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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Les Jacques

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Curieusement Mimouni estime que Jacques le Mineur = Jacques le Juste sans dire un seul mot des traditions qui disent qu'il est un des fils de Marie de Clopas (ou Cleophas), qui notent sa mort par crucifiement précisant parfois que cela a eu lieu à Ostacine, alos qu'il est sûr que Jacques le Juste a été lapidé (et pas crucifié) à Jérusalem et qui indiquent qu'il s'agit d'un des frère de Siméon de Clopas, le 2e ou 3e évêque de Jérusalem.

Mimouni indique que la mention que l'on traduit en général par Jacques d'Alphée ou Jacques fils d'Alphée dans les listes d'apôtres se traduirait littéralement par : Jacques celui d'Alphée (p. 171), tout au moins d'après lui, car certains critiques y voit un qualificatif composé d'alpha et d'aleph qui permet de dire qu'il est le premier, voire que cela permettait de désigner le fils destiné à être consacré au Temple, Jacques étant décrit comme un nazir à vie. Dans la liste d'apôtres mentionnée dans un des fragments de l'Évangile des Ébionites (CANT 12), Jacques d'Alphée est absent, car une lacune fait sauter 4 apôtres. Mais il ne s'interroge pas sur la raison pour laquelle le texte du Panarion est ainsi déficient (PANARION XXX, 13, 2-3) (p. 171).

Pour lui, l'identification de Jacques d'Alphée à Jacques le frère du Seigneur ne pré-existait pas avant la thèse de Jérôme de Stridon (p. 171). On peut se demander dans ce cas comment sa thèse si originale a réussi à s'imposer si rapidement si elle ne se basait pas au moins sur cette tradition. Toutefois, on sait au contraire qu'au moins une partie de la critique considérait Jacques d'Alphée de la liste des 12 comme étant Jacques le Juste. On peut déduire de sa réponse à Helvidius, que celui-ci reprenait cette tradition. C'est en tout cas ce que de nombreux critiques ont déduit et il y a d'autres sources (voir plus bas).

Les questions qu'il signale
  • Jacques d'Alphée = Jacques le Petit (Mc 15, 40) ?
  • Jacques d'Alphée = le Jacques connu dans la patrie de Jésus et même son frère (Mc 6, 1-3) ?
  • Jacques d'Alphée = le frère du Seigneur (Mc 6, 3 et parallèles) ?
  • Jacques d'Alphée = Jacques frère de José (ou Joseph) et fils de Marie de Clopas (Mc 15, 40-47 ; 16, 1 et parallèle) ?
  • Jacques d'Alphée = le Jacques mentionné dans l'Évangile selon Jean (19, 25) (p. 171) ?

D'après lui, s'il est distinct de tous ces Jacques potentiels la seule chose que l'on sait de lui c'est qu'il est membre du groupe des 12. (p. 171)

Mais après avoir affirmé cela, il indique qu'il existe:

  • une Passion de Jacques fils d'Alphée (BHG 762z). Ce qui est pour le moins contradictoire. (p. 173)
  • On connaît aussi une Homélie sur Jacques fils d'Alphée (BHG 7623).
  • Il existe aussi un Martyre de Jacques fils d'Alphée (CANT 276) dans une version arabe complète (BHO 390) et dans une version éthiopienne résumée (BHO 391)(p. 173-174).

Tous ces textes proposent des narrations compatibles avec le personnage de Jacques frère de Jésus et pour les passions compatibles avec les conditions d'exécution de Jacques le Juste (p. 174)!!! (c'est-à-dire lapidé et pas crucifié comme Jacques le Mineur). De façon totalement paradoxale, il en conclut néanmoins que si ces textes contredisent sa théorie c'est simplement qu'ils ont confondu les deux personnages ce qui d'après lui « indiquerait l'indigence des connaissances sur Jacques fils d'Alphée. »

Lui qui rappelle régulièrement que les documents comme les listes sont des sources bien supérieure aux autres sources que l'on doit considérer comme fiables à moins de prouver le contraire, n'utilise aucune des listes de 70 disciples. De même, il n'utilise pas la littérature pseudo-clémentine ayant pourtant été écrite plusieurs siècles avant les sources ci-dessous.

Toutefois, un [autre ?] Jacques d'Alphée (ou plutôt un Jacques fils d'Alphée cette fois) est donné comme ayant voyagé de l'Inde à l'Afrique. Dans ces sources du IXe siècle (Siméon le Métaphraste et Nicétas David le Paphlagonien), il est rangé au rang des apôtres (p. 174). Dans une liste d'apôtres, anonyme, Jacques d'Alphée figure à la douzième place (!!) (probablement à la place de Judas) et il est mentionné qu'il est mort en Inde Marmarique les jambes brisées (p. 174). Pour moi, cette position surnuméraire, ce mode et ce lieu d'exécution (les Indes) et le caractère tardif des sources plaident pour qu'il s'agisse d'une autre Jacques que Jacques le Juste, Jacques le Mineur et même J'acques d'Alphée figurait dans les listes des 12. Mais il faudrait bien-sûr mentionner l'existence de ce troisième ou quatrième Jacques d'Alphée ou Jacques fils d'Alphée).

Je pense de plus en plus que dans les listes d'apôtres du Nouveau Testament, Jacques d'Alphée est un moyen de désigner les deux Jacques tout en gardant le nombre de 12. Car à l'image de Matthias qui a remplacé Judas à sa mort, d'autres aurait remplacé des apôtres après leur mort.

