Utilisateur:Nalianne/Andriza Mircovich
Andriza (ou Andrew) Mircovich (c. 1879 – 14 Mai 1913) était un ressortissant Austro-hongrois de descendance Monténégrine. Il est le seul prisonnier à jamais avoir été exécuté par balles dans l'état du Nevada. Il avait été condamné à mort pour le meurtre prémédité de Jean Gregovich à Tonopah, Nevada. Mircovich pensait que l'administration de Gregovich lui devait plus d'argent pour la succession de son cousin et décida de régler la question en poignardant Gregovich à mort.[1]
Un statut fut adopté en 1911 par l'assemblée législative du Nevada qui permis au condamné à mort de choisir de mourir par balle ou par pendaison; cette loi a été annulée en 1921.[2] Mircovich a insisté pour la mort par balle, affirmant que la pendaison prenait souvent trop de temps.[3] Après l'acceptation du directeur de la Prison d'Etat du Nevada, George W. Cowing, n'a pas été capable de trouver les cinq hommes pour former un peloton d'exécution,[4] machine automatique de tir a été réquisitionné et construit pour procéder à l'exécution.
Contexte[modifier | modifier le code]
Andriza Mircovich était un mineur âgé de 31 ans et un immigrant d'Autriche-Hongrie récemment arrivé au Nevada. Mircovich parlait très peu l'anglais et arrivait à peine lire et à écrire dans sa langue maternelle qu'était le dialecte serbe. Son cousin Christopher Mircovich mourut dans l'incendie de la mine de Tonopah Belmont, le 23 février 1911. Comme Christopher n'avait pas de testament, sa succession fut remise à l'administrateur public du Comté de Nye, Arthur H. Keenan. Sur la recommandation du Procureur de District James A. Sanders, les survivants de la fratrie de Andriza et Christopher Mircovich, Vasso et Maria, rencontrèrent John Gregovich le 10 Mai 1911.[5] Gregovich, également surnommé Greggory,[6] était un compatriote monténégrin de Castellastva (aujourd'hui Petrovac), qui s'occupait d'autres cas de mineurs serbe décédés dans l'incendie. Mircovich, qui ne connaissait pas l' homologation des lois dans le Nevada, a commencé à maudire Gregovich et Sanders, frustré d'être incapable de prendre le contrôle exclusif de la succession.
Au moment de sa mort, la succession de Christopher Mircovich incluait 520 dollars en espèces, et un règlement de 2 000 $ de la société Tonopah Belmont. Le 17 juillet 1911, Gregovich émis un chèque de 50 $ à l'ordre d'Andriza Mircovich, suivi par un autre chèque de 1 742,50 $ à Vasso et Maria le 22 juillet. 507,32 $ ont été ajoutés à la succession pour les mandats au nom de Christopher. Après règlement des frais juridiques et administratifs, 966,25 $ il restait 966,25 $ de fonds non décaissés dans la succession. Mircovich croyait que plus d'argent lui était dû et ses demandes évoluèrent rapidement en menaces contre Gregovich. Le 14 novembre 1911, Gregovich demanda au Juge de District, Peter J. Sommers, d'être son exécuteur testamentaire. Se sentant trahis, Mircovich promis de prendre les choses en mains. À l'époque, les immigrants Slaves du Sud réglaient généralement les différends dans les camps de mineurs à l'aide de couteaux.
La mort de John Gregovich[modifier | modifier le code]
Tôt dans la matinée du 14 mai 1912, Gregovich était au dépôt de train de Tonopah et Goldfield pour récupérerune facture d'épicerie et avait engagé une conversation avec Docteur J. R. Masterson. Mircovich était venu au dépôt depuis le cimetière pour voir qui arrivait sur le train du matin. Quand il vit Gregovich sur le quai de la gare, Mircovich dit, "Je te tuerai, vieux fils de pute!" Il poignarda ensuite Gregovich de coups de couteau dans la poitrine puis dans l'aine, perforant le poumon et atteignant son artère fémorale. Le docteur Masterson a alors opéré un garrot sur l'artère avec une pince hémostatique sortie de son sac médical. Le shérif adjoint William Walker a immédiatement appréhendé Mircovich, qui lui confia que l'arme utilisée était la sienne et que Gregovich avait pris son argent. Malgré les efforts d'une équipe de médecins, Gregovich est décédé d'un choc à 13:00 h à l'hôpital Miner. À la Prison du Comté de Nye, Mircovich dit au Shérif Ed Malley, qu'il "voulait tuer Jean Gregovich", Malley ne lui aura pas dit que ses déclarations pourraient être utilisées contre lui au tribunal.
Procès et la condamnation[modifier | modifier le code]
Lors de l'audition du grand jury le lendemain, le Juge du Compté de Nye, Mark R. Averill refusa la caution, comme le cas Micovich était un cas de meurtre. George B. Thatcher, avocat commis d'office de Mircovich, devait quitter la ville le 1er juin 1912 pour la Convention Démocratique de l'état à Fallon. Averill désigna donc Patrick M. Bowler au nom de Mircovich jusqu'au retour de Thatcher le 5 juin. L'affaire fut poursuivie par le procureur Sanders. Les témoins affirmèrent que Mircovich avait menacé de mort Gregovich, et qu'il avait été éjecté du bureau de Gregovich une fois. Lors de sa déclaration finale, Sanders mis au défi le jury entièrement masculin d'avoir la "virilité" de "défendre la loi de mon pays et son amour de la liberté de chacun" ou sinon "nous pourrions simplement dynamiter ce vieux tribunal. Nous pourrions juste retirer son Honneur de son banc d'honneur et dire que nous n'avons pas de loi dans le compté de Nye."
