Pétrobusien

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Les pétrobusiens (ou pétrobrusiens) sont les disciples de Pierre de Bruys, prédicateur itinérant du XIIe siècle.

Ils suivaient les enseignements[1], considérés comme hérétiques par l'Église catholique et combattus[2] notamment par Pierre le Vénérable abbé de Cluny :

  • Dans le Nouveau Testament, seuls les Évangiles étaient acceptés, et l'Ancien Testament était entièrement rejeté.
  • Ils ne pratiquaient pas le baptême, les enfants ne comprenant pas la signification du fait de leur âge.
  • L'eucharistie était proscrite.
  • Aucun monument ne pouvait être dédié à Dieu ni à Jésus. Ils n'avaient aucun lieu de culte (Dieu pouvant être adoré partout) ni de croix.
  • Ils étaient contre le célibat des prêtres, les jeûnes et les aumônes pour les morts (ainsi que les messes pour ces derniers).

Postérité[modifier | modifier le code]

Les pétrobusiens n'avaient pas de structure, rejetant la hiérarchie du clergé. Ses partisans, à la mort de Pierre de Bruys sur le bûcher en 1126, rejoignirent d'autres sectateurs, les henriciens[3], qui prônaient sensiblement les mêmes réformes. Toutefois, les deux sectes ne survécurent pas à la mort de Henri en 1147, après qu'il eut été livré à son évêque[4].

Le caractère radical des réformes et la violence des partisans et de leur meneur Pierre, comme les prêches considérées comme véhémentes de Henri, entraîna une réaction rapide du clergé et la fin rapide de ces mouvements réformateurs[5].

Ils furent les précurseurs de l'Église vaudoise[Laquelle ?], laquelle existe encore, affiliée au protestantisme.

Dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert[6], les cathares sont considérés comme issus des pétrobusiens.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme : catholicisme, orthodoxie, protestantisme, Fayard, , 729 p. (lire en ligne).
  2. (la) Pierre le Vénérable, Petri Venerabilis Contra Petrobrusianos hereticos : Cura et studio, Brepols, 180 p..
  3. Matthieu Larroque, Histoire de l'eucharistie, Amsterdam, Daniel Elsevier (lire en ligne), p. 714.
  4. François Eudes de Mézeray, Abrégé chronologique ou Extraict de l'Histoire de France : Tome III : Commençant à Louïs VI et finissant à la fin de Charles IV, Paris, Denys Thierry, (lire en ligne), p. 265.
  5. « Chapitre VII - Les sectes » (consulté le ).
  6. Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société des gens de lettres. Mis en ordre et publié par M. Diderot; et quant à la partie mathématique, par M. D'Alembert. Tome premier [-36.]: 9: Con-cri, chez les Sociétés typographiques, (lire en ligne), p. 610.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Châtillon, « Pierre le Vénérable et les Pétrobusiens », dans Pierre Abélard - Pierre le Vénérable : Les courants philosophiques, littéraires et artistiques en Occident au milieu du XIIe siècle, Paris, Editions du CNRS, 1975, p. 165-179.