Journal d'une fille perdue (roman)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Journal d'une fille perdue
Auteur Margarete Böhme
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Version originale
Langue Allemand
Titre Tagebuch einer Verlorenen. Von einer Toten

Journal d'une fille perdue. D'une morte allemand : Tagebuch einer Verlorenen. Von einer Toten) est un ouvrage de Margarete Böhme publié pour la première fois en 1905 en Allemagne, plus précisément à Berlin chez l'éditeur F. Fontane (Friedrich Fontane). Il comptabilise plus de 1 200 000 exemplaires vendus, et est l'un des livres allemands les plus vendus de son époque[1].

Résumé[modifier | modifier le code]

Peu après sa confirmation, la jeune Thymian Gotteball, orpheline de mère, est séduite par Meinert, l'un des assistants de son père. Elle tombe enceinte de lui. Après la naissance de l'enfant illégitime, elle est placée dans un foyer. Désespérée et délaissée par son père qui s'est entre temps remarié, elle tombe dans la prostitution.

Contexte[modifier | modifier le code]

En 1905, Margarete Böhme publie le Journal d'une fille perdue, le présentant comme un journal prétendument authentique d'une prostituée. Environ 7 000 exemplaires furent imprimés au cours des cinq premiers mois. Moins de deux ans plus tard, en 1907, une édition de luxe est publiée marquant plus de 100 000 exemplaires imprimés[2]. Toujours en 1907 paraît déjà la 100e édition de l'ouvrage. Le livre fut traduit en 14 langues. Marqué par une certaine impudence et une critique sociale forte, le livre fit d'emblée sensation.

Après 1933, le Journal d'un fille perdue ne fut plus édité, de même que l'ensemble de l'œuvre de Margarete Böhme. Par la suite, le roman tomba dans l'oubli. Le livre est resté imprimé plus de 25 ans, jusqu'à ce qu'il soit chassé de l'édition par des groupes cherchant à le supprimer au début de l'ère nazie[3]. Aujourd'hui[Quand ?], il n'y a plus de doute sur le fait que la totalité du livre a été écrite par Margarete Böhme elle-même.

Éditions[modifier | modifier le code]

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Le roman a inspiré trois films muets :

Polémiques[modifier | modifier le code]

Tagebuch einer Verlorenen est considéré comme une œuvre de fiction. Cependant, lors de sa première publication, le livre était considéré comme le véritable journal d'une jeune femme. Böhme a prétendu n'être que l'éditeur du manuscrit. L'histoire révélée dans le livre a suscité la controverse. Dans Tagebuch einer Verlorenen, Thymian se tourne vers la prostitution après avoir été séduite par l'assistant de son père et subit le mépris de sa famille et de ses voisins.

La publication et la vente du livre ont donné lieu à des spéculations quant à son auteur. Les lecteurs, les critiques et la presse sont divisés. Böhme et son éditeur ont toujours maintenu leur récit des origines du livre[4]. Certaines premières éditions représentent même des pages manuscrites dites de la main de Thymian. La croyance en son authenticité a perduré dans certains milieux pendant des décennies[3].

Accueil[modifier | modifier le code]

En raison notamment de son sujet sensationnel, le livre s'est avéré extrêmement populaire. À la fin des années 1920, il s'était vendu à plus de 1 200 000 exemplaires, le classant parmi les livres les plus vendus de son époque[1]. Un spécialiste contemporain l'a qualifié de « sans doute le récit autobiographique le plus notoire et certainement le plus réussi commercialement du début du XXe siècle[5]. » L'écrivain Henry Miller le classa parmi les œuvres littéraires l'ayant le plus impressionné, le philosophe Walter Benjamin écrit à son sujet et Bram Stoker (Dracula) en fit également l'éloge.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Donald Ray Richards, The German Bestseller in the 20th Century: A Complete Bibliography and Analysis 1915-1940, Herbert Lang, .
  2. (de) Arno Bammé, Margarete Böhme Die Erfolgsschriftstellerin aus Husum, Profil, .
  3. a et b (de) Thomas Gladysz, Introduction to The Diary of a Lost Girl (édition Louise Brooks), PandorasBox Press, .
  4. (de) Arno Bammé, Der literarische Nachlass der Husumer Erfolgsschriftstellerin Margarete Böhme (1867-1939), Klagenfurt, .
  5. (en) Katharina Gerstenberger, Truth to Tell : German Women's Autobiographies and Turn-of-the-Century Culture, University of Michigan Press, .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Heide Soltau, Das Tagebuch einer Verlorenen, aus dem Nachlass einer Toten; der Welterfolg eines Buches und die Folgen, Klagenfurt, Institut für Interdisziplinäre Forschung und Fortbildung, .