Wikipédia:Lumière sur/Première vague féministe

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Page frontispice de A Vindication of the Rights of Woman: with Strictures on Political and Moral Subjects, ouvrage de Mary Wollstonecraft réclamant plus de droits pour les femmes. Livre publié en 1792 à Boston aux États-Unis.
Page frontispice de A Vindication of the Rights of Woman: with Strictures on Political and Moral Subjects, ouvrage de Mary Wollstonecraft réclamant plus de droits pour les femmes. Livre publié en 1792 à Boston aux États-Unis.

La première vague féministe est une période de l'histoire du féminisme qui va des années 1850 à 1945 et qui concerne les pays européens et les États-Unis.

Pour chaque pays, l'apparition du mouvement féministe marque le début de la période et l'accès au droit de vote en marque la fin. Cependant, comme cela ne se produit pas au même moment dans chaque État, les dates précises diffèrent. La naissance d'un mouvement féministe signe le commencement de cette première vague mais cela ne signifie pas qu'avant le XIXe siècle personne ne s'était soucié des conditions de vie des femmes. Dès le Moyen Âge, de rares femmes, à l'image de Christine de Pisan, avaient évoqué la misogynie mais il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que le mouvement féministe naisse réellement. Aux États-Unis, la Convention de Seneca Falls de 1848 est souvent choisie comme point de départ du féminisme ; au Royaume-Uni, aucun évènement ne permet de donner une date de naissance précise. La parution de plusieurs ouvrages dès la fin du XVIIIe siècle pose progressivement la question de la place de la femme dans la société sur le devant de la scène. En France, la partielle liberté de parole au début du Second Empire permet l'émergence du féminisme à la suite d'André Léo, pseudonyme de Léodile Champseix. Enfin, en Allemagne et dans le reste de l'Europe, les révolutions de 1848 amènent avec elles l'aspiration féminine à plus de liberté tout comme le fait en Russie, l'avènement du tsar Alexandre II.

Aucune des féministes de cette époque n’utilise le terme de « première vague ». Ce nom est donné a posteriori lorsque des féministes dans les années 1960 se désignent comme faisant partie de la deuxième vague féministe. La journaliste Martha Weinman Lear introduit, pour la première fois, la notion de « vagues » féministes, dans un article du New York Times Magazine de . Ainsi, elle unifie et limite le mouvement passé qui ne s'était pas pensé ainsi. Cette première vague est alors souvent présenté comme cherchant seulement à obtenir le droit de vote pour les femmes. Les autres sujets qui préoccupaient aussi les féministes du début du XXe siècle sont ignorés par la plupart des féministes de cette nouvelle génération. Or, le droit à l'éducation et au travail, l'accès aux droits civils, la maîtrise de la procréation sont aussi des points importants dans les luttes féministes de la première vague. Celle-ci est fortement associée au mouvement des suffragettes mais elle ne s'y limite pas ; tracts, manifestations, créations d'associations, dans tous les pays où le féminisme se développe, sont utilisés pour atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes.