Portique des Athéniens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Portique ou stoa des Athéniens
Colonnes ioniques et stylobate de la stoa, devant le mur polygonal du temple d'Apollon.
Colonnes ioniques et stylobate de la stoa, devant le mur polygonal du temple d'Apollon.
Localisation
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Ville Delphes
Coordonnées géographiques 38° 28′ 56″ N, 22° 30′ 06″ E
Image illustrative de l’article Portique des Athéniens
La stoa correspond au n° 11.
Histoire
Lieu de construction Sanctuaire panhellénique de Delphes
Date de construction Entre 478 et 470 av. J.-C.
Caractéristiques
Type Stoa
Longueur 26,50 m
Largeur 3,10 m

Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Portique ou stoa des Athéniens
Grèce antique

Le portique des Athéniens ou stoa des Athéniens est un monument du sanctuaire de Delphes, en Grèce , situé immédiatement au sud du temple d'Apollon. Il a été construit par les Athéniens au début de la période classique, vers 478-470 av. J.-C.

Le côté sud du mur polygonal de la terrasse du temple d'Apollon forme le mur nord de la stoa, constituée d'une nef unique dont la colonnade ionique s'ouvre vers le sud-est. La stoa a été dédiée à Apollon par les Athéniens après les guerres médiques.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le portique des Athéniens a été construit à Delphes après la victoire navale sur les Perses à Sestos, en Thrace, sur l'Hellespont, en 478 av. J.-C.[1]. Il était dédié à Apollon et aux Athéniens qui ont péri dans les guerres médiques[2].

Les vestiges de la stoa ont été fouillés en 1880 par l'École française d'Athènes, sous la direction de Bernard Haussoullier.

Description[modifier | modifier le code]

Le portique des Athéniens et le mur polygonal soutenant le temple d'Apollon. La dédicace de la stoa est lisible, sauf les deux derniers mots, sur le stylobate.
Le portique et le mur polygonal, partie est. Ici sont visibles les deux derniers mots ΤOΝ ΠΟΛΕ[ΜΙO]Ν de la dédicace.

La stoa des Athéniens a été établie contre le mur polygonal soutenant la terrasse du temple d'Apollon. Le monument a été identifié par l'inscription encore lisible sur le stylobate, écrite en alphabet attique archaïque :

ΑΘEΝΑΙΟΙ ΑΝΕΘΕΣΑΝ ΤEΝ ΣΤΟΑΝ ΚΑΙ ΤΑ ΗΟΠΛ[Α Κ]ΑΙ ΤΑΚΡΟΤΕΡΙΑ HΕΛΟΝΤΕΣ ΤOΝ ΠΟΛΕ[ΜΙO]Ν
« Les Athéniens ont dédié le portique, les armes et les ornements (de proue ou de poupe) des navires pris aux ennemis »[3],[4]:177.

Les armements mentionnés dans l'inscription se réfèrent probablement à des cordes prises sur des navires perses, probablement celles qu'ils ont utilisées pour construire leur vaste pont de bateaux sur l'Hellespont[5], décrit par Hérodote[6].

Sur la krépis à trois degrés, mesurant 26,50 m de long et 3,10 m de large, se dressent au moins [4] sept colonnes cannelées monolithes d'ordre ionique, hautes de 3,31 m. Les colonnes sont en marbre pentélique et leurs bases en marbre de Paros. La distance qui les sépare est assez importante, créant des ouvertures qui laissaient la lumière pénétrer largement dans le bâtiment, probablement recouvert d'un toit en bois. La krépis et la colonnade ont été restaurées.

Inscriptions de manumission sur le mur polygonal.

Sur le mur polygonal à l'arrière de la stoa, particulièrement sur la partie ouest, ont été gravées environ six cents inscriptions de manumission (en), actes d'affranchissement d'esclaves sous forme de vente fictive au dieu Apollon[4]:178.

Très probablement, le portique a été construit après les victoires navales contre les Perses à Mykale et Sestos, en 478 av. J.-C.[1] Il a été utilisé pour stocker le butin de guerre, principalement des victoires navales contre les Perses à Mykale, Sestos, Salamine et sur l'Hellespont[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Walsh 1986, p. 319-336.
  2. a et b S. Raptopoulos, « The Stoa of the Athenians », sur ΟΔΥΣΣΕΥΣ, Ministry of Culture and Sports, Greece,‎ (consulté le ).
  3. Marie-Christine Hellmann, Choix d’inscriptions architecturales grecques, traduites et commentées, MOM Éditions, 1999, p. 89
  4. a b et c Jean-François Bommelaer, Didier Laroche, Guide de Delphes. Le site, 2e édition, De Boccard, Paris, 2015, p. 175-177
  5. Umholz, G., “Architraval Arrogance? Dedicatory Inscriptions in Greek Architecture of the Classical Period”, Hesperia 71, 2002, 261-293.
  6. Hérodote, Histoires, 7, 36, édition bilingue en ligne sur le site de Philippe Remacle.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Amandry, P., « Le portique des Athéniens à Delphes », BCH 70, 1946, 1-8
  • Jean-François Bommelaer, « Les Portiques de Delphes », RA 1993, 33-51.
  • Jean-François Bommelaer, Didier Laroche, Guide de Delphes. Le site, Sites et Monuments 7, Paris, 1991, 147-150.
  • Jean-François Bommelaer, Didier Laroche, Guide de Delphes. Le site, 2e édition, De Boccard, Paris, 2015, 175-177.
  • Christopher Mee & Antony Spawforth, Greece (An Oxford Archaeological Guide). Oxford/ OUP, 2001, p. 307-309.
  • Coulton, J. J., The Architectural Development of the Greek Stoa, Oxford 1976, 234.
  • Haussoullier, B., "Le Portique des Athéniens et ses abords,", BCH 5, 1881, 1-19.
  • Photios Petsas, Delphi : Monuments and Museum. Athens : Krene Editions, 2008, p. 47.
  • Robin Barber, Greece (Blue Guide), London- N.Y. 2001 (Revised reprint of the 6th edition of 1995), pp. 397.
  • Umholz, G., “Architraval Arrogance ? Dedicatory Inscriptions in Greek Architecture of the Classical Period”, Hesperia 71, 2002, 261-293.
  • (en) John Walsh, « The Date of the Athenian Stoa at Delphi », American Journal of Archaeology, vol. 90, no 3,‎ , p.319-336 (DOI 10.2307/505690, lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]