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Fondation Sécurité des patients Suisse

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La Fondation Sécurité des patients Suisse a été fondée en 2003 par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et les associations suisses de soins dans le but d'être un centre de compétence national pour promouvoir la sécurité des patients au niveau interprofessionnel. La Fondation Sécurité des patients Suisse s’engage pour que les patients soient traités en toute sécurité et subissent moins de dommages lors des soins médicaux. Elle se concentre sur la prévention des erreurs qui arrivent même chez les professionnels expérimentés, mais que des mesures appropriées peuvent éviter. Elle met tout en œuvre pour que la sécurité des patients occupe une place importante dans le travail quotidien de toutes les organisations du système de santé suisse et de tous les professionnels de la santé.

Tâches[modifier | modifier le code]

Conjointement avec les prestataires de soins et les acteurs concernés du domaine de la santé publique, la fondation initie et réalise des programmes nationaux et des projets de qualité et offre des  prestations visant à améliorer durablement la sécurité des patients. Une priorité est donnée à la mise en œuvre à grande échelle, institutionnelle et intersectorielle, de mesures visant à améliorer la culture de la sécurité et à informer les professionnels et le grand public sur ces thèmes de sécurité[1].

  • Identification et analyse des risques pour la sécurité des patients
  • Développement et pilotage de mesures visant à réduire ces risques
  • Diffusion et mise en œuvre de l'expertise et des connaissances
  • Mise en réseau avec des partenaires nationaux et internationaux

Fondation[modifier | modifier le code]

En 2001, deux incidents graves évitables (never events), une fatale erreur de côté lors de l’amputation d’une jambe et une confusion mortelle d’ampoules, amenèrent la Conseillère fédérale de l’époque à créer un groupe de travail. Celui-ci fut appelé à faire des propositions en vue d’un programme national d’amélioration de la sécurité des patients. Les exigences formulées portaient notamment sur la création d’un centre national dédié à la sécurité des patients. La Fondation Sécurité des patients Suisse fut créée le 18 novembre 2003 avec un financement de départ unique accordé par l’Office fédéral de la santé publique. À ce jour elle compte 14 organisations fondatrices[2],[3].

Principales activités[modifier | modifier le code]

CIRRNET[modifier | modifier le code]

La Fondation Sécurité des patients Suisse exploite CIRRNET depuis 2006. CIRRNET, le Critical Incident Reporting & Reacting Network, assume en tant qu’institution suprarégionale une fonction centrale de réseau pour les systèmes locaux de déclaration des erreurs en Suisse. Tous les établissements affiliés peuvent introduire leurs déclarations CIRS locales de manière anonyme dans la banque de données CIRRNET et contribuer ainsi au recensement général des risques encourus par les patients. Des mesures sont déduites afin de réduire ces risques[4].

Chambre des erreurs[modifier | modifier le code]

Une chambre des erreurs est un espace de formation visant à améliorer la sécurité des patients. Des erreurs et des risques sont dissimulés dans une ou plusieurs salles spécialement préparées à cet effet (une chambre de patients, un laboratoire, une salle à manger, un coin-conseil). Les collaborateurs tentent ensuite de les découvrir. Cette méthode de formation sensibilise, exerce de l’attention de manière ludique et favorise la résolution commune de problèmes. La Fondation Sécurité des patients Suisse a développé, avec des partenaires de terrain, des guides pour la réalisation autonome d'une chambre des erreurs dans les secteurs de l'hôpital, de la pharmacie d'officine, de la maison de retraite et EMS, du cabinet de médecins de famille et de pédiatrie. D'autres guides suivront (psychiatrie, soins à domicile). La chambre des erreurs est une méthode d'entraînement établie au niveau international, développée à l'origine pour le secteur hospitalier[5].

Semaine d’action pour la sécurité des patients[modifier | modifier le code]

La Fondation Sécurité des patients Suisse organise chaque année, pendant la semaine de la Journée mondiale de la sécurité des patients de l'OMS[6], le 17 septembre, une semaine d'action nationale sur un aspect particulier de la sécurité des patients. Les Objectifs sont d'augmenter la visibilité du thème de la sécurité des patients en Suisse, d'offrir de bonnes possibilités de participation aux prestataires de tous les secteurs et de différents groupes professionnels et de mettre à disposition de matériel et d'outils utiles sur le thème concerné. En outre, il y'a une campagne de sensibilisation des organisations de santé[7].

PatBox.ch – la plateforme de déclaration pour les patients et leurs proches[modifier | modifier le code]

PatBox.ch est la première plateforme intersectorielle qui recueille directement les expériences des patients et de leurs proches. Elle offre ainsi des informations sur l’ensemble du parcours des patients et peut ainsi aider à identifier les problèmes lors des transitions de soins. En outre, les domaines dans lesquels les systèmes de déclaration ne font pas encore partie de la norme à grande échelle et qui ne sont pas suffisamment représentés jusqu’à présent, par exemple dans le secteur ambulatoire, sont également inclus. La collecte et l’analyse d’informations qualitatives solides du point de vue des patients permettent de les rendre accessibles aux personnes concernées et aux prestataires de soins à un niveau supérieur. Les expériences recueillies à partir de cas individuels peuvent ainsi être transformées en connaissances systématiques et des mesures peuvent en être déduites. Les déclarants peuvent, s’ils le souhaitent, bénéficier d’un conseil et d’un soutien supplémentaires de la part de l’OSP[8].

