen d'admission à l'École polytechnique de la révolution à nos jours |périodique=[[Histoire de l'éducation (revue)|Histoire de l'éducation]] |date=mai 2002|numéro=92 |lieu=Paris |lire en ligne=http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/histoire-education/INRP_RH094_5.pdf |consulté le=27 mars 2013}}.</ref>.

510 élèves polytechniciens sont recrutés chaque année, dont 418 par la filière classes préparatoires et 92 par la filière universitaire<ref name="places">[http://www.admission.polytechnique.edu/accueil/concours-cycle-polytechnicien/nombre-de-places/ Nombre de places], sur le site de l'école.</ref>.

===== Filière classes préparatoires =====
Cette filière est ouverte aux candidats français et internationaux et propose 399 places pour les candidats français<ref name="SiteOfficielFr">{{Lien web |langue=fr |titre=Candidats français |série=Admissions de l'École polytechnique |url=https://www.polytechnique.edu/admission-cycle-ingenieur/fr/candidats-fran%C3%A7ais |site=polytechnique.edu |consulté le=2022-03-14}}.</ref> et 45 pour les étrangers<ref name="SiteOfficielInter">{{Lien web |langue=fr |titre=Candidats internationaux |série=Admissions de l'École polytechnique |url=https://www.polytechnique.edu/admission-cycle-ingenieur/fr/candidats-internationaux |site=polytechnique.edu |consulté le=2022-03-14}}.</ref>. Les élèves sont recrutés par un concours à l'issue des [[Classe préparatoire aux grandes écoles|classes préparatoires aux grandes écoles]] des filières [[Classes préparatoires mathématiques, physique|MP]], [[Classes préparatoires physique, chimie|PC]], [[Classes préparatoires physique et sciences de l'ingénieur|PSI]], [[Classes préparatoires physique et technologie|PT]], [[BCPST]], [[Classes préparatoires technologie et sciences industrielles|TSI]]. Ce concours est jugé difficile en raison du faible taux de réussite<ref name="concours" />, et parmi les [[Classe préparatoire aux grandes écoles|préparationnaires]] il est réputé être le concours le plus difficile avec celui de l'[[ENS Ulm]]. À la rentrée 2022, l'école accueillera {{nobr|184 élèves}} provenant de MP, 132 de PC, 57 de PSI, 13 de BCPST, 11 de PT et 2 de TSI. Une place est en outre proposée aux diplômés d'[[Arts et Métiers ParisTech]] médaillés<ref name="places" />.

Certaines épreuves sont communes avec d'autres écoles comme le concours PSI (organisé depuis 1997 avec l'[[École normale supérieure Paris-Saclay|École normale supérieure de Cachan]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFP9701287A|texte=Arrêté du 13 mars 1997 relatif aux conditions d'admission à l'École polytechnique par la voie du concours d'admission en première année à l'École normale supérieure de Cachan (concours PSI)}}.</ref>), le concours TSI (depuis 1998 dans le [[concours commun Mines-Ponts]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFA9702222S|texte=Décision du {{date-|2 décembre 1997}} fixant le nombre d'élèves à admettre à l'École polytechnique en 1998}}.</ref>), le concours PC (depuis 1999 commun avec celui de l'[[École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris|ESPCI ParisTech]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFP9901326A|texte=Arrêté du {{date-|18 mars 1999}} relatif aux différentes filières du concours d'admission à l'École polytechnique}}.</ref>), le concours PT (organisé depuis 1998 dans le cadre de la [[Banque Physique et Technologie|banque nationale d'épreuves]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFP9901330A|texte=Arrêté du {{nobr|22 mars 1999}} relatif aux conditions d'admission à l'École polytechnique par la filière Physique et technologie (PT)}}.</ref>). À compter de 2011, les concours MP et PC sont en partie communs avec ceux des [[École normale supérieure (France)|ENS]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=ESRS1108839A|texte=Arrêté du {{date-|1er mars 2011}} portant création de banques d'épreuves écrites communes aux concours d'admission à l'École polytechnique et aux écoles normales supérieures par les filières mathématiques et physique (MP) et physique et chimie (PC)}}.</ref>. {{référence souhaitée|À partir de l'année 2017, |date=octeobre 2024}}le concours est ouvert aux étudiants français de [[BCPST]], avec dix places proposées la première année<ref>{{lien web|url=https://www.polytechnique.edu/admission-cycle-ingenieur/fr/candidats-fran%C3%A7ais|titre=Candidats français - Nombre de places offertes au concours 2017|site=polytechnique.edu|consulté le=16 janvier 2017}}.</ref>.

===== Filière universitaire =====
Il existe une voie d'admission par concours réservée aux candidats universitaires français et étrangers<ref name="places" />.

Pour les candidats français, le concours universitaire - appelé Filière Universitaire Française (UNIV-FUF) nécessite d'être inscrit dans une université française ou étrangère en troisième année de licence ou en première année de master dans l'un des domaines suivants : mathématiques, informatique, mécanique, physique ou chimie<ref>[http://www.admission.polytechnique.edu/accueil/concours-cycle-polytechnicien/filiere-universitaire-candidats-francais/conditions-d-admission/ Site Admissions et Concours - Filière universitaire : conditions d'admission], sur le site de l'école.</ref>. Cette filière est aussi ouverte aux élèves d'[[École des hautes études commerciales de Paris|HEC]] qui souhaitent obtenir le double diplôme École polytechnique / HEC Paris<ref name="HEC" />. Ce recrutement s'appuie en outre sur des accords avec certaines universités comme l'[[université Paris-Sud]], l'[[université Montpellier 2]], l'[[université de Strasbourg]] et l'[[université Bordeaux I]]<ref>[http://www.admission.polytechnique.edu/accueil/concours-cycle-polytechnicien/concours-cycle-polytechnicien-3526.kjsp Concours Cycle Polytechnicien], sur le site de l'école.</ref>. Au concours 2022, 32 places sont attribuées<ref name="SiteOfficielFr"/>, et ce nombre est en augmentation constante depuis 2013<ref name="RAP 2012">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYS(gTY6 Rapport d'activité 2012], sur le site de l'école.</ref>.

Les candidats étrangers - via la filière Filière Universitaire Internationale (FUI), et la filière FUI-Formation Francophone (FUI-FF) - doivent avoir effectué deux ou trois années d'études universitaires en sciences ou en ingénierie<ref>[http://www.admission.polytechnique.edu/accueil/concours-cycle-polytechnicien/filiere-universitaire-candidats-internationaux/conditions-d-admission/ Site Admissions et Concours - Filière universitaire : conditions d'admission], sur le site de l'école.</ref>. En 2022, 95 élèves-ingénieurs étrangers sont recrutés par cette voie par sélection sur dossier et examen oral<ref name="SiteOfficielInter"/>.

==== Graduate school ====
La [[Graduate school]], créée en {{date-|novembre 2010}} pour réunir l'école doctorale de l'École polytechnique (EDX) et la direction des programmes masters, permet d'obtenir un [[Master (France)|grade de master]] ou un [[doctorat]]. Pour les masters le candidat doit être titulaire d'un ''{{langue|en|[[Baccalauréat universitaire ès sciences|Bachelor of Science]]}}'', d'un ''{{langue|en|Bachelor of Engineering}}'', d'une [[Diplôme national de licence (France)|licence]] ou de son équivalent<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/master/admission/ Graduateschool - Niveaux et conditions d'admission], sur le site de l'école.</ref> tandis que pour un doctorant le candidat doit être titulaire d'un [[Master (France)|diplôme master]] ou d'un équivalent et doit trouver un sujet de thèse et un laboratoire d'accueil<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/accueil-graduate-school/doctorat/admission/ Graduateschool - Candidater au doctorat], sur le site de l'école.</ref>.

=== Démographie et sociologie ===
==== Effectifs ====

En 2010, il y avait {{unité|2775|étudiants}} à l'école, dont {{formatnum:2690}} en formation diplômante :
* {{unité|2004 ingénieurs}} polytechniciens, dont environ {{formatnum:1008}} sur le campus et 109 en grade de master dans le cadre de leur quatrième année,
* 251 étudiants de grade de master, dont 109 élèves du cycle ingénieur polytechnicien,
* 544 doctorants,
* 32 étudiants dans le Programme d'Échange International, formation non diplômante,
* 53 dans le Programme de Stages pour Étudiants Internationaux, formation non diplômante<ref name="chiffres2010">[http://softs.polytechnique.fr/dcom/pdf_en_flash/Ecole_en_chiffres/ L'École en chiffre], sur le site de l'école.</ref>.

Les effectifs du cycle polytechnicien ont peu évolué en un siècle. En effet, il y a cent ans il y avait environ {{nobr|250 polytechniciens}} par promotion, contre 400 aujourd'hui si l'on compte uniquement les élèves français. Alors que si la proportion des polytechniciens dans la population étudiante était restée constante, il devrait y en avoir près de {{formatnum:50000}}<ref name="Attali">[[Jacques Attali]], ''Pour un modèle européen d'enseignement supérieur'', Rapport - {{date-|février 1998}}, 85{{nb p.}}, [ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/rapport/1998/attali_modele_europeen.pdf lire en ligne].</ref>. À l'horizon 2016, le nombre de grades de master doit être porté à 350, dont {{nobr|120 polytechniciens}}<ref name="COP" />.

==== Origine géographique ====
[[Fichier:Évolution nombre étrangers Polytechnique.svg|vignette|Évolution du nombre d'étrangers parmi les polytechniciens.|alt=Histogramme.]]
{{Diagramme circulaire
 | thumb     = right
 | caption   = Origine des étudiants étrangers en 2010<ref name="chiffres2010"/>
 | label7    = [[Amérique du Nord]]
 | valeur7   = 4
 | couleur7  = #FFFF00
 | label3   = [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]]
 | valeur3   = 15
 | couleur3  = #FF8C00
 | label5    = [[Europe centrale]] et [[Europe orientale|orientale]]
 | valeur5   = 8
 | couleur5  = #4674C0
 | label6    = [[Russie]]
 | valeur6   = 5
 | couleur6  = #FFAAA5
 | label1    = [[Asie]] et [[Océanie]]
 | valeur1   = 35
 | couleur1  = #009A37
 | label4    = [[Amérique latine]]
 | valeur4   = 14
 | couleur4  = #FD0000
 | label2    = [[Afrique]] et [[Moyen-Orient]]
 | valeur2   = 19
 | couleur2  = #F0B20F
}}
En 1964, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron rapportent la ville de provenance de l'échantillon de 48 polytechniciens étudié : 5% venaient d'une ville de moins de {{nombre|5000|habitants}}, 17% venaient d'une ville ayant entre {{formatnum:5000}} et {{nombre|100000|habitants}}, 19% venaient d'une ville de plus de {{nombre|100000|habitants}} (exceptées Paris et les villes universitaires), 29% venaient d'une ville universitaire autre que Paris et 40% venaient de Paris{{Sfn|Bourdieu ''et al.''|p=107}}.

En 2010, 42 % des élèves du cycle polytechnicien (X 2007, X 2008 et X 2009) étaient originaires d'[[Île-de-France]], 40 % de [[province]] et 18 % de l'étranger<ref name="chiffres2010" />. Concernant les grades de master et les doctorants, les pourcentages d'élèves internationaux étaient respectivement de 60 et de 40 en 2012<ref name="rapport2013" />. Au total, sur les {{unité|2775|élèves}} présents sur le campus en 2010, 786 étaient étrangers, soit 28 %. Soixante-cinq nationalités étaient présentes et les trois pays les plus représentés étaient la [[Chine]] ({{nobr|146 étudiants}}), le [[Maroc]] ({{nobr|66 étudiants}}) et le [[Brésil]] ({{nobr|58 étudiants}})<ref name="chiffres2010" />. À l'avenir, l'école compte cibler davantage la [[Turquie]] et l'[[Afrique du Sud]] et doubler le nombre d'étudiants européens<ref name="COP">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYSHipY Contrat d'objectifs et de performance 2012-2016], sur le site de l'école.</ref>.

