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L'art persépolitain[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Les Perses ne possédaient pas à l’origine un bagage architectural propre : il s’agissait en effet d’un peuple semi-nomade de pasteurs et cavaliers.[réf. nécessaire] Or, dès sa fondation par Cyrus le grand, l'empire perse se dote de constructions monumentales. D'abord inspirés par les peuples conquis, les architectes achéménides intègrent ces influences et proposent rapidement un art original. Si à Pasargades, le plan général montre encore des influences nomadiques avec ses bâtiments étirés, dispersés dans un immense parc, cinquante ans plus tard celui de Persépolis fait preuve de rationalisation et d'équilibre : le plan carré est systématisé, les colonnes sont strictement arrangées (6x6 pour l'Apadana, 10x10 dans le palais des Cent Colonnes...), y compris dans la plupart des petites salles du Harem et les annexes des palais. Les transitions des portiques aux côtés latéraux sont assurées par des tours d'angle à l'Apadana, une autre innovation majeure. Les deux grandes portes et les différents passages distribue la circulation vers les bâtiments majeurs.[1]

Ces réalisations sont des créations originales dont le style résulte de la combinaison d’éléments issus des civilisations assujetties. Il ne s’agit pas d’une hybridation, mais plutôt d’une fusion des styles qui en créent un nouveau. Issue du savoir faire d’architectes et ouvriers de tout l’empire, l’architecture perse est utilitaire, rituelle, et emblématique. Persépolis montre ainsi de nombreux éléments attestant de ces sources multiples.[2]

Du fait de l’inclusion de l’Ionie dans les satrapies de l’empire, l’architecture perse achéménide est marquée par une forte influence grecque ionienne, particulièrement visible dans les salles hypostyles et les portiques des palais de Persépolis[3]. L’essor du style ionien en Grèce est brisé net après l’invasion Perse, mais il s’exprime de manière éclatante en Perse, au moyen de monuments grandioses. Ecbatane en Médie, Suse en Elam, Persépolis en Perse, témoignent d’un vaste programme architectural monumental d’inspiration ionienne étendu aux principales provinces impériales, dont Pasargades montre les prémices[4]. Des architectes lydiens et ioniens sont en effet engagés sur les chantiers de Pasargades, puis plus tard sur ceux de Persépolis, et Suse. Ils en réalisent les principaux éléments, et on trouve ainsi des graffitis en grec dans les carrières proches de Persépolis, mentionnant les noms de chefs carriers. Ils jouent un rôle majeur dans l’éclosion du style perse, autant dans l’appareil que dans la maçonnerie. La participation de Grecs à l’érection de colonnes et à l’ornement de palais en Perse est également mentionnée par la charte de Suse, ainsi que par Pline l'Ancien[5],[6]. Les colonnes de Persépolis sont effectivement ioniennes, avec un fût cannelé et mince : le diamètre est inférieur au dixième de la hauteur, aucune colonne de Persépolis n'est large de plus d'1,9 m. Certains chapiteaux portent des griffons inspirés des griffons de bronze archaïques grecs.[2]

Parmi les éléments de style pharaonique égyptien aisément reconnaissables, on citera les gorges des corniches surplombant les portes, ainsi que le départ des chapiteaux[2]. Certains attribuent également aux Égyptiens l'apport du portique.[1]

L'influence de la mésopotamie est bien sûr très présente, en particulier dans la formule palatine associant deux palais, l’un pour l’audience publique et l’autre pour l’audience privée. Cette influence est également visible dans les motifs de palmettes ou de rosaces fleuries décorant reliefs et palais, ou dans les merlons crénelés rappelant la forme des ziggourats, ornant les escaliers des palais. Des reliefs émaillés et polychromes sont d’inspiration babylonienne. Enfin, les orthostates ornés de bas reliefs de l’Apadana, les hommes-taureaux ailés des portes sont de style assyrien.[2]

Présent au moyen orient avant les Perses, le principe d’espaces internes créés par des supports et plafonds en bois évolue, la salle hypostyle devient l’élément central du palais, et la colonne de pierre son support pétrifié à caractère révolutionnaire. Seuls, les Ioniens peuvent à l’époque ériger des colonnes à fûts de pierre de 20 m. L'apport des techniques grecques permet à l'architecture perse d'aboutir à des constructions différentes où l’espace a des fonctions différentes : le dégagement de vastes espaces au moyen de colonnes hautes et fines constitue une révolution architecturale propre à la Perse. Les salles hypostyles y sont destinées aux foules et plus seulement aux prêtres comme en Grèce ou en Égypte[7].

