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Edmond Dulac

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Edmund Dulac, né Edmond Dulac, est un illustrateur français, naturalisé britannique.

Il est l'un des illustrateurs majeurs de l'âge d'or de l'illustration au Royaume-Uni, au même titre qu'Arthur Rackham, William Heath Robinson ou Kay Nielsen. Il s'est également illustré dans la création de timbres-poste en créant l'effigie philatélique du roi George VI et une Marianne émise lors de la Libération de la France.

Il est né le à Toulouse[1] et meurt le à Londres. Il avait émigré en 1905 au Royaume-Uni et pris la nationalité britannique en 1912.

Biographie

Sur ce timbre de 1937, l'effigie de Dulac s'inscrit dans un décor créé par Eric Gill.

Issu d'une famille de la bourgeoisie toulousaine, Edmond Dulac grandit dans un milieu sensible aux arts. Son père, drapier de profession, restaure de vieux tableaux, tandis que son oncle maternel importe des curiosités orientales, c'est à dire des œuvres d'art : estampes japonaises, miniatures persanes et indiennes. L'enfant dessine très tôt et effectue sa scolarité au petit lycée de Toulouse.

En 1899, il obtient son bac et entre à l'université de Toulouse en droit. Parallèlement, il suit les cours de l'École des Beaux-Arts de Toulouse où il reçoit de nombreux prix pour l'année 1900. Cette réussite l'encourage à quitter l'université et à suivre pleinement l'enseignement académique de l'École des Beaux-arts de Toulouse, alors dirigée par Jean-Paul Laurens. En 1901, Dulac ne reçoit aucun prix, mais dès 1902, il obtient un petit prix municipal de peinture avec la toile Marcus dans les marais de Minturne. Tandis qu'il parfait sa formation, Edmond Dulac commence des travaux d'illustration pour des programmes ou des revues telles L'Effort, Le Télégramme ou L'Âme latine.

En 1903, il reçoit le deuxième prix municipal de peinture, dit aussi prix Suau grâce à Salammbô, d'après le roman de Gustave Flaubert. Une bourse accompagne ce prix et lui permet de monter à Paris afin d'entrer à l'académie Julian. Mais Dulac qui a déjà exposé au Salon dès 1903, ne fréquente pourtant les cours que trois semaines et souhaite tenter sa chance dans l'illustration britannique. Il traverse donc la Manche en 1905, après avoir transformé l'orthographe de son nom en Edmund, pour obtenir un contrat d'illustrateur.

Dès son arrivée, Edmund Dulac est embauché le Pall Mall Magazine mais aussi par l'éditeur J. M. Dent pour lequel il illustre l'intégralité des œuvres des sœurs Brontë. Son travail attire alors l'attention des Leicester galeries de Londres qui lui commandent des illustrations pou les Mille et Une Nuits : Stories from the Arabian Nights. Les éditeurs Hodder & Stoughton, séduits par son travail, voient en lui un autre Arthur Rackham qui est alors un illustrateur admiré et renommé. Dès 1907, un contrat lie donc Dulac à Hodder & Stoughton qui publient alors les ouvrages dont les illustrations originales, pour la plupart des aquarelles, sont exposées aux Leicester geleries. S'ensuit pour Dulac une période faste où il intègre le très fameux London Sketch Club. Il fait également la rencontre de son mécène Sir Edmund Davis et du poète William Butler Yeats qui devient l'un de ses meilleurs amis. Les publication de livres d'étrennes se succèdent chez Hodder & Stoughton, Dulac acquiert renommée, respectabilité et bientôt la nationalité britannique, le . La même année, un voyage en Méditerranée lui permet de découvrir la Grèce et les vestiges de son art archaïque, puis Malte, Tunis et Alger. Cette vision de la Grèce et de l'Afrique du nord modifient son style qui emprunte avec les années de plus en plus d'éléments à l'Orient.

Grand amoureux de l'estampe japonaise et de la miniature persane, Dulac exprime dès son retour à Londres ce changement dans les illustrations pour Princess Badoura (1913) et Simbad the Sailor and other Tales from the Arabian Nights (1914).

Pendant la Grande Guerre, Dulac participe bénévolement à l'effort de guerre par ses illustrations. Il commence également à participer à des ballets et mises en scènes de théâtre pour lesquelles il réalise décors, costumes, voire musique, comme pour At the Hawk's Well de William Butler Yeats[2].

L'après-guerre apporte la crise du livre de luxe illustré et Dulac doit exercer des travaux de caricatures pour The Outlook de 1919 à 1920, puis accepter le contrat du magazine américains The American Weekly. Il réalise pour celui-ci des séries de couvertures thématiques entre 1924 et 1950.

Malgré quelques travaux d'illustrations, dont ceux pour The Green Lacquer pavilion, roman d'Helen Beauclerck, sa nouvelle compagne depuis 1922, la subsistance de Dulac devient de plus en plus difficile. Ses créations se réalisent alors pour du mobilier, des cartes à jouer, des boîtes de chocolat ou de biscuit, des revues, des médailles de prix, des billets de banques ou des timbres.

En 1937, le roi George VI et le Post Office choisissent une effigie du roi dessinée et sculptée en bas-relief par Dulac pour les timbres d'usage courant britannique[3]. Décrivant le dessin, son biographe, Colin White, écrit que « Dulac a donné au roi les traits classiques d'un jeune héros grec ! »[4]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, fin 1940, Dulac est présenté au général de Gaulle à Londres. Il réalise alors les timbres des colonies ralliées à la France libre. Par la suite, de Gaulle lui demande de concevoir un timbre destiné à servir quand la France serait libérée : la Marianne de Dulac, dite aussi « de Londres », dont Dulac présente un projet à de Gaulle en 1942 et dont l’impression est confiée à l’imprimeur londonien De La Rue en 1943.

En 1946, Le Limited Edition Club lui propose un contrat de plusieurs ouvrages de luxe illustrés. Il réalise pour eux ses dernières illustrations dont celles pour The Golden Cockerel d'Alexandre Pouchkine, mais décède en 1953 avant la parution des Comus de John Milton.

Voir aussi

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Sources et références

  1. Certificat de naissance de la mairie de Toulouse, Série 1E, dans la bibliographie de Sophie Galinier, Edmund Dulac (1882 – 1953), 2005, mémoire de maîtrise d’Histoire de l’Art sous la direction du professeur Luce Barlangue, Université de Toulouse II Le Mirail, UFR Histoire, Art et Archéologie, tome 1, page 275.
  2. « Bibliographie » dans Sophie Galinier, Edmund Dulac (1882 – 1953), 2005, Mémoire de maîtrise d’Histoire de l’Art sous la direction du professeur Luce Barlangue, Université de Toulouse II Le Mirail, UFR Histoire, Art et Archéologie, tome 1, page 275.
  3. Peter Worsfold, Great Britain King George VI Low Value Definitive Stamp, éd. The Great Britain Philatelic Society, 2001, pages 23-25. Entre décembre 1936 et février 1937, le Post Office dut créer une nouvelle émission de timbres d'usage courant suite à l'abdication d'Édouard VIII. Plusieurs artistes préparaient des projets de mise en page en parallèle quand Dulac proposa une étude pour une effigie dessinée qui ne soit ni une photographie, ni une reprise de la pièce de monnaie.
  4. « Dulac gave the King the classical features of a young Greek hero! » dans Colin White, Edmund Dulac, éd. Studio Vista, 1977 ; cité dans Peter Worsfold, Great Britain King George VI Low Value Definitive Stamp, éd. The Great Britain Philatelic Society, 2001, page 25.

Lien externe