Foxfire (mycologie)

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Panellus stipticus à Mount Vernon (en) au Wisconsin.

Un Foxfire (lit. Feu de renard), parfois appelé Feu de fée ou encore Feu de chimpanzé, résulte de la bioluminescence créée par certains mycètes présents dans le bois mort. La lueur bleu-verdâtre visible est due à une luciférase, une enzyme oxydante, qui émet de la lumière lorsqu'elle est en contact avec une luciférine. Diverses hypothèses sont émises à propos du rôle de cette bioluminescence : attraction d'arthropodes (notamment les moucherons mycophages (en) qui y déposent leurs œufs) dispersant les spores fongiques principalement par zoochorie, signal aposématique d'avertissement propre à protéger ces champignons contre les mammifères herbivores[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le Pleurote de l'olivier, champignon dans lequel le phénomène peut se produire : l’Octoshroom dans le film Avatar évoque ces lamelles bioluminescentes[2].

Aspects historiques[modifier | modifier le code]

Omphalotus nidiformis, une autre espèce de champignons pouvant briller dans le noir.
Lumière de remplissage (en) artificielle contrastant avec l'éclat naturel du champignon.

Ce type de phénomène est connu depuis très longtemps, décrit par des auteurs antiques comme Pline ou Aristote[3]. Selon diverses traditions folkloriques des cultures mycophiles, son observation dans le bois mort des forêts indiquait l'endroit où les fées faisaient la fête tous les soirs, d'où le nom vernaculaire de feu de fées[4]. Il est possible aussi que certains feux follets aient pour origine ces mycètes, comme le suggère le nom vernaculaire de « champignon feu follet » donné au Faux Clytocybe lumineux[5]. Le mycologue Roger Phillips suggère que c'est ce phénomène qui aurait inspiré les baguettes des fées luminescentes[3]. Au XVIIe siècle, le physicien et chimiste irlandais Robert Boyle détermine que la bioluminescence fongique nécessite de l'air (la réaction biochimique se fait en présence d'oxygène)[6]. Pendant la première Guerre mondiale, des soldats collaient un fragment de ces champignons sur leur casque pour éviter des collisions dans les tranchées où l'utilisation de flammes dans les lampes à pétrole et d'explosifs n'était pas compatible[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Patrick Harding, Collins Mushroom Miscellany, Collins, , p. 101.
  2. (en) Maria Wilhelm, Dirk Mathison, James Cameron's Avatar: An Activist Survival Guide, Harper Collins, , p. 133-134.
  3. a b et c (en) Robert Rogers, The Fungal Pharmacy: The Complete Guide to Medicinal Mushrooms and Lichens of North America, North Atlantic Books, , p. 59.
  4. (en) Bernard Pelletier, Empire Biota: Taxonomy and Evolution 2nd Edition, Lulu, , p. 251
  5. (en) Frank M. Dugan, « Fungi, folkways and fairytales: Mushrooms and mildews in stories, remedies, and rituals, from Oberon to the Internet », North American Fungi, vol. 3, no 7,‎ , p. 23-72 (DOI 10.2509/naf2008.003.0074).
  6. (en) Greg Marley, Chanterelle Dreams, Amanita Nightmares: The Love, Lore, and Mystique of Mushrooms, Chelsea Green Publishing, , p. 204.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]