Le 15 juin 1912, Mircovich fut reconnu coupable de meurtre avec préméditation. Il fut condamné à mort par le juge Averill.[7] Mircovich embarqua dans un train à destination de la Prison d'Etat du Nevada située à Carson City le 17 juin, escorté par le Shérif Malley et par le gardien de prison George W. Cowing. Mircovich parti sur cette déclaration : "Ils me traiteront avec une pluie de plomb froid." Pendant son voyage, il fut pris de nausées et supplia ses gardiens de l'abattre immédiatement, ne sachant pas que les avocats poursuivraient les appels en son nom.[5]
L'avocat J.E. McNamara soutint devant le Cours Suprème du Nevada que Sanders avait injustement fait du tord au jury avec sa déclaration "Pourquoi, messieurs du jury, si vous ne pouvez pas prononcer par votre verdict la peine capitale pour cet accusé, je dis, ressuscitons ce vieux Casey [qui tua Mme Hislop à Goldfield] et le laisser vivre à nouveau." Quel qu'en soit, l'appel fut réfuté et le jugement du tribunal fut maintenu,[8] le juge Pat McCarran s'abstenant de considéré l'opinion.
Exécution[modifier | modifier le code]
La Prison d'Etat du Nevada était l'établissement désigné pour réaliser les pendaisons depuis 1903. A la demande de la population Mormon,[9] la législature du Nevada adopta une loi en 1910 qui fut mise en pratique en janvier 1911,[10] celle-ci permettait les condamnés à choisir entre l'exécution par pendaison ou par balle.[11] Seuls Mircovich ainsi qu'un autre détenu demandèrent la mort au peloton. Cependant, la peine du second détenu fut commuée. Le directeur Cowing essaya de convaincre Mircovich de revenir sur sa décision. Mircovich ne souhaitait pas être pendu et insista pour être abattu, affirmant que ce serait plus rapide. Cowing était confronté à une situation compliquée pour respecter la date d'exécution prévue le 29 août 1912 car il était incapable de réunir 5 tireurs prêts à participer au peloton d'exécution.[12]
La machine à tirer[modifier | modifier le code]
L'Etat commanda ensuite une crémaillère de fusils qui serait montée sur un cadre par une fonderie de matériel de combat de l'Est.[13][14] La machine d'exécution de 450 kg (1000 livres), qui fut nommée "le poste de tir d'acier", comprenait trois fusils du modèle Savage 1899 de calibre .30-30 équipés de silencieux Maxim. Lorsque la machine arriva à la prison, Cowing ne souhaitait plus avoir aucun lien avec l'exécution et donna sa démission. Denver S. Dickerson, l'ancien gouverneur du Nevada et réformateur de prison, fut désigné comme le nouveau directeur.[15] Le 13 mai 1913, l’aumônier de prison Lloyd B. Thomas de l'église episcopale St. Peter's à Carson City, Nevada formula un appel infructueux à l'abandon des charges au nom de Mircovich auprès du "Board of Pardons".
Références[modifier | modifier le code]
- « Nevada State Prison Inmate Case Files: Andriza Mircovich » [archive du ], Nevada State Library and Archives (consulté le )
- (en) « Signs Nevada Law for Lethal Execution », The New York Times, (lire en ligne)
- Patty Cafferata, « Capital Punishment Nevada Style », {{Article}} : paramètre «
périodique» manquant, State Bar of Nevada, (lire en ligne [archive du ], consulté le ) - (en) « No One To Shoot Murderer », The New York Times, (lire en ligne)
- Phillip I. Earl, Shepperson, Wilbur Stanley et Hartigan, Francis X., « By the Knife: Tonopah's Gregovich-Mircovich Murder Case », {{Article}} : paramètre «
périodique» manquant, University of Nevada Press, , p. 15–42 (lire en ligne, consulté le ) - (en) « Murderer To Be Shot. », The New York Times, (lire en ligne)
- (en) « Use Machine To Kill Convict. », Los Angeles Times, (lire en ligne)
- Joe Josephs et Richards, John E., Reports of cases determined by the Supreme Court of the State of Nevada, Volume 35, Nevada State Printing Office, , 485–493 p. (lire en ligne)
- Scott Christianson, The Last Gasp: The Rise and Fall of the American Gas Chamber, University of California Press, (lire en ligne), p. 62
- (en) « To Be Shot To Death. », The Montreal Gazette, , p. 1 (lire en ligne)
- Guy Louis Rocha, « An Outline of Capital Punishment in Nevada » [archive du ], Nevada State Library and Archives (consulté le )
- (en) « Want Five Men To Shoot Slayer », The Day, New London, Connecticut, (lire en ligne)
- (en) Geoff Dornan, « Nevada has long history of inflicting capital punishment », Nevada Appeal, (lire en ligne)
- (en) Hal Schindler, « Taylor's Death Was Quick . . . But Some Weren't So Lucky », The Salt Lake Tribune, (lire en ligne)
- « Nevada Governor Denver Sylvester Dickerson », National Governors Association (consulté le )
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