Iodorésinifératoxine

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Iodorésinifératoxine
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Identification
Synonymes

5-iodorésinifératoxine

No CAS 535974-91-5
PubChem 6324614
SMILES
Propriétés chimiques
Formule C37H39IO9  [Isomères]
Masse molaire[1] 754,604 6 ± 0,035 1 g/mol
C 58,89 %, H 5,21 %, I 16,82 %, O 19,08 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'iodorésinifératoxine (I-RTX) est un puissant antagoniste compétitif des récepteurs TRPV1 (Transient Receptor Potential Vanilloid 1). L'I-RTX est le dérivé 5-iodé de la résinifératoxine (RTX), un composé présent dans l'euphorbe résinifère (Euphorbia resinifera), plante succulente marocaine.

Synthèse[modifier | modifier le code]

L'I-RTX peut être préparée par substitution électrophile aromatique de la RTX[2], l'iode se substituant en position 5.

Chimie[modifier | modifier le code]

Comme la RTX, l'I-RTX appartient à la famille des daphnanes[3]. La substance est soluble dans le DMSO et dans l'éthanol[4].

Biochimie[modifier | modifier le code]

L'iodation du RTX en position 5 change la nature de la toxine, d'agoniste des récepteurs TRPV1 à antagoniste de ces mêmes récepteurs, avec seulement une légère baisse de l'affinité[5],[6],[7]. La capacité de liaison de l'I-RTX is dépend de la température et du pH, comme l'a montré la recherche sur les cellules HEK 293 exprimant les récepteurs TRPV1. Le pH optimal est entre 7,8 et 8,0, et la capacité de liaison croit nettement avec la température jusqu'à 37 °C, puis décroit avec des températures supérieures[5].

Toxicité[modifier | modifier le code]

Chez la souris, l'I-RTX induit une hypothermie dépendante de la dose, in vivo. Une différence signifiante statistiquement a été rapporté à des doses supérieures à 0,1 µmol/kg. L'effet maximal a été observé a une dose de 1 µmol/kg, 60 à 100 minutes après l'administration. Aucune létalité n'a été signalé dans cette étude[4].

Usage thérapeutique[modifier | modifier le code]

Des recherches cliniques ont été effectuées sur l'utilisation de l'I-RTX comme analgésique, mais plusieurs inconvénients ont été listés : structure chimique complexe, coûts de production élevés et des caractéristiques pharmacocinétiques relativement défavorables[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) Hunter, W.M. & Greenwood, F.C., « Preparation of iodine-131 labeled human growth hormone of high specific activity », Nature, vol. 194, no 4827,‎ , p. 495–496 (PMID 14450081, DOI 10.1038/194495a0)
  3. Seiple, I.B. (2007). Daphane, tigliane, ingenane and diterpenes, accédé le 10 octobre 2009
  4. a et b (en) I Shimizu, T Iida, N Horiuchi et MJ Caterina, « 5-Iodoresiniferatoxin evokes hypothermia in mice and is a partial transient receptor potential vanilloid 1 agonist in vitro », The Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, vol. 314, no 3,‎ , p. 1378–85 (PMID 15947039, DOI 10.1124/jpet.105.084277)
  5. a et b (en) P Wahl, C Foged, S Tullin et C Thomsen, « Iodo-resiniferatoxin, a new potent vanilloid receptor antagonist. », Molecular Pharmacology, vol. 59, no 1,‎ , p. 9–15 (PMID 11125018)
  6. (en) GR Seabrook, KG Sutton, W Jarolimek, GJ Hollingworth, S Teague, J Webb, N Clark, S Boyce et J Kerby, « Functional properties of the high-affinity TRPV1 (VR1) vanilloid receptor antagonist (4-hydroxy-5-iodo-3-methoxyphenylacetate ester) iodo-resiniferatoxin. », The Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, vol. 303, no 3,‎ , p. 1052–60 (PMID 12438527, DOI 10.1124/jpet.102.040394)
  7. a et b (en) M Rigoni, M Trevisani, D Gazzieri, R Nadaletto, M Tognetto, C Creminon, JB Davis, B Campi et S Amadesi, « Neurogenic responses mediated by vanilloid receptor-1 (TRPV1) are blocked by the high affinity antagonist, iodo-resiniferatoxin », British Journal of Pharmacology, vol. 138, no 5,‎ , p. 977–85 (PMID 12642400, PMCID 1573721, DOI 10.1038/sj.bjp.0705110)