Thomas d'Angleterre

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Thomas d'Angleterre
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Thomas d'Angleterre (Tumas de Britanje) (actif entre 1170 et 1180[1]), est un clerc et poète normand[1]. Il est connu pour son poème en ancien français Tristan, une version de la légende de Tristan et Iseut.

Biographie[modifier | modifier le code]

On ne sait pas qui il est, ni quelles sont ses origines[2]. Dans son œuvre, il dit se prénommer Thomas par deux fois[1]. On déduit de son langage, qui n'est pas particulièrement anglo-normand, qu'il est probablement un Normand qui s'est installé en Angleterre[1]. Son toponyme vient du poète allemand Gottfried von Straßburg qui écrit qu'il s'est inspiré du Tristan de « Thômas von Britanje[1] ». En fait, Thomas pourrait aussi bien être originaire de Bretagne, puisqu'il existait des connexions entre la Bretagne et l'Angleterre par les Plantagenêts[2]. En outre, les Bretons prirent une part importante à la conquête d'Angleterre de 1066 et possédaient de nombreux fiefs dont le comté de Richmond, l'un d'eux fut à l'origine des Stuart. Il est souvent allégué que Thomas est fréquemment présent à la cour d'Henri II d'Angleterre, mais il n'en existe aucune preuve[1].

Comme l'a démontré Söderhjelm à la fin du XIXe siècle, Thomas ne doit pas être confondu avec le « maître Thomas », qui est actif à la même époque, et qui est l'auteur du Roman de Horn[1].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Son roman nous est parvenu sous la forme de dix fragments tirés de six manuscrits. Il représentait originellement environ 12 000 vers, mais seulement un sixième a survécu[2]. Il a été reconstruit à partir d'une traduction en vieux norrois, la Saga de Tristan (1226)[1].

Pour écrire son Tristan, Thomas a choisi de ne s'inspirer d'aucune des nombreuses autres versions existantes, mais de suivre sa propre inspiration[1]. Pour James J. Wilhelm[2], il avait « maîtrisé l'art de l'écriture du roman en français, d'une manière sophistiquée mais merveilleusement simple ». Il est parfois considéré comme l'initiateur de la poésie courtoise[2], mais pour Tony Hunt, ce n'est pas crédible[1].

Éditions et traductions[modifier | modifier le code]

  • Thomas, Les fragments du Roman de tristan, éd. Bartina H. Wind, Paris & Genève, 1960.
  • Le Roman de Tristan, trad. et notes Emmanuèle Baumgartner et Ian Short, Champion Classiques, 2003.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Tony Hunt, « Thomas (fl. 1170–1180) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  2. a b c d et e James J. Wilhelm, The Romance of Arthur [...], p. 283-284.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • James J. Wilhelm, « Thomas of Britain: Tristan ("The Death Scene") », The Romance of Arthur: an anthology of medieval texts in translation, auteur: James J. Wilhelm ; volume 1267 de Garland reference library of the humanities, 1994, p. 283-294. (ISBN 9780815315117).
  • Tony Hunt, « Thomas (fl. 1170–1180) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  • Bartina H. Wind, « Nos incertitudes au sujet du Tristan de Thomas », Mélanges de langue et de littérature du Moyen Âge et de la Renaissance offerts à Jean Frappier, Minard, 1970, volume n°2, p. 1129-1138.
  • M. Blakeslee, « The authorship of Thomas's Tristan », Philological Quarterly, vol. 64 (1985), p. 555-572.
  • W. Söderhjelm, « Sur l'identité du Thomas auteur du Tristan et du Thomas auteur du Horn », Romania, vol. 15 (1886), p. 575-596.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]