Haematoloma dorsata

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cicadelle des pins, Hématolome, Cercope d'Ahrens

Haematoloma dorsata
Description de cette image, également commentée ci-après
Cicadelle des pins.
Classification
Règne Animalia
Sous-règne Bilateria
Infra-règne Protostomia
Super-embr. Ecdysozoa
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Paraneoptera
Ordre Hemiptera
Sous-ordre Auchenorrhyncha
Infra-ordre Cicadomorpha
Super-famille Cercopoidea
Famille Cercopidae
Genre Haematoloma

Espèce

Haematoloma dorsata
(Ahrens, 1812)

Synonymes

  • Haematoloma dorsatum (Ahrens, 1812) (préféré par NCBI)[1]
  • Cercopis dorsata Ahrens, 1812[2]
  • Cercopis quinquemaculata Germar, 1821[2]
  • Triecphora dorsata (Ahrens, 1812)[2]

Haematoloma dorsata est une espèce d'insectes hémiptères de la famille des Cercopidae, du sous-ordre des Auchenorrhynches (cigales, cicadelles, cercopes). Elle porte les noms vernaculaires de Cicadelle des pins, Hématolome, ou Cercope d'Ahrens.

Description[modifier | modifier le code]

Dessin de l’aile d’Haematoloma dorsata.

De forme allongée, avec les ailes repliées en toit, elle est de couleur noire, avec un dessin rouge en forme de « 3 », de « S » ou de « 8 » déformé sur les ailes antérieures. Le critère important pour la détermination est que le dessin rouge borde toujours la bordure de l'aile. Toutefois des individus entièrement noirs sont également mentionnés[3]. Les pattes sont noires. Le corps est pubescent (couvert de poils fins et courts). Elle mesure environ 6,7 à 8,6 mm de long[4],[5],[6],[7].

Confusions[modifier | modifier le code]

Le Cercope sanguin (Cercopis vulnerata), pour contraste. Le dessin rouge n'atteint pas le bord de l'aile.

Superficiellement, on peut la confondre avec le Cercope sanguin (Cercopis vulnerata) ou d'autres espèces du genre Cercopis, mais la teinte du rouge est légèrement plus terne et sombre chez Haematoloma dorsata. Chez les Cercopis, le dessin ne forme pas de cercles rouges entourant du noir, et surtout ne s'allonge pas le long du bord de l'aile alors que chez Haematoloma dorsata, le rouge borde presque toute la longueur de l'aile. Sa taille est également inférieure à celle des Cercopes[5],[7].

Répartition[modifier | modifier le code]

Cette espèce est méditerranéenne, présente du Portugal à la Grèce et à la Turquie (Anatolie), ainsi qu'en Algérie[8], mais elle monte maintenant jusqu'aux Pays-Bas[9],[10]. Elle est présente en France, en Belgique et en Suisse. Elle est mentionnée de Bulgarie sans précision de lieu et sans y avoir été confirmée[11].

En France, elle est présente dans les départements pyrénéens, le quart Sud-Est et dans la moitié nord[2]. Elle semble s'être étendue vers le nord progressivement à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle est mentionnée de l'Yonne en 1880, de Saône et Loire en 1898, et de Seine-et-Oise en 1907, puis trouvée en Lorraine en 1916[12].

Biologie[modifier | modifier le code]

On observe les adultes du printemps au début de l'été. L'accouplement se fait en forme d'angle aigu[13]. Les œufs sont pondus sur le bas des graminées. Les larves se protègent dans une mousse blanche, appelé « crachat de coucou », qu'elles secrètent par l'organe appelé tubules de Malpighi, et composé de mucopolysaccharides et de protéines[14]. Ces larves se nourrissent dans les racines, et ce sont elles qui hivernent. Il n'y a qu'une génération par année[15].

Les adultes se nourrissent sur les aiguilles de conifères, qu'elles piquent de leur rostre piqueur-suceur, pour en aspirer la sève. Elle s'attaque surtout à des espèces ectomycorhiziennes, qui amène plus d'azote dans la sève[16].

Lorsqu'elle est dérangée, elle se laisse tomber au sol, ou effectue des sauts par détente.

Dégâts[modifier | modifier le code]

Plusieurs conifères peuvent être affectés : pins (Pin noir, Pin laricio[17], Pin sylvestre[18], Pin d'Alep[19], Pin ponderosa et d'autres espèces[20]), sur sapins (Abies[12], Picea), sur Pseudotsuga, cèdre, cyprès et genévrier[8]. Les aiguilles ponctionnées se tachent de rangées de cercles jaunâtre à brun, et peuvent tomber ou non, selon l'abondance des piqûres. Cela n'empêche pas les rameaux de l'année de pousser, tout au plus cela affaiblit légèrement l'arbre. Aux Pays-Bas, toutefois, des dégâts plus importants ont été rapportés, dans des forêts de pins au pied desquels poussent l'herbe Deschampsia (Avenella) flexuosa, qui sert de nourriture pour les larves[18].

