Guinement

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Guinement (ou Guinamant en breton) est un nom de famille français issu d'un prénom, que l'on rencontre dans différentes régions françaises.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le patronyme Guinamant et ses variantes dérivent d’un prénom vraisemblablement d'origine germanique : Winaman, win ami et man homme[1].

Il existe un saint Winaman, moine bénédictin anglais neveu de saint Siegfrid de Suède, martyr en 1022 ou 1040 selon les sources[2]. Unaman, Sunaman et Winaman neveux (sv) de Siegfrid furent attaqués à Växjö par Gunnar Gröpe, opposant au roi de Suède, et eurent la tête tranchée puis jetée dans un lac. La légende indique que lorsque l'on retrouva les trois têtes elles parlèrent et indiquèrent les noms des coupables. Le blason de l'évêque de Växjö est de gueules à trois têtes de moines d'argent.

On trouve aussi en tant que prénom, Guinamant de Merdrignac, vivant au début du XIIIe siècle autour d’Évran dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne[3].

Variantes[modifier | modifier le code]

En Bretagne, les formes principales sont :

On trouve la variante Guinamand (avec un d).

La majorité des signatures antérieures au XVIIIe siècle sont Guynement et Guinamant.

Dérivés toponymiques[modifier | modifier le code]

Ce prénom a donné des noms de lieux, probablement issus du prénom du propriétaire. On trouve ainsi :

  • La Mothe Guynement, à Marigny-Brizay entre Poitiers et Châtellerault, dans le département de la Vienne, en région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes[4] ;
  • Le lieu appelé Guinamand (Los Guinamans, Dinamand), de la paroisse du Pertuis au diocèse du Puy, dans le département de la Haute-Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes[5] ;
  • Guinamant en La Chapelle-Neuve, anciennement en Plougonver, dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne[6].

Familles portant ce nom de famille[modifier | modifier le code]

Famille Guinamand, en Velay[modifier | modifier le code]

Le lieu appelé Guinamand (Los Guinamans, Dinamand), de la paroisse du Pertuis au diocèse du Puy, semble avoir été le berceau de cette antique race. Seigneurs de Saint-Étienne-Lardeyrol ; possessionnés au Riou, Blavosy, le Boussillon, Faugères, Mars, Seneuil, Jabruzac, le Roure, Boissier, Vernusses, Mercœur (par. de Malrevers), Clissac, Ebde, Malataverne, etc. (Velay).

L'article de Gaston de Jourda de Vaux dans son nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy permet d'établir la généalogie suivante [7] :

« N. Guinamandus », religieux de l'abbaye de la Chaise-Dieu, et sculpteur de ce temps (1077) ;

Pierre Guinamand, témoin à une donation consentie par Armand, vicomte de Polignac, en faveur de l'abbaye de Pébrac (1129) ;

Pierre « Guinamandi », que cite la donation des églises de Saint-Andéol et de Saint-Martin de Polignac faite à l'abbaye de Pébrac, par Armand III, vicomte de Polignac, Étienne de Taillefer, son fils, le vicomte Pons I et Humbert d'Albon, évêque du Puy, en 1142 ;

Pons Guinamand est témoin en 1163, d'une vente faite aux hospitaliers de St-Jean de Jérusalem du Velay ;

Guillaume Guinamand, qui vendit à la collégiale de Saint-Georges du Puy, ce qu'il possédait au terroir de Chassende près le Puy (1170 env.) ;

Dame Guinamand (domina Guinamanda), mère d'Astafort, damoiseau, qui céda à la collégiale de Saint-Georges du Puy, la terre et les droits sur le terroir de Chassende ; acte ratifié en , par Étienne de Chalencon, évêque du Puy ;

Bertrand, Pierre Guinamand, frères, qui reconnurent leurs maisons situées à Mahons, Bosches et la Folade (par. de Cons, au mandt de Châteauneuf-sur-Sioules), au comte de Poitiers, à cause de son comté d'Auvergne (1250, 1266) ;

En 1291, Guillaume Guinamant, auvergnat, reçu en 1276 sergent de l'ordre du Temple à Barletta en Italie, est tué au siège de Saint-Jean-d'Acre.