La plupart des colonnes étaient en bois, reposant éventuellement sur une base de pierre ; elles ont toutes disparu. C'est seulement lorsque la hauteur était trop importante que la pierre était utilisée : à l'Apadana, la porte des Nations...[réf. nécessaire] Les colonnes de pierre qui ont subsisté sont très composites et montrent une influence des différentes civilisation de l'empire, ce qui n'est peut-être pas innocent : la base campaniforme est une création achéménide mais sans doute d'inspiration hittite ; le fût cannelé est ionien ; le chapiteau, d'une hauteur démesurée pouvant aller jusqu'au tiers de la colonne débute par un chapiteau de style égyptien suivi d'un pilier carré à double volute, une création iranienne inspirée par des motifs assyriens ; le tout est surmonté d'une imposte thériomorphe, un autre motif importé, de Mésopotamie cette fois, mais sa fonction de soutien de poutres est inédite. On peut y voir un résumé de la diversité de l'empire.[1]

Comme tous les palais achéménides, ceux de Persépolis avaient systématiquement des murs en brique crue, ce qui peut paraître surprenant dans une région où la pierre de construction est disponible en quantité. C'est en fait une caractéristique commune à tous les peuples de l'Orient, qui ont réservé les murs de pierre aux temples et aux murailles. Aucun mur de Persépolis n'a donc survécu, ce qui se dresse encore ce sont les chambranles des portes et les colonnes de pierre.[1]

Bien que sa construction se soit étalée sur deux siècles, Persépolis montre une remarquable unité de styles ; c'est une caractéristique de l'art achéménide : initié à Pasargades, achevé sous Darius à Persépolis, on ne note plus d'évolutions notables tant dans l'architecture que dans les décorations ou les techniques. Seules les dernières tombes royales ont perdu une branche par rapport à celles de Naqsh-e Rostam, sans doute par manque de place mais leurs bas-reliefs sont strictements identiques à celle de Darius.[1]

Sculpture[modifier | modifier le code]

Le forme la plus connue et la plus répandue de sculpture achéménide est le bas-relief, particulièrement à Persépolis. Les bas-reliefs décorent systématiquement les escaliers, les côtés des plateformes des palais et l'intérieur des baies. On suppose également qu'ils étaient utilisés dans la décoration des salles hypostyles. On peut y voir des inspirations égyptienne et assyrienne, voire grecque pour la finesse de l'exécution. On y rencontre la plupart des stéréotypes des représentations orientales antiques : tous les personnages sont représentés de profil ; si la perspective est parfois présente, les différents plans sont généralement rendus l'un sous l'autre ; les proportions entre les personnages, les animaux et les arbres ne sont pas respectées ; le principe d'isocéphalie est strictement appliqué, y compris sur différentes marches d'escalier. Les sujets représentés sont des défilés de représentants des peuples de l'empire, de nobles perses et de gardes, des scènes d'audience, des réprésentations royales et des combats entre un héro royal et des animaux réels ou imaginaires. Ces bas-reliefs sont remarquables pour leur qualité d'exécution, chaque détail y est rendu avec une grande finesse.[1]

On connaît très peu de sculpture achéménide en ronde-bosse ; Celle de Darius, retrouvée à Suse est la plus connue. Il ne s'agit cependant pas d'un exemple unique, car on sait qu'à Persépolis se trouvait une grande statue de Xerxès Ier.[8]

Cependant, de nombreux éléments de décoration peuvent être considérés comme de la ronde-bodde. Elle est surtout utilisée pour des représentations d'animaux réels ou mythologiques, souvent inclus comme éléments architecturaux dans les portes et les chapiteaux. Ce sont essentiellement des taureaux qui sont représentés comme gardiens des portes, ainsi qu'au portique de la salle des Cent Colonnes. Les chapiteaux de colonne se terminent par des impostes de protomes animaliers: taureaux, lion, griffons... Les animaux sont très stylisés, sans aucune variation.[1]. Quelques statues entièrement en ronde-bosse ont également été retrouvées, telle celle représentant un chien, qui décorait une tour d'angle de l'Apadana.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Le répertoire iconographie achéménide, comme l'ensemble des arts, ne montre peu ou pas d'évolution, et montre un

image calme, souveraine et triomphabte unité de l'empire autour du roi[9]

  • Les peuples: présents sur les bas-relief des escaliers ; une centaine sur l'Apadana, plus de 300 sur le palais ???. Identification par les vêtements, le type ethnique, les présents, les similitude avec les reliefs de Naqsh-e Rostam où ils sont identifiés par des inscriptions. Débat tributaire/donateur.
  • Scènes d'audience : le roi assis sur son trône et son héritier debout derrière lui se tiennent sur une plateforme ; derrière eux deux serviteurs, l'un portant une serviette, l'autre les armes royales. Devant eux, un officiel perse fait la proskynèse, le salut au roi : il est courbé et porte la main à la bouche ; ce personnage pourrait être un chiliarque, le chef de la garde personnelle du roi ; celle-ci est représentée par quatre gardes perses et mèdes encadrant la scène. On note également deux encensoirs. Cette scnène est représentée quatre fois ; les deux premiers remontent probablement à Darius, et ornaient les escaliers de l'Apadana. Ils en ont été retirés par Artaxerxès Ier, qui les a fait entreposer au Trésor. Les deux autres datent d'Artaxerxès ???, sur le palais ???.
  • Le roi sur son trône : tient un long sceptre dans sa main gauche, une fleur de lotus dans la main droite. Derrière lui se tient un personnage royal généralement identifié comme l'héritier du trône, puisqu'on sait que celui-ci était désigné du vivant du roi, au moins dans le cas de Darius et Xerxès. Dans les reliefs tardifs, l'héritier est absent. Le trône est porté par les peuples, 10 ou 30 ; il peut être posé sur un takht. La robe du roi était décorée de pierres précieuses.

