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Fasciite nécrosante

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Fasciite nécrosante
Description de cette image, également commentée ci-après
Patient avec une fasciite nécrosante. La jambe gauche présente une rougeur et une nécrose extensives.

Traitement
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 L87Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 M72.6
CIM-9 728.8
OMIM 607395
DiseasesDB 31119
MedlinePlus 001443
eMedicine 784690
MeSH D019115

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La fasciite nécrosante est une infection rare de la peau et des tissus sous-cutanés profonds, se propageant le long des fascia et du tissu adipeux, surtout causée par le streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes[1]) mais également par d'autres bactéries telles que Vibrio vulnificus, Clostridium perfringens ou Bacteroides fragilis (en).

Ces bactéries sont également appelées « bactéries mangeuses de chair », mais cette appellation est fausse. En réalité, ces bactéries ne se nourrissent pas de la chair, mais libèrent des toxines, mortelles pour les cellules vivantes, ou, qui par leurs effets sur le système immunitaire, conduisent à la production de radicaux libres[2].

La fasciite nécrosante est une urgence médicale dont l'évolution rapide est parfois fatale.

Symptômes

Une porte d'entrée à l'infection est retrouvée dans les trois quarts des cas[3].

L’infection débute localement, sur une zone sujette à un traumatisme, qui peut être sévère (comme le résultat d’une chirurgie), ou mineur, voire non-apparent[2].

Au début, les douleurs locales sont disproportionnées par rapport à l'atteinte visible de la peau. Pendant l’évolution de la maladie, les tissus enflent, souvent en l’espace de quelques heures. Les signes d’inflammation peuvent apparaitre rapidement, tels la rougeur, le gonflement et la chaleur de la peau. Les lésions de la peau forment des plaques rouges disparates progressant vers le rouge-foncé, le violet et finalement noir. Des cloques peuvent apparaître, suivies d’une nécrose des tissus sous-cutanés.

La fasciite peut mener à l'état de choc.

Examens complémentaires

Il existe un syndrome inflammatoire avec élévation de la CRP et leucocytose. Une biopsie du tissu atteint et des hémocultures peuvent être effectués pour identifier le germe responsable. La présence d'une hyponatrémie (baisse de la concentration sanguine en sodium) pourrait être évocateur[3].

L'échographie peut contribuer au diagnostic[4]. Le scanner de la zone suspecte a une très bonne sensibilité (asymétrie des densités par rapport au côté sain, présence d'air, d'une collection liquidienne, nécrose musculaire)[5]. L'IRM peut également aider au diagnostic[6].

L'exploration chirurgicale permet le diagnostic et constitue le traitement si les autres examens n'ont pas permis d'éliminer une fasciite nécrosante.

Traitement

Le traitement, urgent, est toujours mixte, médical et chirurgical[2]. L'antibiothérapie est nécessaire et doit être adaptée aux germes suspectés. Le traitement chirurgical immédiat est un débridement des zones nécrotiques, parfois une amputation devient nécessaire.

Épidémiologie

On estime entre 90 et 200 nouveaux cas au Canada chaque année, dont 20 à 30 sont mortels. Au Royaume-Uni, environ 500 nouveaux cas sont décrits chaque année[7].

L'atteinte est favorisée par un système immunitaire affaibli temporairement par un traitement médicamenteux (immunosuppresseur thérapies lourdes), l'âge (neutropénie), Réactions Immunitairaire Chroniques dîtes RIC (lupus arthrite etc), cela amène souvent les personnes immunitairement affaiblies à un traitement antibiothérapique local des plaies systématique comme l'acide fusidique que ce soit pour des plaies ou sutures, diabète, une hépatite chronique, un cancer, une toxicomanie intra-veineuse[3].

Le traitement par AINS chez l'enfant, souvent lors de varicelle, est suspecté par ANSM d'avoir une rôle favorisant de complications rares mais graves : infection à streptocoque pyogène dans le tissu mou (Fasciite nécrosante)[8].

Pronostic

Il s'agit d'une affection grave, avec une mortalité atteignant 30 %[1]. Le pronostic est amélioré en cas de prise en charge rapide, avec un traitement médico-chirurgical adapté [9].

Notes et références

  1. a et b McHenry CR, Piotrowski JJ, Petrinic D, Malangoni MA, Determinants of mortality for necrotizing soft-tissue infections, Ann Surg, 1995;221:558-63
  2. a b et c Bourgault Villada I, Chosidow O., « Fasciite nécrosante », Maladies, sur www.therapeutique-dermatologique.org, (consulté le )
  3. a b et c (en) Sultan HY, Boyle AA, Sheppard N., « Necrotising fasciitis », BMJ, no 345,‎ , e4274 (lire en ligne)
  4. (en) Yen Z-S, Wang H-P, Ma H-M, Chen S-C, Chen W-J., « Ultrasonographic screening of clinically-suspected necrotizing fasciitis », Acad Emerg Med., no 9,‎ , p. 1448-51. (résumé)
  5. (en) Zacharias N, Velmahos GC, Salama A, Alam HB, de Mova M, King DR. et al., « Diagnosis of necrotizing soft tissue infections by computed tomography », Arch Surgery, no 145,‎ , p. 452-5. (lire en ligne)
  6. Schmid MR, Kossmann T, Duewell S, Differentiation of necrotizing fasciitis and cellulitis using MR imaging, Am J Roentgenol. 1998;170:615-20
  7. (en) Hasham S, Matteucci P, Stanley P, Hart N., « Necrotising fasciitis », BMJ, no 330,‎ , p. 830-3. (lire en ligne)
  8. « L'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dans le traitement de la fièvre et/ou de la douleur, n'est pas recommandée chez l'enfant atteint de varicelle - ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », sur ansm.sante.fr (consulté le )
  9. Bilton BD, Zibari GB, McMillan RW, Aggressive surgical management of necrotizing fasciitis serves to decrease mortality: a retrospective study, Am Surg, 1998;64:397-400