Discussion utilisateur:La Clémente Amitié - CLAM

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HenriDavel (discuter) 8 février 2021 à 15:27 (CET)[répondre]

La Clémente Amitié[modifier le code]

La Clémente Amitié[modifier le code]

La Clémente Amitié est une Loge maçonnique du Grand Orient de France (GODF), créée en 1805 à Paris. Elle est dite « française et écossaise » mais travaille selon le rite français. Elle se prolonge d’un Chapitre et d’un Conseil philosophique qui travaillent selon le rite écossais.

Historique[modifier le code]

===Les origines=== Nous ne pouvons pas connaître avec certitude les origines d’une Loge aussi ancienne car il est rare que les fondateurs francs-maçons consignent par écrit leurs intentions et les raisons d’une création. Nous disposons, cependant, du premier « Livre d’architecture » contenant les procès-verbaux des réunions à partir d’avril 1804. Il est conservé à la Bibliothèque Nationale de France (BNF), département des manuscrits. Nous connaissons aussi le nom des Membres fondateurs par une liste officialisée le 27 février 1807. Beaucoup appartiennent à la Loge L’Abeille. Il s’agit d’une Loge éphémère mais, à l’époque, proche du pouvoir impérial et qui compte parmi ses Membres de nombreuses personnalités. La fondation de La Clémente Amitié peut venir d’une scission au sein de L’Abeille. Les raisons seraient de deux ordres : interne avec trop de différences sociologiques et de divergences politiques entre les Membres, externe en raison des conflits existant à cette époque dans la Franc-Maçonnerie. La Clémente Amitié est en tout cas officiellement fondée le 8 mars 1805, date de la constitution validée par le Grand Orient de France et conservée à la BNF.

===Les premières années=== Les premières initiations interviennent en 1806 ainsi qu’une cérémonie d’adoption d’une profane. La Clémente Amitié décide de la formation d’un Chapitre (Atelier qui reçoit les Membres titulaires des grades 4 à 18 selon le rite écossais) qui sera installé en 1807. Cette année-là, la Loge de Mars et des Arts est affiliée, c’est-à-dire que les Loges décident de tisser des liens privilégiées entre elles, des Frères se chargeant plus étroitement de leurs relations. Ce sera la première d’une liste de « Loges Sœurs » comprenant jusqu’à environ deux cents noms. En 1814, la Bataille de Paris annonçant la chute de Napoléon a lieu. La Loge décide de ne pas suspendre ses travaux mais diminue sa cotisation de moitié. La Clémente Amitié est alors connue comme « l’une des plus avancée en politique » mais aussi comme « la plus indocile à porter le joug du Grand Orient » (1). Cette rigueur est l’une de ses caractéristiques encore de nos jours. En 1817, la Loge célèbre sa première Tenue funèbre en mémoire des Frères Tramblot et Roblin. La devise de la Loge à cette époque est Union et Bienfaisance.

