Puce sous-cutanée
Les puces électroniques sous-cutanées sont des implants électroniques pouvant être insérés sous la peau d'animaux ou d'humains.
Environ de la taille d’un grain de riz, la puce sous-cutanée est implantée à l’aide d'une seringue intradermique. Certaines puces RFID sont de la taille d'un grain de sable, par exemple une micro-puce développée par Hitachi[1].
La santé est un large champ d’application pour cette puce qui constitue une clé d'identification, par radio-identification (RFID), permettant d'établir le lien entre le porteur et les informations de son dossier médical, informations disponibles dans une base de données sécurisée sur Internet.
Les puces sous-cutanées peuvent également servir à suivre les déplacements d'humains et d'animaux, comme ce fut le cas de Kevin Warwick lors du projet cyborg 1.0, qui consistait à effectuer automatiquement des actions domotiques en fonction de ses déplacements dans un bâtiment.
Chez l'animal
La puce est généralement implantée du côté gauche, au niveau de la gouttière jugulaire. Cette opération est effectuée par un vétérinaire. Bénigne et rapide, elle ne nécessite généralement pas d'anesthésie si la peau de l'animal s'y prête. La puce est inerte. Elle est activée par le champ électromagnétique émis par l'appareil lecteur et elle émet alors son code composé de 15 chiffres (3 pour le pays, 2 pour le type d'animal, 2 pour le fabricant, 8 pour le n° de l'animal)[2].
Les données correspondant au code sont collectées par des sociétés gestionnaires vétérinaires, chargées de centraliser et d'actualiser les renseignements sur les animaux, communiquées par les propriétaires et les vétérinaires.
La puce permet d'identifier l'animal (nom, date de naissance, propriétaire, adresse...), de retrouver des données médicales (âge, sexe, vaccinations...).
En France l'identification des carnivores domestiques (chien, chat et furet) par puce électronique sous-cutanée est obligatoire pour passer les frontières[3], faire l'objet d'une importation[4] ou aller sur certaines îles (dont la Corse) et dans les départements touchés par la rage[5].
Chez l'humain
La FDA américaine (Food and Drugs Administration) a approuvé en 2004 l’implantation sous cutanée de radio-marqueurs à des fins médicales, une impulsion significative à des industriels comme Applied Digital Solutions, fabricant de ce type de radio-marqueurs et en quête d’un véritable marché de masse.
La puce est implantée au niveau du triceps entre le coude et l'épaule.
Mais il n’est aujourd’hui déjà plus besoin d’un risque vital pour accepter l’implantation d’un tel dispositif. Les membres du Baja Beach Club à Barcelone se font implanter une puce Verichip d’Applied Digital Solutions. Celle-ci assure une fonction de porte-monnaie virtuel dans le cadre de cet établissement[6].
Il est possible de se faire implanter une puce sous-cutanée lors d'événements appelés "implant-party". En juin 2015, un tel événement a eu lieu au festival Futur en Seine à Paris à la Gaîté lyrique[7] ; présent à cet évènement, le journaliste du Point Guillaume Grallet a raconté son implantation de puce[8].
Risques pour la santé
Cancer
Dans les années 1990 et 2000, plusieurs études américaines menées par des vétérinaires, des médecins et divers experts en toxicologie, ont démontré que la micropuce implantée sur des rats de laboratoire induisait souvent des cas de tumeurs malignes, en concluant que celle-ci était aussi dangereuse pour l'homme. Ces rapports ont toutefois été contesté par d'autres experts qui ont affirmé que les résultats de tests pour les animaux ne s'appliquaient pas nécessairement à l'homme[9].
Autres symptômes
D'autres problèmes ont pu être identifiés dans ces études, parmi lesquels figurent des rougeurs cutanées (pouvant aller jusqu'à des saignements), des réactions indésirables des tissus, des perturbations musculaires (notamment causées par une «migration de la puce implantée»), des «risques électriques» ou encore des tumeurs bénignes[10].
Critiques diverses
Dérives sécuritaires
La puce électronique sous-cutanée est une innovation source de questionnements éthiques, voire d'inquiétudes, dans l'hypothèse d'une implantation obligatoire pour certains groupes de population (prisonniers, sans abris, réfugiés...). Plusieurs associations de défense des droits de l'homme et la CNIL la considèrent comme une atteinte aux libertés individuelles, à la vie privée et à la protection des données[11].
Point de vue chrétien
Certains chrétiens dénoncent depuis le début l'usage potentiellement totalitaire, liberticide et aliénant de ce genre de technologie, en y voyant une des prophéties de l'Apocalypse (13:16-18)[12]. «Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.» la Bible, Apocalypse 13 : 16-17
Notes et références
- http://www.hitachi.com/New/cnews/030902.html
- Exemple d'implantation chez le furet : L'identification électronique sur le site du Club Français des Amateurs du Furet (CFAF)
- JO L 146 du 13.6.2003, consulté en janvier 2011
- Conditions d'importation en France d'animaux de compagnie, en provenance de pays non membres de l'Union européenne
- Loi no 99-5 du 6 janvier 1999 relative aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux. Article 12. Lire le texte
- Jean-Baptiste Waldner, « Nano-informatique et Intelligence Ambiante - Inventer l'Ordinateur du XXIème Siècle », Hermes Science, Londres, , p. 251 (ISBN 2-7462-1516-0)
- « Qu'est devenue la femme bionique ? Le bluff des puces connectées [sur Rue89] - », sur maisouvaleweb.fr (consulté le )
- ["Une semaine avec une puce sous la peau" http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/une-semaine-avec-une-puce-sous-la-peau-27-06-2015-1940461_47.php]
- Chip Implants Linked to Animal Tumors (Washigton Post)
- Article sur Spychips
- CNIL : Des puces aux usages multiples et aux impacts variés en termes de vie privée
- Regard sur l'Apocalypse "sur Christocrate.ch"