Utilisateur:Migeo53/BrouillonVallée des Aït Bouguemez

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Migeo53/BrouillonVallée des Aït Bouguemez
Massif Mgoun
Pays Maroc
Coordonnées géographiques 31° 38′ 43″ nord, 6° 27′ 50″ ouest
Orientation aval ouest/sud-ouest
Longueur 25 km
Type synclinal
Écoulement Assif n'Aït Bouguemez
Fait remarquable Vallée heureuse
Localisation de la Vallée des Aït Bouguemez.
Ait Bouguemez
Voir l’image vierge
Localisation de la Vallée des Aït Bouguemez.

La vallée des Aït Bouguemez[1] est située au Maroc dans le Haut-Atlas central, province d'Azilal. Elle correspond essentiellement à la commune rurale de Tabant et au territoire de l'ancienne tribu des Ayt Bouguemez. Son patrimoine naturel a justifié son classement comme site Ramsar ainsi que sa reconnaissance par l'UNESCO comme composante du Géoparc du Mgoun. Son organisation sociale et l'architecture de ses village en font l'un des archétypes de la culture des berbères sédentaires du Haut-Atlas.

Elle a pu être surnommée la Vallée Heureuse[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

La vallée s'étend selon un axe de l'est-nord-est vers l'ouest-sud-ouest, sur une longueur de 25 km et une largeur moyenne de 1,5 km, au pied de l'Ighil m'Goun qui la domine au sud. Elle est limité au nord par les crêtes de l'Ighil n'Tizal ( 3034 m); à l'est par la masse de l'Adrar Azourki ( 3682 m) et le lac d'Izoughar; au sud par le chainon de l'Ighil Ouaougoulzat ( 3593 m), lui même dominé par la longue crête de l'Ighil m'Goun ( 4068 m) dont il est séparé par le plateau des sources de l'Assif M'Goun; et enfin à l'ouest par l'entrée de la vallée des Aît Bou Oulli, elle-même dominée par l'Adrar Rat.

Le fond de la vallée des Aït Bouguemez, relativement plat et cultivé descend doucement de 2000 m l'est jusqu'à 1800 m à l'ouest. Le chef-lieu de la commune rurale, Tabant est au centre de la vallée. Elle est reliée depuis son extrémité ouest à la capitale provinciale Azilal par une route goudronnée R302 passant par la vallée de l'oued Lakhdar puis se dirigeant vers le nord; et depuis son extrémité est par une autre route vers Aït Mhamed ou Zaouia Ahansal via le col du Tizi n'Tirghist.

Ighil M'Goun en mai vu depuis Arous

Géologie[modifier | modifier le code]

En 2015 le Geoparc du M'Goun[3] a été inscrit dans la liste des Geoparcs mondiaux de l'UNESCO; la vallée des Aît Bouguemez en fait intégralement partie. Trois des 22 géosites de ce géoparc sont situés dans la vallée.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

La vallée des Aît Bouguemez fait partie du site Ramsar du Haut Oued Lakhdar[4] inscrit sur la liste des zones humides d'importance internationale de la convention de Ramsar, conjointement avec sa voisine des Aît Bou Oulli et l'amont de l'oued Lakhdar. L'oued Lakhdar est constitué par la confluence de l'Assif Bou Oulli et de l'Assif Bouguemez[5].

Population[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

On dispose de peu de documents sur l'histoire locale car la vallée a appartenu durant plusieurs siècles au Bled Siba, territoire de la dissidence vis à vis du sultan. La tribu des Aît Ouaster de langue tachelhit d'origine masmouda sédentaire, refoulée par les transhumants de langue tamazight en expansion vers le nord depuis les régions pré-sahariennes serait l'un des constituants anciens de la population de la vallée[6]. Plusieurs autres mouvements de populations ont eu lieu au fil des siècles, pour aboutir à ce que la vallée apparaisse peuplée d'une mosaïque de groupes sociaux et linguistiques liés par une appartenance au territoire plutôt qu'à une même généalogie[7]. Témoignant de cette diversité, la vallée est sur la limite entre les dialectes tachelhit et tamazight[8]. Cela peut être à l'origine du nom de la tribu qui signifie "les gens du milieu" en langue amazighe.