===Vers le rite écossais=== L’assassinat du duc de Berry perturbe les travaux du début de 1820. En décembre, le Frère Leblanc de Marconnay est initié, il deviendra Vénérable en 1822. Une crise dans la Loge amène un certain nombre de démissions mais nous n’en connaissons pas les détails. En 1823 commence un rapprochement avec la Loge Émeth qui travaille selon le rite écossais, alors que La Clémente Amitié, depuis sa fondation, travaille selon le rite français. En 1824, la Loge instaure un Ordre de la Récompense. Le Vénérable Leblanc de Marconnay en est le « Grand conservateur » et « Sérénissime grand maître ». Deux grades existent, Commandeur et Chevalier. Un texte de 1826 décrit le costume des Frères : « tunique en flanelle blanche fermée avec un brassard noir à cheval sur le col obligatoirement porté par les Maîtres ». Le 21 mars 1826 la Loge reçoit une planche du GODF « tendant à éloigner des Loges françaises celles du rite écossais et à prouver qu’à lui seul appartient le droit de gouverner et régir l’ordre maçonnique en France ». La Loge ne cède pas et souhaite travailler selon le rite écossais. Elle est « démolie » le 5 septembre, mais interjette un appel suspensif de la décision. Le 21 novembre la séparation d’avec le GODF est décidée. La Loge travaillera alors sous les auspices du Suprême Conseil selon le rite écossais. La cérémonie d’installation a lieu le 19 décembre. Cette décision ranime une querelle entre le GODF et le Suprême Conseil (2). Cette décision est aussi à l’origine d’une confusion posant que la Loge a suspendu ses travaux durant la période suivante. En fait elle ne les a jamais interrompus mais a travaillé dans une autre obédience. Depuis cette période, La Clémente Amitié peut travailler selon le rite français comme selon le rite écossais, ce qui se manifeste par les trois couleurs (bleu, noir et rouge) qui ornent aujourd’hui les sautoirs des Officiers. Le 27 mars 1828, après une grande fête, le duc de Choiseul devient Grand Vénérable d’Honneur de La Clémente Amitié. Le 20 octobre, une cérémonie a lieu en l’honneur du Frère Gosse père, homme de lettres, un de ses Membres éminents. Un tableau peint à cette occasion, aujourd’hui exposé au Musée de la Franc-Maçonnerie au GODF, témoigne de cette cérémonie. L’année 1830 est importante dans la construction de notre République. On compte déjà de nombreux Frères investis dans ce projet (3). Le 29 mai, le Suprême Conseil rejette la demande de la Loge de la création d’un Aréopage (Atelier qui reçoit les Membres titulaires des grades 19 à 30 selon le rite écossais). Ce refus déterminera le retour de La Clémente Amitié au sein du GODF à la condition de posséder cet Aréopage. (4) C’est le Frère Desanlis, nouveau Vénérable et futur Président du GODF qui est à l’origine de ce retour aux sources. En décembre 1836, est signé un protocole d’affiliation entre La Clémente Amitié et la Loge des Neuf sœurs qui avait initié Voltaire. Le 22 décembre 1838, une cérémonie d’adoption est célébrée en présence de plus de neuf cents personnes. L’année suivante, le Frère Desanlis prend l’initiative de la création d’une maison de secours pour les francs-maçons malheureux (5).

Une période difficile : 1840-1870[modifier le code]

Nous manquons d’informations précises sur la difficile période qui commence (cause ou effet ?) par la démission du Frère Juge et l’arrivée à La Clémente Amitié du Frère Bêgue-Clavel accompagné de Frères renommés dans le monde profane, mondes des lettres et de la politique en particulier: Pagnerre, Altaroche, Schœlcher, etc. Dans le même temps, la Loge est mise en garde pour une suspicion d’activité politique par le préfet Delessert. Elle prouvera qu’il n’en est rien. En 1845, le GODF instaure la pratique des « questions à l’étude des Loges » encore en usage aujourd’hui en suggérant des thèmes de travaux aux Loges, une synthèse des réponse étant ensuite effectuée et publiée, cette décision intervient peut-être à la suite d’une initiative de La Clémente Amitié (6). Le 21 janvier 1845, lors d’une Tenue exceptionnelle, La Clémente Amitié initie l’Indien du Brésil Manuel Makerkonik. Il se fera enterrer dans son pays avec la médaille de la Loge. Le 1er avril, la Loge proteste avec vigueur contre l’interdiction faite aux militaires de fréquenter la maçonnerie. Après Manuel Makerkonik, c’est au tour de l’ancien esclave Louisy Mathieu, membre de l’Assemblée nationale d’être initié le 31 novembre 1848. De nombreuses Loges à travers le monde sont affiliées à La Clémente Amitié. Beaucoup de personnalités de tous les pays en deviennent Membres d’Honneur. On en comptera près de cinq cents selon l’annuaire imprimé en 1853 et conservé à la BNF. Le 29 juin 1853 est inauguré le Temple du 16 de la rue Cadet à Paris. C’est le Frère Desanlis qui préside la cérémonie donnée à cette occasion. En 1855, le Vénérable de l’époque, le Frère Sponi, suggère que le nom des profanes susceptibles d’être initiés soit indiqué sur un tableau visible par toutes les Loges de l’Obédience. Compte tenu du nombre de correspondants, et comme l’indiquent les courriers imprimés à cette époque et conservés à la BNF, la Loge « est en mesure de correspondre en toutes langues ; s’adresser Franco au secrétariat général, English Spoken ; Man Spricht Deutsch ; Men Spreckt Hollands ; Se Habla Espanol ; Tabapaint no pycckie ; etc ». La Loge La Clémente Amitié Cosmopolite ou France-La Clémente Amitié Cosmopolite (préfixe France ajouté en 1996, cette Loge est toujours active) est fondée en 1856. Neuf de ses vingt-cinq fondateurs sont Membres de La Clémente Amitié. En 1857, La Clémente Amitié initie plusieurs diplomates iraniens de haut rang, suivant en cela une pratique inaugurée sous l’Empire afin de promouvoir en Iran les idées de la Révolution française et peut-être de contrer les influences britanniques et russes. Scission ou séparation ? 1858 est l’année de la création de La Clémente Amitié Cosmopolite. Charles Battaille, professeur de chant au Conservatoire de musique de Paris, en est l’un des Membres fondateurs. Les documents conservés montrent de fait une « séparation fraternelle » (7). Après cette séparation, La Clémente Amitié comptera selon les annuaires entre soixante et cent Membres. C’est aussi la période durant laquelle la Loge affirme ses positions anticléricales.

