Illusion d'incompétence

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L'illusion d'incompétence est un biais cognitif que l'on observe en milieu scolaire, se définissant comme étant « un décalage négatif marqué entre les capacités ou le potentiel réel de l’élève, tel que l’indique son rendement à des tests standardisés mesurant ses habiletés mentales, et l’évaluation qu’il fait de ces dernières »[1].

Plus concrètement, les élèves pris dans ce biais ont des capacités cognitives normales voire au dessus de la norme, mais n'ont pas de bonnes performances scolaires.

Cadre théorique[modifier | modifier le code]

Kolligian en 1990[2], avait identifié le phénomène du sentiment d'imposture chez certains adultes. Bien qu'ils soient performants et compétents, ces adultes ont tendance à discréditer leurs réussites, à être préoccupés par leur image ; ils manifestent des niveaux d'anxiété élevés, voire des symptômes dépressifs.

Quelques chercheurs, dont Philips[3] ont identifié le même phénomène chez des élèves ayant un haut potentiel intellectuel : malgré des capacités intellectuelles élevées identifiées grâce à des tests, ces élèves perçoivent leurs compétences comme étant inférieures à celle des autres.

Les recherches suivantes ont critiqué le fait que Philips ait pris pour population uniquement des élèves à haut potentiel. Des auteurs comme Galand et Bouffard ont mis en évidence que ce phénomène s'observait aussi chez les autres élèves.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Les conséquences qui ont été identifiées comme étant corrélées au biais d'illusion d'incompétence sont : les élèves préfèrent les travaux simples, ils sont plus anxieux concernant l'évaluation, se trouvent moins curieux en comparaison aux autres, ont tendance à attribuer leurs succès à des causes externes, et à avoir un rendement scolaire plus faible.

Causes[modifier | modifier le code]

Les causes de ce phénomène sont peu connues car celui-ci n’a été identifié que très récemment par les chercheurs.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thérèse Bouffard, Carole Vezeau, Roch Chouinard et Geneviève Marcotte, « L’illusion d’incompétence et les facteurs associés chez l’élève du primaire », Revue française de pédagogie. Recherches en éducation, no 155,‎ , p. 9–20 (ISSN 0556-7807, DOI 10.4000/rfp.61, lire en ligne, consulté le )
  • Galand, Benoît. « La motivation en situation d’apprentissage : les apports de la psychologie de l’éducation ». Revue française de pédagogie, no 155 (): 5‑8
  • Deborah A. Phillips, « Socialization of Perceived Academic Competence among Highly Competent Children », Child Development, vol. 58, no 5,‎ , p. 1308 (DOI 10.2307/1130623, lire en ligne, consulté le )
  • K. Chassangre et S. Callahan, « « J’ai réussi, j’ai de la chance… je serai démasqué » : revue de littérature du syndrome de l’imposteur », Pratiques Psychologiques, vol. 23, no 2,‎ , p. 97–110 (ISSN 1269-1763, DOI 10.1016/j.prps.2017.01.001, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Thérèse Bouffard, Carole Vezeau, Roch Chouinard et Geneviève Marcotte, « L’illusion d’incompétence et les facteurs associés chez l’élève du primaire », Revue française de pédagogie. Recherches en éducation, no 155,‎ , p. 9–20 (ISSN 0556-7807, DOI 10.4000/rfp.61, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) R. J. Sternberg et J. Kolligian Jr, Competence considered, New York, Yale University Press, , « Perceived fraudulence as a dimension of perceived incompetence », p. 261-285
  3. (en) D. A. Phillips, « Socialization of perceived academic competence among highly competent children », Child Development,‎ , p. 1308-1320