Gammaridae

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Les Gammares (gammaridés) sont une famille de crustacés appartenant à l'ordre des amphipodes.

Quand les conditions leur conviennent les gammares atteignent des densités d'environ 10 000 individus par mètre carré (ici en forêt dans le parc naturel de Podkomorské lesy, République Tchèque, Moravie du Sud
Le gammare s'adapte à des pressions variées, ici cohabitant avec des planaires à 37 m de profondeur
(Carrière de Barges, Tournai, Belgique)

Écologie[modifier | modifier le code]

Les gammares consomment des microalgues, des microchampignons aquatiques[1] ; ils peuvent être détritivores et prédateurs.

Ils sont considérés comme de bons marqueurs biologiques et bioindicateurs de la qualité de l'eau[2]. Les gammares sont sédentaires et résistants à certains micro-polluants. Lors de l'évaluation de l'indice biotique général normalisé d'un cours d'eau, la présence de gammares peut indiquer un milieu de qualité médiocre si d'autres espèces plus exigeantes ne sont pas également présentes et si la gamme d'espèces de gammares est faible[3].

Alimentation[modifier | modifier le code]

Les gammares présentent une alimentation très variée. Relativement opportunistes, ils sont à la fois détritivores, herbivores, prédateurs et charognards. Leur alimentation se compose donc d'un mélange de matière végétale fraiche ou en décomposition, d'algues, d'autres macro-invertébrés et probablement de micro-organismes, notamment des champignons et du film bactérien se développant sur les matières en décomposition. En absence de proies, les gammares deviennent volontiers cannibales. Une prédation intraguilde est également observée, avec certaines espèces de gammares se nourrissant d'autres espèces. Cette prédation est par ailleurs un élément facilitant l'installation d'espèces invasives de gammares aux dépens d'espèces natives.
Une étude menée en Angleterre au début des années 1970 a montré que les algues constituaient au moins 3 % du bol alimentaire des gammares, contre un minimum de 14 % chez les aselles, un groupe proche des gammares[4]. Les gammares digèrent moins bien les algues que les aselles, l'efficacité de digestion variant selon les taxons d'algues. Ainsi, la diatomée Achnanthes minutissima était dans ce contexte la mieux digérée dans l'intestin du gammare (1,5 à 14 % d'algues survivantes) alors que toutes les espèces du genre Cymbella spp. résistaient mieux (taux de survie : 18 à 62 %)[4]. Il faut environ 18h à un gammare pour vider son intestin des algues et détritus végétaux qu'il contient à 15 °C, et 40h à °C (contre respectivement 25h et 75h pour les aselles). Le broutage par ces deux genres a donc probablement peu d'effet sur le nombre d'algues présentes dans l'environnement[4].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La reproduction se fait de manière sexuée. Les mâles s'accrochent aux femelles grâce à leurs gnathopodes (deux premières paires de pattes) très développés. Ces péréiopodes constituent par ailleurs un moyen de différencier mâles et femelles, ceux-ci présentant un dimorphisme sexuel. Le mâle reste ainsi accroché en "amplexus" à la femelle, jusqu'à pouvoir féconder cette dernière. Dans un couple en amplexus, le mâle et la femelle présentent un dimorphisme de taille, le mâle étant plus gros que la femelle. Les spermatozoïdes sont déposés à la face ventrale du corps de la femelle, et les œufs sont fécondés lors de la ponte (fécondation externe). Le développement s’accomplit dans la poche incubatrice d’où sortent des jeunes semblables aux adultes (développement direct).

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Cette famille comporte les genres suivants :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Graça, M. A. S., Maltby, L., & Calow, P. (1993). Importance of fungi in the diet of Gammarus pulex and Asellus aquaticus I: feeding strategies. Oecologia, 93(1), 139-144.
  2. Cf G. Tuffery et J. Verneaux, « Une méthode zoologique pratique de détermination de la qualité biologique des eaux courantes. Indices biotiques », Ann. Scient. Univ. de Besançon: Zoologie, Besançon, no 3,‎ , p. 79-90.
  3. Cf. « L’Indice Biologique Global Normalisé (I.B.G.N.) » [PDF], sur Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Vallée de la Bièvre
  4. a b et c Moore, J. W. (1975). The role of algae in the diet of Asellus aquaticus L. and Gammarus pulex L. The Journal of Animal Ecology, 719-730. (résumé)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Clés de détermination[modifier | modifier le code]

  • Piscart C & Bollache L (2012) Amphipodes de surface (écologie et la systématique des Crustacés Amphipodes de surface des eaux continentales françaises), 113 pages. lien

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

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