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Utilisateur:ManiacParisien/Brouillons/Berry-1

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L’'église Saint-Cyr d'Issoudun a eu une histoire mouvementée. Sa paroisse est la seule qui subsiste des quatre paroisses qu'avait la ville sous l'Ancien Régime. Les autres paroisses, à savoir Saint-Jean, Saint-Paterne et Saint-Denis, ont été détruites.

Construction et reconstructions[modifier | modifier le code]

Charlemagne, de passage dans le Berry, aurait selon la tradition établi le chapitre de Saint-Cyr, restauré et agrandi l'église devenue collégiale, et l'aurait dédié à saint Cyr[1]. Selon une autre version, le chapitre a été établi à ce qu'on croit, en 850 par Charles le Chauve[2], le petit-fils de Charlemagne, ou alors agrandi en 850 par Charles le Chauve[3]. Incendiée en 1135, l'église est reconstruite sur un plan roman. En 1354, après avoir repris la ville, les Anglais commandés par le prince de Galles surnommé le Prince Noir incendient l'église dont six travées s'écroulent. L'église, à la fois paroissiale et collégiale, est partiellement rebâtie : le chœur, réservé aux chanoines, est reconstruit au XVe dans le style gothique monumental, entre 1446 et 1483, pendant la période où Jean Cœur, fils de Jacques Cœur est archevêque de Bourges. La nef, réservée aux paroissiens, est seulement ravalée. En 1651, l'église est à nouveau incendiée, par Condé. Les quatre travées de la nef, couvertes en bois, restes de l'église du XIIe siècle, sont détruites.

Avant la Révolution, l'église a deux clochers, un en façade qui est celui de la paroisse, avec deux cloches, et la tour romane du chapitre (5 cloches, dont une appelée « Gros-Guillaume ») soutenue dans l'église par de gros piliers ronds placés à la croisée du transept et surmontée d'une élancée flèche de bois à huit pans. Des volontaires nationaux de Corrèze, de passage à Issoudun pendant la Révolution, font détruire les deux clochers, et en font tomber les cloches. Elles sont détruite sauf une qui en réchappe et qui se trouve dans l'actuel clocher.

Projet de façade à deux clochers de l'église Saint-Cyr, à Issoudun.

Entre 1872 et 1907, le Révérend Père Jules Chevalier (1824 - 1907), fondateur des Missionnaires du Sacré-Cœur d'Issoudun, entreprend de reconstruire l'église, « avec la générosité de ses fidèles », comme le rappelle une plaque apposée sur le mur nord de la nef. L'ancienne nef est détruite et remplacée par une nouvelle, néo-gothique, pourvue de deux étroits bas-côtés et de chapelles latérales. Seules six travées de nef construite de 1354 à 1400 subsistent. En revanche, la façade à deux flèches prévue n'est pas réalisée. Un fragment de mur roman subsiste à dix pas de celle-ci, contre l'office du tourisme. Un autre curé, Armand Chevalier (1911-1944) fait élever en 1932 le fin clocher latéral. Il reçoit quatre cloches : trois neuves de 2100, 1100 et 900 kilos, fondues par Bollée et l'ancienne, du XVIe, rescapée de la Révolution. Les quatre cloches et le clocher achevé sont bénies le 16 décembre 1934.

Six travées orientales avec leurs bas-côtés et leurs chapelles et la chapelle située au Nord, au niveau du transept sont classés aux Monuments Historiques par décret du 2 août 1930 ; l'église, à l'exclusion des parties classées est inscrite par arrêté du 8 octobre 1931.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Le chevet est garni d'une grande verrière du troisième tiers du XVe siècle qui représente en trente compartiments la vie de saint Cyr. Brisée par un ouragan en 1810, elle est remontée, puis restaurée en 1937. Mise en caisses en 1939 pour la protéger des bombes, elle retrouve l'église après la guerre.

Dans le chœur, on trouve aussi plusieurs bancs-coffres de notables ou de confréries (XVIIe-XVIIIe siècles), celui des maistres boulangers date de 1738, un autre porte l'inscription I. GAVDIN 1687 ROBER., un autre E DUTEIL 1732 , un autre encore, à l'inscription CHAPITRE de SAINT-CIR, date du XVIIIe, comme plusieurs autres bancs non nominatifs et deux stalles avec miséricordes sculptées. Une voussure carolingienne a été remployée dans un mur. Sur les côtés du chœur, il y a des portes en accolades et des culots, dont un orné d'un griffon dans la guérite de l'accueil, près l'escalier du clocher. Plusieurs vitraux ont été faits par le maître verrier tourangeau Lucien-Léopold Lobin (1837 - 1892) en 1884 ou après, certains ont été offerts par des familles issoldunoises. Le bénitier, à l'entrée, date du XVIe siècle et est sculpté de coquilles. Dans la chapelle sud, les culots sont ornés d'anges porteurs d'écussons bûchés.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chevalier 1899, p. 132. Mais le Père Chevalier est moins affirmatif aux pages 111-115 de son livre. La description du songe attribué à Charlemagne sur le sceau du chapitre de Saint-Cyr, page 114, est un argument qui peut convaincre.
  2. Chevalier 1899, p. 111.
  3. Notice no PA00097357, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jules Chevalier, Histoire religieuse d'Issoudun depuis sa fondation jusqu'à nos jours, Issoudun, Imprimerie Gaignault, , 445 p. (lire en ligne)