Solana d'Andorre
La solana d'Andorre est la partie du territoire andorran située sur le versant nord des Pyrénées, dans la haute vallée de l'Ariège.
Géographie
[modifier | modifier le code]Géographie physique
[modifier | modifier le code]La solana correspond à la pointe la plus orientale du territoire andorran. Elle possède une forme grossièrement triangulaire et s'étend sur environ 18 km2[1]. Contrairement au reste de la principauté la solana se trouve sur le bassin hydrographique de l'Ariège et donc de la Garonne.
La solana est limitée à l'ouest par une ligne de crête coïncidant avec la ligne de partage des eaux entre océan Atlantique et mer Méditerranée. Les sommets de cette ligne s'élèvent entre 2 600 m et 2 700 m d'altitude[2]. On notera du nord au sud la Tosa de Siscaro (2 818 m[2]), le pic d'Ortafà (2 691 m[2]) et le pic de Maia (2 615 m[2]). Cette ligne se termine au port d'Envalira (2 408 m[2]) au pied duquel se trouve la ville du Pas de la Case. À l'est le cours de l'Ariège marque la frontière avec la France[2]. Au nord une seconde ligne de crête sépare la solana de la vallée du Siscar en Ariège. Celle-ci est formée du pic de la Cabaneta (2 818 m[2]) et du Roc Mélé (2 811 m[2]). L'altitude de cette crête décroit ensuite lentement vers l'est.
L'Ariège et son principal affluent le riu de Sant Josep constituent les principaux cours d'eau de la solana[3].
Sur le plan géologique, la solana d'Andorre est formée de roches métamorphiques comme le cirque des Pessons voisin[4].
Géographie humaine
[modifier | modifier le code]La majeure partie de la Solana est comprise sur le territoire de la paroisse de Canillo[2]. En revanche le Pas de la Case qui est situé à l'extrémité de la Solana appartient à la paroisse d'Encamp[2] en vertu d'un bail emphytéotique.
Le Pas de la Case et ses 2 424 habitants[5] constitue d'ailleurs l'unique village de la solana bien que L'Hospitalet-près-l'Andorre soit situé à seulement 2 km à vol d'oiseau de sa limite orientale[6].
De même le col d'Envalira constitue l'unique route du territoire. Celle-ci est néanmoins d'importance puisqu'elle représente l'unique voie de communication routière entre l'Andorre et la France. La solana n'est enfin pas empruntée par les principaux sentiers de randonnée andorrans[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le tracé de la frontière franco-andorrane comme celui de la frontière franco-hispanique suit quasi-systématiquement le tracé de la ligne de crête séparant le versant septentrional du versant méridional des Pyrénées[7]. La solana d'Andorre, de par sa localisation sur le versant nord des Pyrénées et donc dans la haute vallée de l'Ariège, fait exception à cette règle pour des raisons historiques[7].
Le territoire a été longtemps disputé entre les habitants de la paroisse de Canillo et les habitants de la vallée de Merens et notamment ceux de L'Hospitalet[8]. Compte tenu de l'utilisation constante des pâturages par les andorrans, une série de décisions juridiques et d'arbitrages vont leur attribuer la possession de la solana[7]. Le premier document allant dans ce sens est un arbitrage datant de 1304 entre le roi de Majorque et le comte de Foix[8]. D'autres vont se succéder jusqu'au conseil royal de Toulouse en 1835[7],[8].
L'ouverture de la route avec la France en 1933[9] puis la construction de la station de ski du Pas de la Case en 1957[10] ont totalement modifié le visage de la solana qui est aujourd'hui un haut lieu des sports d'hiver ainsi que du commerce transfrontalier dans les Pyrénées.
Économie
[modifier | modifier le code]Traditionnellement la solana est une terre de pâturages utilisés pour l'élevage. De nos jours l'économie du territoire repose sur la station de ski du Pas de la Case. Cette dernière a connu une très forte croissance de sa population et de son activité touristique depuis l'ouverture des premières pistes en 1957[10]. Il convient de noter toutefois que les pistes de ski ne sont pas situées stricto sensu dans la solana contrairement à la station.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le mot catalan solana provient du latin solanum qui signifie « au soleil », comme le mot français soulane[11]. Le terme souligne bien que la solana d'Andorre constitue un adret de la haute vallée de l'Ariège[7].
Références
[modifier | modifier le code]- « Calcul de surface à partir de Google Maps », sur www.mapsdirections.info (consulté le )
- OpenStreetMap
- (ca) « Mapa « Muntanyes d'Andorra » - Carte des montagnes andorranes éditée par le Govern d'Andorra » (consulté le )
- (ca) « Servidor de Mapes d'Andorra », sur Sistema d'Informació Geogràfica Mediambiental d'Andorra (consulté le )
- (ca) « Població per poble », sur Departament d’Estadística d'Andorra (consulté le )
- Google Maps
- Andre-Louis Sanguin, « L'Andorre, micro-état pyrénéen : quelques aspects de géographie politique », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 49, no 4, , p. 455–474 (DOI 10.3406/rgpso.1978.3568, lire en ligne, consulté le )
- Jean-François Bladé, Études géographiques sur la vallée d'Andorre, J. Baer, , 97– (lire en ligne)
- François Taillefer, « Le paradoxe andorran », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 62, no 2, , p. 117–138 (DOI 10.3406/rgpso.1991.3244, lire en ligne, consulté le )
- Andre-Louis Sanguin, « L'Andorre ou la quintessence d'une économie transfrontalière », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 62, no 2, , p. 169–186 (DOI 10.3406/rgpso.1991.3247, lire en ligne, consulté le )
- Lluís Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t. 1, Prades, Revista Terra Nostra, , 796 p., p. 130.