Wikipédia:Lumière sur/Histoire des Juifs en France

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L’histoire des Juifs en France, l’une des plus anciennes communautés juives d’Europe occidentale, semble remonter au Ier siècle de l’ère commune et se poursuit jusqu’à nos jours.

Arrivés en Gaule peu après sa conquête par l’Empire romain, les Juifs s’y maintiennent sous les Mérovingiens, et connaissent une période de prospérité sous les Carolingiens. Au XIe siècle, la France devient un pôle florissant de la culture juive, abritant, au nord, les communautés ashkénazes, parmi lesquelles fleurit l’école de Rachi et de ses continuateurs, et, au sud, les Juifs de Provence et du Languedoc. La situation se détériore fortement après les Croisades, auxquelles font suite les procès du Talmud, et les expulsions, temporaires puis définitives. Un millénaire après leur établissement, il ne reste plus de Juifs que dans les états papaux.

Environ un siècle après l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique, des crypto-Juifs originaires du Portugal s’installent à Bordeaux et Bayonne. Au XVIIe siècle, les Juifs d’Alsace et de Lorraine se retrouvent eux aussi sous la juridiction de la France, suite aux traités de Westphalie.

Les Juifs de France sont les premiers à jouir de l’émancipation que la France leur accorde au début de la Révolution française, tant dans la métropole que dans les colonies. Cependant, au « franco-judaïsme » s’inscrivant dans le cadre de la laïcité en France, répond un « antisémitisme à la française », qui s’exacerbe notamment lors de l’affaire Dreyfus, et sous le régime de Vichy. Brutalement isolés du reste de la population et poursuivis avec un zèle particulier par la Milice, 75 000 Juifs meurent au cours de l’Occupation, parmi lesquels de nombreux réfugiés d’Europe de l’Est ou d’Allemagne.

La France demeure cependant le choix naturel pour nombre de Juifs contraints de quitter l’Égypte et l’Afrique du Nord dans les années 1950 et 1960. La communauté juive de France, jusqu’alors essentiellement ashkénaze et assimilée, devient majoritairement séfarade et attachée aux traditions. Elle est, de nos jours, la plus importante d’Europe, et comprend 483 500 personnes, qui habitent principalement Paris, Marseille, Lyon, Nice, Toulouse et Strasbourg. Toutes les tendances « religieuses » s’y rencontrent, depuis les Juifs ultra-orthodoxes jusqu’aux Juifs assimilés.