L'Enfant noir

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L'Enfant noir
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L’Enfant noir est le premier roman de Camara Laye, publié à Paris en 1953. Considérée comme « l'un des textes fondateurs de la littérature africaine contemporaine[1] », cette œuvre largement autobiographique a reçu le prix Charles Veillon 1954 et inspiré en 1995 un film du même nom, réalisé par Laurent Chevallier.

Résumé[modifier | modifier le code]

Le livre est précédé d'un court hommage, en vers, de l'auteur à sa mère, qui symbolise toutes les femmes africaines et joue un rôle important dans le roman.

Laye est un jeune garçon qui vit avec ses parents à Kouroussa, un village de Haute-Guinée. Son père, forgeron et orfèvre, lui enseigne les techniques de son art. Laye rend parfois visite à sa grand-mère qui habite à Tindican, un village voisin où il a découvert la paysannerie. À Kouroussa, il va à l'école française. Il entre dans l'association des non-initiés, où il apprend la mort de son ami Check. Après avoir obtenu son certificat d'aptitude professionnelle à Conakry, Laye se voit offrir la possibilité de continuer ses études en France. Après hésitations, il finit par accepter cette offre avec son amie Marie.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

L’Enfant noir est un roman africain connu et très étudié dans les établissements scolaires européens. Ce succès s'explique par la jeunesse du héros et par le fait que Camara Laye a cherché à rendre accessible la culture africaine en décrivant une Afrique paisible, sans évocation des violences du colonialisme.

Toutefois, cette absence d'engagement politique en période de lutte anti-coloniale et de littérature engagée lui valut de sévères critiques, dont la plus célèbre est celle de l'auteur camerounais Mongo Beti, dans un célèbre article paru dans Présence africaine en 1954, « Afrique noire littérature rose »[2],[3],[4]. D'autres auteurs ont réagi à cette critique[5] : Léopold Sedar Senghor affirme au contraire dans Liberté 1[6] : « Lui reprocher de n’avoir pas fait le procès du colonialisme, c’est lui reprocher de n’avoir pas fait un roman à thèse, ce qui est le contraire du romanesque, c’est lui reprocher d’être resté fidèle à sa race, à sa mission d’écrivain ». Catherine Ndiaye adopte un point de vue proche en déclarant que l'écrivain africain doit selon elle apprendre à écrire en esthète, sans en rester toujours à une approche de sociologue, d'historien ou d'économiste[7].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Le livre a inspiré un film, L'Enfant noir, réalisé par Laurent Chevallier, sorti en France en 1995.

Une adaptation en bande dessinée, L'Enfant noir, par Camara Anzoumana, est parue en 2010.

L'ouvrage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Mabanckou, préface à l'édition Plon 2006, p. IX.
  2. « L'élève migrant africain au tournant des indépendances », Hommes et migrations, nos 1286-1287,‎ , p. 44 (lire en ligne [PDF])
  3. « Remember Mongo Béti », RFI
  4. Alain Mabanckou, préface à l'édition Plon 2006, p. III.
  5. Kom Ambroise (2001), p. 35-36.[lire en ligne]
  6. Léopold Sédar Senghor, Liberté 1, Paris, Seuil, 1964, p. 157, cité par Kom Ambroise (2001), p. 36.
  7. Alain Rouch et Gérard Clavreuil, Littératures nationales d’écriture française, Paris, Bordas, 1986, p. 5, cité par Kom Ambroise (2001), p. 36.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ambroise Kom, « La littérature africaine et les paramètres du canon  », Études françaises, vol. 37, no 2,‎ , p. 33-44 (lire en ligne [PDF])
  • Jacques Bourgeacq, L'Enfant noir de Camara Laye : sous le signe de l'éternel retour, Sherbrooke (Canada), Naaman, (ISBN 2-89040-291-6)
  • Allou Diallo (dir.), Autour d'une œuvre, explication et exploitation : pages choisies de "L'enfant noir" de Camara Laye, Paris, Institut pédagogique national de Guinée-EDICEF, (ISBN 2-85069-487-8)
  • Ange-Séverin Malanda, L'esthétique littéraire de Camara Laye, Paris, Montréal, L'Harmattan, (ISBN 2-7384-8882-X)

Liens externes[modifier | modifier le code]