En 1291 et 1296, Pierre Guinamand, chevalier, fait hommage à l’Évêque du Puy, ce qu'il avait de lui aux villages de Blavosy, Riou, Jabruzac, Boussillon (bois), Faugères, Mercœur, Seneuil, Mars, un demi pré sis à Ebde (jusqu'au four qui est de la directe de Guillaume Guinamand) ; Noble Pierre Guinamand chevalier, coseigneur de Mercoeur près Malrevers en 1291. Hommage que renouvèlent dame Aigline, qui, veuve du précédent, agissait en qualité de tutrice de leur fils Poncet (1296) pour le château et le mandement de Mercoeur.

1298, vente faite par Pierre Guinement à noble Pons de Glavenas, sieur de Lardérol et Glavenas, de 9 cartons de froment et 3 cartons de seigle au terroir de Montmey et del Suc, reçu par Eschirol, notaire.

Autre Pierre Guinamand, chevalier, et son fils Pierre , qui est qualifié chevalier, en 1327, est coseigneur de Mercoeur, de Blavozy, d'Ebde en 1308; Catherine, femme du précédent (1328) ; Pons Guinamand, de Riou (1340), seigneur de Rioux, du Roure, de Vernusses, coseigneur de Mercoeur,; 11 juillet 1354, sentence du juge royal du Velay : les habitants du village de Combriol sont déboutés du droit de faire pacauger leurs bestiaux dans les prés du prieur sis à Combriol et dans les prés de noble Marguerite, veuve de Pons Guinamand, damoiseau; Guillaume Guinamand (fils du précédent) en 1343. Le jeudi de la Toussaint de 1315 , Hugues d'Adiac, fils de feu Robert, agissant en qualité de mari de noble Marie Guinamand, de Saint-Etienne-Lardeyrol, se reconnut vassal de Louis de Glavenas.

En 1384, Pons Guinamand, de Riou, se reconnait vassal de l’Évêque du Puy, pour ce qu'il tenait de lui dans le mandement de Mercœur, à Seneuil, Clissac, le Riou, Malrevers, etc." [7]

1402, écuyer Pierre Guinement, dit de la Fullade, acquiert des terres, rentes, cens et autres objets de Hugues, seigneur de la Roche de Chateauneuf, chevalier.

Noble Lambert Guinamand, sgr de St-Étienne-Lardeyrol fut témoin le 16 décembre 1454 de l'inventaire du mobilier du château de Bonneville, après le décès de Gonet de Chapteuil, seigneur de Bonneville.

Famille Guynement, Poitou[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Selon le Dictionnaire topographique du département de la Vienne [8] :

  • La Roche ou La Motte-Guignement, ancien fief relevant de la Tour-de-Beaumont, commune de Beaumont ;
  • Hébergement de la roche, autrement appelé La Mothe-Guynement, 1476 (seign. de la Tour-de-Beaumont) ;
  • de la Roche alias La Mothe-Guignement, 1499 (duché de Châtellerault, 4). – Ce lieu est aujourd'hui inconnu.

La Mothe Guynement[modifier | modifier le code]

Un second groupe de mottes se détache (fig. 3) : Prinçay à Availles-en-Châtellerault, Bois-Vert à Chénevelles, la Mothe Guynement à Marigny-Brizay et peut-être Bellevue à Dangé-Saint-Romain pour laquelle n’existent que des présomptions. Celle de Prinçay 20, succédant éventuellement à une villa mentionnée vers 1020, avait déjà disparu en 1430 ; jouxtant la forêt, elle pourrait être associée au lieudit du Port-à-Chillou en contrebas sur la Vienne. La Mothe Guynement, disparue, dominait la rupture de pente en bordure de forêt ; peut-être liée à un dénommé Jehan Guinement connu en 1431, elle n’est citée pour la première fois qu’en 1476 21. La motte de Bois-Vert 22, avec son étang, est consécutive au défrichement du plateau et correspond aux communes de Leigné-les-Bois et de Coussay-les-Bois, dont les noms sont assez expressifs dans ce sens[9].