Les élèves français originaires de la région parisienne sont surreprésentés à Polytechnique. Ainsi, un polytechnicien sur deux a passé son brevet dans une académie de la région parisienne (et dans leur très écrasante majorité dans celle de [[Académie de Paris|Paris]] ou de [[Académie de Versailles (éducation)|Versailles]]) et le recrutement se fait, en pratique, dans un tout petit vivier. En 2013, par exemple, les lycées [[Lycée Louis-le-Grand|Louis-le-Grand]] et [[Lycée privé Sainte-Geneviève|Sainte-Geneviève]] ont représenté la moitié des élèves admis à l'X<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Marie |nom=Piquemal |titre=A Polytechnique, l’entre-soi en taille XXL |url=https://www.liberation.fr/france/2018/10/05/a-polytechnique-l-entre-soi-en-taille-xxl_1683480/ |site=Libération |consulté le=2023-03-03}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/12/ces-lycees-qui-monopolisent-la-fabrique-des-elites_1586236_3224.html Ces lycées qui monopolisent la fabrique des élites], Maryline Baumard, Le Monde, {{date-|13 octobre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Yannick BODIN, au nom de la commission des affaires culturelles et de la mission d'information |titre=Diversité sociale dans les classes préparatoires aux grandes écoles : mettre fin à une forme de « délit d'initié » |sous-titre=Rapport d'information |url=https://www.senat.fr/rap/r06-441/r06-44112.html |date=12 septembre 2007 |consulté le=12 août 2022 |extrait=L'attractivité de Paris reste forte puisque 58 % des élèves inscrits dans des CPGE parisiennes ne sont pas parisiens et 17 % d'entre eux viennent de province. Pour prendre l'exemple des lycées les plus prestigieux, on relève que dans les classes préparatoires du lycée Henri IV, un peu plus d'un élève sur cinq est originaire d'un lycée situé hors de l'Ile-de-France ; au lycée Louis-le-Grand, c'est le cas de près d'un élève sur deux.}}.</ref>. Ceci n'a pas toujours été le cas ; après la [[Première Guerre mondiale]], le recrutement fut relativement homogène et beaucoup d'élèves venaient des départements du sud de la France, ce qui était une nouveauté par rapport au {{s-|XIX}}<ref name="guerre14">Bernard Villermet, « L'École polytechnique de 1914 à 1920 », Bulletin de la Sabix [http://sabix.revues.org/612 En ligne], 10 | 1993, mis en ligne le {{date-|24 juillet 2011}}, consulté le 30 décembre 2012.</ref>. En effet, au début du {{s-|XIX}}, 16 % des élèves venaient du [[Seine (département)|département de la Seine]], qui représentait 3 % de la population française<ref>{{ouvrage|titre=Répertoire de l'École impériale polytechnique|sous-titre=ou, Renseignements sur les élèves qui ont fait partie de l'institution depuis l'époque de sa création en 1794 jusqu'en 1853 inclusivement, avec plusieurs tableaux et résumés statistiques, suivi de la liste des élèves admis en 1854 et de l'indication des mutations survenues dans l'intérieur de l'École jusqu'au {{date-|25 septembre 1855}}|prénom1=C. P.|nom1=Marielle|éditeur=Mallet-Bachelier|année=1855|pages totales=289|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=71sJAQAAIAAJ|consulté le=26 mars 2013|passage=328}}.</ref>.

Ce n'est qu'en 1995 que le cycle polytechnicien s'ouvre aux étrangers francophones, avec un concours identique aux candidats français, mais avec des places réservées, et en 1996 aux non-francophones. De 1794 à 1814, l'admission d'élèves externes étrangers est en effet réservée aux hommes de science français et aux élèves envoyés par leur gouvernement ou venus de leur propre initiative. En 1816, la catégorie d'élèves et d'auditeurs externes est supprimée et les très rares exceptions à cette règle sont politiques : les étrangers sont pris « pour être agréable à leur gouvernement ». À l'inverse, l'[[Mines ParisTech|École des Mines de Paris]] reçoit de futurs ingénieurs civils étrangers depuis 1816, l'[[École des Ponts ParisTech|École des Ponts et Chaussées]] depuis 1851, l'[[École centrale Paris|École centrale des arts et manufactures]] depuis sa fondation en 1829 et l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] signe des conventions d'accueil d'élèves et de résidents avec plusieurs pays en 1867. Si bien que, de 1794 à 1985, l'École polytechnique n'a attiré environ qu'un millier d'étrangers, soit 5 à 6 par promotion en moyenne. L'origine et le statut des élèves étrangers a beaucoup évolué depuis la création de l'école. De 1794 à 1824, les élèves étrangers viennent des [[Liste des départements français de 1811|départements annexés]] à l'issue des [[guerres napoléoniennes]]. À partir de 1820, on voit apparaître à l'École polytechnique des auditeurs en provenance de pays qui envisagent la formation d'ingénieurs en France après avoir accédé à l'indépendance ou à l'autonomie ([[Brésil]], [[Mexique]], [[Pologne]], [[Grèce]], [[Roumanie]], [[Égypte]]). De plus l'échec des révolutions [[Insurrection de novembre 1830|polonaises (1830)]] et [[Révolution roumaine de 1848|roumaines (1848)]] se manifeste par l'arrivée en nombre de ressortissants de ces pays. On dépasse alors la dizaine d'élèves étrangers par promotion<ref name="bilan-international">Anousheh Karvar, « L'École polytechnique et l'international : un bilan historique », Bulletin de la Sabix, [http://sabix.revues.org/269 en ligne], 26, 2000, mis en ligne le {{date-|5 novembre 2010}} (consulté le 31 décembre 2012).</ref>. Les élèves étrangers sont alors appelés ''constantes'' car ils ne portent pas l'uniforme ni l'épée (appelée ''tangente'' dans l'[[argot polytechnicien]]) et ont donc une tangente nulle{{sfn|Lévy|Pinet|1894|loc=Constantes}}.

[[Fichier:0094 dre 28092 preview ecran.jpg|vignette|Élèves étrangers dans la Cour Vaneau.]]
Après la [[guerre franco-allemande de 1870]], la politique bienveillante de la France à l'égard des élèves étrangers des établissements militaires est infléchie, tant et si bien que, de 1898 à 1955 très peu d'étrangers suivent des cours à Polytechnique : on en dénombre à peine un ou deux par promotion, c'est-à-dire 1 % de l'ensemble des élèves entre 1921 et 1954, principalement en provenance du [[Proche-Orient]], de l'[[Indochine]] et de la [[Chine]]. À partir des {{nobr|années 1880}}, les élèves étrangers sont considérés comme de « futures élites au pouvoir » et les diplomates français tentent de faire pression sur le [[Ministère des Armées (France)|ministère de la Guerre]], en vue de la réadmission des officiers étrangers dans les écoles militaires françaises ; un décret est pris en ce sens en 1921, sans avoir les conséquences espérées en raison du peu de promotion faite à l'étranger et des complexités administratives<ref name="bilan-international" />. C'est la vague des [[décolonisation]]s qui entraîne une augmentation des admissions d'élèves étrangers : on passe à {{nb|8-9 étrangers}} dans les {{lnobr|années 1970}} et à {{nb|18-19 étrangers}} dans les {{lnobr|années 1980}}. Leur provenance géographique est plus variée mais reste principalement composée d'[[Liste des colonies françaises|anciennes colonies et protectorats français]] comme la [[Tunisie]], le {{lnobr|Viêt Nam}}, le [[Maroc]], le [[Liban]] ou l'[[Algérie]]<ref>« Annexe {{numéro|1}} : Répartition géographique des élèves étrangers 1921-1985 », Bulletin de la Sabix, [http://sabix.revues.org/286 en ligne], 26, 2000, mis en ligne le {{date-|26 avril 2010}} (consulté le 31 décembre 2012).</ref>. À l'inverse des étudiants étrangers précédents, la tendance est au non-retour dans le pays d'origine<ref>« Annexe {{numéro|2}} : Tendance au retour dans le pays d'origine des élèves étrangers 1955-1985 », Bulletin de la Sabix [http://sabix.revues.org/287 En ligne], 26, 2000, mis en ligne le {{date-|26 avril 2010}} (consulté le 31 décembre 2012).</ref>. La question de l'admission d'auditeurs externes est mise à l'ordre du jour pour la première fois en 1959. En 1963, il est décidé de rapprocher le plus possible les conditions dans lesquelles les étrangers et les Français passent le concours et en 1979, devant le constat du non-retour des élèves étrangers dans leur pays d'origine, le conseil d'administration harmonise les conditions d'admission des élèves étrangers et français : les épreuves de langues vivantes et d'éducation physique ne sont plus facultatives pour les candidats étrangers<ref name="bilan-international" />. En 1998, le rapport [[Jacques Attali]] préconise l'augmentation du nombre d'élèves étrangers jusqu'à atteindre une centaine par promotion<ref name="Attali" />. Cette recommandation est suivie puisque désormais 28 % des élèves de l'École sont étrangers.

Il n'existe en revanche aucune donnée sur l'origine ethnique des élèves{{note|texte=[[Auguste-François Perrinon]] ({{nobr|X 1832}}, [[métis]] [[Martinique|martiniquais]]), Charles Wilkinson ({{nobr|X 1849}}, [[Créoles|créole]] martiniquais) et [[Camille Mortenol]] ({{nobr|X 1880}}, [[Noir (humain)|noir]] [[Guadeloupe|guadeloupéen]]) furent les premiers polytechniciens qui n'étaient pas [[Blanc (humain)|blancs]]<ref>[https://bibli-aleph.polytechnique.fr ANCIENS ELEVES WEB - Recherche simple], sur le site de l'école.</ref>.|groupe=alpha}}.

