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Nguyễn Tiến Trung

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Nguyễn Tiến Trung
Nguyễn Tiến Trung le à la remise de son diplôme par l'INSA de Rennes.
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Nguyễn Tiến Trung (né en 1983, dans le district de Hung Ha dans la province de Thai Binh), est un militant pro-démocratie vietnamien. Son arrestation le par les autorités vietnamiennes a soulevé une vague de protestations internationales.

Trung est parti à l'étranger en 2002 pour effectuer sa scolarité à l'Institut national des sciences appliquées de Rennes[1]. Après cinq années d'études, il y a obtenu un diplôme d'ingénieur en informatique. C'est durant cette période que Trung a commencé ses activités politiques, militant pour plus de démocratie au Viêt Nam.

Réalisations

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En , Trung a adressé une pétition au 10e congrès du Parti communiste vietnamien. Il a ensuite écrit une lettre, « suggestions de la part d’un élève », au ministre de l’éducation, Nguyen Minh Hien, mettant l’accent sur la forte proportion d’enseignement politique dans le système éducatif vietnamien. Son appel est resté sans réponse.

Assemblée de la jeunesse vietnamienne pour la démocratie

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Nguyễn Tiến Trung a fondé officiellement le , l’Assemblée de la jeunesse vietnamienne pour la démocratie (Tập hợp Thanh niên Dân chủ en vietnamien, aussi connue sous le nom de « mouvement de la jeunesse démocratique » et « Jeunesse démocratique du Vietnam »). Cette association appelle les étudiants vietnamiens à publier des articles mettant en exergue le besoin de réformes politiques au Viêt Nam. Elle a quatre buts principaux : sensibiliser aux principes de la démocratie, créer un forum pour l’échange d’idées politiques et mener des actions politiques malgré la présence d’un parti unique au Viêt Nam.

En 2006, lors du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (l'APEC) à Hanoi, l'Assemblée de la jeunesse vietnamienne pour la démocratie a collecté des signatures de leaders de l’APEC.

Durant cette année, Trung s'est également rendu dans plusieurs pays d'Amérique du Nord et d'Europe afin de sensibiliser un plus grand nombre de leaders politiques à son combat pour la démocratie au Viêt Nam. Il a pu rencontrer l’ancien président américain George W. Bush ainsi que plusieurs membres de la Commission européenne.

Le , Trung a publiquement dévoilé son souhait d’être membre du Parti démocratique vietnamien dirigé par Nguyen Si Binh et Nguyen Xuan Ngai (alias Nguyen Trong Nghia). Trung fut ensuite nommé secrétaire député du parti, chargé de la jeunesse.

L'Assemblée de la jeunesse vietnamienne pour la démocratie a lancé une radio en , émise depuis leur blog Yahoo! 360° deux fois par semaine pendant 20 minutes et principalement adressée aux jeunes vietnamiens. Dès ses débuts, la radio regroupe plus de 7000 auditeurs.[réf. nécessaire]

Peu de temps après son retour au Viêt Nam en 2007, Trung fut appelé, en , pour effectuer son service militaire. Selon les propos de sa mère[réf. nécessaire], il a refusé de prêter serment à l’armée puisque, selon lui, cette dernière serait à l’encontre de l’esprit révolutionnaire développé par Hồ Chí Minh.

Arrestation en 2009

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Circonstances

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Le , Trung a été mis à l’écart de l’armée. Il a été arrêté le et inculpé pour violation de l’article 88 du code pénal vietnamien pour « avoir tenté de renverser le gouvernement vietnamien. » Son arrestation fait suite à l’emprisonnement de deux autres dissidents, maître Le Cong Dinh (en) et Tran Anh Kim, un officier de l’armée à la retraite.

Réactions internationales

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Au lendemain de l’arrestation de Trung, Loretta Sánchez, membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a officiellement condamné le gouvernement vietnamien pour ses arrestations d’activistes politique. L’analyste politique Carl Thayer de l’université de Nouvelle-Galles du Sud a déclaré que les charges de subversion à l’encontre de Trung étaient infondées. En effet, à travers cette action, le but réel des autorités communistes était de faire taire les dissidents. Reporters sans frontières a publiquement condamné l’arrestation de Trung. En effet, RSF affirme que : « alors que le regard du monde est tourné vers l’Iran et le Xinjiang, le gouvernement vietnamien emprisonne des activistes pacifistes pro-démocratie. » C’est, selon RSF, un terrible retour en arrière d’au moins 10 ans pour la démocratie au Viêt Nam. Le , les ambassadeurs de Suède et d’Espagne et la Commission européenne ont exprimé leur inquiétude quant à l’arrestation de Nguyễn Tiến Trung et Tran Anh Kim[2].

