Lettres à Olga
Les Lettres à Olga sont les lettres que Václav Havel écrit à son épouse Olga[1] alors qu'il est en prison, de à .
Contexte[modifier | modifier le code]
En 1977, Václav Havel fait partie des auteurs de la Charte 77 contre la Normalisation en Tchécoslovaquie. Pour avoir lancé un mouvement de contestation du pouvoir politique, il est emprisonné à plusieurs reprises entre 1977 et 1989, et reste quatre ans en prison de 1979 à 1983[2]. Leurs lettres étaient surveillées et ils n'avaient pas le droit d'aborder des sujets politiques ; les deux correspondants numérotaient leurs lettres pour savoir lesquelles ne leur parvenaient pas[3].
Accueil critique[modifier | modifier le code]
Ces lettres révèlent la relation forte qui unit Václav Havel et Olga. Elles révèlent aussi la philosophie de l'intellectuel emprisonné. « L'œuvre «Lettres à Olga» témoigne de la relation forte entre l'auteur et sa femme Olga séparés par l'absurdité de l'arbitraire. «Le président philosophe» y présente sa vie de prisonnier, de mari et aussi d'homme qui pense le monde[4]. »
Pour le critique de la section livres du New York Times, Havel « revient encore et toujours à l'importance de la responsabilité personnelle et rejette la consolation de la résignation. […] Dans sa dernière année de prison, malheureusement, plusieurs de ses lettres semblent moins destinées à Madame Havel qu'à une éventuelle publication et virent à la métaphysique. Malgré les avertissements des censeurs, M. Havel se retrouve continuellement à glisser sur de dangereuses pentes[3]. » Le critique du Los Angeles Times reproche aussi à ces lettres une « abstraction excessive[5] » mais elles n'en restent pas moins « un trésor ». De même, le critique des Kirkus Reviews conclut : « En tant que philosophie - pour ce que ces lettres ont vraiment à dire -, l'espèce d'existentialisme imposant que Havel développe n'a rien de bien nouveau. Comme vaste projet d'optimisme (héroïque et aussi comiquement monstrueux), elles sont, cependant, remarquables de bout en bout[6]. »
Traduction[modifier | modifier le code]
- Lettres à Olga, traduit du tchèque par Jan Rubes, préface de Marcel Maréchal et Edgar Morin, éditions de l'Aube, 1997.
Les Lettres d'Olga[modifier | modifier le code]
Un livre intitulé Lettres d'Olga a paru en 2010, imaginait les réponses d'Olga Havlová à son époux. Elles sont l'œuvre d'Ivan Havel, le frère de Václav Havel. En effet, les lettres d'Olga ont été perdues[7].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Anne Dastakian, « La première dame tchèque disparaît », sur Libération, (consulté le ).
- Jean Picq, « Vaclav Havel : L'écriture et l'éthique », Études, vol. 398, no 4, , p. 505 à 514 (lire en ligne, consulté le ).
- Walter Goodman, « Letters From Havel in a Czech Prison to His Wife », The New York Times, 31 mars 1988, p. 21.
- Le Petit Bleu, « Agen. «Lettres à Olga» de Vaclav Havel », sur La Dépêche, (consulté le ).
- (en) Richard Eder, « A Czech Playwright’s Years in Prison », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
- (en) « Letters to Olga », sur Kirkus Reviews, (consulté le ).
- Guillaume Narguet, « Publication du livre "Les Lettres d'Olga" », sur Radio Prague, (consulté le ).