==== Origine sociale ====
{{Article connexe|Sociologie des grandes écoles}}
[[Fichier:France 1865 - École Polytechnique.jpg|vignette|Lithographie de 1865 représentant un polytechnicien se promenant avec sa petite sœur et son petit frère en uniforme de lycéen.]]
Lors de la création de l'école, le concours d'entrée est mis en place par la [[Convention nationale|Convention]] pour éviter le favoritisme et les passe-droits, de sorte de réaliser « le recrutement par concours sur la base des mérites individuels », pour être « parfaitement conforme à l'idéal républicain »<ref name="Schweisguth" />. Il n'y a de plus pas de frais d'inscription, les élèves sont même payés {{unité|1200 francs}} par an. Si bien qu'à l'époque la moitié des élèves est issue du peuple ou de la petite bourgeoisie<ref name="Shinn">Jean-Pierre Daviet, « Terry Shinn. ''Savoir scientifique et pouvoir social. L'École polytechnique 1794-1914'', Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1980 », ''Histoire de l'éducation'', 1981, {{vol.|10}}, {{n°|1}}, {{p.|33-37}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1981_num_10_1_1054 lire en ligne] (consulté le 3 mars 2013).</ref> et un cinquième vient du milieu des [[sans-culottes]]<ref name="Schweisguth" />. Seulement, en militarisant l'École en 1804, Napoléon instaure des frais d'internat de {{unité|4000 francs}} par an (ces frais sont réduits, la scolarité à l'École coûte en effet moins cher aux familles que les années de préparation dans les lycées<ref name="boursiers" />) et ajoute une épreuve de version latine au concours d'entrée. Sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] le caractère aristocratique du concours est renforcé par l'ajout d'épreuves de peinture et de dessin. Ces différentes mesures entraînent la fermeture de fait aux jeunes gens issus des milieux modestes : entre 1815 et 1829, 60 % des polytechniciens sont issus de la haute bourgeoisie et 0,4 % des classes populaires<ref name="Schweisguth" /> et sous la [[monarchie de Juillet]] 56 % des élèves sont issus de la haute bourgeoisie et 20 % de la moyenne bourgeoisie<ref name="Shinn" />. Des bourses sont également créées, mais limitées en nombre à 24 par an de 1816 à 1848<ref group=alpha>Les promotions sont à l'époque composées d'une centaine d'élèves.</ref>. En plus de ces bourses officielles, certaines bourses sont payées par les élèves eux-mêmes, par l'intermédiaire de la caisse, qui redistribuent l'argent aux élèves les plus défavorisés de façon anonyme{{sfn|Lévy|Pinet|1894|loc=Caisse. - Cassiers}}. En 1848, les études deviennent gratuites pour tous les élèves. Elles redeviennent payantes en 1850, mais la limitation du nombre de bourses est supprimée<ref name="boursiers" />. Sous le [[Second Empire]], les élèves issus de familles modestes représentent 5 % des polytechniciens<ref name="Schweisguth" />. La politique de développement de l'enseignement secondaire menée sous la [[Troisième République (France)|Troisième République]] généralise ensuite l'octroi de bourses aux fils de familles modestes<ref name="Schweisguth" />, ce qui entraîne l'augmentation de la proportion de boursiers, passant entre 1850 et 1881 du tiers à la moitié. Pour éviter tout abus, les noms des boursiers sont publiés au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]''<ref name="boursiers" />. Ainsi en 1881 Polytechnique est décrite par son directeur comme {{Citation|l'école la plus démocratique du monde}} et ses défenseurs considèrent que {{Citation|loin d'être l'apanage d'une caste privilégiée, l'École polytechnique a su ainsi résoudre admirablement le problème de la fusion des classes, sans distinction d'origine, sur le terrain du travail, du mérite, de la science et du patriotisme}}<ref name="boursiers">{{ouvrage|auteur1=[[Émile Cheysson]]|titre=Journal de la société statistique de Paris|année=1882|tome=23|numéro chapitre=III|titre chapitre=L'École polytechnique et les boursiers|passage=333-334|lire en ligne=http://archive.numdam.org/ARCHIVE/JSFS/JSFS_1882__23_/JSFS_1882__23__333_0/JSFS_1882__23__333_0.pdf|consulté le=3 mars 2013}}.</ref>. Cette démocratisation se poursuit au début du {{s-|XX}} et sur la période 1880-1914 un tiers des polytechniciens sont issus de familles modestes<ref name="Schweisguth" />.

Néanmoins, dès la création de l'école, des [[Club des jacobins|Jacobins]] voyaient dans les écoles créées par la Convention {{Citation|en germe la reconstitution fatale d'une caste privilégiée}}. Pour l'historien [[François Furet]], « cette discussion originaire dit déjà tout sur l'avenir de l'institution : le recrutement des meilleurs sur concours et l'idéologie méritocratique, la nécessité sociale des sciences et des techniques et la formation des [[Élitisme en France|élites]], la reconstitution des [[privilège (droit médiéval)|privilèges]] sociaux par l'État sous l'apparence de l'[[égalité sociale|égalité]] »<ref name="Schweisguth" />. Plusieurs études sociologiques décrivent également un mécanisme de « [[reproduction sociale]] » particulièrement fort à l'École polytechnique<ref>Marie Christine Kessler, « Les grands corps de l'État », Presses de la FNSP, 1986, {{p.|56}}.</ref>{{,}}<ref name="recrutement social">Euriat Michel et [[Claude Thélot|Thélot Claude]], « Le recrutement social de l'élite scolaire en France : Évolution des inégalités de 1950 à 1990 », 1995, ''[[Revue française de sociologie]]'', {{vol.|36}}, {{n°|3}}, {{p.|403-438}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1995_num_36_3_5065 lire en ligne].</ref>. [[Pierre Bourdieu]] parlait ainsi de {{citation|noblesse d'État}} pour les élèves qui intègrent les [[grand corps de l'État|grands corps de l'État]]<ref>Pierre Bourdieu, ''La Noblesse d'État. Grandes écoles et esprit de corps'', Minuit, 1989 (avec Monique Saint Martin).</ref>. Cette notion se rapproche de la conception [[saint-simonisme|saint-simonienne]] qui voulait remplacer les élites héréditaires par une « aristocratie des talents » issue des concours et sélectionnée selon ses compétences scientifiques<ref name="aristocratie">{{Harvsp|Lesourne|1994|loc=Une aristocratie des talents : l'École polytechnique et le modèle français d'organisation}}.</ref>. Ceci conduit les critiques à considérer Polytechnique comme une « caste en démocratie »<ref name="caste">Polytechnique : une caste en démocratie ?, émission du {{date-|5 mai 2012}} à {{heure|10}} sur [[France Culture]], [http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-polytechnique-une-caste-en-democratie-2012-05-05 écouter en ligne].</ref>.

Si l'on considère l'École polytechnique, l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] (ENS) et l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] (ENA), la part des élèves de ces écoles issus des milieux modestes est passée de 21 % à 7 % entre 1955 et 1995. Ceci ne permet néanmoins pas de conclure sur une augmentation des inégalités puisque dans le même temps la part des jeunes d'origine populaire dans l'ensemble de la génération a baissé. En revanche, la mesure de l'évolution logistique permet d'aboutir à la conclusion suivante : « Si l'on tirait au hasard, en 1955, deux jeunes, l'un de milieu moyen ou supérieur, l'autre de milieu populaire, on avait {{nobr|37 fois}} plus de chances d'avoir la configuration où le premier était polytechnicien et le second non, qu'avoir la configuration inverse. Aujourd'hui [en 1995], l'accès est moins inégalitaire : {{nobr|26 fois}} plus de chances « seulement ». » Plus généralement, on constate une « distillation » successive que ce soit dans les grandes écoles ou à l'université : si les jeunes d'origine populaire représentaient 73,6 % des {{nb|20-24 ans}} en 1995, ils ne représentaient que 28,6 % des élèves de [[classe préparatoire aux grandes écoles]] et 7,1 % des élèves à Polytechnique, l'ENA ou l'ENS<ref name="recrutement social" />.

En 1964, Pierre Bourdieu et [[Jean-Claude Passeron]] publient ''Les étudiants et leurs études'', dans lequel ils évoquent le fait que 62% des polytechniciens sont enfants de cadres supérieurs, d'industriels ou de membres des professions libérales{{Sfn|Bourdieu ''et al.''|p=106}}. La deuxième enquête de ce travail concerne notamment les polytechniciens (Partie II, chapitre 3){{Sfn|Bourdieu ''et al.''|p=105-121}} dont ils présentent l'origine sociale (l'effectif de l'échantillon était de 48) : 2% ont une origine rurale, 4% pour une origine ouvrière, 2% sont enfants d'employés et de cadres subalternes, 10,5% sont enfants d'artisans et de commerçants, 14,5% sont enfants de cadres moyens, 60,5% sont enfants de cadres supérieurs et de professions libérales, et 6,5% n'ont pas répondu{{Sfn|Bourdieu ''et al.''|p=107}}.

L'École polytechnique participe à différents programmes en faveur de l'égalité des chances<ref name="diversité">[http://www.lexpress.fr/actualite/diversite-la-tactique-polytechnique_886549.html Diversité: la tactique Polytechnique], article du {{date-|22 avril 2010}} sur le site de ''[[L'Express]]''.</ref>. Tout d'abord cent trente élèves effectuent leur stage de formation humaine dans des institutions de soutien et d'accompagnement scolaire ou d'insertion. Ensuite le programme « Une Grande École Pourquoi Pas Moi ? » permet aux élèves polytechniciens bénévoles de former des lycéens issus de milieux défavorisés pour leur donner l'ambition de faire des études supérieures. Enfin, cet accompagnement se prolonge après le [[Baccalauréat en France|baccalauréat]] avec le programme X-Post bac qui consiste en un parrainage et en l'attribution d'une quarantaine de bourses chaque année, de 500 à {{unité|4000|euros}}<ref>{{Pdf}} [https://gargantua.polytechnique.fr:443/siatel-web/linkto/mICYYYS)tY6 Communiqué de presse - Remise de {{nobr|41 bourses}} X-Post bac à l'École polytechnique le {{date-|22 octobre 2012}}], sur le site de l'école.</ref>. Au total, d'après l'école, près de deux cents élèves polytechniciens aident plus de {{unité|3000|lycéens}} de milieux défavorisés chaque semaine<ref name="égalité des chances" />. De plus comme l'inscription au concours est gratuite pour les boursiers et comme la formation est gratuite et les élèves rémunérés et logés pendant celle-ci, Polytechnique affirme être accessible sans conditions d'aisance financière de la famille<ref name="égalité des chances">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/egalite-des-chances/l-egalite-des-chances-a-l-ecole-polytechnique-26748.kjsp L'égalité des chances à l'École polytechnique], sur le site de l'école.</ref>.

Le nombre d'élèves polytechniciens admis en étant boursiers augmente régulièrement depuis 2007, passant de 7,3 % en 2007 à 16,8 % en 2011<ref name="RAP 2011">[http://softs.polytechnique.fr/dcom/pdf_en_flash/RAP_2011/ Rapport d'activité de l'École polytechnique 2011], sur le site de l'école polytechnique.</ref>. L'objectif de l'École est de 30 % de boursiers<ref name="égalité des chances" />, conformément aux souhaits de [[Nicolas Sarkozy]] en 2009<ref>[http://lexpansion.lexpress.fr/economie/30-de-boursiers-dans-les-grandes-ecoles-le-debat_223487.html 30 % de boursiers dans les grandes écoles ? Le débat], article du {{date-|6 janvier 2010}} sur le site de [[L'Express]].</ref>{{,}}<ref>[http://aphec.it-sudparis.eu/spip.php?article376 Discours de Nicolas Sarkozy à l'École polytechnique le {{date-|17 décembre 2008}}], sur le site de l'APHEC.</ref>, néanmoins Polytechnique a refusé l'instauration de quotas et les candidats au concours sont exclusivement sélectionnés sur des critères académiques<ref name="diversité" />.

==== Femmes à l'École polytechnique ====
{{article général|Histoire de l'éducation des filles en France|Forces armées (France)#Place des femmes dans les armées}}

[[Fichier:Présentation au drapeau 2012 École polytechnique.jpg|vignette|gauche|Polytechniciennes lors de la présentation au drapeau 2012.]]
[[Fichier:Évolution pourcentage femmes Polytechnique.svg|vignette|Évolution du pourcentage de femmes.|alt=Histogramme.]]
L'École est à sa création réservée aux hommes, ce qui conduit par exemple la mathématicienne [[Sophie Germain]] à se faire passer pour un homme afin d'envoyer ses remarques sur les cours à [[Joseph-Louis Lagrange]]<ref>[http://publimath.irem.univ-mrs.fr/glossaire/GE100.htm Germain Sophie], fiche sur PubliMath.</ref>. Pendant et après la [[Première Guerre mondiale]], la France est confrontée à un déficit de jeunes hommes qui conduit nombre de grandes écoles à s'ouvrir aux femmes, comme [[École centrale Paris|Centrale Paris]] en 1917, [[École supérieure d'électricité|Supélec]] en 1919 et [[Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace|Supaéro]] en 1924. Parallèlement des écoles mixtes sont fondées, comme l'[[Institut d'optique Graduate School|Institut d'optique]] en 1920<ref name="EPF">Stevanovic Biljana et Mosconi Nicole, ''L'École Polytechnique Féminine : une mixité paradoxale''. In: ''Revue française de pédagogie'', {{vol.|150}}, {{n°|1}}, 2005, {{p.|19-29}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_2005_num_150_1_3223 lire en ligne].</ref>, si bien que dès 1922, des élèves imaginent des femmes polytechniciennes et dessinent leur uniforme<ref>{{article|titre={{40e}} anniversaire de l'entrée des femmes à l'École polytechnique|périodique=La Jaune et la Rouge|numéro=673|mois=mars|année=2012|url texte=http://www.lajauneetlarouge.com/article/40e-anniversaire-de-lentree-des-femmes-lecole-polytechnique|consulté le=26 février 2013}}.</ref>. Dans le but de créer une École polytechnique pour les femmes, [[Marie-Louise Paris]] fonde en 1925 l'Institut électromécanique féminin<ref>[http://www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/EPF.HTM Histoire de l'EPF], sur le site du Comité d'étude sur les formations d'ingénieurs (CEFI).</ref>, qui deviendra en 1933 l'[[EPF (école d'ingénieurs)|École polytechnique féminine]]<ref name="EPF" />, sans que les deux institutions n'aient de liens.

