Wikipédia:Lumière sur/Curial et Guelfe

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Curial et Guelfe (Curial e Güelfa en catalan) est, avec Tirant le Blanc, l'un des romans chevaleresques les plus importants écrits en catalan. C'est en 1876 que Manuel Milà i Fontanals a signalé pour la première fois l'existence de ce manuscrit anonyme sans titre, rédigé entre 1432 et 1468. En 1901, Antoni Rubió i Lluch l'a publié pour la première et lui a donné ce titre, reprenant les noms des deux héros de l'œuvre. Plus tard, il a été à nouveau édité par Ramon Aramon (1930-33) et par Ramon Miquel i Planas et Alfons Par (1932).

Le roman, divisé en trois livres, narre les faits d'armes et les infortunes de Curial, le protagoniste, qui s'insèrent dans le cadre d'une trame amoureuse dominée par la jalousie de Guelfe. Fuyant le merveilleux, sauf à travers les rêves, ce roman est fort différent des romans de chevalerie tellement en vogue du Moyen Âge à la pré-Renaissance. Son auteur anonyme, pleinement conscient de son rôle d'écrivain, nous offre, avec des matériaux divers, historiques et légendaires, traités de façon très personnelle, un magnifique roman réaliste —sauf dans ses rares parties oniriques—, chevaleresque, courtisan et sentimental, conforme aux goûts du XVe siècle.

Le premier raconte comment Curial donc, jeune homme né dans une famille italienne noble mais pauvre, devient le protégé du marquis de Montferrat, son seigneur naturel, qui lui donne une éducation soignée. Il est protégé aussi par Guelfe, jeune veuve de quinze ans, sœur du Marquis. L'intérêt que lui porte la jeune femme suscite des jalousies, et Curial doit s'éloigner de sa protectrice, alors qu'un tendre et solide sentiment a vu le jour entre les deux jeunes gens. C'est le début d'une série d'aventures chevaleresques qui formeront le jeune homme. Il est accompagné par l'une des suivantes de Guelfe, Arta, qui prend le pseudonyme de Fête. Curial gagne l'Autriche où il prend part à un duel judiciaire, pour défendre la femme du duc d'Autriche, fille du duc de Bavière, accusée injustement d'adultère. Le jeune homme ayant vaincu, le duc de Bavière lui offre la main de son autre fille, la très belle Lachésis, qui est tombée amoureuse du héros. Bien que Curial n'ait pas accepté l'offre du Duc, Guelfe apprend la chose et se laisse aller à la jalousie, puis se retire dans un monastère. Lorsque le jeune homme revient à Montferrat, il se livre à diverses prouesses au cours des joutes qu'on y célèbre. C'est à son tour d'être jaloux de Bouche de Fare, qui prétend à la main de Guelfe.

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