Madeleine Tchicaya

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Madeleine Tchicaya
Illustration.
Fonctions
Député
Biographie
Date de naissance (94 ans)
Lieu de naissance oumé (Côte d'Ivoire)
Date de décès (à 91 ans)
Lieu de décès Abidjan
Nationalité Ivoirienne
Parti politique PDCI

Madeleine Tchicaya, née le à Zangué dans la sous préfecture d'Oumé et morte le à Abidjan, est une ancienne femme politique et une femme d'affaires ivoirienne. Elle est la première femme diplômée de l’École nationale d’administration de la Côte d’Ivoire, d’où elle est sortie major de sa promotion en option diplomatie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Madeleine Tchicaya, de son nom de jeune fille, Madeleine Yao Kacoubla est née le en Côte d'Ivoire à Zangué, à une dizaine kilomètres de Oumé[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Alors que dans les années 1930, on mariait des filles de 15 ans à des adultes bien établis, son père préfère mettre sa fille unique sur les bancs de l'école. Ce faisant, son père était la risée de son entourage[2].

En 1961, après des études à Montpellier, alors qu'elle s’apprêtait à embrasser une carrière d'enseignante, elle tente et réussit brillamment le concours d'entrée à l'ENA de Côte d'Ivoire[3].

En 1965, elle sort major de la première promotion du cycle supérieur de l’ENA, option diplomatie. Elle est la première femme énarque de Côte d'Ivoire[4].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Madeleine Tchicaya se prédestinait à une carrière d'ambassadrice[4]. Toutefois, dans ces années 1960, les mentalités n'étaient pas encore prêtes pour qu'on nomme une femme à ce niveau de responsabilité. Ainsi, elle est affectée dans l'administration, d'abord au ministère des affaires étrangères, au poste de sous-directrice des affaires politiques, puis comme sous-directrice de la coopération internationale. À ce dernier poste, grâce à ces contacts avec les ambassades, elle a statué sur les dossiers d'attribution de bourses étrangères de plusieurs centaines de jeunes Ivoiriens[5].

De 1970 à 1975, elle rejoint le ministère du tourisme de Loua Diomandé, comme directrice des opérations de la promotion du tourisme.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

À la demande des habitants de son village, elle accepte de les représenter en tant que députée à l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire durant la cinquième législature de 1976 à 1980, sous la bannière du parti unique, le PDCI[6]. Mais elle s'y ennuie à mourir et décline la proposition du président Félix Houphouët-Boigny de se porter candidate pour un second mandat.

Alors qu'elle est candidate à la présidence de l'Association des femmes ivoiriennes (A.F.I), le président lui demande de se désister au profit de Hortense Aka-Anghui[5],[7].

Entrepreneuriat[modifier | modifier le code]

Ne voulant plus travailler dans l'administration, Madeleine Tchicaya propose ses services auprès de plusieurs entreprises de la place. C'est finalement chez JAG (Jean Abile Gal) qu'elle trouve les propositions les plus intéressantes. Elle rentre dans cette entreprise et y termine sa carrière professionnelle[5].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Madeleine Tchicaya a été mariée à Roger Félix Tchicaya (1940 - 2018), ex-chancelier des Affaires étrangères et ex-chef de cabinet au ministère chargé des relations avec l'Assemblée nationale[8].

Roger est le neveu de Jean-Félix Tchicaya, premier parlementaire congolais et cofondateur avec Félix Houphouët-Boigny, du Rassemblement démocratique africain[9], qui l'a recueilli à la suite du décès de son père.

Mort[modifier | modifier le code]

Madeleine Tchicaya est morte le dans une clinique d'Abidjan[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16],[2].

Hommages[modifier | modifier le code]

Concours littéraire Madeleine Tchicaya[modifier | modifier le code]

Lancé en 2012, le concours qui, à l'origine se dénommait "Concours littéraire Serge Grah" (du nom du journaliste et écrivain) porte désormais, depuis 2017, après cinq éditions, le nom de Madeleine Tchikaya.