Mais ce n'est qu'en 1970 que la loi autorise les femmes à participer au concours d'entrée à Polytechnique<ref name="loi 70-631" />, sous l'impulsion de [[Michel Debré]], alors ministre de la Défense<ref name="Debré">[http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/michel-debre/discours/02061970.asp Statut de l'école polytechnique - Discours - Michel Debré], sur le site de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]].</ref>, qui avait déjà milité en faveur de l'ouverture de l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]] aux femmes en 1945<ref>Yves Denéchère, Femmes et diplomatie : France, {{s-|XX}}, Peter Lang, 2004, {{p.|184}}.</ref>. Il faut néanmoins attendre 1972 pour que la modification du concours soit mise en œuvre : elles sont alors sept admises sur une promotion de 315 élèves, dont [[Anne Chopinet]], entrée major<ref name="femmes">[http://www.bibliotheque.polytechnique.edu/accueil/actualites-culturelles/expositions/40e-anniversaire-de-l-admission-des-filles-a-l-ecole-polytechnique-en-1972-95499.kjsp {{40e}} Anniversaire de l'admission des filles à l'École polytechnique en 1972], sur le site de la Bibliothèque Centrale de l'École polytechnique.</ref>. Depuis, la proportion de femmes parmi les élèves français issus de classes préparatoires a tendance à augmenter, malgré d'importantes fluctuations selon les années, avec un record de 18,5 % en 2011<ref name="RAP 2011" />. La [[Cour des comptes (France)|Cour des Comptes]] estime que le recrutement de l'école accentue une déformation déjà présente dans les [[classes préparatoires scientifiques]] où les femmes représentent 28 % des effectifs de deuxième année<ref name="ccomptes" />. Des actions sont donc menées pour promouvoir les « ingénieures au féminin »<ref name="promotion-féminin">[http://www.polytechnique.edu/accueil/reseaux-polytechniciens/promouvoir-les-ingenieures-au-feminin-7668.kjsp Promouvoir les ingénieures au féminin], sur le site de l'école.</ref> comme la création de l'association X au féminin, désormais SCIENCES ParisTech au féminin<ref>[http://www.xmp-au-feminin.org Polytechnique, Mines, Ponts, Telecom, Arts et Métiers, ENSAE et ENSTA au Féminin], site officiel.</ref>.

[[Claudine Hermann]] est la première femme nommée à un poste professoral à l'école, en 1992<ref name=LR330>{{article|url=http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=14521|auteur= Azar Khalatbari|titre=Claudine Hermann, La cause des femmes|périodique=[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]|numéro=330|mois=avril|année=2000|id=LR330}}</ref>.

[[Marion Guillou]] fut la première femme nommée à un poste de direction de l'école (présidente du conseil d'administration), de 2008 à 2013<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Marion Guillou, la nouvelle tête de l'X|périodique=FIGARO|date=07 mars 2008|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/03/07/01001-20080307ARTFIG00019-marion-guillou-la-nouvelle-tete-de-l-x.php|consulté le=05 octobre 2018}}</ref>.

Le [[Histoire du Grand Uniforme de l'École polytechnique#Grand Uniforme féminin|grand uniforme des polytechniciennes]] a connu plusieurs évolutions. Depuis 2020, avec le passage de la jupe au pantalon, les uniformes masculin et féminin sont quasi identiques<ref>{{Lien web |langue=francais |format=vidéo : à 2:26 |auteur=Ecole Polytechnique |titre=L'histoire de l'uniforme des élèves polytechniciens |url=https://www.youtube.com/watch?v=ae4T1YWS8uk |site=[[YouTube]] |date=19 mai 2021 |consulté le=20/01/2022}}.</ref>.

=== Vie étudiante ===
==== Associations ====
[[Fichier:Orchestre École polytechnique.jpg|vignette|Ensemble vocal de l'École polytechnique.|alt=Photo de la chorale]]
L'association qui fédère les activités associatives de l'école est la Kès. Elle est composée de seize ''Kessiers''<ref>{{Lien web|url=https://www.polytechnique.edu/fr/les-ambitions-du-nouveau-bureau-des-eleves-de-l-X|titre=Les ambitions du nouveau Bureau des Élèves de l'X|site=polytechnique.edu|consulté le=14 juillet 2016}}.</ref> ayant chacun un rôle particulier. Les élèves versent tous les mois à la Kès une somme prédéfinie qui sert à financer les associations, organiser les soirées étudiantes et à offrir une solde aux élèves étrangers qui en sont dépourvus{{sfn|Callot ''et al.''|loc=À Palaiseau}}. En son sein existent près de deux cents ''binets'', nom que les élèves donnent traditionnellement à leurs associations. Les doctorants possèdent leur propre association, appelée X'Doc<ref>[http://www.xdoc.polytechnique.fr/index.php X'Doc], sur le site de l'école.</ref>. Celle des élèves du cycle master s'appelle l'Association des masters de l'École polytechnique (AMiX)<ref>[http://www.graduateschool.polytechnique.edu/home/life-on-campus/students-association/amix-presentation-58492.kjsp AMIX presentation], sur le site de l'école.</ref>. Ces associations développent des liens avec la Kès pour créer une vie de campus commune aux trois populations d'étudiants.

Le club sportif de l'École polytechnique (CSX) propose des activités sportives et culturelles<ref>[http://csx.polytechnique.fr/accueil/le-club/catalogue-des-sports/ Site du CSX - Catalogue des sports], sur le site de l'école.</ref>. Il est ouvert aux élèves et aux personnels du campus mais aussi aux extérieurs<ref>[http://csx.polytechnique.fr/accueil/le-club/conditions-d-acces/ Conditions d'accès], sur le site de l'école.</ref>. De nombreuses manifestations sportives sont organisées tous les ans par les élèves, parmi lesquelles le Jumping de l'X<ref name="site_Jumping">[http://www.jumpingdelx.com/ Jumping International de l'X], site officiel.</ref>, la {{Langue|en|Student Yachting World Cup}} ([[Sywoc]])<ref>{{en}} [http://www.sailing.org/news/16248.php Student Yachting World Cup Set To Start], sur le site de l'[[Fédération mondiale de voile|ISAF]].</ref>, le Raid de l'X<ref>[https://raid.polytechnique.org/ Raid de l'X], site officiel.</ref>, le challenge international d'escrime de l'X<ref name="site_ChallengeEscrime">[http://www.x-fencing.somee.com/ Challenge international d'escrime de l'École polytechnique], site officiel.</ref>. Ce dernier reprend une tradition de l'X, d'organiser un tournoi d'escrime au printemps, coutume qui s'explique par la place importante de ce sport dans l'école, puisque sa pratique y a été obligatoire à partir de 1875 (ce n'est plus le cas aujourd'hui)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le challenge international d'escrime de l'X : Sport et Tradition |url=https://www.lajauneetlarouge.com/le-challenge-international-descrime-de-lx-sport-et-tradition/ |site=La Jaune et la Rouge |consulté le=12 mars 2021}}.</ref>.

Un des moments forts de la vie étudiante est le [[Campus de l'École polytechnique#Point Gamma|Point Gamma]], qui constitue la plus grande soirée étudiante de France. Il est organisé chaque année par les élèves au mois de juin sur le campus de l'école et rassemble plus de {{unité|8000 personnes}}<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/vie-sur-le-campus/vie-associative/etudiants/le-point-gamma-51567.kjsp Le Point Gamma], sur le site de l'école.</ref>{{,}}<ref>[http://www.pointgamma.com/ Point Gamma], site officiel.</ref>. Le [[Bal de l'X]] est aussi un évènement important, organisé tous les ans par l'[[Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique]] (AX) conjointement avec des élèves{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le deuil de Bordeaux}}.

Les élèves disposent d'une revue, ''X-Passion'', dont le tirage s'élève à environ {{unité|2000 exemplaires}} et qui paraît trois fois par an<ref>[http://x-passion.polytechnique.org/index.php?page=description X-Passion: Description], sur Polytechnique.org.</ref>.

==== Traditions ====
{{Article détaillé|Traditions de l'École polytechnique}}

===== Généralités =====
[[Fichier:École polytechnique Paris fronton du pavillon Joffre Jardin carré 110417.jpg|vignette|« Pour la patrie les sciences et la gloire », sur le fronton du pavillon Joffre, [[jardin Carré]], Paris.]]
[[Fichier:Polytechnique flag guard Bastille Day 2008.jpg|vignette|La garde au drapeau de l'école, lors du [[défilé militaire du 14 Juillet]], en 2008.]]
[[Fichier:Drapeau de Polytechnique4.jpg|vignette|Avers du drapeau de l'École polytechnique.]]
La première des traditions est le concours d'entrée, sorte de rite de passage<ref name="technocratie" />. Il est suivi d'autres traditions, pour la plupart apparues avec le casernement de l'école en 1804<ref name="Callot MSG" /> et qui ont évolué par la suite. Cependant, en 1968 les plus importantes traditions — comme le ''bahutage'' et le ''Code X'' — se perdent{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La réforme de 1970}}. Les élèves de la promotion 1967, envoyés en corps de troupe, ne sont pas présents à la rentrée pour ''bahuter'' leurs ''conscrits''{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Petite histoire du bahutage}}. De plus lors du transfert à Palaiseau en 1976, la direction déplace le service militaire si bien que les promotions 1974 et 1975 ne se rencontrent pas. Ce changement, dû à une volonté d'éviter tout désordre lors du transfert, fort impopulaire parmi les élèves, amène la perte des dernières traditions{{sfn|Callot ''et al.''|loc=L'École à Palaiseau}}. Néanmoins à partir de 1985 les traditions, en particulier le ''bahutage'' et la ''Khômiss'', sont remises au goût du jour{{sfn|Callot ''et al.''|loc=À Palaiseau}}.

Ces différentes traditions, ainsi que l'[[argot polytechnicien]], structurent le parcours du polytechnicien et permettent la construction d'une identité du groupe. « L'[[esprit de corps]] » des polytechniciens tend ainsi à constituer un véritable « [[État dans l'État]] »<ref name="technocratie">[[Jean-Luc Chappey]], « La Formation d'une technocratie. L'École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire » ''Annales historiques de la Révolution française'' [En ligne], 337 | juillet-{{date-|septembre 2004}}, mis en ligne le {{date-|15 février 2006}}, consulté le 2 mars 2013. URL : http://ahrf.revues.org/1564.</ref>.

La Khômiss<ref group=alpha>Aussi orthographié Khomiss, Kommiss ou Commiss.</ref> est un groupe d'élèves qui existe depuis 1811-1812, malgré une éclipse entre 1966 et 1986<ref name="Khômiss JR">{{article|prénom=Aurélien|nom=Nober|titre=La Khômiss, deux cents ans et résolument moderne|périodique=La Jaune et la Rouge|numéro=672|mois=février|année=2012|url texte=http://www.lajauneetlarouge.com/article/la-khomiss-deux-cents-ans-et-resolument-moderne|consulté le=26 février 2013}}.</ref>. Elle est composée d'une dizaine de membres, les ''missaires'' (appelés ''pitaines'' aux {{s2-|XIX|XX}}{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La Kommiss}}) qui agissent (actuellement en 2020) masqués d'une cagoule rouge<ref name="couleurs" /> à l'exception de leur chef, le GénéK, qui est (actuellement en 2020) élu par la promotion et porte un képi de général d'armée. Ce dernier désigne ses ''missaires'', chargés de perpétuer « le désordre et les traditions » : apprendre aux nouveaux les valeurs de l'école, exprimer les revendications des élèves lorsque les voies traditionnelles de requête ont échoué, égayer les cérémonies militaires et organiser les soirées de traditions{{sfn|Callot ''et al.''|loc=À Palaiseau}}{{,}}{{sfn|Callot ''et al.''|loc=La Kommiss}}.

