Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort

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Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort
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Jean-Baptiste-Bonaventure Roquefort (de Roquefort de son nom de plume) est un écrivain français, historien et philologue, né à Mons (Belgique) le , mort à la Guadeloupe le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un propriétaire de Saint-Domingue, Roquefort est envoyé à Lyon pour y faire ses études, et arrive à Paris en 1792. Il participe un temps aux campagnes de la Révolution comme jeune soldat, puis s'installe définitivement à Paris, où il donne des leçons de solfège, écrit de la musique, et commence une carrière d'écrivain. Il collabore alors au Magasin encyclopédique, au Mercure de France, au Moniteur universel, à l'Encyclopédie moderne, et étudie en outre la littérature et les langues du Moyen Âge. Son Dictionnaire de la langue romane le fait connaître et lui vaut d'être nommé, en 1809, membre de l'Académie celtique, future Société des Antiquaires de France. À l'époque de la première Restauration, Roquefort, ardent royaliste, ajoute à son nom la particule « de », et se fait appeler pendant quelque temps « de Roquefort-Flamericourt ». En 1816, il remporte un prix de l'Académie des inscriptions et belles-lettres pour son essai De l'état de la poésie française au XIIe et au XIIIe siècle. Dans les années qui suivent, il publie plusieurs éditions nouvelles de livres anciens et collaborent à des ouvrages collectifs.

En 1832, lorsque des émeutes éclatent à la suite d'une épidémie de choléra, « l'infortuné Roquefort faillit être jeté dans la Seine, et il devint fou[1] ». En 1833, Roquefort s'embarque avec sa femme pour aller recueillir une succession à la Guadeloupe ; de santé chancelante, il y meurt peu de temps après son arrivée, le .

Roquefort avait entrepris une Histoire générale de la musique, qu'il ne put achever et qui a disparu, ainsi que la plupart de ses manuscrits.

Autour du Glossaire de la langue romane[modifier | modifier le code]

En 1808, Roquefort publie son Glossaire de la langue romane.

« L'auteur espéra que le gouvernement récompenserait son Glossaire de la langue romane, cette œuvre éminemment nationale, et lorsqu'il eut été admis dans l'Académie celtique, il demanda et obtint l'honneur de présenter lui-même son Glossaire à Napoléon ler. L'empereur lut le titre : « La langue romane! Qu'est-ce que c'est que ça ? dit-il. — Sire, c'est la langue que parlaient nos ancêtres. — Ah ! vous avez dédié ce livre à mon frère Joseph ? — Oui, sire. — C'est très bien... Comment vous nommez-vous ? — Roquefort — Qu'êtes-vous ? — Homme de lettres. — Rien que ça ? » Et Napoléon Ier lui tourna le dos. Roquefort n'eut pas même une récompense honorifique ; aussi un tel désappointement ne contribua pas peu à le ramener à la boisson et aux débauches dont il avait eu l'habitude, quelques années auparavant, avec des artistes de bas étage. »

— J. F. Delion, Catalogue de la bibliothèque de M. le comte Charles de L'Escalopier, 1866

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Matoré, Histoire des dictionnaires français, Paris, Larousse, 1968, p. 133.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]