Que ne suis-je la fougère
Les Tendres Souhaits (ou Les Souhaits) est un poème de Charles-Henri Ribouté (1708-1740), mis en musique par Antoine Albanèse au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle (mais parfois attribué à Pergolèse), qui est souvent nommé par son 1er vers : « Que ne suis-je la fougère », parfois avec le point d'interrogation que l'on trouve à la fin de la phrase entière (« Que ne suis-je la fougère ? »).
L'air qui lui est associé a connu depuis la fin du XVIIIe siècle un très grand succès dans de nombreuses langues (arabe : وا حبيبي Wa Habibi, occitan : Adieu paure Carnaval, grec : Μάνα μου μάνα Mana mou mana, catalan: La dama de Mallorca...)[réf. nécessaire].
L'indicatif musical de Bonne nuit les petits interprété au pipeau par Antoine Berge est tiré de cette œuvre.
Paroles
[modifier | modifier le code]Que ne suis-je la fougère,
Où, sur la fin d'un beau jour,
Se repose ma bergère,
Sous la garde de l'amour ?
Que ne suis-je le zéphyre
Qui rafraîchit ses appas,
L'air que sa bouche respire,
La fleur qui naît sous ses pas ?
Que ne suis-je l'onde pure
Qui la reçoit en son sein ?
Que ne suis-je la parure
Qui la couvre après le bain ?
Que ne suis-je cette glace,
Où son minois répété,
Offre à nos yeux une grâce
Qui sourit à la beauté ?
Que ne puis-je par un songe,
Tenir son cœur enchanté ?
Que ne puis-je du mensonge
Passer à la vérité ?
Les dieux qui m'ont donné l'être,
M'ont fait trop ambitieux.
Car enfin je voudrais être,
Tout ce qui plaît à ses yeux !
Analyse musicale
[modifier | modifier le code]L'air d'Antoine Albanèse est en sol mineur. Elle contient quatre phrases musicales (plus une introduction pour l'accompagnement), avec les phrases 1, 2 et 4 qui font entendre la même mélodie et une troisième phrase qui présente une mélodie contrastante. Ces quatre phrases musicales correspondent à une strophe du poème, ce qui veut dire que la musique doit être rejouée trois fois en entier pour qu'on entende l'ensemble du poème.
Réutilisations
[modifier | modifier le code]Plusieurs compositeurs se sont servis de cette mélodie populaire pour concevoir de nouvelles compositions :
- Air varié 'Que ne suis-je la fougère' pour orgue, de Isaac-François Lefébure-Wely[1]
- Introduction et variations sur Que ne suis-je la fougère!, Op.26, pour guitare, de Fernando Sor[2]
- Fantaisie sur l’air Que ne suis-je la Fougère !, Op.6 d'Aristide Farrenc[3]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Air varié 'Que ne suis-je la fougère' (Lefébure-Wely, Isaac-François) », sur imslp.org (consulté le ).
- (en) « Introduction and Variations on Que ne suis-je la fougère!, Op.26 (Sor, Fernando) », sur imslp.org (consulté le ).
- (en) « Fantaisie sur l’air "Que ne suis-je la Fougère!", Op.6 (Farrenc, Aristide) », sur imslp.org (consulté le ).