L'incorporation des élèves (autrefois appelée initiation, absorption, « ''bahutage'' »{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Petite histoire du bahutage}}, [[bizutage]]<ref name="caste" /> ou cryptage) puise ses origines dans la militarisation de l'école<ref name="Callot MSG" />. Cette tradition est interrompue de 1968 à 1985 en raison du vote de la promotion 1967 contre le bahutage{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Petite histoire du bahutage}}. L'incorporation actuelle, remise en place progressivement à partir de 1985, est organisée par la Khômiss et la Kès. Elle s'inspire du cryptage tel qu'il existait sur la [[montagne Sainte-Geneviève]] mais ne dure qu'une semaine<ref name="Khômiss JR" />.

===== Le grand uniforme et le défilé du 14 juillet =====
{{Article détaillé|Histoire du Grand Uniforme de l'École polytechnique}}
Tous les élèves ingénieurs polytechniciens (français ou non) possèdent un uniforme appelé « [[Histoire du Grand Uniforme de l'École polytechnique|Grand Uniforme]] » ou « GU » et réalisé sur mesure. Voir dans l'[[Histoire du Grand Uniforme de l'École polytechnique#Grand Uniforme féminin|article spécifique]] pour les spécificités féminines, qui se réduisent au fil du temps pour converger vers un uniforme quasiment [[unisexe]]. Celui-ci comporte notamment un [[bicorne]] et une épée appelée « [[tangente (épée)|tangente]] » dans l'[[argot polytechnicien]]. Les élèves ne portent plus l'uniforme lors des enseignements, sauf lors de conférences importantes où sont invités des intervenants extérieurs{{sfn|Lévy|Pinet|1894|loc=Unif}}{{,}}<ref name="uniforme" />. L'uniforme est revêtu à l'occasion de certaines manifestations comme le [[Bal de l'X]] mais surtout lors des cérémonies militaires comme le [[défilé militaire du 14 Juillet]], où une délégation de polytechniciens défile en tête de l'Armée française sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]], et ce depuis la présidence de [[Sadi Carnot (homme politique)|Sadi Carnot]] en 1887<ref name="guerre14" />.

Le drapeau de l'école précède la délégation polytechnicienne. Ce drapeau fut remis par {{lnobr|Napoléon Ier|Napoléon {{1er}}}} au cours de [[La Distribution des aigles|la distribution des aigles]] au [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] le {{date|5|décembre|1804}}{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Militarisation de l'école}}. Sur ce drapeau est brodée la devise donnée par Napoléon à l'école : {{Citation|Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire}}<ref name="Arago">Emmanuel Grison, « François Arago et l'École polytechnique », ''Bulletin de la Sabix'' [En ligne], 4, 1989, mis en ligne le {{date-|9 avril 2011}} (consulté le 6 janvier 2013), [http://sabix.revues.org/559 lire en ligne].</ref>. Depuis la [[Bataille de Paris (1814)|bataille de Paris]], en 1814, le drapeau porte comme seul fait d'armes : « Défense de Paris, 1814 ». Le {{date|23|mars|1901}}, le second drapeau de l'école fut remis par [[Émile Loubet]], [[Président de la République française|président de la République]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Alain Dautriat]]|titre=Sur les murs de Paris|sous-titre=Guide des plaques commémoratives|éditeur=Éditions L'Inventaire|année=1999|pages totales=167|isbn=978-2-910-49020-1|passage=47}}.</ref>. Sa cravate est décorée de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|croix de la Légion d'honneur]], de la [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre 1914-1918]]<ref name="guerre14" /> et de la [[Croix de guerre 1939-1945]]{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Évolution et réformes}}{{,}}<ref>{{article|titre=La Croix de guerre 1939-1945 à l'École polytechnique|périodique=[[Le Monde illustré (Paris)|France-Illustration, le Monde illustré]]|lieu=Paris|numéro=217|jour=10|mois=décembre|année=1949|pages=30|issn=0996-2336}}.</ref>.

===== Les promotions jaune et rouge =====

Deux promotions d'élèves ingénieurs se trouvent simultanément à l'École polytechnique, l'une étant une promotion « jône », l'autre « rouje ». Il était autrefois possible de savoir à quelle promotion appartenait un élève en regardant la couleur du liseré de son uniforme d'intérieur : il était [[jaune]] pour ceux entrés une année impaire et [[rouge]] pour ceux entrés une année paire. Si les uniformes d'intérieur ont depuis longtemps disparu, l'habitude d'appeler ''jônes'' les élèves issus de promotions impaires et ''roujes'' ceux de promotions paires s'est maintenue. Les deux couleurs rouge et jaune font désormais partie de l'identité de l'école et on les retrouvait notamment sur son logo entre 1994 et 2013. Les élèves ayant fait partie de deux promotions successives (par exemple pour cause de redoublement) sont appelés « oranje » car à la fois ''jônes'' et ''roujes''<ref name="couleurs">{{article|prénom1=Serge|nom1=Delwasse|titre=Pompon rouge et bonnet jaune|périodique=La Jaune et la Rouge|numéro=678|mois=octobre|année=2012|url texte=http://www.lajauneetlarouge.com/article/pompon-rouge-et-bonnet-jaune|consulté le=26 février 2013}}.</ref>. Cette appellation traditionnelle se retrouve notamment dans le nom de la revue éditée par l'Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique<ref>{{Lien web|url=https://www.lajauneetlarouge.com/qui-sommes-nous|titre=Qui sommes-nous ?|site=lajauneetlarouge.com|date=|consulté le=18 janvier 2021}}.</ref>.

=== Débouchés ===

Les débouchés diffèrent beaucoup selon la voie d'accès<ref name="enq-emploi">[https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYTGmBY Plaquette premier emploi 2018], sur le site de l'école.</ref> :
* les élèves du cycle polytechnicien intègrent pour moitié des entreprises et organismes privés en France et à l'international, majoritairement dans l'[[industrie]], le [[Société de conseil|conseil]] et les [[Service (économie)|services]]. 15 % d'entre eux choisissent, lorsque leur classement de sortie le leur permet, d'intégrer un [[grand corps de l'État]]. 29 % des élèves poursuivent leurs études pour obtenir un [[doctorat]] ou un [[Philosophiæ doctor|PhD]] après leur master, mais certaines critiques portent sur la faiblesse de la formation à la recherche de Polytechnique<ref name="Garçon" />, et 3 % s'orientent vers la création ou la reprise d'entreprise<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carrière et insertion professionnelle des diplômés de Polytechnique 2018|url=https://www.polytechnique.edu/fr/carriere-salaire-ingenieur|site=polytechnique.edu}}.</ref> ;
* les élèves des programmes masters s'orientent majoritairement vers un [[doctorat]] (ou un [[Philosophiæ doctor|PhD]]) puis vers l'activité professionnelle (notamment dans l'industrie, la banque et le conseil) ;
* les élèves de l'[[école doctorale]] poursuivent majoritairement vers l'entreprise, le reste s'oriente vers l'enseignement et la recherche.

[[Fichier:Répartition Sortie Polytechnique 1794-1966.svg|vignette|Choix de sortie entre 1794 et 1966.|alt=Diagramme.]]
Les carrières des polytechniciens ont beaucoup évolué au cours de l'histoire. En effet au milieu du {{s-|XIX}} un quart des élèves accède aux corps de l'État et la majorité rentre dans l'armée, dans l'artillerie ou comme ingénieurs militaires. Après la [[guerre franco-allemande de 1870|défaite de 1870]] les grands corps n'offrent plus un débouché qu'à 13 % des élèves et l'armée, qui a perdu de son prestige, séduit moins les élèves<ref name="Shinn" />. Néanmoins certains élèves démissionnent si bien qu'au total un cinquième des polytechniciens s'orientent vers le secteur privé entre 1830 et 1880<ref name="Crouzet" />. Au cours du {{s-|XIX}} l'école s'éloigne progressivement de la recherche. Ainsi les polytechniciens représentent 40 % des scientifiques français de haut niveau entre 1800 et 1840 contre 15 % entre 1840 et 1900<ref name="enlisement" /> et d'après [[Terry Shinn]] sur {{unité|14000|élèves}} des promotions 1804 à 1880 moins de {{formatnum:1100}} se sont consacrés à la recherche pure ou aux sciences appliquées<ref name="Schweisguth" />. La [[Première Guerre mondiale]] confirme la désaffection pour les carrières militaires : 2 % des élèves de la {{nobr|promotion 1920}} demandent à entrer dans l'armée<ref name="guerre14" />. C'est aussi à partir du {{s-|XX}} que la majorité des polytechniciens exerce une activité économique<ref name="Crouzet">{{ouvrage|titre=Les Entreprises et leurs réseaux : hommes, capitaux, techniques et pouvoirs, {{sp-|XIX|-|XX|s}}|sous-titre=Mélanges en l'honneur de François Caron|prénom1=Dominique|nom1=Barjot|prénom2=Michèle|nom2=Merger|auteur3=[[François Crouzet]]|année=1998|collection=Mondes Contemporains|titre chapitre=Écoles, universités, développement économique|passage=54-61|pages totales=838|isbn=9782840501220|isbn10=2840501228|éditeur=[[Presses de l'université Paris-Sorbonne|Presses Paris Sorbonne]]}}.</ref> : le nombre de polytechniciens dans le secteur privé passe de 840 en 1877 à {{formatnum:4000}} à la fin des {{lnobr|années 1920}}{{sfn|Lesourne|1994|p=141}}. Néanmoins la [[Grande Dépression|crise des années 1930]] et la menace du chômage dans l'industrie renversent la tendance : près de 90 % des élèves de la {{nobr|promotion 1932}} rejoignent les corps militaires. C'est finalement la [[Seconde Guerre mondiale]] qui scelle la fin de la figure de l'officier-ingénieur{{sfn|Belhoste ''et al.''|loc=Une figure contestée : l'officier-ingénieur (1920-1943)}}. Puis pendant les [[Trente Glorieuses]], les polytechniciens s'orientent majoritairement vers l'industrie<ref name="Demay" /> et participent à l'essor de la France<ref name="France culture histoire" />. Les carrières-type évoluent et le [[management]] prend une place importante dans le parcours professionnel des polytechniciens<ref name="Demay" />. Après les Trente Glorieuses, le nombre de places attribuées dans les corps diminue progressivement : de 138 pour {{nobr|300 élèves}} français en 1975 il passe à 70 pour {{nobr|400 élèves}} français en 2010<ref name="rapportCornutGentille">[http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i2232.asp Rapport d'information de M. François Cornut-Gentille déposé en application de l'article 146 du règlement, par la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire relatif à l'École polytechnique], [[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]].</ref>.

Les [[années 1990]] et [[Années 2000|2000]] ont été marquées par l'augmentation importante de la banque et de la finance dans les carrières à la sortie de l'école<ref name="France culture histoire" />, attirant notamment des critiques<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/finances-les-petits-genies-francais-font-profil-bas-11-04-2012-1450470_23.php Finances : les petits génies français font profil bas], article du ''[[Le Point|Point]]'' du {{date-|11 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="Garçon">[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/205012-l-x-sert-elle-vraiment-a-quelque-chose.html L'X sert-elle vraiment à quelque chose?], article de François Garçon du {{date-|18 octobre 2011}} sur le site du [[L'Obs|Nouvel Observateur]].</ref>. Aujourd'hui, 9 % des polytechniciens s'oriente vers le [[Secteur financier]]<ref name="enq-emploi" />.