La première édition a eu lieu au lycée moderne de Bondoukou, sur initiative de Docteur Christian Yao, alors professeur de philosophie dans cet établissement[17],[18]. C'est une compétition littéraire réservée aux élèves des collèges et lycées ivoiriens, avec pour objectifs de les occuper sainement en les encourageant à la pratique de la lecture et à la création littéraire[19].

L'association "Les amis du livre" présidée par Serge Grah, honore Madeleine Tchicaya, pour son parcours et son rôle de "boussole" pour la jeunesse ivoirienne[20].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Madeleine Tchicaya en question: une femme de valeur, un exemple pour toutes les générations; essai de Serge Grah; 120p; éditions Vallesse - 2017

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Vie de femmes : Madeleine Tchicaya (Côte d'Ivoire) - Documentaire de Cira Touré; Durée: 23'45'' - 1999[21],[22],[23]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « IVORIAN QUEENS SERIES 2 : L'ENARQUE », sur IVORIAN QUEENS SERIES 2 (consulté le )
  2. a et b « Côte d’Ivoire: Décès à 91 ans de Madeleine Tchikaya », sur www.afrique-sur7.ci (consulté le )
  3. « Côte d’Ivoire : Madeleine Tchicaya, la 1ère femme énarque a tiré sa révérence à l’âge de 91 ans | FratMat », sur www.fratmat.info (consulté le )
  4. a et b « Madeleine Tchicaya sera un jour Madame l’Ambassadeur – AWA Magazine », sur www.awamagazine.org, (consulté le )
  5. a b et c « Mme Madeleine Tchikaya : « J’ai été victime d’inutiles frustrations » », Centerblog,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Côte d'Ivoire, Assemblée nationale » Accès libre (consulté le )
  7. « Devoir de Mémoire : Madeleine Tchicaya, la femme qui a dit non ! », sur Devoir de Mémoire : Madeleine Tchicaya, la femme qui a dit non ! (consulté le )
  8. « M. Roger Félix-Tchicaya - Necrologie.ci », sur www.necrologie.ci, (consulté le )
  9. « Jean Félix-Tchicaya - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  10. Informateur, « Côte d’Ivoire : Décès de Madeleine Tchicaya, la 1ère femme énarque », sur Informateur.ci, (consulté le )
  11. « Côte d’Ivoire : Décès de Madeleine Tchicaya, la 1ère femme énarque « Nécrologie CI », sur Nécrologie CI, (consulté le )
  12. « People/décès : Madeleine Tchicaya, 1ère femme énarque de Côte d'Ivoire n’est plus - Abidjanshow.com », sur www.abidjanshow.com, (consulté le )
  13. « Diplomatie ivoirienne : Madeleine Tchicaya, la première femme énarque de Côte d’Ivoire est décédée », sur www.pressecotedivoire.ci (consulté le )
  14. VALERY BERNABE, « Côte d'Ivoire/ Madeleine Tchicaya, première ivoirienne énarque, est morte », sur AfrikMag, (consulté le )
  15. Afrik Soir, « Côte d’Ivoire : Mort de Madeleine Tchicaya, première femme énarque, l’hommage de Serge Bilé », sur AFRIK SOIR, (consulté le )
  16. KOACI, « Côte d'Ivoire : Mme Tchicaya Yao Madeleine a tiré sa révérence à 91 ans (proches) », sur KOACI (consulté le )
  17. « Le Patriote - Actualité à la Une », sur lepatriote.net (consulté le )
  18. Jad, « Cote d'Ivoire: Célébration des icônes par les belles lettres - Le prix littéraire "Madeleine Tchikaya" est né », allAfrica.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Sixième édition du concours Madeleine Tchicaya: Les alliances interethniques au menu », IvoireMatin News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Aimé Dinguy’s N., « Concours littéraire Madeleine Tchicaya : 22 filles sur 25 lauréats récompensés », sur metiersdici.ci, (consulté le )
  21. « Africiné », sur www.africine.org (consulté le )
  22. « Films | Africultures : Vies de femmes : Madeleine Tchicaya (Côte d'Ivoire) », sur Africultures (consulté le )
  23. « Vies de femmes : Madeleine Tchicaya (Côte d'Ivoire) - Série documentaire (24) - (Côte d'Ivoire) », sur www.imagesfrancophones.org (consulté le )