L’action politique[modifier le code]

Le Vénérable élu en 1870 est le Frère Cousin qui aura une influence décisive durant cette période. Nous ne sommes pas certains que la Loge se soit réunie durant la Commune. Dans leur majorité, les Frères ne sont pas favorables à l’insurrection (voir à ce sujet Chevallier P. ``Histoire de la franc-maçonnerie française`` cf. biblio). Le 16 juillet 1873 La Clémente Amitié organise une fête maçonnique à Paris. Les invités d’honneur sont les dignitaires perses Mirza Reza Khan et Neriman Khan, tous deux généraux et aides de camp de S.M. Nasser-Eddin qui avait, deux années auparavant, fait une visite officielle à Paris. 1875 : cette année est essentielle, mais ce n’est peut-être pas un hasard. En effet, le 30 janvier l’Assemblée nationale vote l’amendement Wallon, qui fonde officiellement la République. Le 8 juillet a lieu l’initiation conjointe de MM. Émile Littré, Jules Ferry et Honoré Chavée. On ne compte pas les personnalités présentes, de Jules Simon à Léon Gambetta (8), devant, selon les sources journalistiques, plus de mille personnes. En 1876, après l’initiation d’Istvan Türr, la Loge commence à s’intéresser au Canal de Panama. Plusieurs de ses Membres participeront au projet sans qu’aucun ne soit sali par l’affaire qui va s’ensuivre. En 1881, la Loge compte 285 Membres actifs. Un annuaire soigné, conservé à la BNF, est édité. La BNF conserve aussi une facture d’édition de cette époque : les convocations et toutes les brochures sont imprimées en quatre cents exemplaires. Le 15 octobre 1886, le Frère Nouguier de La Clémente Amitié, ingénieur travaillant à la construction de la Tour Eiffel, propose une conférence « sur la tour de 300m de l’Exposition universelle de 1889 ». Le 12 février 1888, création de la Grande Loge Symbolique Écossaise sous l’impulsion de Gustave Mesureur, Henri Brisson, Charles Floquet et Camille Pelletan, tous Membres d’Honneur de La Clémente Amitié. La Loge ne se cache plus de son activité politique et anticléricale en vue des lois de séparation de l’Église et de l’État de 1905. Elle fait ainsi circuler des courriers blâmant l’attitude des politiques trop peu favorables à la séparation. Elle reçoit à son tour des blâmes de l’Obédience pour cette publicité dans le monde profane (9). Le 16 janvier 1895 a lieu l’installation comme Vénérable du Frère Drecq. Il termine son discours par ces mots : « Mes Frères, nous savons mourir pour la République ! » et le 20 novembre : « la Respectable Loge La Clémente Amitié a l’honneur d’inviter le Conseil de l’Ordre à préparer dès à présent un grand Convent maçonnique réunissant les délégués des Loges de tous les rites et de tous les pays sans aucune distinction, pour l’Exposition de 1900. Cette réunion portera à son Ordre du jour comme premier article l’établissement des États-Unis d’Europe. » Nous sommes à l’époque où la Loge se choisit sa devise : « Bien penser et bien dire ce n’est rien sans bien faire » (Pas de trace cependant de la décision définitive.)