Aujourd'hui les carrières militaires (hors ingénieurs militaires) n'attirent plus que deux ou trois polytechniciens par an<ref>[http://www.reussirmavie.net/Amelie-eleve-ingenieur-a-Polytechnique_a1545.html Amélie, élève ingénieur à Polytechnique], article du {{date-|29 octobre 2012}} sur reussirmavie.net.</ref>, soit environ 1 % des effectifs<ref>[http://education.francetv.fr/videos/un-stage-militaire-pour-les-polytechniciens-v108486 Un stage militaire pour les polytechniciens], extrait du [[journal télévisé]] de [[France 3]] régions du {{date-|16 septembre 2009}}.</ref>, l'effectif des [[Corps des ingénieurs de l'armement|ingénieurs militaires]] se stabilise en deçà de 20<ref name="rapportCornutGentille" />.

==== Salaires ====

En 2018, le salaire d'embauche moyen annuel brut primes comprises des polytechniciens à la sortie de l'école était de {{euro|59500}} tous pays confondus<ref>https://www.polytechnique.edu/fr/carriere-salaire-ingenieur</ref>. Le salaire moyen d'embauche s'élève à {{euro|76500}} pour les embauches hors de France<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Enquête 2018 d'insertion professionnelle des diplômés|url=https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYTGmBY|site=gargantua.polytechnique.fr}}.</ref>.

Concernant les diplômés sur l'ensemble de leur carrière, le traitement médian annuel brut des polytechniciens était sur l'année 2019 de {{unité|100000|€}} contre {{unité|56400|€}} pour l'ensemble des ingénieurs français<ref>{{article|prénom1=Robert|nom1=Ranquet|périodique=La Jaune et la Rouge|titre=Travail et salaire, les polytechniciens sont très satisfaits !|numéro=746|année=2019|mois=juin|lire en ligne=https://www.lajauneetlarouge.com/ingenieurs-les-x-ne-sont-pas-satisfaits-ils-sont-tres-satisfaits/|consulté le=23 juillet 2021}}.</ref>.

== Personnalités liées ==
=== Enseignants ===
{{Article détaillé|Liste d'enseignants et de chercheurs à l'École polytechnique}}
[[Fichier:Professeurs de l'École polytechnique.jpg|vignette|Professeurs de l'École polytechnique.]]
Dès sa création, l'école dispose des plus éminents professeurs de l'époque : [[André-Marie Ampère|Ampère]], [[Joseph Fourier|Fourier]], [[Gaspard Monge|Monge]], [[Pierre-Simon de Laplace|Laplace]]. [[Augustin Louis Cauchy|Cauchy]] ({{nobr|X 1805}}). [[Henri Becquerel|Becquerel]] ({{nobr|X 1872}}, prix Nobel de physique) et [[Siméon Denis Poisson|Poisson]] (ancien élève succédant à [[Joseph Fourier|Fourier]]) donnèrent aussi des cours à l'école<ref name="Cauchy">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/les-polytechniciens-illustres/cauchy-augustin-x1805-103116.kjsp?RH=1255945672645 Cauchy Augustin X1805], sur le site de l'école.</ref>. Pendant longtemps l'école favorisait les enseignants polytechniciens au détriment des universitaires ou des [[École normale supérieure (Paris)|normaliens]], même si les compétences de ces derniers étaient parfois largement supérieures<ref name="transformations" />. De plus l'école n'avait que des enseignants cumulants<ref name="bataille" />. Après 1970, le corps enseignant connaît une profonde réforme, il est recruté avant tout sur des critères d'excellence, participe activement à la recherche et se reconstitue progressivement<ref name="transformations" />. En outre le nombre d'enseignants permanents augmente<ref name="bataille" />. [[Jacques Derrey]] y fut maître de dessin de 1956 à 1973. [[Laurent Schwartz (mathématicien)|Laurent Schwartz]], lauréat de la [[médaille Fields]], y fut professeur de 1959 à 1980<ref name="Schwartz">{{article|prénom1=Alain|nom1=Guichardet|titre=Laurent Schwartz et l'École polytechnique|périodique=Bulletin de la Sabix|numéro=39|titre numéro=André-Louis Cholesky|mois=décembre|année=2005|url texte=http://www.sabix.org/bulletin/b39/guichardet.html|consulté le=25 mai 2013}}.</ref> et [[Pierre-Louis Lions]], autre Médaille Fields, y enseigne les mathématiques appliquées depuis 1992<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/ressources/annuaire/m-lions-pierre-louis-265603.kjsp?RH=1245226953443 Pierre-Louis Lions], sur le site de l'école.</ref>. [[Christopher Pissarides]], [[prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel|prix Nobel d'économie]], est membre du Conseil d'enseignement et de recherche de l'École polytechnique<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/un-prix-nobel-au-cer-de-l-ecole-55054.kjsp?RH=1248701109744 Un Prix Nobel au CER de l'École], sur le site de l'école.</ref>. [[Gérard Mourou]], prix Nobel de physique 2018, est également professeur au haut collège de l'École polytechnique<ref>{{Lien web |titre=Gérard Mourou, Prix Nobel de Physique 2018 |url=https://www.polytechnique.edu/fr/content/gerard-mourou-prix-nobel-de-physique-2018 |site=polytechnique.edu}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Press release: The Nobel Prize in Physics 2018 |url=https://www.nobelprize.org/prizes/physics/2018/press-release/ |site=nobelprize.org}}.</ref>.

[[Fichier:Henri Becquerel.jpg|vignette|upright=0.5|[[Henri Becquerel]] {{Nobr|(X 1872)}}, prix Nobel de physique.]]

Dans le domaine des humanités, [[Émile Littré]] et [[Victor Duruy]] y furent professeurs d'histoire et de géographie, ce dernier ayant inauguré la chaire d'histoire à Polytechnique<ref>[http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070924.WWW000000461_qui_etes_vous_monsieur_littre_.html Qui êtes-vous monsieur Littré ?], article du Figaro.</ref>{{,}}<ref name="Duruy">{{Ouvrage |auteur=Jean-Charles Geslot |titre=Victor Duruy : historien et ministre (1811-1894) |éditeur=Presses Univ. Septentrion |année=2009 |pages totales=424 |passage=140 |isbn=2757401033}}.</ref>, [[Élisabeth Badinter]] y donna des cours<ref>[http://www.fayard.fr/auteur/fayard-auteur-000000004659-Elisabeth-Badinter-Les-Passions-intellectuelles-hachette.html Élisabeth Badinter], sur le site des éditions Fayard.</ref> et [[Alain Finkielkraut]] y a enseigné jusqu'en 2014<ref>[http://www.polytechnique.edu/accueil/ressources/annuaire/m-finkielkraut-alain-265313.kjsp Alain Finkielkraut], sur le site de l'école.</ref>.

[[Fichier:Valéry Giscard d’Estaing 1978.jpg|vignette|upright=0.5|[[Valéry Giscard d'Estaing]], {{20e|président}} de la République française.]]

Les enseignants occupent l'une des catégories d'emplois suivantes : [[Professeur des universités|professeur]] (définit les enseignements et assure les cours magistraux), [[Professeur des universités#Professeur des universités associé|professeur associé]] (assure les cours d'approfondissement), [[professeur chargé de cours]] (assure les cours d'application), [[Maître de conférences (France)|maître de conférences]] (encadre des groupes d'élèves et anime des séminaires) ou [[chargé d'enseignement]] (encadre les travaux pratiques, expérimentaux ou informatiques)<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEFP0001403D|texte= Décret {{n°|2000-497}} du {{date-|5 juin 2000}} fixant les dispositions applicables aux personnels enseignants de l'École polytechnique.}}</ref>.

=== Anciens élèves et diplômés ===
{{Article détaillé|Liste d'élèves de l'École polytechnique|Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique}}
[[Fichier:2001 Maurice Félix Charles Allais par Harcourt.jpg|vignette|upright=0.5|[[Maurice Allais]], prix Nobel d'économie.]]
Le statut et les missions particulières de l'École polytechnique — école d'ingénieurs sous statut militaire dotée d'un important pôle de recherche — font que l'on trouve des polytechniciens dans de nombreux domaines.

Dans les armées on peut citer les [[Maréchal de France|maréchaux de France]] [[Joseph Joffre|Joffre]], [[Ferdinand Foch|Foch]], [[Émile Fayolle|Fayolle]] et [[Michel Joseph Maunoury|Maunoury]] ainsi que l'[[Officier de la Marine française|officier de marine]] et héros de la [[Résistance française|Résistance]] [[Honoré d'Estienne d'Orves]]<ref name="polytechniciens illustres" />{{,}}<ref name="présentation QS">{{en}} [http://www.topuniversities.com/institution/ecole-polytechnique École Polytechnique], sur le site du classement de Quacquarelli Symonds.</ref>.

Dans le domaine des sciences, on compte les mathématiciens [[Augustin Louis Cauchy|Cauchy]], [[Gaspard-Gustave Coriolis|Gustave Coriolis]], [[Henri Poincaré]], [[Siméon Denis Poisson|Poisson]], [[Benoît Mandelbrot]] et [[Stéphane Mallat]], les physiciens [[Henri Becquerel]] (prix Nobel de physique 1903), [[Sadi Carnot (physicien)|Carnot]], [[Augustin Fresnel|Fresnel]], le chimiste [[Joseph Louis Gay-Lussac|Gay-Lussac]], les économistes [[Maurice Allais]] (prix Nobel d'économie 1988) et [[Jean Tirole]] (prix Nobel d'économie 2014), le généticien [[Albert Jacquard]], l'ingénieur [[Albert Caquot]] et le sociologue [[Alfred Sauvy]]<ref name="polytechniciens illustres" />{{,}}<ref name="présentation QS" />. Des dizaines de polytechniciens furent membres de l'[[Institut de France]] ou de l'[[Académie nationale de médecine]]<ref>[http://www.annales.org/archives/x/institut.html Les Polytechniciens à l'Institut], sur annales.org.</ref>.

Trois polytechniciens ont reçu un [[prix Nobel]] : [[Henri Becquerel]] en [[Prix Nobel de physique|physique]], [[Maurice Allais]] et [[Jean Tirole]] en [[Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel|économie]]. [[Jean-Christophe Yoccoz]], docteur de l'École polytechnique, a reçu la [[médaille Fields]]<ref>[http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/medailles_fields_francaises_corrige.pdf La médaille Fields], site du CNRS.</ref>. [[Louis Pouzin]] a reçu le ''[[Queen Elizabeth Prize for Engineering]]'' pour ses contributions à la création d'[[Internet]] et du [[World Wide Web|Web]]<ref>Damien Dechambre, « La reine Elizabeth II a remis le prix Queen Elizabeth pour l'ingénierie à Louis Pouzin », {{date-|26 juin 2013}}, [http://www.inria.fr/actualite/actualites-inria/remise-du-prix-queen-elizabeth-pour-l-ingenierie lire en ligne sur le site de l'INRIA].</ref>.

De nombreux polytechniciens se sont aussi engagés en politique, jusqu'à atteindre la [[Président de la République française|présidence de la République française]] pour trois d'entre eux : [[Sadi Carnot (homme politique)|Sadi Carnot]], [[Albert Lebrun]] et [[Valéry Giscard d'Estaing]]<ref name="polytechniciens illustres" />.

