Incident de l'Arrow
L' incident de l'Arrow (en anglais « Arrow incident ») est un événement militaire mineur de la révolte des Taiping survenu le mais qui eut des implications critiques en termes de géopolitique en servant de casus belli aux empires coloniaux français et britannique pour la seconde guerre de l'opium.
Contexte
[modifier | modifier le code]Pour permettre aux navires marchands chinois d'opérer autour des ports concernés par le traité de Nankin avec les mêmes droits que les navires britanniques, les autorités britanniques permirent à de nombreux bateaux de s'enregistrer à Hong Kong. À cette période, les guerres intestines dans les rangs de la rébellion Taiping engendrent le début de grands massacres. Ye Mingchen alors gouverneur de Canton réprime largement la rébellion, procède à de grands massacres de dissidents et mène une lutte à terre et en mer contre les forces renégates.
Incident de l'Arrow
[modifier | modifier le code]En , des troupes de marines chinoises saisissent le cargo Arrow sur suspicion de piraterie et de trafic d'opium. 12 membres de l'équipage sur les 14 (tous chinois) furent arrêtés. L'Arrow avait préalablement été utilisé dans des actes de piraterie, capturé par le gouvernement chinois puis revendu. Il avait été par la suite enregistré à Hong Kong comme navire britannique mais continua à battre pavillon britannique même après expiration de son enregistrement ; pavillon qu'il arborait toujours au moment de son arrestation en . Son capitaine, Thomas Kennedy, qui était à bord d'un navire voisin au moment de l'incident déclara avoir vu les soldats chinois descendre et mettre à terre (« Put down ») le pavillon britannique au moment de l'intervention[1]. Le consul britannique à Canton, Harry Parkes, contacta alors Ye Mingchen, commissaire impérial et Viceroi de Liangguang, pour demander la libération immédiate de l'équipage et des excuses officielles pour l'insulte faite au drapeau. Ye libéra 9 des membres d'équipage mais refusa de libérer les 3 derniers[2].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Les empires coloniaux français et britanniques utilisèrent l'incident de l'Arrow comme motif pour la convocation de leurs flottes et le déclenchement de la seconde guerre de l'opium et le les Britanniques détruisirent les 4 forts barrières chinois sur la rivière des perles[3].
Première bataille de Canton
[modifier | modifier le code]Le , les Britanniques demandèrent à pouvoir entrer dans la ville de Canton et le jour suivant, commencèrent à bombarder la ville, envoyant un obus toutes le 5 à 10 minutes[3]. Ye Mingchen proposa une prime pour chaque soldat britannique abattu[3]. Le , une brèche dans les murs de la ville permit aux Britanniques de prendre la ville sans rencontrer de résistance organisée. Le palais de Ye Mingchen fut pris également et un drapeau américain fut planté par James Keenan (Consul des États-Unis) sur sa résidence[3]. Les négociations échouèrent cependant et le soir les troupes se replièrent et le bombardement de la ville reprit.
Bataille du fort French Folly et dénouement de la crise de Canton
[modifier | modifier le code]Le , 23 jonques de guerre se plaçant sous la protection du fort French Folly, un Folly fort tenu par les troupes chinoises, attaquent les jonques Britanniques et les détruisent. Les Britanniques prennent ensuite le fort sans difficultés[4]. Les troupes britanniques capturent finalement la ville et Ye Mingchen en décembre après un bombardement soutenu. Ye est envoyé comme prisonnier de guerre à Calcutta où il meurt un an plus tard.
Les Britanniques retournent à Hong Kong le [3].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Hanes & Sanello, The Opium Wars: The Addiction of One Empire and the Corruption of Another, Robson, , 334 p., p. 176–77
- André Larané, « 8 octobre 1856: Incident de l'Arrow et « Seconde guerre de l'opium » », Herodote.net, (lire en ligne)
- (en) Wong J.Y., Deadly Dreams : Opium and the Arrow War (1856–1860) in China., , 576 p. (ISBN 978-0-521-52619-7, lire en ligne).
- « Bombardment at Canton », Morning Journal, , p. 3