Gay for pay

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'acteur pornographique Jeff Stryker est l'un des plus célèbres exemples de spécialistes du gay for pay selon Jeffrey Escoffier (en), aux côtés de Ryan Idol et Ken Ryker.

Le gay for pay est un type de scénario dans la pornographie gay qui met en scène un hétérosexuel acceptant d'avoir un rapport sexuel avec un autre homme contre de l'argent. Cette représentation d'une forme de sexe transactionnel tire son érotisme, selon les spécialistes, de ce qu'elle brouille l'identité sexuelle en fournissant un alibi monétaire au désir gai. D'autre part, l'imaginaire du gay for pay joue souvent aussi sur le fantasme de la domination économique, en évoquant les rapports de pouvoir inégalitaires réels au sein de la société. De nombreux acteurs pornographiques se spécialisent dans ce rôle.

Érotisme[modifier | modifier le code]

Brouillage des identités[modifier | modifier le code]

L'érotisme des films gay for pay repose généralement sur une ambigüité de la sexualité de l'acteur. D'un côté, le spectateur peut être excité de voir révélée une homosexualité secrète de l'acteur, mais d'un autre côté, les actes sexuels dépeints peuvent toujours être expliqués par l'argent. Il y a donc une tension entre vérité et théâtralité, qui remet en question la distinction entre hommes gays et hétéro, et permet de constituer un fantasme gay de l'homme hétéro[1],[2],[3].

Rapports de pouvoir[modifier | modifier le code]

Une frange du genre du gay for pay met en scène la pauvreté des hommes payés pour créer un érotisme de la domination de classe, souvent liée au tourisme sexuel[3],[4]. Un producteur connu de ce type de film est Czech hunter[5].

Économie[modifier | modifier le code]

Certains acteurs pornographiques se spécialisent dans le gay for pay, ce qui leur permet de préserver leur image hétérosexuelle auprès de l'audience en ne les montrant pas dans un rôle passif[6].

Pour aller plus loin[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Nicholas De Villiers, « The Videomaker and the Rent Boy: Gay-for-Pay Confessional in 101 Rent Boys and Broke Straight Boys TV », dans I Confess !, McGill-Queen's University Press, , 177–192 p. (ISBN 978-0-2280-0064-8, DOI 10.1515/9780228000648-011/html, lire en ligne)
  2. (en) John Paul Stadler, « Dire straights: the indeterminacy of sexual identity in gay-for-pay pornography », Jump Cut,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) John Mercer, « Gay for Pay: The Internet and the Economics of Homosexual Desire », dans The Handbook of Gender, Sex, and Media, Wiley, , 535–551 p. (ISBN 978-1-4443-3854-6, DOI 10.1002/9781118114254.ch32, lire en ligne)
  4. (en) Mark J. Kiss et Todd G. Morrison, « Eroticizing Desperation: Poverty Gay-for-Pay Porn », Sexuality & Culture, vol. 25, no 4,‎ , p. 1509–1528 (ISSN 1936-4822, DOI 10.1007/s12119-021-09828-7, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Joseph Brennan, « Exploitation in all-male pornography set in the Czech Republic », European Journal of Cultural Studies, vol. 22, no 1,‎ , p. 18–36 (ISSN 1367-5494 et 1460-3551, DOI 10.1177/1367549417719012, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Jeffrey Escoffier, « Gay-for-Pay: Straight Men and the Making of Gay Pornography », Qualitative Sociology, vol. 26, no 4,‎ , p. 531–555 (ISSN 1573-7837, DOI 10.1023/B:QUAS.0000005056.46990.c0, lire en ligne, consulté le )