Jacques François Crespin

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Jacques-François Crespin
Biographie
Naissance
Décès
(à 63 ans)
Alger
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Crespin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Vue de la sépulture.

Jacques François Crespin (né à Vidouville dans la Manche en 1824 et mort à Alger le [1]) est un homme d'affaires et commerçant français. Fils de modestes cultivateurs, on lui doit la création du Commerce par abonnement. Il se définissait lui-même comme un enfant du peuple[2].

Il quitte sa ferme natale pour s'installer à Paris et épouse une modiste du quartier des Batignolles. Il travaille comme imprimeur avant de créer, en 1856, un atelier de photographie utilisant la récente technique du daguerréotype. Il vend des séries de photographies à crédit en s'inspirant des pratiques populaires du crédit à la consommation. Le succès de cette formule lui permet de l'étendre à d'autres articles[3].

En 1856, il ouvre un magasin de meubles qui deviendra par la suite un des plus grands magasins parisiens, le Palais de la nouveauté[4]. Construit pendant les transformations de Paris sous le Second Empire, le bâtiment se situe entre le 11 et le 15 du boulevard Barbès à Paris (18e arrondissement), alors une section récemment ouverte du boulevard Ornano.

Cabinet de dame de style Louis XVI, Jules Verchère, Le mobilier ancien & moderne, 1880.

Crespin invente un système de crédit par bons d'achat : le client, appelé « abonné », achète un bon d'une valeur de cinq fois la somme versée et s'en sert pour faire ses achats. Il rembourse la différence ensuite selon des modalités fixées à l'avance[3]. Selon une réclame de 1879, les « bons Crespin » sont acceptés dans 300 magasins à prix fixe[5].

En outre, Crespin achète des brevets d'invention comme, en 1876, des machines à tuyauter et plisser[6]. En 1880, le chiffre d'affaires de son magasin atteint 5 millions de francs[3].

Il meurt en 1888 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (36e division)[2].

Il laisse à sa veuve et à son fils un patrimoine de près de 10 millions de francs, en grande partie dans l'immobilier. La firme, qui a le statut d'entreprise en nom personnel, est reprise par son ancien commis Georges Dufayel, lui aussi fils de paysans normands, qui lui donne le nom de Grands Magasins Dufayel et qui, par la suite, se présentera à tort comme le vrai fondateur[3]. Son fils, Jules Crespin, épouse en 1890 Camille du Gast, personnalité sportive et mondaine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Alger, n° 346, vue 88/597.
  2. a et b Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 116
  3. a b c et d Albert Anaïs, « Le crédit à la consommation des classes populaires à la Belle Époque. Invention, innovation ou reconfiguration ? », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012/4 (67e année), p. 1049-1082.
  4. Le crédit à la consommation en France, 1947-1965
  5. Sabine Effosse, Le crédit à la consommation en France, 1947-1965, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2014.
  6. Béatrice de Andia, Les cathédrales du commerce parisien: grands magasins et enseignes, Action artistique de la ville de Paris, 2006, p. 82.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Béatrice de Andia, Les cathédrales du commerce parisien: grands magasins et enseignes, Action artistique de la ville de Paris, 2006
  • Albert Anaïs, « Le crédit à la consommation des classes populaires à la Belle Époque. Invention, innovation ou reconfiguration ? », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012/4 (67e année), p. 1049-1082 [1]
  • Sabine Effosse, Le crédit à la consommation en France, 1947-1965, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2014 [2]