Il est accompagné du disque d'Ahuramazda.

"ils veulent exprimer que le roi est un homme au-dessus des hommes"[10]

  • Le héros royal : ces reliefs ne se trouvent que sur des portes est et ouest. L'attitude est toujours la même : le héros combat un animal réel ou imaginaire, dressé ; il le tient de sa main gauche par la crinière ou les cornes, et le poignarde de sa main droite. Le personnage ne porte pas d'attribut royaux, ce n'est pas une image à proprement parler du roi ; cependant il y a certainement une volont d'identification avec le roi, ces reliefs étant présent à l'entrée des salles d'audience. On peut également le rapprocher de l'« Homme perse » que mentionne Darius dans l'inscription de Béhistun.
  • Éléments religieux : peu d'éléments peuvent être identifiés à coup sûr comme véritablement religieux. Le disque ailé est présent sous deux formes, avec ou sans une figure humaine sortant du disque. On identifie le disque ailé avec une forme humaine comme étant une représentation d'Ahura Mazda, mais cela reste controversé ; dans le zoroastrianisme moderne, il ne s'agit pas d'une représentation du dieu, mais d'un symbole des préceptes de la religion [réf. nécessaire]. Certains y voient une réprésentation de la khwarra(?,wikif), la fortune royale.
Les escaliers du Tachara et du Hadish montrent une procession apportant le nécessaire pour des sacrifices ; on identifie les personnages comme des prêtres.
Les deux tombes royales
On attribue généralement au combat du lion et du taureau une valeur symbolique : celle du nouvel-an perse, célébré à l'équinoxe de printemps ; à cette date, la constellation du taureau passe sous l'horizon, et celle du lion passe au dessus (vérifier). Cependant, cette scène est tellement présente à Persépolis, c'est une figure obligée de la décoration spécifique aux écoinçons : on aurait tendance à n'y voir qu'une valeur esthétique. La figure du lion terrassant le taureau est d'origine mésopotamienne(vérifier?); d'autres exemples (lesquels) ont montré que l'art achéménide à pu incorporer des représentations en les vidant de leur valeur symbolique (lamassu?).
  • Bestiaire : de nombreux animaux, réels ou imaginaires, sont représentés, faisant partie d'éléments architecturaux, en particulier sous forme de protomes sur les chapiteaux : taureau, lion, griffon, hybride lion-aigle... Là encore ce bestiaire est issu des traditions mésopotamiennes, mais il n'a plus de valeur symbolique.

Pas de scènes de guerre ni de chasse.

Décorations[modifier | modifier le code]

Toutes disparues hormis les frises des corniches et des portes ; traces de peintures. Motifs récurrents : rosettes, palmiers, cyprès.

  • Tout était peint
  • Portes de bronze, de bois
  • Briques émaillées, comme à Suse
  • Tapis et tapisseries
  • Fresques (?)

Artisanat[modifier | modifier le code]

Exemples d'objets retrouvés lors des fouilles.

Inscriptions[modifier | modifier le code]

  • Caractéristiques générales : cunéiforme, trilingue, en plusieurs exemplaire
  • Différents types d'inscriptions : construction, propriété, marque de fabrication, déclaration royale ; nomenclature
  1. a b c d e f et g Guy Lacaze, « un Art iranien », dans Collectif, Regards sur la Perse antique, Le Blanc, Saint-Marcel, Amis de la Bibliothèque municipale du Blanc et Musée d'Argentomagus, , 255 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-9510242-1-5)
  2. a b c et d Henri Stierlin, p. 86,94,102,111,115
  3. Henri Stierlin p78,89
  4. Henri Stierlin p86
  5. Henri Stierlin p82,92,137
  6. (en) Carl Nylander, Ionians in Pasargadae : Studies in Old persian Architecture, Almqvist och Wiksell, Uppsal 1970, 176pp
  7. Henri Stierlin p78,92,93
  8. Plutarque, Alex, 37.5.
  9. [[#Briant|Pierre Briant|, p. 233]
  10. [[#Briant|Pierre Briant|, p. 234]