Classification[modifier | modifier le code]

Elle a été décrite en 1812 par l'entomologiste allemand August Ahrens sous le nom (basionyme) de Cercopis dorsata. Le genre Haematoloma a été créé plus de cent ans plus tard, en 1919, par Hermann Haupt pour la recevoir et la distinguer des Cercopis. Une autre espèce du même genre aurait été décrite par Raymond Poisson en 1925, H. balirana (mentionnée par GBIF[21]).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. NCBI, consulté le 12 avril 2023
  2. a b c et d MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 12 avril 2023
  3. « Haematoloma dorsata », sur truehopperswp.com (consulté le ).
  4. « Haematoloma dorsata », sur Les carnets nature de Jessica (consulté le ).
  5. a et b « Qui est ce cercope ? | La nature de près »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le ).
  6. « Les Cercopidés (première partie) », sur insectes.lecolebuissonniere.eu (consulté le ).
  7. a et b William Della Giustina, « La faune de France des Cercopinae [Hom. Cicadomorpha] », Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 88, no 3,‎ , p. 192–196 (DOI 10.3406/bsef.1983.18302, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b (it) Marco Covassi, Pio Federico Roversi et Paolo Toccafondi, « Danni da Haematoloma dorsatum (Ahrens) su conifere (Homoptera, Cercopidae) », REDIA, vol. 72, no 1,‎ , p. 259-275 (lire en ligne [PDF])
  9. « Haematoloma dorsata (Ahrens, 1812) | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le ).
  10. (en) « Genus Haematoloma Haupt, 1919 », sur dmitriev.speciesfile.org (consulté le ).
  11. (en) Angelova, Radost et Gjonov, Ilia, « Spittlebugs (Hemiptera: Cercopoidea) of Sarnena Sredna Gora (Bulgaria) », ZooNotes, supplément no 11,‎ (DOI 10.5281/ZENODO.5830956, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b Raymond A. Poisson, « Sur la répartition géographique de deux Hémiptères. I. Haematoloma (Triecphora) dorsata (Germ.) [Hom. Cicadidae] nouveau pour la faune de Lorraine. II. Gerris (Limtiotrechus) asper Fieb. [Heter. Gerridae] nouveau pour la faune normande », Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 30, no 3,‎ , p. 39–43 (DOI 10.3406/bsef.1925.27441, lire en ligne, consulté le )
  13. « INSECTES10-8 », sur aramel.free.fr (consulté le ).
  14. (en) Priscilla Farina, Stefano Bedini et Barbara Conti, « Multiple Functions of Malpighian Tubules in Insects: A Review », Insects, vol. 13, no 11,‎ , p. 1001 (ISSN 2075-4450, PMID 36354824, PMCID PMC9697091, DOI 10.3390/insects13111001, lire en ligne, consulté le )
  15. « Haematoloma dorsata »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur aesgsf.free.fr (consulté le ).
  16. (en) Vinton Thompson, « Insect‐plant‐fungus interactions in mycorrhizal associations, with a focus on spittlebugs and ectomycorrhizal host plants », Ecological Entomology, vol. 47, no 6,‎ , p. 915–929 (ISSN 0307-6946 et 1365-2311, DOI 10.1111/een.13192, lire en ligne, consulté le )
  17. « Forêts - Cicadelle des pins », sur ephytia.inra.fr (consulté le ).
  18. a et b (en) L. G. Moraal, « Bionomics ofHaematoloma dorsatum (Hom., Cercopidae) in relation to needle damage in pine forests », Anzeiger füur Schädlingskunde Pflanzenschutz Umweltschutz, vol. 69, no 5,‎ , p. 114–118 (ISSN 0340-7330 et 1612-4766, DOI 10.1007/BF01996882, lire en ligne, consulté le )
  19. Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt - Département de la santé des forêts, « Information santé des forêts - Pin d’Alep, les principaux problèmes sanitaires » [PDF], sur ofme.org, (consulté le ).
  20. (es) A. Notario, L. Castresana et J. R. Baragaño, « Nota sobre un cercopido, Haematoloma dorsatum (Arhens), que ataca a los pinos », Boletín del Servicio de Defensa contra Plagas e Inspección Fitopatológica, vol. 7,‎ , p. 157-160 (lire en ligne [PDF])
  21. (en) « Haematoloma balirana Poisson, 1925 », sur gbif.org (consulté le ).