Marie Colombu
Marie Colombu, née à la fin du XVIe siècle, est nommée maîtresse déléguée[notes 1] de l'atelier de monnaie de Nantes. Son patronyme figure sur le différent monétaire de l'atelier.
Biographie
[modifier | modifier le code]Marie Colombu est l'épouse de François Ollivier, maître de la monnaie à Nantes en 1614 et commerçant de vin et céréales. Elle est mère de trois enfants : Marie baptisée en 1607 et Catherine baptisée 1612 à Sainte Croix[1], ainsi que François "le jeune", dont la date et le lieu de naissance sont inconnus[2].
Son mari développe ses affaires avec l’Espagne, la Flandre, le Portugal et la Hollande, notamment dans le commerce du vin et des céréales[3], il étend ces affaires jusqu'à Terre-Neuve[4].
Le développement de ses affaires l'oblige à s'absenter fréquemment et sur de longues périodes. Pour pallier son absence, il désigne son épouse Marie Colombu comme procuratrice générale. Lors des absences de son époux, elle le représente notamment à l'atelier de monnaie[3].
En 1618, son mari change son différent monétaire par un pigeon. Celui-ci représente le nom de son épouse Marie Colombu. Le mot « Colombus » veut dire « pigeon » en latin, ce qui peut témoigner de son engagement à inclure son épouse dans ces affaires. Les archives du cours des monnaies cite à plusieurs reprises Marie Colombu comme remplaçante de son mari en 1623, 1624 et 1625[3]. Marie Colombu est probablement l'unique maîtresse de la Monnaie de l'histoire de France[5].
En 1626, elle reçoit le juge de la garde royale dans son atelier de monnaie. En 1627, un notaire certifie les outils de l'atelier comme conforme à la création de monnaie[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La Revue française de Généalogie, « Maître des monnaies », sur La Revue française de Généalogie (consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- Jacques Laget, Les artistes nantais, notes et documents inédits par Le marquis de Granges de Surgères, 28210 Nogent Le Roi, Librairie des arts et métiers-éditions,
- Gildas Salaün, « "François Ollivier, les revers d'un maître de la Monnaie de Nantes qui se voulut armateur en basse Loire (1621-1628)" », Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, vol. CI,
- Gildas Salaün, « Marie Colombu, maîtresse de la Monnaie de Nantes »,
- Nicole Dufournaud, Bernard Michon, « Comment rendre visible le rôle économique des femmes sous l’Ancien Régime ? Étude méthodologique sur les marchandes à Nantes aux XVI e et XVII e siècles »,
- Gildas Salaün, « Les Maîtresses de la Monnaie », Monnaie magazine, no 244, , p. 56-61 (ISSN 1626-6145)
- Gildas Salaün, Le différent ou l’image de soi, Monnaie magazine, , p. 56-61