===La Clémente Amitié et le chemin vers la Guerre=== En 1900, La Clémente Amitié organise une Tenue collective dont le sujet montre qu’elle travaille toujours à la préparation des lois de 1905 : « Alliance du sabre, du goupillon et du coffre-fort » (10). Elle manifeste aussi contre les camps de concentration établis au Transvaal par Lord Kitchener. La Clémente Amitié célèbre son centenaire le 26 mars 1905 avec une grande cérémonie, un livre est édité (disponible pour consultation à la bibliothèque du GODF). Au mois de janvier 1910, comme tous les ans, un banquet est prévu. Mais la Loge décide à l’unanimité de le supprimer et de consacrer le budget aux sinistrés des inondations de Paris. Le 15 mars 1911, elle s’adresse directement au ministère de la Guerre pour que les militaires de carrière récupèrent leur droit de vote. Le mois suivant, c’est un courrier au même ministère ainsi qu’au Conseil municipal de Paris pour réformer le fonctionnement du corps des sapeurs-pompiers. Le 1er juillet 1914, les travaux sont interrompus à l’approche de la Guerre, et ils ne reprendront qu’en mars 1915. La Tenue mensuelle consiste presque exclusivement à donner des nouvelles du front et à annoncer les Morts pour la France. Le bureau élu cette année-là est considéré comme « provisoire » jusqu’à la fin de la Guerre. Au premier janvier 1916, la Loge compte 198 membres actifs. La « batterie d’allégresse » du 20 novembre 1918 célèbre « la victoire de la civilisation et de la liberté sur la sauvagerie et la barbarie ».

===La première reconstruction=== Le 21 janvier 1920, la Loge organise une Grande Tenue Solennelle en l’honneur du général Gérard, Membre de La Clémente Amitié et futur Grand Maître du GODF. Le 21 avril la Loge décide d’adresser une planche au GODF afin d’obtenir que les « Frères membres du Parlement qui voteraient la reprise des relations avec le Vatican soient mis en accusation ». La réponse du GODF est conservée dans ses archives. Les ratures suggèrent l’embarras de l’Obédience. Considérant que le but de l’esperanto « est exactement le même que celui de la Maçonnerie, c’est-à-dire la fraternité universelle par l’intercompréhension des peuples », La Clémente Amitié engage des actions pour promouvoir cette nouvelle langue. Très bien pourvu vingt ans plus tôt, le « trésor », c’est-à-dire les réserves financières, de la Loge a quasiment disparu, il faut tout reconstruire. Ce sera le cas en 1924. L’annuaire de 1927 montre encore 217 Membres actifs. Le Frère Pouriau, futur Grand Maître, en est le Vénérable. En 1933, l’Atelier participe à un mouvement d’aide aux « victimes de l’hitlérisme ». Les débats en Loge montrent à quel point la Maçonnerie est en danger : « Il appartient aux Francs-Maçons tout particulièrement visés de se défendre et de défendre vigoureusement le régime républicain menacé par les éléments d’extrême droite ». L’Obédience décide d’ailleurs de voter des dépenses pour « la défense de l’immeuble de la rue Cadet ». En juin 1934 la Loge publie dans le monde profane un texte pour réagir aux attaques fascistes (11). Le Conseil de l’Ordre ne reste pas inactif et relaie les protestations de La Clémente Amitié. Les débats de 1936 montrent l’adhésion de la Loge dans son ensemble aux idées du Front Populaire. Peu d’archives internes sur la période précédant la Seconde Guerre mondiale sont conservées. La Loge compte encore plus de deux cents Membres actifs.