Les anciens élèves de l'école ont aussi fondé de nombreuses entreprises, comme [[André Citroën]], [[Frères Schlumberger|Conrad Schlumberger]] et [[Auguste Detœuf]] ([[Alstom]]). D'autres ont occupé les fonctions les plus importantes de grandes entreprises<!-- Ordre alphabétique sur le nom de l'entreprise --> : [[Patrick Kron]] ([[Alstom]]), [[Claude Bébéar]] ([[Axa]]), [[Michel Pébereau]] ([[BNP Paribas]]), [[Paul Hermelin]] ([[Capgemini]]), [[Tidjane Thiam]] ([[Crédit suisse|Credit Suisse]]), [[Pierre Gadonneix]] ([[Électricité de France|EDF]]), [[Didier Lombard]] ([[France Télécom]]), [[Gérard Mestrallet]] ([[Engie|GDF Suez]]), [[Bertrand Collomb]] ([[Lafarge (entreprise)|Lafarge]]), [[Bernard Arnault]] ([[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]]), [[Carlos Ghosn]] ([[Nissan]] / [[Renault]]), [[Francis Mer]] et [[Jean-Paul Herteman]] ([[Safran (entreprise)|Safran]]), [[Jean-Louis Beffa]] ([[Saint-Gobain]]), Bernard Pauchon ([[TDF]]), [[Jean-Bernard Lévy]] ([[Thales]]), [[Thierry Desmarest]] ([[Total (entreprise)|Total]])<ref name="polytechniciens illustres" />{{,}}<ref name="présentation QS" />.

Parmi les polytechniciens célèbres ayant fait des carrières non scientifiques se trouvent le compositeur [[Pierre Schaeffer]], le pianiste de jazz [[Jean-Michel Pilc]], le philosophe [[Auguste Comte]] (qui toutefois n'a pas obtenu le diplôme{{Note|groupe=alpha|texte=[[Auguste Comte]] n'a pas obtenu le diplôme de l'école, ayant été licencié avec les promotions 1814 et 1815 pour son engagement politique lors de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] en {{date-|avril 1816}}. La psychanalyste [[Raquel Capurro]] en donne quelques détails dans son ouvrage ''[http://www.decitre.fr/livres/le-positivisme-est-un-culte-des-morts-auguste-comte-9782908855661.html Le positivisme est un culte des morts]'' pages 16-18.}}), le [[dominicain]] [[Albert-Marie Besnard]], l'architecte [[Paul Andreu]], le journaliste [[Jean-Jacques Servan-Schreiber]], le joueur de tennis [[Jean Borotra]], le joueur de rugby [[Yves du Manoir]]<ref name="polytechniciens illustres">[http://www.polytechnique.edu/accueil/l-ecole-polytechnique/histoire-et-patrimoine/les-polytechniciens-illustres/ Les polytechniciens illustres], sur le site de l'école.</ref> ou encore le collectionneur et dégustateur de vins [[François Audouze]]<ref>[http://ardenneaparis.free.fr/reunions/sagaHardyTortuaux.pdf Conférence de M. François Audouze « La Saga Hardy - Tortuaux » 2 mars 2010].</ref>.

Le titre d'ancien élève de l'École polytechnique ne peut être porté, depuis la mise en application du décret du {{date-|12|juillet|2001}}, qu'après délivrance du diplôme de fin d'études de l'École polytechnique. Les anciens élèves de l'École polytechnique sont désignés par la lettre X suivie du millésime de leur promotion, c'est-à-dire l'année d'entrée à l'École. Les titulaires d'un diplôme ou de grade de master ou de docteur sont respectivement désignés par les lettres M ou D suivies de l'année d'obtention de leur diplôme, c'est-à-dire l'année de sortie de l'École<ref name="PAGESBLEUES2011">[http://kx.polytechniciens.com/?page=PAGESBLEUES2011.pdf Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique - Annuaire 2011], sur le site de l'[[Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique|AX]].</ref>.

L'[[Association d'anciens élèves|association des anciens élèves]] est dénommée « [[Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique]] – AX » depuis le {{date-|30|septembre|2008}} et accueille depuis cette date, en plus des anciens élèves (titulaires du diplôme d'ingénieur), les actuels élèves de la formation polytechnicienne ainsi que les diplômés et étudiants de doctorat et de master<ref>{{Pdf}} [http://www.ax.polytechnique.edu/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1321346907810 Statuts de l'AX], sur le site de l'école.</ref>. L'association compte de nombreux « groupes X ». Parmi ces groupes, on trouve X-environnement, présidé par l'ingénieur conseil [[Jean-Marc Jancovici]], sur les problématiques d'[[environnement]], et X-développement durable, sur les problématiques plus larges de [[développement durable]]. La force de la communauté des anciens élèves a conduit [[Jacques-Antoine Kosciusko-Morizet]] à parler de « mafia polytechnicienne »<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Jacques-Antoine Kosciusko-Morizet]]|titre=La 'Mafia' polytechnicienne|collection=Essais|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1973|mois=mai|jour=1er|pages totales=192|isbn=978-2020021968}}.</ref>.

== Influence de l'école ==
=== Dans la culture populaire ===

[[Fichier:0539-14072010-_preview_ecran.jpg|vignette|Élèves de l'école lors du défilé du {{date-|14 juillet 2010}}.]]
L'École polytechnique est rattachée, dans la [[conscience collective]], à l'[[idéal]] [[République|républicain]] et à la gloire [[napoléon]]ienne, au même titre que les [[Préfet (France)|préfets]], les [[Lycée en France|lycées]] ou le [[Code civil (France)|Code civil]]<ref name="Napoléon">Emmanuel Grison, « Napoléon {{1er}} », Bulletin de la Sabix [En ligne], 23 | 2000, mis en ligne le {{date-|9 mars 2010}}, consulté le 16 février 2013. URL : http://sabix.revues.org/214.</ref>. Ainsi, [[Victor Hugo]] la met sur le même plan que la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]] et que l'[[Institut de France|Institut]] : {{Citation|Deux républiques sont possibles. L'une abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge, fera des gros sous avec la colonne, jettera bas la statue de Napoléon et dressera la statue de Marat, détruira l'institut, l'école polytechnique et la légion d'honneur […]<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Victor Hugo]]|titre=[[Actes et paroles - Avant l'exil]]|année première édition=1848|éditeur=Émile Testard|année=1875|passage=133|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9unions_%C3%A9lectorales_-1848-1849}}.</ref>.}} Pour l'[[homme de la rue]], Polytechnique a été fondée par [[Napoléon Ier|Napoléon]] et participe ainsi du mythe napoléonien, au même titre que les grandes institutions nées sous le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] et qui structurent toujours la société française<ref name="Napoléon" />, comme le suggère Victor Hugo : {{Citation|Elle [la [[Convention nationale|Convention]]] donnait à la circulation le télégraphe, à la vieillesse les hospices dotés, à la maladie les hôpitaux purifiés, à l'enseignement l'école polytechnique, à la science le bureau des longitudes, à l'esprit humain l'institut<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Victor Hugo]]|titre=[[Quatrevingt-treize]]|éditeur=Émile Testard|année=1874|passage=412|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Quatrevingt-treize/II,_3}}.</ref>.}} C'est la gloire liée à l'École polytechnique qui conduit [[Gustave Flaubert]] à écrire : {{Citation|Polytechnique, rêve de toutes les mères (vieux)<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Gustave Flaubert]]|titre=[[Dictionnaire des idées reçues]]|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_des_id%C3%A9es_re%C3%A7ues/Texte_entier|année première édition=1913|éditeur=Éditions du Boucher|année=2002|passage=42}}.</ref>.}}

Dans l'[[imaginaire]] populaire, l'École polytechnique est symbolisée par le « [[Histoire de l'uniforme de l'X|Grand Uniforme]] » et ses accessoires ([[bicorne]] et [[épée]])<ref name="uniforme">Claudine Billoux et Marie-Christine Thooris, « Le Grand U dans tous ses états : l'uniforme de grande tenue des polytechniciens : 1794 - 2000 », Bulletin de la Sabix [En ligne], 21 | 1999, mis en ligne le {{date-|2 août 2012}}, consulté le 16 février 2013. URL : http://sabix.revues.org/887.</ref> et elle incarne les « qualités et les défauts de l'excellence scolaire et de la réussite sociale « à la française »{{sfn|Belhoste ''et al.''|p=1}} tandis que la figure du polytechnicien est « synonyme de rigueur et d'abstraction, de travail acharné et d'excessive sûreté de soi, d'archaïsme social (l'uniforme, les concours) et de modernité technique (Ariane, le TGV) »<ref name="aristocratie" />. Cette [[image]] populaire se retrouve dans l'expression « Pour savoir ça, y'a pas besoin d'être sorti de Polytechnique ! » qui, jusque dans son caractère ironique, souligne la distance entre un savoir ordinaire et un savoir complet longuement acquis que détiendrait par droit d'école le polytechnicien{{sfn|Belhoste ''et al.''|p=281-282 et 435}}.

En outre de nombreux auteurs ont fait remarquer le raisonnement excessivement scientifique des polytechniciens. Ainsi [[André Maurois]] écrivit : {{Citation|— Un polytechnicien est un homme qui croit que tous les êtres, vivants ou inanimés, peuvent être définis avec rigueur et soumis au calcul algébrique. Un polytechnicien met en [[équation]] la victoire, la tempête et l'[[amour]]<ref>{{ouvrage|auteur1=[[André Maurois]]|titre=[[Les Silences du colonel Bramble]]|éditeur=[[éditions Grasset]]|année=1918|passage=180|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Les_silences_du_colonel_Bramble_/_XVIII._Transmis_%C3%A0_toutes_fins_utiles}}.</ref>.}} C'est pourquoi la formation dispensée à l'École polytechnique a été critiquée par certains auteurs (parce que trop théorique et éloignée des réalités) tels qu'[[Yvan Audouard]] : {{Citation|Le contact humain, c'est ce qui fait le plus cruellement défaut à cette époque polytechnicienne, technocrate et structuraliste<ref>{{ouvrage|titre=Les Nouveaux Contes de ma Provence|éditeur=Le pré aux Clercs|année=1987|auteur1=[[Yvan Audouard]]}}.</ref>.}} L'École illustre aussi l'[[élitisme]] et la [[technocratie]] comme le suggère la chanson intitulée « La marche des Polytechniciens » dans le spectacle musical ''La Tour Eiffel qui tue'' : {{Citation|Grâce aux équations de tous les degrés, nous gouvernerons un jour l'univers<ref name="caste"/>.}} Polytechnique représente pour certains auteurs et artistes l'avidité du monde de l'entreprise des {{lnobr|années 1990}} et [[Années 2000|2000]]. Ainsi [[Albert Jacquard]] affirma : {{Citation|Je suis polytechnicien, j'ai une formation d'[[ingénieur]] ; je suis effaré de constater que certains de mes chers collègues ont voué leur vie à réussir une carrière, à devenir les serviteurs zélés et efficaces d'entreprises dont ils ignorent, dont ils ne veulent pas connaître les [[finalité]]s. Ils ne sont plus que des objets<ref>{{ouvrage|titre=Science et croyances|auteur=[[Albert Jacquard]]|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=1999|année première édition=1994|numéro d'édition=2|passage=70}}.</ref>.}} Tandis que [[Costa-Gavras]] choisit un polytechnicien pour personnage principal du film ''[[Le Capital (film)|Le Capital]]'', critique des dérives de la [[finance]] moderne<ref>{{Lien web|auteur=Nadège PULJAK |url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5isUPZjdjV4QRNEBNRxNfHMx2HP5Q|titre=Dans ''Le Capital'', Costa-Gavras engage son cinéma contre la finance|jour=14|mois=11|année=2012|site=Google Actualités|date=14 novembre 2012|consulté le=1 mars 2013}}.</ref>.

L'École polytechnique et ce qui l'entoure sont de plus utilisés dans plusieurs œuvres de fiction. Ainsi [[Stendhal]] (qui passa le concours en 1799<ref>Stendhal, Clément Vauchelles, {{p.|14}}.</ref>) mentionne l'établissement soixante-dix-huit fois dans l'ensemble de son œuvre et nombre de ses héros sont polytechniciens ([[Armance|Octave de Malivert]], [[Lucien Leuwen]] et [[Lamiel|Fédor de Miossens]] en particulier)<ref>Stendhal du côté de la science: Préface d'Ernest Abravanel, {{p.|44}}.</ref>. En 1982, le film ''[[Tout feu, tout flamme]]'' met en scène une polytechnicienne, jouée par [[Isabelle Adjani]], sûrement inspirée par [[Anne Chopinet]]<ref name="femmes" />.