Jean Guinemend servit comme brigadier du seigneur de l’Aigle au ban des nobles du Poitou de 1467. François Guinemand, fils de Jean Guinemend, était brigadier à l’arrière-ban du Poitou de 1488 et demeurait à la châtellenie de Vouvent et servit à celle de 1489 pour lui et son beau-frère.

La Guinemandière[modifier | modifier le code]

Il y existe une famille dans les environs de La Roche-sur-Yon ayant donner son nom au fief de la Guinemendière en Saint-Martin-Lars-en-Sainte-Hermine, dans le département de la Vendée en région Pays de la Loire[10].

Pendant quatre siècles, le fief de la Guinemandière (aujourd'hui château de La Guillemandière), a appartenu à la famille Racodet arrivée en Bas-Poitou en 1340 après le mariage de Gilles Racodet avec Sybille Guinemant, fille d'André Guinemant, sieur de la Guinemendière. Jacques Racodet est lieutenant du sieur de Bellisle, puis lieutenant d'une compagnie de 100 hommes d'armes, et maître d'hôtel d'Henri IV. Ce dernier aurait séjourné à la Guinemandière, et les archives du château conservent trois autographes de sa main.

Famille Guinement, en pays de Retz, duché de Bretagne[modifier | modifier le code]

Jean Guinement est cité en 1408 comme étant le châtelain du Bourgneuf-en-Rais pour la dame de La Suze, Catherine de Machecoul, mère de Jean de Craon, grand-père et tuteur de Gilles de Rais et de René de Rais.

Olivier Guinement, écuyer, sieur de l'Hôpital, rend hommage en 1459 à René de Retz, frère cadet de Gilles de Rais pour les tenus et rachats qu'il détient à Bourgneuf-en-Rais.

Le 26 juin 1477, demoiselle Gervaise du Pé, veuve de Jean Guinement, sieur de l'Hôpital, comparant par Gilles du Pé, fils de Bernard du Pé et de Catherine Gillet, demande son douaire à Bourgneuf-en-Rais à Catherine Guinement, sa fille, comparant par Jacques du Pé, seigneur du Pé et du Perray, son curateur qui lui consentit.

Catherine Guynement fut mariée le 8 octobre 1480 à noble homme Pierre de Bougrenet, seigneur de Rouaudière. Le mariage fut traité avec noble dame Jehanne de Mareill veuve de feu Jacques du Pé, seigneur du Pé et du Perray et noble écuyer Gilles du Pé, seigneur des dits lieux, neveu et héritier principal et noble du dit feu Jacques du Pé.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert Deshayes, « Dictionnaire des noms de famille Bretons », Le Chasse Marée,‎
  2. « Dictionnaire des saints chrétiens », sur www.saints-prenoms.org (consulté le )
  3. poudouvre, « La famille de Beaumanoir - poudouvre », sur poudouvre (consulté le )
  4. « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )
  5. « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )
  6. « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )
  7. a et b Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux, Tome 3, Gaston de Jourda de Vaux, 1862-1933, p. 121-122
  8. Dictionnaire topographique de la France. 27, Dictionnaire topographique du département de la Vienne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. par M. L. Rédet,... ; publ. par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la dir. du Comité des travaux historiques et des sociétés savantes, (lire en ligne)
  9. Vincent Gil, « Réseau castral et hiérarchie féodale dans la vicomté de Châtellerault (Vienne), Xe – XVe siècles », Archéologie du Midi médiéval, vol. 4,‎ , p. 139–150 (DOI 10.3406/amime.2006.1581, lire en ligne, consulté le )
  10. « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]