D’autres analystes politiques affirment que de telles arrestations dévoilent une volonté certaine du Viêt Nam d’aligner sa politique sur celle de la Chine et d’écraser toute protestation[3],[4].

Le , Reporters sans frontières a publié un nouveau communiqué pour protester contre la détention au secret de Trung, craignant qu'il ne soit l'objet de tortures psychologiques et physiques[5].

Le , Amnesty International a effectué une déclaration publique appelant à la libération de Trung[6].

Requalification de la charge pesant sur Trung

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Début , la charge pesant sur Trung a été requalifiée en « tentative de renversement du régime du peuple ». Compte tenu de l’article 79 du code pénal vietnamien, Trung risque alors la peine de mort. Son procès pourrait se tenir à la fin du mois de [7]. Dans une action urgente du , Amnesty International a dénoncé cette requalification, et demandé la libération immédiate et sans condition de Trung, Le Cong Dinh et Tran Anh Kim[8].

Le procès de Trung s'est déroulé en moins d'une journée le mercredi . Il a été condamné à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d'une période de résidence surveillée de 3 ans[9]. Au cours de cette audience, quatre autres dissidents ont été condamnés, sans aucune intervention de témoins, et sans la présence d'experts internationaux.

Selon Amnesty International, « les juges ont délibéré pendant 15 minutes avant de rendre leur décision. Or, il a fallu 45 minutes pour lire le jugement, ce qui laisse penser qu’il avait été préparé avant l’audience. »[10]

Comité de soutien

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Un Comité de soutien en faveur de la libération de Nguyễn Tiến Trung[11] a été créé en France début . Il a organisé plusieurs rassemblements, à Paris en août et en , et le à Rennes[12],[13]

Pétitions organisées

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Une pétition pour la libération de Trung[14] a rassemblé plus de 3000 signatures mi-.

Amnesty International France a organisé une pétition "10 jours pour signer" du 6 au dans laquelle Nguyễn Tiến Trung est représenté[15],[16].

Sortie de prison le Samedi 12 avril 2014

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Trung est sortie de prison de manière anticipée le Samedi au matin[17]. Il reste assigné à résidence pour une durée de 3 ans[18].

Références

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  1. (en) « Authorities arrest young pro-democracy blogger who studied in France », rsf.org, consulté le 25 juillet 2009
  2. Arrestation de MM. Nguyen Tien Trung et Tran Anh Kim, site officiel de l'ambassade de France au Viêt Nam, consulté le 27 juillet 2009
  3. Vietnam arrests are part of long-running crackdown, consulté le 16 juillet 2009
  4. Các vụ bắt giữ mới (Vietnamese), consulté le 14 juillet 2009
  5. Trois semaines de détention au secret pour le blogueur démocrate Nguyen Tien Trung, Reporters sans frontières, consulté le 27 juillet 2009
  6. Viêt-Nam. Le pays doit libérer les opposants pacifiques, communiqué d'Amnesty International, 24 septembre 2009
  7. « Un blogueur et militant démocrate formé en France risque la peine de mort », communiqué de Reporters sans frontières,
  8. (en) « Document - Viet Nam: Further information: Le Cong Dinh could face death penalty », amnesty.org, consulté le 23 décembre 2009
  9. Communiqué de presse du comité de soutien à Trung
  10. Rapport 2011 d'Amnesty International « La situation des droits humains dans le monde »
  11. Comité de soutien à Nguyễn Tiến Trung
  12. Comité pour la libération de Nguyễn Tiến Trung
  13. « Manifestation de soutien à l’ancien étudiant rennais Nguyen Tien Trung », Ouest-France, 23 octobre 2009
  14. pétition pour la libération de Trung
  15. Marc Lévy présente l'opération "10 jours pour signer" d'Amnesty International qui se déroulera du 6 au 16 décembre 2013
  16. Page dédiée à Nguyễn Tiến Trung sur le site de l'opération 10 jours pour signer (du 6 au 16 décembre 2013)
  17. Article sur la sortie de prison de Trung (rfi - traduction Google)
  18. Nguyen Tien Trung libéré de prison (traduction Google)

Lien externe

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