Cours ERA (Error & Risk Analysis)[modifier | modifier le code]

Malgré toutes les précautions prises, il est impossible d'éviter totalement les événements critiques ou graves dans le secteur de la santé. Les cours ERA organisés plusieurs fois par an (en français à Genève en collaboration avec les Hôpitaux universitaires de Genève, en allemand à Zurich) enseignent la méthodologie de l'analyse systémique des incidents afin de comprendre les erreurs, d'identifier les risques et de pouvoir prendre des mesures pour éviter qu'ils ne se reproduisent[9].

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • Mesures de sécurité pour le méthotrexate: Brühwiler, L.D., Gresch, S.J., Schwappach, D.L.B. Implementation status of safety measures to prevent errors with non-oncologic methotrexate: surveys in community and hospital pharmacies. Int J Clin Pharm 45, 739–747 (2023). https://doi.org/10.1007/s11096-023-01567-z[10]
  • La chambre des erreurs pour les cabinets de médecine de famille et de pédiatrie: Gehring, K., Niederhauser, A., Schwappach, D.L.B., Brühwiler, L. Der Room of Horrors für Haus- und Kinderarztpraxen. Prim Hosp Care Allg Inn Med. 2023;23(02):27-29. https://doi.org/10.4414/phc-d.2023.10507[11]
  • Améliorer la qualité grâce à l’audit par des pairs et le feedback: Fridrich, A., Imhof, A., Staender, S., Brenni, M., Schwappach, D.L.B. A quality improvement initiative using peer audit and feedback to improve compliance, International Journal for Quality in Health Care, Volume 34, Issue 3, 2022, mzac058, https://doi.org/10.1093/intqhc/mzac058[12]
  • Conformité à la check-list chirurgicale: Fridrich, A., Imhof, A. & Schwappach, D.L.B. Compliance with the surgical safety checklist in Switzerland: an observational multicenter study based on self-reported data. Patient Saf Surg 16, 17 (2022). https://doi.org/10.1186/s13037-022-00327-8[13]
  • Les Publications N° 1–10 sur la sécurité des patients: Les publications sur la sécurité des patients - Patientensicherheit

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Stratégie », sur Sécurité des patients (consulté le )
  2. « Comités », sur Sécurité des patients (consulté le )
  3. « BAG, Nationaler Bericht - Verbesserung der Qualität und Patientensicherheit des Schweizerischen Gesundheitswesen (Bericht von A. Staines und C. Vincent) » (consulté le )
  4. « À propos du CIRRNET », sur Sécurité des patients (consulté le )
  5. Chantal Zimmermann, Annemarie Fridrich et David L. B. Schwappach, « Training Situational Awareness for Patient Safety in a Room of Horrors: An Evaluation of a Low-Fidelity Simulation Method », Journal of Patient Safety, vol. 17, no 8,‎ , e1026 (ISSN 1549-8417, DOI 10.1097/PTS.0000000000000806, lire en ligne, consulté le )
  6. « World Patient Safety Day campaign », sur www.who.int (consulté le )
  7. « Semaine d’action pour la sécurité des patients 2024 », sur Sécurité des patients (consulté le )
  8. « PatBox.ch », sur patbox.ch (consulté le )
  9. « Cours ERA », sur Sécurité des patients, (consulté le )
  10. Lea D. Brühwiler, Simone J. Gresch et David L. B. Schwappach, « Implementation status of safety measures to prevent errors with non-oncologic methotrexate: surveys in community and hospital pharmacies », International Journal of Clinical Pharmacy, vol. 45, no 3,‎ , p. 739–747 (ISSN 2210-7711, PMID 36991221, PMCID PMC10250446, DOI 10.1007/s11096-023-01567-z, lire en ligne, consulté le )
  11. Katrin Gehring, Andrea Niederhauser, David Schwappach et Lea Brühwiler, « Der Room of Horrors für Haus- und Kinderarztpraxen », Primary and Hospital Care: Allgemeine Innere Medizin, vol. 23, no 02,‎ , p. 27–29 (ISSN 2297-7163, lire en ligne, consulté le )
  12. Annemarie Fridrich, Anita Imhof, Sven Staender, Mirko Brenni, David Schwappach, « A quality improvement initiative using peer audit and feedback to improve compliance » (consulté le )
  13. Annemarie Fridrich, Anita Imhof, David L. B. Schwappach, « Compliance with the surgical safety checklist in Switzerland: an observational multicenter study based on self-reported data » (consulté le )