=== Influence du modèle polytechnicien ===
[[Fichier:X - Ecole Royale Militaire (Belgique) - Polytechnique.svg|vignette|Sigle X de la formation polytechnique de l'[[École royale militaire (Belgique)|École royale militaire]] belge.|alt=Logo de Polytechnique Belgique.]]
Dans les années qui suivent sa création en 1794, l'École polytechnique acquiert une renommée importante, tant en [[France]] qu'à l'étranger. Elle sert ainsi de modèle à de nombreux établissements d'enseignement supérieurs, civils ou militaires. On peut ainsi citer Boston Tech (futur [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]])<ref group=alpha>Boston Tech fut fondé en 1861.</ref>, les ''[[Institut de technologie|polytechnics]]'' anglais, les ''Technische Hochschulen'' allemandes<ref name="Gillispie" /> ou l'[[Académie militaire de West Point]]<ref group=alpha>L'[[Académie militaire de West Point]] fut fondée en 1802.</ref>. Cette dernière a maintenu des liens avec l'École polytechnique et s'est beaucoup inspirée des structures et des traditions de Polytechnique : le « Honor Code » est par exemple l'équivalent du ''Code X''{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Le Code X}}. Certains polytechniciens ont créé d'autres institutions telles que l'[[École royale militaire (Belgique)|École royale militaire]] belge, fondée en 1832 par le [[lieutenant-colonel]] [[Jean Chapelié]] ({{nobr|X 1812}}) et organisée sur le même schéma que l'École polytechnique{{sfn|Callot ''et al.''|loc=Rénovations des bâtiments de l'école}} ou l'[[Institut militaire de Virginie]] fondé par le [[colonel]] {{Lien|Claudius Crozet|lang=en|trad=Claudius Crozet|texte=Claudius Crozet}} en 1839<ref>Emmanuel Grison, « Claude Crozet (1789-1864) ou la carrière d'un polytechnicien aux États-Unis », ''Bulletin de la Sabix'', [http://sabix.revues.org/574 lire en ligne], 6, 1990, mis en ligne le {{date-|19 avril 2011}} (consulté le 4 mars 2013).</ref>. En France, l'[[École centrale Paris|École centrale]], fondée en 1829, est conçue comme une « nouvelle École polytechnique »<ref name="missions" /> plus proche de l'industrie et plus autonome vis-à-vis de l'État, bien qu'issue « de projets pédagogiques et de philosophies fort différents »<ref>{{Article|langue=fr|nom1=Hottin|prénom1=Christian|nom2=Georgeon-Liskenne|prénom2=Anne|nom3=Schöppl|prénom3=Claudia|titre=Mythologie centralienne, mythologie polytechnicienne|périodique=Livraisons d'histoire de l'architecture|volume=1|numéro=1|date=2001|issn=1627-4970|doi=10.3406/lha.2001.867|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/lha_1627-4970_2001_num_1_1_867|consulté le=01 mai 2018|pages=61–74}}</ref>. D'autres écoles reprennent le nom même de Polytechnique, sans pour autant avoir de relation avec l'École polytechnique. Ainsi l'[[Polytechnique Montréal|École polytechnique de Montréal]], fondée en 1873, s'inspire directement de son homologue parisienne<ref>[http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/htm/i1777.htm BNQ-Revues anciennes - École polytechnique (Paris, France)], sur le site de la [[Bibliothèque et Archives nationales du Québec]].</ref> et l'[[EPF (école d'ingénieurs)|École polytechnique féminine]] est fondée en 1925 afin d'être une École polytechnique pour les jeunes filles<ref name="EPF" />. L'[[École d'administration]] de 1848 (lointaine et éphémère ancêtre de l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]]) a été fondée « sur des bases analogues à celles de l'école polytechnique »<ref>{{Ouvrage
 | langue                 = fr
 | auteur                 = Jean Pommier
 | lien auteur            = Jean Pommier (essayiste)
 | titre                  = L'Ecole d'administration et le Collège de France en 1848
 | année                  = 1948
 | sudoc                  = 103903380
 | lire en ligne          = https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/lecole-dadministration-et-le-college-de-france-en-1848/
 | consulté le            = 4 avril 2020
}}.</ref>.

== Dans la culture ==

=== Peinture ===

* Le tableau de ''[[La Liberté guidant le peuple]]'' d'[[Eugène Delacroix]] montre un polytechnicien pendant la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] avec son bicorne, ingénieur des barricades.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24| références=

<ref name="www.shanghairanking.com">{{ lien web | langue=en | url=http://www.shanghairanking.com/World-University-Rankings/Ecole-Polytechnique.html École Polytechnique |site=shanghairanking.com | titre=classement de Shanghai}}.</ref>

}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
 | commons           = Category:École polytechnique
 | commons titre     = École polytechnique
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}}
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |auteur=Ambroise Fourcy |préface=[[Jean Dhombres]] |titre=Histoire de l'École polytechnique |éditeur=[[Éditions Belin|Belin]] |lieu=Paris |pages totales=516 |année première édition=1828 |année=1987 |isbn=2-7011-0640-0 |bnf=362596232 |oclc=8192326 |format livre={{unité|22|cm}}, couv. ill. en coul.|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=aEEBAAAAYAAJ |consulté le=6 janvier 2013}}.
* {{ouvrage |auteur1=Albert Lévy |auteur2=Gaston Pinet |préface=[[Armand Silvestre]] |titre=L'argot de l'X illustré par les X |éditeur=Émile Testard |lieu=Paris |année=1894 |pages totales=327 |bnf=34077236m |oclc=803689559 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205446n |consulté le=6 janvier 2013}}.
* {{ouvrage |auteur=[[Paul Tuffrau]] |titre=École polytechnique |sous-titre=Livre d'or de l'École polytechnique |éditeur=Raymond Lacour |année=1962 |pages totales=188}}
* {{ouvrage |auteur=[[Terry Shinn]] |préface=[[François Furet]] |titre=Savoir scientifique et pouvoir social. L'École polytechnique 1794-1914 |pages totales=261 |format livre={{unité|24|cm}} |lieu=Paris |éditeur=[[Presses de Sciences Po|Presses de la Fondation nationale des sciences politiques]] |année=1980 |présentation en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1981_num_10_1_1054 |bnf=346744950 |isbn=2-7025-0350-0 |isbn2=978-2-724-60434-4 |oclc=6538936}}.
* {{ouvrage |auteur1=[[Jacques Lesourne]] |directeur1=oui |titre=Les Polytechniciens dans le siècle |sous-titre=1894-1994 |éditeur=[[Dunod]] |année=1994 |isbn=2-10-002338-1 |pages totales=487 |oclc=465351298 |bnf=36151202w}}.
* {{ouvrage |auteur=[[Pierre Miquel]] |titre=Les Polytechniciens |éditeur=[[Plon]] |année=1994 |isbn=2-259-18033-7}}.
* {{ouvrage |id=Belhoste ''et al.'' |auteur1=[[Bruno Belhoste]] |directeur1=oui |auteur2=[[Amy Dahan]] |directeur2=oui |auteur3=Antoine Picon |directeur3=oui |et al.=oui |titre=La Formation polytechnicienne 1794-1994 |année=1994 |lieu=Paris |pages totales=469 |format livre=ill. {{unité|25|cm}} |éditeur=[[Dunod]] |présentation en ligne=http://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00438885/|isbn10=2-10-002060-9 |isbn=978-2-100-02060-7 |bnf=35717226d |oclc=463916249}}.
* [https://sabix.revues.org/883 Emmanuel Grison, « L'École de Monge et les Arts et Métiers », ''Bulletin de la Sabix'', {{n°|21}}, 1999, {{p.|1-19}}.]
* {{ouvrage |auteur=Bruno Belhoste |titre=La Formation d'une technocratie |sous-titre=l'École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire |collection=Histoire de l'éducation |éditeur=[[Belin éditeur|Belin]] |date=2 avril 2003|pages totales=508 |oclc=53798387 |bnf=38994822c |présentation en ligne=http://ahrf.revues.org/1564 |format livre={{unité|23.8|cm}} × {{unité|16.2|cm}} |isbn=978-2-701-13523-6}}.
*{{Ouvrage|id=Bourdieu ''et al.'' |auteur1=Pierre Bourdieu|auteur2=Jean-Claude Passeron|auteur3=Michel Eliard|titre=Les étudiants et leurs études|passage=105-121|lieu=Paris, La Haye|éditeur=Mouton|collection=Cahiers du centre de sociologie Européenne|numéro dans collection=1|année=1964|pages totales=150}}.
* {{ouvrage |id=Callot ''et al.'' |auteur1=Jean-Pierre Callot |auteur2=Michel Camus |auteur3=[[Bernard Esambert]] |auteur4=Jacques Bouttes |titre=Histoire et Prospective de l'École polytechnique |lieu=Paris |éditeur=Lavauzelle |date=23 juin 2004|numéro d'édition=2 |année première édition=1993 |pages totales=471 |format livre={{unité|21|cm}} × {{unité|23|cm}}, relié avec jaquette, ill. |isbn=978-2-702-50350-8 |oclc=464063564 |bnf=356072517 |plume=oui}}
{{Commentaire biblio|Précédemment paru sous le titre : ''Histoire de l'École polytechnique : Ses légendes, ses traditions, sa gloire''.}}
* Michel Nusimovici, ''Les écoles de l'an III'', 2010 [http://www.ens-rennes.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1415788647886]
* Denis Hannotin, ''Lettres de Lyon : l’École polytechnique durant l’Occupation – Autour d’un X41'', Préface d’Alexandre Moatti, [Https://www.poutan.fr Éditions du Poutan] , 19 novembre 2022, 188 p., 22,7 cm × 21 cm {{ISBN|978-2-37553-155-6}}
* {{Ouvrage|auteur1=Hervé Joly|titre=Histoire de l'Ecole Polytechnique|lieu=Paris|éditeur=La Découverte, Repères|année=2024|pages totales=128|isbn=9782348080920}}

=== Articles connexes ===
* [[Argot polytechnicien]]
* [[Traditions de l'École polytechnique]]
* [[Histoire du Grand Uniforme de l'École polytechnique]]
* [[Études supérieures en France]]
* [[Études d'ingénieurs en France]]
* [[Saint-simonisme]]
* [[Écoles de l'an III scientifiques]]
* [[Ingénieurs et scientifiques de France]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases recherche}}
* {{Bases vie publique}}
* {{Site officiel}}
* [http://www.polytechnique.net Polytechnique.net], les associations polytechniciennes.
* [http://www.polytechnique.org Polytechnique.org], site des élèves et anciens élèves de l'École polytechnique.
* [http://www.polytechniciens.com Polytechniciens.com], le site de l'Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (AX).
* [http://www.frankiz.net Frankiz], le site des élèves du plateau de Saclay.
* [http://www.fondationx.org Fondationx.org], site de la Fondation de l'École polytechnique (FX).
* {{Lien web
   |url=https://gallica.bnf.fr/html/und/bibliotheque-de-lecole-polytechnique-0
   |titre=La page de la bibliothèque de l'Ecole polytechnique.
   |site=Gallica ([[Bibliothèque nationale de France|BnF]])
   |consulté le=23 octobre 2016}}.

{{Palette|École polytechnique|Conférence des grandes écoles|Paris-Saclay|Établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel|Unité d'instruction militaire française}}
{{Portail|grandes écoles|sciences|Armée française|Essonne}}
{{Article de qualité|oldid=94448196|date=3 juillet 2013}}

[[Catégorie:École polytechnique|*]]