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Utilisateur:Linakarine/brouillonkarine3gender studies

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Concept: le genre[modifier | modifier le code]

Le concept de genre présente deux avantages principaux. D'un point de vue épistémologique,[1] les rapports sociaux entre les hommes et les femmes sont considérés comme centraux dans la construction des pratiques et des représentations. Cette prise de position va permettre une distanciation de l'universalité considérée comme masculine ainsi que l'étude des faits sociaux considérés comme naturels (le sexe) ou culturel (le genre). D'un point de vue stratégique,[2] ce concept permet de dépolitiser les recherches académiques. Par conséquent il permet d'amoindrir le militantisme féministe et favorise l'acceptation de ces études par le monde universitaire.

Histoire des études genre ou "gender studies"[modifier | modifier le code]

Au sein des Universités, l'étude des rapports sociaux de sexe s'est institutionnalisée progressivement au cours du temps à travers trois dénominations différentes: Etudes femmes, Etudes féministes et Etudes genre. Ces appellations présentent des différences et des points communs mais sont toutes sujet à controverses. Ces trois approches ne sont en aucun cas indépendantes les unes des autres malgré une manière différente de considérer l'objet d'étude: le rapport homme-femme dans la société.

Histoire des Etudes Femmes[modifier | modifier le code]

Les études femmes ciblent leurs analyses sur la condition féminine et mettent en valeur le rôle des femmes dans la société. Elles sont critiquées pour se focaliser sur l'étude unique du sexe féminin. Dans un contexte social majoritairement patriarcal, leur but est de combler les lacunes académiques concernant l'étude du rôle des femmes dans différents domaines et espaces. Dans un second temps ces travaux servent d'appui aux mouvements sociaux féministes pour dénoncer les inégalités homme-femme et formuler leurs revendications. Elles sont par conséquent indirectement féministes.

Histoire des Etudes Féministes[modifier | modifier le code]

Les études féministes voient leur essor dans les années 1970 lors de la deuxième vague des mouvements sociaux féministes. Leur but est d'expliquer les modalités de ces discriminations, leurs causes, leurs effets sur les femmes et la société en générale de façon à pouvoir les surmonter. Plusieurs critiques sont émises à leur encontre. La première est la politisation des perspectives scientifiques issues de ces recherches provoquant une méfiance et un ralentissement de leur institutionnalisation. La seconde est l'utilisation du "point de vue des femmes" pour réorienter l'analyse des recherches centrées jusqu'alors sur l'universalisme et la vision masculine. La troisième est la crainte que les travaux académiques transforment un savoir universel en un savoir particulier. D'après les féministes cette universalité serait toute relative car ces vérités uniques seraient en fait situées dans le temps, l'espace et par les personnes qui les produisent. Selon Jackson et Jones[3], "le féminisme refuse de voir les inégalités entre les femmes et les hommes comme naturelles et inévitables et entend les questionner" (Jackson et Jones, 98 dans Lorena Parini). Ainsi les féministes souhaitent questionner le savoir historiquement dominé par le système patriarcal. Les études femmes et féministes sont liées de part: la réorientation des travaux du "point de vu des femmes", la dénonciation des inégalités homme-femme, le questionnement de l'universalité et du biais patriarcal au sein des sociétés et l'analyse de la répartition des espaces en fonction des sexes (les espaces ouverts plutôt dédiés aux hommes et les espaces clos plutôt dédiés aux femmes).

Histoire des Etudes Genre[modifier | modifier le code]

Les études genre naissent dans les années 1980 et le début des années 1990 de l'évolution des études féministes. Cette approche liée au courant post-moderniste souhaite questionner le rapport entre les sexes au sein de la société sans se focaliser spécifiquement sur les femmes. Ces études vont effectuer une distinction entre le sexe et le genre pour s'interroger sur la construction des rôles sociaux attribués "naturellement". Elles vont aussi permettre de questionner le rôle du sexe lié à des paramètres biologique et naturel et celui du genre lié à une construction sociale. Comme le mentionne Rubin Gayle[4] le rapport entre le sexe et le genre est une représentation "porte-manteau" du sexe sur le corps dépendant des représentations culturelles de la société. Les études genres sont de nature constructiviste et vont permettre de déconstruire les catégories de représentations du féminin et du masculin en les situant dans le temps et l'espace par rapport aux relations de pouvoir[5].


Auteurs en lien avec le genre[modifier | modifier le code]

Ann Oakley: est la première chercheuse a utilisé le concept "gender" (72) en incluant un dimension sociale et culturelle au terme sexe. Au Canada il est dénommé sous le terme de "sexo-spécificité" alors qu'en France, il est dénommée sous le terme de "catégorie sociale de sexe".

Rubin Gayle: est une des premières chercheuses à nommer le "sex/gender system" (75) qu'elle définie comme la représentation sociale du sexe biologique. Sa vision du rapport entre le sexe et le genre serait à l'image d'un "porte-manteau" corporel.

Linda Nicholson (94)[6]: comprend le rapport entre le sexe et le genre comme dépendant. Sa conception considère la variable biologique comme intégrée à la variable culturelle. D'après les travaux de Larqueur (92) sur lesquels elle s'appuie, les différences sexuelles sont porteuses de significations genrées et situées dans une société particulière à une période donnée.

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. L. Parini, Le système de genre,2006, p16.
  2. L. Parini, Le système de genre, 2006, p17.
  3. S. Jackson et J. Jones, Thinking for Ourselves: An Introduction to Feminist Theorising, 1998, p1-11.
  4. G. Rubin, The traffic in women:Notes on the "Political Economy" of sex in Towardsan anthropology of women, 1975, p157-210.
  5. L. Parini et M-J Manidi, Constructivisme et études de genre, p79-89.
  6. L. Nicholson, "Interpreting Gender" in Journal of Women in Culture and Society, p79-105.