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Menuet de Baccarat
Char Leclerc
Char Leclerc

Type Manœuvre militaire
Pays Drapeau de la France France
Organisateur Général Leclerc
Date 31 octobre 1944
Participant(s) Allemagne, Etats-Unis et France
Revendications Libération de la ville de Baccarat
Résultat Victoire française et américaine

Le Menuet de Baccarat[modifier | modifier le code]

Le menuet de Baccarat est une manœuvre militaire et un fait d'arme de la Seconde Guerre mondiale exécuté par Philippe Leclerc de Hauteclocque communément appelé "général Leclerc", l'un des principaux leaders du mouvement de résistance France libre. Il était au commande de la 2e division blindée (France), qui fut créée dans le cadre de la Conférence de Casablanca en janvier 1943 qui prévoyait l'instauration de trois divisions blindées. [1] L'objectif était de libérer l'Alsace alors sous l'occupation allemande, en passant par la ville de Baccarat, un axe de communication stratégique vers Strasbourg.

La marche vers Baccarat[modifier | modifier le code]

Avant d’arriver à la ville de Baccarat la 2ème division blindée doit franchir la Moselle tout en assurant la protection du flanc sud de la 3ème armée américaine. Suite à la prise d’Épinal par la 45ème division d’infanterie américaine le 24 septembre, la 2ème division blindée française elle, passe en défensive :

Celle-ci resta sur ses positions pendant plusieurs jours car le front occidental s’était stabilisé. Au mois d'octobre 1944, les troupes alliées avaient atteintes une ligne passant à la fois par l’estuaire du Rhin, les frontières de la Hollande, de la Belgique, du Luxembourg, la Moselle pour atteindre la frontière suisse dans la région de Belfort.[2]

Le 20 octobre 1944, le maréchal Eisenhower décide d’atteindre le Rhin en lançant à l’offensive ses trois groupes armées : (21ème  aux ordres du maréchal Montgomery, 12ème aux ordres du général Bradley et 6ème aux ordres du général Devers).[2]

Les Allemand sont commandés par le général Von Manteuffel renforcent leurs positions suite à l'arrêt temporaire des troupes alliées afin de renforcer les deux lignes présentes dans les Vosges : Vor Vogesen Stellung et la Vogesen Stellung. La ville de Baccarat ne fait pas partie de ces deux positions, mais elle est un nœud routier important qui barre l'accès aux Vosges et à la route de Strasbourg. Baccarat est alors tenue par des canons 88 mm allemands postés face à l'ouest et également aux sorties ouest de la ville.[2]

Après un stationnement défensif de un mois, le Maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque proposa à Wade H. Haislip de monter une opération visant à éliminer le saillant de Baccarat.[2]

La manœuvre du menuet de Baccarat[modifier | modifier le code]

La manœuvre en général peut se caractériser en trois points :

- Une préparation importante, qui mélange le renseignement topographie (reconnaissance du terrain), le renseignement sur l'ennemie (observation des positions, des troupes et des matériels du camp adverse, interrogatoire des troupes ennemies capturés), la préparation de zone de tir défini pour les unités d'artilleries (zone cible, durée du feu, priorisation des cibles, portée pratique des pièces d'artilleries, effet recherché par l'attaque), préparation du terrain pour la manœuvre mécanisé (les unités du génie de la 2ème division blindée qui aménage 3000 m3 de terrain boisé et des chemins dans la forêt de Mondon pour accumuler des forces et masquer les intentions de la division française aux forces allemandes, tout en profitant d'une position plus rapproché pour réduire le temps de trajet avant le contact avec les unités allemandes[1]).[2]

- La vitesse d'exécution du plan, qui permet de créer un effet de surprise afin de dépasser la capacité des forces allemandes locales à réagir face à l'attaque et à la limiter la capacité de temps et de moyen dans un espace de temps courts pour amener des renforts pour pouvoir bloquer, voir repousser l'assaillant.[1][2]

Il faut aussi prendre en compte que les forces allemandes dans le secteur de Baccarat n'était pas assez nombreuse et ne pouvait donc pas constituer de réserve pour prévenir une attaque et repousser les unités de la 2ème division blindée.[1][2]

- Un état d'esprit pour la prise d'initiative sur le terrain et des objectifs précis, qui se caractérise par une grande liberté de commandement et d'action des chefs d'unités afin de garder un rythme de progression plus souple et s'adapter à la situation en constante évolution du champs de bataille. Aussi, les commandants reçoivent des objectifs précis qui leurs sont assignés à leur zone d'action propre afin d'éviter de croiser et mélanger les mouvements des troupes avec les autres unités (ce qui peut provoquer des ralentissements sur les voies de déplacements et limiter la capacité de manoeuvre du fait de la quantité d'hommes et de matériels accumulés par le croisement des unités sur le terrain).[1][2]

Un exemple de cette état d'esprit d'initiative dans la manœuvre du Menuet de Baccarat est la prise involontaire d'Hablainville qui est dû à une erreur d'orientation des équipages de chars qui ont prient le clocher d'Hablainville pour celui de Pettonville. Le capitaine Brannet de la 3ème compagnie de la 1ère RCC, qui au lieu de corriger son erreur, et constatant la résistance moins importante que prévue opposer par les Allemands, décide de continuer sur son élan pour profiter de l'opportunité et s'emparer de la ville. Après la prise de la ville, le capitaine, en coordination avec les autres chefs d'unités, établit la situation d'Hablainville comme une zone arrière afin de pouvoir rassembler les unités en états de combattre et leurs données les nouvelles instructions afin de continuer la recherche de l'objectif du plan initial, et à la fois y laisser les blessés afin qu'il puisse recevoir les premiers soins et attendre la fin des opérations pour pouvoir être évacuée.[1][2]

La postérité[modifier | modifier le code]

De nos jours, la ville de Baccarat continue de rendre hommage aux soldats et civils blessés lors de la libération de la ville.[3]

Des fondations ont vu le jour pour maintenir la mémoire de cet événement et des personnes qui y ont participées vivante.[4][5]

Le menuet de Baccarat est une stratégie toujours enseignée dans les écoles militaires.[6]

La stratégie du menuet de Baccarat est expliquée dans le jeu de stratégie militaire World of Tanks[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Menuet de Baccarat », sur archives.defense.gouv.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Michel Pesqueur, « L'emploi des blindés sur le front occidental d'aout 1944 à mai 1945 », Université de Lorraine,‎ , page 350 à 359 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  3. « La ville n'oublie pas ses libérateurs de 1944 », Est Républicain,‎ , page 18 (lire en ligne Accès payant [PDF])
  4. « Le “menuet” de Baccarat - Fondation de la France Libre », (consulté le )
  5. « Baccarat – 3 novembre 1944 », sur 2e DB - Général LECLERC - 2ème Division Blindée (consulté le )
  6. « Baccarat. L’éloge du « Menuet de Baccarat » », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  7. « [FR] La prise de Baccarat », sur World of Tanks, (consulté le )