  • Jacques Alphée : représenterait donc aussi bien Jacques le Juste que Jacques le Mineur ;
  • Judas de Jacques (Luc et Actes) : représenterait aussi bien Judas Thaddée, frère de Jacques que Judas Justus fils de Jacques;

Mais aussi:

  • Barthélemy représenterait à la fois Nathanaël bar Tolmay et Barthélemy
  • Judas l'Iscariot représenterait aussi le Judas fils de Simon Iscariot de l'Évangile selon Jean
  • etc.

Plusieurs personnages des évangiles seraient ainsi des doubles personnages.

Hors des listes d'apôtres, d'autres personnages seraient aussi des personnages doubles. Par exemple, Marie la Magdaléenne (Marie la Châtelaine) au moins lors de la crucifixion et la découverte du tombeau vide serait à la fois la mère de Jésus et la Marie sœur de Marthe et de Lazare. Ce qui expliquerait la confusion ultérieure entre les deux femmes.

Pilate des récits de la passion serait lui aussi composé de deux personnages : Ponce Pilate et un autre gouverneur de Judée en poste sous Claude, d'origine juive et qui aurait été procurateur de Judée de 44 à 46, alors que Ponce Pilate était Préfet. C'est ce second Pilate qui aurait été exécuté à Rome ou au moins en Italie, alors que Ponce Pilate s'est suicidé dans la vallée du Rhône alors que Caligula était toujours empereur (avant janvier 41) après y avoir été exilé. C'est aussi ce second Pilate qui aurait envoyé une lettre à l'empereur Claude (41 - 54) lui décrivant ce que que la population locale disait de Jésus toujours vivant mais dans la clandestinité puisqu'il était toujours sous le coup d'une condamnation à mort. C'est ce second Pilate qui est vénéré comme un saint dans les églises d'Éthiopie en raison de ses liens avec l'Égypte (et pas Ponce Pilate). C'est lui qui était marié avec Claudia Procula, une judaïsante. Son identité : Tibérius Alexander, probablement surnommé Pilate par les Juifs en référence à un Ponce Pilate devenu l'archétype des gouverneurs romains depuis son renvoi par Vitellius, son exil forcé et son suicide, mais aussi parce que Pilate sonnait comme pâlat aux oreilles des Juifs, mot qui veut dire "libéré". Par auto-dérision ils faisaient semblant de croire que l'empereur leur envoyait un gouverneur juif pour les "libérer".

Voir aussi qui est effectivement fêté le 9 octobre dans la liturgie grecque (p. 174) (Jacques d'Alphée, Jacques fils d'Alphée ou Jacques le Mineur ?)

Jacques fils de Marie de Clopas

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Pour Mimouni, la Marie mère de Jacques le Mineur et José n'est pas Marie, femme de Clopas. Il expédie cette hypothèse pourtant largement défendue en une phrase en disant qu'elle est « incontrôlable par ailleurs ». Pourtant, il reconnaît que cette Marie n'est ni Marie la Magdaléenne, ni la mère de Jésus et que si cette Marie était identifiée à Marie la femme de Clopas, Jacques le Petit serait un cousin de Jésus. Pour lui, le Jacques de "Judas de Jacques" n'est ni Jacques le Juste, ni Jacques le Mineur, ni même Jacques d'Alphée, pourtant mentionné juste avant lui dans la liste !!

Alphée et Clopas

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Il signale une thèse intéressante. Alphée et Clopas serait les noms de maris successifs de la même femme. En sorte que Jacques né du premier mariage pourrait en même temps être fils d'Alphée et fils de la femme de Clopas (p. 172).

Jacques le Majeur

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Sa position sur Jacques fils de Zébédée est plus cohérente. Il se pose la question de savoir s'il est bien un cousin de Jésus par sa mère. Il note que « la famille de Jacques le Majeur jouit d'une certaine aisance. Son père a des journaliers (Mc 1, 20). Sa mère va avoir la possibilité d'accompagner Jésus dans ses voyages missionnaires, de lui venir en aide (Mc 15, 40 ; Mt 20, 20 ; 22, 56 ; Lc 8, 3) et d'acheter des aromates d'embaumement (Mc 16, 1 ; Lc 23, 56). On a proposé de donner à cette famille une origine sacerdotale, hypothèse intéressante mais qui n'est pas suffisamment documentée pour être retenue (p. 176). »

Jacques le Juste

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Mimouni souligne que Jacques le Juste est un des rares personnages des premières décennies du mouvement chrétien dont l'on connaisse dont on connaisse de manière précise et presque indiscutable la date de sa mort : 62 (p. 182-183).

Il répète que Dans les évangiles synoptiques Jacques le Juste est surnommé le Petit, le Mineur dans la mention « Marie mère Jacques le Petit et de Joseph » (p. 183), sans le démontrer le moins du monde. Il ne dit pas un mot pour expliquer pourquoi l'auteur de l'évangile selon Marc aurait choisi cette étrange formulation pour désigner la mère de son héro principal : Jésus. Marie mère de Jésus aurait été beaucoup plus simple, plus précis et plus logique. Il ne dit pas un mot sur le fait que cette Marie exactement dans la même position devient Marie, la femme de Clopas dans l'évangile selon Matthieu. Et pourquoi seulement Jacques et José ? Qu'en serait-il des autres frères de Jésus mentionnés dans ce même évangile de Marc: José et Simon ? etc.