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Extrait du Heliand venant du Musée historique allemand

Le Heliand est un poème épique rédigé en vieux saxon dans la première moitié du IXe siècle dont le titre signifie sauveur (cf. Heiland en Allemand et néerlandais qui signifie «sauveur»). Le poème est une extension biblique qui raconte la vie de Jésus en vers sous forme d'une épopée germanique. Le Heliand constitue aujourd'hui l'œuvre la plus connue en vieux saxon.

Le poème semble avoir été relativement populaire et répandu car il existe en deux versions manuscrites et en quatre versions fragmentaires.[1] Il occupe environ 6 000 lignes. Il existe une praefatio, sans doute commandée par Louis le Pieux (roi de 814–840) ou Louis l'Allemand (806-876) imprimée pour la première fois par Matthias Flacius en 1562, et bien qu'elle n'ait aucune autorité sur les manuscrits, elle est généralement considérée comme authentique.[1] La première mention du poème lui-même dans les temps modernes apparaît lorsque François du Jon en retranscrit un fragment en 1587. [2] Il n'a été imprimé qu'en 1705, par George Hickes. La première édition moderne du poème a été publiée en 1830 par Johann Andreas Schmeller. [1]

Exemples de passages[modifier | modifier le code]

  • Lignes 4537-4549 de l'Eucharistie (â ê î ô û sont des voyelles longues, đ est [ð], ƀ est [β] ):

Themu gi folgon sculun

an sô huilike gardos, sô gi ina gangan gisehat,

ia gi than themu hêrron, the thie hoƀos êgi,

selƀon seggiad, that ik iu sende tharod

te gigaruuuenne mîna gôma. Than tôgid he iu ên gôdlîc hûs,

hôhan soleri, the is bihangen al

fagarun fratahun. Thar gi frummien sculun

uuerdscepi mînan. Thar bium ik uuiskumo

selƀo mid mînun gesîđun." Thô uurđun sân aftar thiu

thar te Hierusalem iungaron Kristes

forđuuard an ferdi, fundun all sô he sprak

uuordtêcan uuâr: ni uuas thes giuuand ênig.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Le Heliand fut probablement écrit à la demande de l'empereur Louis le Pieux vers 830 de notre ère pour lutter contre l'ambivalence saxonne envers le christianisme. Entre le VIIIème et le IXème siècle, les Saxons furent forcés de se convertir au christianisme après 33 ans de conflit entre les Saxons sous Widukind et les Francs sous Charlemagne.[3] A l'époque où le Heliand fut été écrit, il y eut une révolte des Stellinga, une caste sociale saxonne inférieure cherchant à récupérer ses droits politiques confisqués par Charlemagne. G. Ronald Murphy dépeint l'influence significative que Heliand avait sur le sort de la société européenne ; il écrit que l'auteur du Heliand "a créé une synthèse culturelle unique entre le christianisme et la société guerrière germanique - une synthèse qui planterait la graine qui fleurirait un jour dans la culture même de la chevalerie et deviendrait le fondement de l'Europe médiévale."[3]

Les références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Mierke 2008.
  2. Kees Dekker, 'Francis Junius (1591-1677): Copyist or Editor?', Anglo-Saxon England, 29 (2000), 279-96 (p. 289).
  3. a et b Pakis 2010.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Belkin, Johanna; Meier, Jürgen (1975), Bibliographie zu Otfrid von Weißenburg und zur altsächsischen Bibeldichtung (Heliand und Genesis), Bibliographien zur deutschen Literatur des Mittelalters (in German), 7, Berlin, (ISBN 3-503-00765-2).
  • Chisholm, Hugh, ed. (1911). "Heliand". Encyclopædia Britannica (11th ed.). Cambridge University Press.
  • Doane, Alger N. (1991), The Saxon Genesis: An Edition of the West Saxon 'Genesis B' and the Old Saxon Vatican 'Genesis', Madison, Wisconsin / London: University of Wisconsin, (ISBN 9780299128005) (with Genesis B).
  • Gantert, Klaus (1998), Akkommodation und eingeschriebener Kommentar. Untersuchungen zur Übertragungsstrategie des Helianddichters, ScriptOralia (in German), 111, Tübingen, (ISBN 3-8233-5421-3).
  • Gantert, Klaus (2003), "Heliand (Fragment P)", in Peter Jörg Becker; Eef Overgaauw (eds.), Aderlass und Seelentrost. Die Überlieferung deutscher Texte im Spiegel Berliner Handschriften und Inkunabeln (in German), Mainz, pp. 28–29.
  • Heusler, Andreas (1921), Der Heliand in Simrocks Übertragung und die Bruchstücke der altsächsischen Genesis (in German), Leipzig.
  • Mierke, Gesine (2008), Memoria als Kulturtransfer: Der altsächsische 'Heiland' zwischen Spätantike und Frühmittelalter (in German), Cologne: Böhlau, (ISBN 978-3-412-20090-9).
  • Murphy, G. Ronald (1989), The Saxon Savior, New York: Oxford University Press, (ISBN 0195060423).
  • Murphy, G. Ronald (1992), The Heliand: The Saxon Gospel, New York: Oxford University Press, (ISBN 0195073754).
  • Pakis, Valentine (2010), Perspectives on the Old Saxon Heliand, Morgantown: West Virginia University Press, (ISBN 1933202491).
  • Price, Timothy Blaine (2011), Luther's Heliand: Resurrection of the Old Saxon Epic in Leipzig, New York: Peter Lang, (ISBN 9781433113949).
  • Priebsch, Robert (1925), The Heliand Manuscript, Cotton Caligula A. VII, in the British Museum: A Study, Oxford.
  • Rauch, Irmengard (2006), "The Newly Found Leipzig Heliand Fragment", Interdisciplinary Journal for Germanic Linguistics and Semiotic Analysis, 11 (1): 1–17, (ISSN 1087-5557).
  • Sowinski, Bernhard (1985), Darstellungsstil und Sprachstil im Heliand, Kölner germanistische Studien (in German), 21, Köln, (ISBN 3-412-02485-6).
  • Taeger, Burkhard (1985), Der Heliand: ausgewählte Abbildungen zur Überlieferung, Litterae (in German), 103, Göppingen, (ISBN 3-87452-605-4).
  • fon Weringha, Juw (1965), Heliand und Diatesseron (in German), Assen, OCLC 67893651.
  • Zanni, Roland (1980), Heliand, Genesis und das Altenglische. Die altsächsische Stabreimdichtung im Spannungsfeld zwischen germanischer Oraltradition und altenglischer Bibelepik, Quellen und Forschungen zur Sprach- und Kulturgeschichte der germanischen Völker (in German), Neue Folge 75; 200, Berlin, (ISBN 3-11-008426-0).

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