Félicia ou Mes Fredaines

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Félicia ou Mes Fredaines
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Félicia ou Mes Fredaines, édition de 1921, avec une introduction de Guillaume Apollinaire

Auteur André-Robert Andréa de Nerciat
Genre roman libertin
Date de parution 1775

Félicia ou Mes Fredaines est un roman libertin français, écrit par André-Robert Andréa de Nerciat et publié pour la première fois en 1775[1].

Édition[modifier | modifier le code]

La première édition doit avoir été imprimée à Londres ou peut-être en Belgique en 1775[2]. Elle avait été préparée sans l'accord de son auteur qui se désespérait de cette édition imparfaite[3]. Nerciat parvint à mieux contrôler une réédition en 1778 qui reste la seule approuvée par l'auteur[3]. Le livre aura rapidement un grand succès puisque pas moins de 21 éditions sont connues jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[2]. Il sera traduit en allemand dès 1791 [4]. Le livre sera ensuite réédité plusieurs fois au XIXe siècle[2],[4], et plusieurs fois condamné[1].

Intrigue[modifier | modifier le code]

Le roman est un récit à la première personne par Félicia, jeune femme portée sur les plaisirs, qui raconte sa vie aventureuse et amoureuse. Abandonnée dans son enfance, elle est adoptée par Sylvina et Sylvino qui vont l'élever dans une atmosphère libertine. Dépucelée par le chevalier d'Aiglemont, elle devient la maîtresse, souvent entretenue, de nombreux personnages du meilleur monde : un évêque, Sir Sidney, le jeune Monrose.

Plusieurs séquences sont particulièrement développées, une caricature des mœurs ridicules de province et surtout un chassé-croisé amoureux et toute une succession de révélations sur l'identité des personnages principaux, qui occupent le dernier tiers du roman.

Thèmes[modifier | modifier le code]

Le roman reprend les thèmes classique du libertinage de cette époque : dénonciation des dévots, plaisirs sexuels sans entraves morales[1]. L'inceste (involontaire) est traité avec légèreté. Félicia y décrit son « système » consistant à profiter des plaisirs de la vie et de l'amour sans s'encombrer d'une pesante fidélité. Sa « libido est le moteur de tous les actes et rien ne doit lui être interdit »[1].

Les scènes sexuelles sont décrites sans ambigüité mais sans descriptions crues, la langue reste exempte de termes anatomiques ou de description trop visuelle. L'érotisme, à la différence de chez Sade, ne comporte jamais ni contrainte ni cruauté, et compose une sorte d'« utopie sexuelle »[1].

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c d et e Raymond Trousson, « Introduction à Félicia », dans Romans Libertins du XVIIIe siècle, Robert Laffont, (ISBN 2-221-07072-0), p. 1051-1063
  2. a b et c Guillaume Apollinaire, Essai touchant les diverses éditions de Félicia (1778), Bibliothèque des curieux, (lire en ligne), p. 7-10
  3. a et b Guillaume Apollinaire, « Préface à L'Œuvre du chevalier Andrea de Nerciat, 1910 », dans Félicia ou mes fredaines, La Musardine, (ISBN 978-2-84271-861-9), p. 11-57
  4. a et b Des-Hamilton, Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes, au mariage et des livres facétieux, pantagruéliques, scatologiques, satyriques, etc. ... ordre alphabétique par noms d'auteurs et titres d'ouvrages par M. Le C. D'I***, J. Gay et fils Éditeurs, , 468 p. (lire en ligne), p. 302