L'Arringatore
Date | |
---|---|
Type |
statue en bronze |
Technique |
fonte à la cire perdue |
Hauteur |
179 cm |
Mouvements | |
No d’inventaire |
3 |
Localisation |
Museo Archeologico, Florence (Italie) |
Inscription |
Auleśi meteliś ve vesial clenśi cen flereś tece sanśl terine tuθineś χisvlicś |
L'Arringatore (ou l'Orateur) est une sculpture étrusque en bronze de 179 cm, datée du début du Ier siècle av. J.-C.[1], découverte près du lac de Trasimène en Ombrie en 1566, et conservée au musée archéologique national de Florence.
Historique
[modifier | modifier le code]Elle fut trouvée par un paysan dans le terrain de sa vigne (à Sanguineto sur la rive nord du lac de Trasimène ou à Pila près de Pérouse) en 1566[2],[3] ; Giorgio Vasari la présenta lui-même au duc de Toscane (futur grand-duc Médicis Cosme Ier de Toscane)[4], elle fut intégrée alors à ses collections privées, resta au Palais Pitti jusqu'en 1588 puis fut transférée dans la galerie des sculptures des Offices, et enfin au Musée archéologique national de Florence en 1871[5] (en 2010, dans la salle des grands bronzes avec la Chimère d'Arezzo).
Vasari la cite, en écrivant dans une lettre du 20 septembre 1566, à Borghini : « Il Duca ha avuto una statua di bronzo intera che non gli manca niente, d'uno Scipione Minore [...] di braccia 3 incirca in atto di locuzione. »
Description
[modifier | modifier le code]La statue mesure 179 cm. Elle est fondue en bronze, selon la technique de la cire perdue, et construite en sept parties (creuses sauf pour les jambes pour sa stabilité[5]). La statue est le portrait d'un personnage en tunique et en toge. Une inscription en étrusque, gravée sur la matrice avant la fonte[6], y figure sur le bord inférieur de la toge : auleśi meteliś ve[luś] vesial clenśi / cen flereś tece sanśl tenine / tu θineś χisvlicś. Cette inscription honorifique et votive donne le nom du personnage qui a érigé la statue, Aule Meteli (en latin Aulus Metelus)[1], et le lieu de son érection, un sanctuaire de « Tece Sans ».
Si l'Arringatore appartient encore au milieu culturel étrusque, certains éléments comme le costume et le réalisme du visage sont propres au monde romain[7]. Cette statue pourrait montrer la romanisation progressive de l'aristocratie étrusque[8].
La main du personnage debout, tendue vers le public, ou le ciel, est disproportionnée (une habitude stylistique de la statuaire étrusque) pour rendre l'intention plus évidente.
Interprétations
[modifier | modifier le code]Sa désignation d'Arringatore (orateur ou harangueur) lui vient de sa posture : le bras gauche vers le bas de son vêtement et le droit levé la main en avant, à l'intention du public venu l'écouter.
Il pourrait également s'agir d'une posture de prière[9] par l'aspect dédicatoire de l'inscription en faveur de Tece Sans et son emplacement dans un sanctuaire.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 152.
- à Piancastagnaio pour Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1989
- Les Étrusques et l'Europe, Réunion des Musées nationaux, 1992, notice 240, p. 155.
- Antonio Giuliano, Giancarlo Buzzi, Herscher, Splendeurs étrusques, 1992, Milan (ISBN 2 7335 0204 2), p. 280
- Notice du musée archéologique de Florence
- Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 152-153.
- Giovannangelo Camporeale, « La romanisation », dans Les Étrusques et l'Europe, Réunion des Musées nationaux, 1992, p. 105.
- Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 153.
- Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, p. 146
Sources
[modifier | modifier le code]Annexe
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Images de l'Iconothèque numérique