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Alfred Melon Degras, est professeur agrégé d'espagnol , Professeur à l'UFR d'études ibériques et latino-américaines de l'Université de la Sorbonne nouvelle, Paris III (en 1990) et poète Martiniquais [1]. Il nait en Martinique, en 1932, de parents, modestes. En 1937, Alfred Melon Degras a 5 ans. C’est l’âge pour l’école. Sous le sceau du renouveau politique et social voulu par le récent gouvernement du Front Populaire en France, l’école primaire se réaffirme comme temple de l’Instruction publique, gratuite, obligatoire et laïque. Quelques années plus tard, le benjamin de la fratrie, Henri Melon, qui a joué le rôle de l’instituteur dans le film "rue Cases nègres" réalisé par Euzhan Palcy, écrira au tableau noir de sa classe, en pleins et déliés : « l’Instruction est la clef qui ouvre la seconde porte de la Liberté »[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Du premier « Chemin d’école » écrit en Octobre 1937 à sa chaire de littérature et de poésie de l’Amérique latine à la prestigieuse Sorbonne, de son premier devoir d’écolier à sa thèse sur la poésie cubaine, les étapes, toutes exigeantes se sont succédées : l’école primaire et son cours complémentaire communal, le lycée Schoelcher, emblématique du Front Populaire, auquel il accède en qualité d’élève-maître de l’Ecole Normale de la Martinique , le succès au baccalauréat de sciences expérimentales, le départ pour la France et l’intégration l'Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique de Lyon, le succès à l’agrégation d’espagnol en 1958. Voilà, clôturée, son parcours, presque 20 ans après[3].
Deux ans après, en 1960, une page nouvelle s’ouvre. Il répond à l’appel de la recherche.Le Mexique dont les hautes civilisations pré-colombiennes sont privées de structures d’habilitations de recherches doit être délaissé en faveur de Cuba, Cuba, la grande sœur caribéenne, la terre mère de José Marti et surtout, une grande amitié nouée et entretenue avec Nicolas Guillen, décédé en 1989 à 87 ans, fondent et éclairent son choix de chercheur, mais aussi l’avènement du poète[4].
Il décède prématurément à 59 ans, en août 1990. Il repose dans sa terre natale .
Regards sur l'oeuvre
[modifier | modifier le code]Ses poèmes habitent 5 recueils successivement parus de 1974 à 1980[5]. Son œuvre est étudiée actuellement par Eric Mansfiled, un jeune chercheur originaire de la même commune qu'Alfred Melon Degras[6].
Dans l'ouvrage "Recopilación de textos sobre Nicolás Guillen", publié la même année par les éditions "Casa de las Américas". figure une importante contribution du Professeur MELON intitulée ‘Guillén, poeta de la síntesis ». Il s’agit là d’une étude fondamentale pour qui veut comprendre le travail fondateur de l’œuvre poétique de Guillén dans ce que les cubains appellent « la cubanía », l’identité cubaine. Dans ce texte, Alfred Melon met en exergue l’enracinement de la poésie de Guillén dans le folklore cubain et notamment dans le genre musical appelé « Son ».
Chercheur infatigable, Alfred Melon a participé à de nombreux congrès et colloques sur le thème de la présence du noir à Cuba, dans plusieurs pays mais aussi sur d’autres écrivains espagnols et latino-américains[7].
Alfred Melon Degras, sélectionné par le jury du Prix "Casa de las Americas", honoré par l’Université des Antilles dont une salle porte aujourd'hui son nom a déposé définitivement sa plume le 14 Aout 1990[8].
Les autres facettes
[modifier | modifier le code]Diplômé, marié à Josette Amazan, dont il a eu deux filles, Frédérique et Béatrice, pianiste confirmé et fin connaisseur de musique classiqu. A la rentrée scolaire de 1958, professeur agrégé d’espagnol, il retrouve le lycée Schoelcher.
Sa pédagogie était à la fois classique car fondée sur l’autorité et moderne, par l’aspect ludique de certains cours et sa manière quelque peu théâtrale d’occuper l’espace et d’interpeler son public. Ses cours et contrôles de grammaire prenaient l’allure de véritables compétitions chronométrées.. Il adoptait parfois, dans sa gestuelle et l’intonation de sa voix puissante, des attitudes à la limite de la gouaille et même de la provocation.
Il y a quelques années, l’Université des Antilles Guyane organisait un hommage à Alfred Melon. Aujourd'hui la médiathèque de la commune de Saint Esprit porte son nom.[9]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Annexes
[modifier | modifier le code]- Librairie Dialogues, « Alfred Melon-Degras », sur www.librairiedialogues.fr (consulté le )
- Melon, Henri., Chapeau pour notre époque : Mi lepôk, papa : pièce en créole et en français, Harmattan, (ISBN 9782296993129 et 2296993125, OCLC 813004597, lire en ligne)
- Melon-Degras, Alfred., Le silence : [poèmes], Éditions Saint-Germain-des-Prés, (ISBN 2243001551 et 9782243001556, OCLC 2425644, lire en ligne)
- « Alfred Melon-Degras (....-1990) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
- résultats de recherche, Avec des si, avec des mais, Éditions Saint-Germain-des-Prés, (ISBN 9782243003932, lire en ligne)
- Melon-Degras, Alfred., Avec des si, avec des mais, Editions Saint-Germain des Prés, (ISBN 2243003937 et 9782243003932, OCLC 422080847, lire en ligne)
- Présence Africaine, CAIRN (lire en ligne)
- (en) Albert James Arnold, Julio Rodríguez-Luis et J. Michael Dash, A History of Literature in the Caribbean: Hispanic and francophone regions, John Benjamins Publishing, (ISBN 9027234426, lire en ligne)
- « Un bel hommage à Alfred Melon-Dégras - Journal France-Antilles - Toute l'actualité de votre région en Martinique - FranceAntilles.fr », France-Antilles Martinique, {{Article}} : paramètre «
date
» manquant (lire en ligne, consulté le ) - « Soleils de toute liberté [Texte imprimé] / Alfred Melon-Degras ; préf. de Georges Martin Cercos ; illustrations de Khalil Zawit - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
- Melon-Degras, Alfred., Battre le rappel, Editions Saint-Germain des Prés, (ISBN 2243003929 et 9782243003925, OCLC 422081113, lire en ligne)