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Utilisateur:Cotton0uaté/Brouillon

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C’est à la suite du référendum de 1980 que l’idée de créer le personnage leur est venue.[1] À travers les traits vulgaires de Gratton[2], Falardeau et Poulin confrontent ceux qui ont voté en défaveur à l’indépendance[1]et dénonce l’aliénation du peuple québécois à la culture américaine, cherchant à susciter un dégoût aux spectateurs en voyant une représentation clownesque d’eux-mêmes[3]. Propriétaire d’un garage de Brossard, Robert « Bob » Gratton prend plaisir à imiter le chanteur international Elvis Presley. Elvis Gratton est raciste, sexiste, grossier et habité d’une confiance surdimensionnée par rapport à ses aptitudes intellectuelles . Julien Poulin, l’acteur qui incarne le personnage et co-scénariste de l’œuvre, le caractérise de « cave » (l'équivalent de idiot) [3]. Jamais sans son acolyte Méo, Bob a tout pour déplaire.[3]


L’effet inverse se produit. Charmé par les séquences humoristiques des longs-métrages, le public s’approprie ce personnage, qui à la base, était un portrait caricatural des Québécois, et devient l’une des figures culte de la province canadienne francophone.[4]Les intentions des scénaristes sont camouflées : l’attention est portée sur l’absurdité du personnage plutôt qu’aux accusations implicites des créateurs qui crittiquent le Québécois colonisé. Voyant ceci comme un échec, les créateurs se désolent de l’interprétation des québécois.[3] Le message qu’ils essayent de passer est que seule l’indépendance permet aux Québécois de s’émanciper d’un système colonial qui les garde prisonniers.[3]


Le premier long-métrage, intitulé Elvis Gratton, le king des kings sort en 1985 en réponse au premier Référendum de 1980. Il s’agit de l’assemblage de trois courts métrages, soient Elvis Gratton, qui s’en prend à l’américanisation du Québec. Les vacances d’Elvis Gratton font hommage à l’Amérique du Sud dominée par l’impérialisme américain. La dernière partie du premier film, Elvis Gratton, le King des Kings, se concentre sur le multiculturalisme et le déséquilibre politique.[5] Miracle à Memphis (1999), deuxième de la franchise, répond au deuxième Référendum de 1995.[5] Finalement, Elvis Gratton XXX : la vengeance d’Elvis Wong (aussi connue sous Elvis Gratton 3 : le retour d’Elvis Wong) de 2004 dénonce la désinformation divulguée par les médias populaires.[5]


  1. a et b Pierre Falardeau et Julien Poulin, Elvis Gratton, le livre!, Montréal, Stanké, , 120 p. (ISBN 978-2-760-40625-4), p. 7
  2. Georges Privet, « Les Gratton 1,2 et 3 : documentaires « sous-réalistes » du Québec post-référendaire  », Bulletin d’histoire politique, vol. 19, no 1,‎ , p. 52 (lire en ligne [PDF])
  3. a b c d et e Céline Philippe, « Elvis Gratton : mythe et microcosme », P. 139 Accès libre [PDF], sur Université d’Ottawa, (consulté le )
  4. Guillaume Martel LaSalle, « Le cinéma comique d’Elvis Gratton, une stratégie d’identification critique », Études francophones, vol. 31,‎ , p. 20 (lire en ligne [PDF])
  5. a b et c Olivier Lemieux, « Le cinéma militant de Pierre Falardeau : un cas de dénonciation et un exemple de désir et de liberté », Cahiers de recherche en politique appliquée, vol. 4, no 1,‎ , p. 19-21 (lire en ligne Accès libre [PDF])