Durant les campagnes militaires des débuts du protectorat français des combats eurent lieu entre les Aît Bouguemez qui étaient autonomes, bien que sous l'influence du chef Sidi Mha de la zaouia d'Ahansal, et les troupes du caïd Thami el-Glaoui allié des français. En septembre 1922, 2 000 combattants Aït Bouguemez et Aït Atta furent attaqués dans le vallon d'Aït Hakem par plusieurs milliers de cavaliers de la harka du Glaoui[9]. Ceux-ci furent défait et durent se replier vers Marrakech[10]. La contrée retrouva son calme lorsque Sidi Mha se rallia aux autorités française et du Mahzen en juin 1923[11].

Agriculture[modifier | modifier le code]

Espaces naturels[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Ighrem Sidi Moussa[modifier | modifier le code]

L'Ighrem Sidi Moussa est un grenier collectif, mais aussi sanctuaire abritant la tombe d'un saint personnage, qui daterait du XVIIe siècle[12]. Sidi Moussa se serait installé sur un rocher dominant la vallée, puis après son décès, sa tombe aurait été intégré dans la construction du grenier collectif du douar de Timit.

Construit sur une colline conique dominant de près de 200m le centre de la vallée, au niveau du confluent des deux torrents formant l'assif n'Bouguemez, cet ighrem est le seul grenier collectif du Haut-Atlas de forme circulaire construit en pisé. Il est construit sur deux niveaux avec le tombeau de Sidi Moussa au rez-de-chaussée et 30 cases (servant à stocker les récoltes d'une famille) desservies par une galerie circulaire[13]. De larges piliers en genévrier thurifère soutiennent les plafonds et au premier étage, sur deux faces, des fentes régulièrement espacée constituées par des espaces entre les banchés de pisé procurent un éclairage subtil[14].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Orthographe le plus courant, que l'on peut écrire aussi Ayt Bougmez, Aït Bou Gmez voire Aït Bouguemmez; toutes transcription du terme Tachelhit.
  2. Fougerolles 1990, p. 18
  3. (en) « Mgoun UNESCO Global Geopark », sur unesco.org, (consulté le )
  4. « Haut Oued Lakhdar », sur rsis.ramsar.org, (consulté le )
  5. Assif désigne une rivière en langue amazighe, un oued en arabe
  6. G. Couvreur, « La vie pastorale dans le Haut-Atlas central », Revue de géographie du Maroc, no n° 13,‎ , p.3 - 54
  7. Lecestre-Rollier 1992
  8. Jeanne Riaux, Régles de l'état - réglet de la communauté: Une gouvernance locale de l'eau. Anthropologie comparée de deux systèmes d'irrigation anciens en contexte d'intervention publique: Vallée des Aït Bou Guemez ( Haut-Atlas - Maroc), plaine de Vinça ( Pyrénées - France ) (Thèse d'anthropologie sociale et ethnologie), Paris, , 563 p. (lire en ligne)
  9. (en) Michael Peyron, The berbers of Morocco: A history of resistance., Londres, I. B. Tauris Bloomsbury publishing, , 333 p. (ISBN 978-1-8386-0046-4), p. 128
  10. Lecestre-Rollier 1992
  11. M. Morsy, Ecyclopédie Berbère, vol. 3, Paris, (lire en ligne), « Ahansal », p. 307 - 311
  12. Salima Naji, Greniers collectifs de l'Atlas, Casablanca, La croisée des chemins, , 299 p. (ISBN 9981-896-89-6), p. 218-219
  13. Dj. Jacques-Meunié, Greniers citadelles au Maroc, Paris, Publications de l'institut des hautes études marocaines. Arts et métiers graphiques., , 359 p., vol. 1 p. 159 à 169 et vol. 2 p. 108
  14. Claude Beurret, « Sidi Moussa, une architecture de lumière », L'Alpe,‎ octobre 99, n° 5, p. 92 à 94

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Fougerolles, « Paysages du haut-Atlas », Montagnes magazine « Hors série: Gens d'en haut. Haut-Atlas »,‎
  • Béatrice Lecestre-Rollier, Antropologie d'un espace montagnard: les Ayt Bou-Guemez du haut-Atlas marocain (thèse de doctorat en anthropologie), Paris,