Roselin du Sinaï

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Carpodacus synoicus

Le Roselin du Sinaï (Carpodacus synoicus) est une espèce de passereaux appartenant à la famille des Fringillidae.

Distribution[modifier | modifier le code]

Elle est discontinue, en taches, avec une poche isolée au Moyen-Orient, une dans le nord de l’Afghanistan et les deux autres dans le centre et le nord-ouest de la Chine.

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

D'après Alan P. Peterson, il existe quatre sous-espèces :

  • C. s. synoicus (Temminck, 1825) : déserts du Néguev (sud d’Israël) et du Sinaï (nord-est de l’Égypte), sud-ouest de la Jordanie et extrême nord-ouest de l’Arabie Saoudite ;
  • C. s. salimalii (Meinertzhagen, 1938) : nord-est de l’Afghanistan (Bâmiyân, Shibar) ;
  • C. s. stoliczkae (Hume, 1874) : nord-ouest de la Chine (sud du Sinkiang, ouest du Tsinghaï, monts Kouen Louen) ;
  • C. s. beicki (Stresemann, 1930) : centre de la Chine (est du Tsinghaï, nord-ouest du Kansou).

Habitat[modifier | modifier le code]

Le roselin du Sinaï fréquente les déserts rocailleux de montagnes, les oueds, les ravins et les ruines, transitant vers les plateaux et les dunes parsemées de buissons en hiver mais toujours avec un accès à l’eau. Il évite les vastes zones herbeuses comme les plaines et les prairies ou arborées comme les lisières de forêts, les steppes arbustives et les parcelles cultivées, privilégiant les aires rocailleuses à végétation basse et éparse.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Le régime alimentaire a été décrit, de façon généraliste, comme un ensemble de petites graines, de feuilles, de pousses, de bourgeons et occasionnellement de fruits (Clement et al. 1993). Pourtant, une plante xérophile Anchusa aegyptiaca, borraginacée a été décrite et illustrée comme exploitée par le roselin du Sinaï (Ottaviani 2008). Andrews (1996) ajoute que leur besoin d’eau les mettent souvent en contact avec les constructions humaines où ils deviennent moins timides et exploitent même les déchets de nourriture laissés par les touristes. Une fontaine, construite au-dessus de Wadi Dana dans la réserve de la Jordan’s Royal Society for the Conservation of Nature’s Wildlands, attire des centaines d’oiseaux notamment en octobre car au printemps ils trouvent suffisamment d’eau naturelle. Aux troupes de roselins se mêlent des bulbuls d’Arabie (Pycnonotus xanthopygos), des étourneaux de Tristam (Onychognathus tristamii), des moineaux soulcies (Petronia petronia), des fauvettes à tête noire (Sylvia atricapilla) et des mésanges charbonnières (Parus major). .

Mœurs[modifier | modifier le code]

Shirihai (1989) a apporté une intéressante contribution à l’étude de ses mœurs dans le Sinaï et dans le sud d’Israël. Généralement, les adultes présentent une mue hivernale complète et les jeunes, en plumage de premier hiver, une mue partielle. Les mâles revêtent leur plumage rose au cours de leur second hiver mais il est probable qu’ils se reproduisent durant leur premier été, en plumage brun de type femelle. Cette observation explique pourquoi seulement 20 % des mâles observés sont en plumage rose. Ils sont sociables, formant en hiver des groupes de 10 individus et parfois jusqu’à 50. À la fin de l’hiver et au printemps, les groupes se divisent en couples et s’installent sur de petits territoires avec, en leur centre, les sources d’eau.

Nidification[modifier | modifier le code]

Shirihai (1989) ajoute que la saison de reproduction dans le Sinaï et dans le sud d’Israël dure de fin-mars à mi-juin. Le nid est une coupe de brindilles et de feuilles avec un doux revêtement intérieur. Il est généralement placé dans une cavité de rocher mais parfois sur le sol. Les quatre à sept œufs sont essentiellement couvés par la femelle mais les jeunes sont nourris par les deux parents. L’incubation dure de 12 à 14 jours et les jeunes passent à peu près le même temps au nid.

Statut[modifier | modifier le code]

Au Moyen-Orient, l’espèce est peu commune et les effectifs varient sensiblement selon les années, notamment en Israël. Sa présence est plus régulière dans les montagnes derrière Eilat. Elle est plus abondante dans les montagnes du Sinaï, de la Jordanie et de l’Arabie Saoudite (Andrews 1996). En Chine, MacKinnon & Phillipps (2000) le donnent comme localement commun dans les montagnes arides entre 2000 et 3 500 m.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Andrews, I. J. (1996). Sinai Rosefinch. Sandgrouse 18(2): 33-35.
  • Clement, P., Harris, A. & Davis, J. (1993). Finches & Sparrows, an identification Guide. Christopher Helm, London.
  • MacKinnon, J. & Phillipps, K. (2000). A Field Guide to the Birds of China. Oxford University Press.
  • Ottaviani, M. (2008) Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies. Volume 1, 488 pages. Éditions Prin, Ingré, France.
  • Shirihai, H. (1989). PhotoSpot 27. Sinai Rosefinch. Brit. Birds 82: 52-55.