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Portail:Folie/Le saviez-vous ?/Propositions

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Charivari du Roman de Fauvel, miniature du XIVe siècle

La fête des Fous, ou fête des Innocents, était pratiquée dans beaucoup de villes de France jusqu'au XVIIe siècle. Elle pouvait même être religieuse (cf. évêque-fou et abbé des fous).

Introduction[modifier le code]

On l'appelait aussi :fête de l'Âne, des Sous-Diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards, des Libertés de décembre, etc.

Elle avait pour objet d'honorer l'âne qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem, était répandue dans toute la France au Moyen Âge et se célébrait le jour de la Circoncision en janvier. On chantait un office et on dansait.

Fête des fous[modifier le code]

Fête des fous, gravure de Pieter Van der Heyden, en 1559, d'après Brueghel

Ces divertissements avaient ordinairement l'église pour théâtre et les ecclésiastiques pour acteurs. Dans certaines églises, pendant les 3 jours de Saint Étienne, de Saint Jean et des Innocents (26, 27 et 28 décembre), un jeune clerc décoré du titre d’évêque des fous, Episcopus stultorum, occupait le siège épiscopal revêtu des ornements pontificaux à l'exception de la mitre, qui était remplacée par une sorte de bourrelet. À la fin de l'office, il recevait les mêmes honneurs que le prélat véritable, et son aumônier prononçait une bénédiction, dans laquelle il demandait pour les assistants le mal de foie, une banne de pardons, vingt bannes de maux de dents, et deux doigts de teigne sous le menton[1].

La fête des Fous, dit Aubin-Louis Millin de Grandmaison, donnait lieu à des cérémonies extrêmement bizarres. On élisait un évêque, et même dans quelques églises un pape des fous. Les prêtres, barbouillés de lie, masqués et travestis de la manière la plus folle, dansaient en entrant dans le chœur et y chantaient des chansons obscènes, les diacres et les sous-diacres mangeaient des boudins et des saucisses sur l'autel, devant le célébrant, jouaient sous ses yeux aux cartes et aux dés, et brûlaient dans les encensoirs de vieilles savates. Ensuite, on les charriait tous par les rues, dans des tombereaux pleins d'ordures, où ils prenaient des poses lascives et faisaient des gestes impudiques.

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  1. Mémoires de l'Académie des Inscriptions, etc., t. VII, p. 254).