===La seconde guerre Mondiale=== Dans ses livraisons des 25 et 30 août 1940, le journal collaborationniste Au Pilori publie la liste des Membres de La Clémente Amitié. La Loge sera l’une des rares à avoir l’intégralité des noms, adresses et professions de ses Membres publiés avec, par exemple, la Respectable Loge La Fraternité des Peuples et quelques Loges de province dont Thémis à l’Orient de Caen et La Sincérité à l’Orient de Reims. Ce que font les Frères de La Clémente Amitié durant l’Occupation est connu grâce à un rapport très précis du Frère Arnaud lu lors de la Tenue du 23 novembre 1944 et conservé au GODF. Symboliquement, la Loge n’a jamais interrompu ses travaux. Quelques Frères se sont régulièrement réunis dans des cafés toujours différents. Les discussions consistaient surtout à se donner des nouvelles des Membres. Nombre d’entre eux étaient dans la Résistance Première Loge dans ce cas, La Clémente Amitié se réunit en Tenue officielle dès juin 1944. Un collège intérimaire est élu. On commence à étudier les modalités de la reprise des travaux. Il est décidé que chaque Frère de retour devrait renouveler ses « serments maçonniques ». On désigne un comité d’épuration dont l’Obédience reprendra l’essentiel des principes ; une liste établie dès le 25 octobre indique les Frères devant se soumettre à ses questions. Le même jour la Loge réaffirme son nom : La Clémente Amitié (l’article fait bien partie du nom, ce qui, selon les imprimés conservés, n’a pas toujours été le cas). Le 23 novembre la liste des Frères décédés durant la guerre est lue en Loge : Buchaud, Cahen, Charreyron, Chevrier fusillé pendant la Libération de Paris, Coreil, Drumée, Gougenheim tué dans la Résistance, Goutmann fusillé à Lyon, Jonniaux, Lamotte, Legrand, Louis, Mallet, Matalleli, Priollet déporté puis fusillé, Il y a en 1945, deux Vénérables de la Loge, Blanc et Giraud, chacun revendique son droit à la présider. Le 3 février, le doyen de la Loge, le Frère Jean, est désigné pour organiser les futures élections et présider la Loge jusqu’à ce moment.

La seconde reconstruction, l’après-guerre[modifier le code]

En janvier 1946, la Loge ne compte que 75 Membres actifs. Le « journal parlé » qui entame chaque Tenue relate les difficultés du monde profane, en particulier la pénurie de produits de première nécessité, mais évoque aussi une situation internationale très tendue. Malheureusement, pratiquement aucune source interne sur la période 1949-1960 n’est disponible.

===Les « Trente glorieuses »=== L’annuaire 1961 fait état de 75 membres actifs. Il précise le nom de deux « Présidents d’Honneur ad vitam aeternam » : Pouriau et Jean. Il indique le nom de sept Membres d’Honneur: Philippe, Bacaleinic, Cahen, Chevrier, Gougenheim, Gutmann, Priolet tous « Morts pour la France et la République (1940-1944) » Les sources dont nous disposons montrent que la Loge a abandonné son action politique. Les planches sont surtout économiques ou liées au domaine professionnel du conférencier. Quelques rares planches symboliques. Le nombre de 70-75 Membres actifs reste à peu près constant. La Loge ne se porte pas très bien : une trentaine de présents réguliers, peu d’initiations, des traces de rivalités. L’ambiance est aussi tendue durant les événements de mai 68. Á partir de 1970, l’Atelier, avec une activité plus soutenue, parvient à retrouver une meilleure audience. Une Tenue exceptionnelle du 12 décembre 1973 montre ainsi une nouvelle vitalité. En 1974 La Clémente Amitié reprend un ancien rituel peu pratiqué, celui de la « reconnaissance conjugale ». À cette époque la cotisation dite de base est fixée à 390 francs. Mais il existe une cotisation dite facultative pour les Frères qui en ont les moyens. Elle est de 450 ou 500 francs. En 1975 les travaux symboliques l’emportent pour la première fois sur les travaux concernant des problèmes de société.

===La Clémente Amitié vers son bicentenaire=== L’annuaire de 1980 reprend le nom des « Membres d’honneur ad vitam aeternam victimes du devoir 1940-1944 », il donne le nom de 85 Membres actifs et 18 Membres honoraires. Le 11 mars 1987 il est annoncé en Loge que la Fondation du GODF est reconnue d’utilité publique par décret du 12 février 1987. Le même soir, un Frère traite du sujet « Les scientifiques, le clergé du 21ème siècle », un thème récurrent à cette époque. En 1988 la Loge participe activement aux travaux initiés par le GODF sur le bicentenaire de la Révolution française. Elle a dégagé trois axes de réflexion : le rapport entre les peuples et la décolonisation ; le pouvoir et la démocratie, l’élu et le citoyen ; l’État et le droit, les rapports entre l’administration et l’État. Il est prévu d’élaborer un « cahier des libertés ». En décembre 1990, le Frère Claude Breton, peintre et graveur, réalise pour La Clémente Amitié une œuvre originale, tirée sur vélin à 50 exemplaires numérotés vendue aux Membres au bénéfice de la solidarité. Le 11 février 1998, un don de La Clémente Amitié permet l’achat de postes de radio fournis aux paysans d’une région du Sahel par l’intermédiaire d’une association, l’ACMAD (Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement). Le 14 février 2001 la Loge participe à hauteur de 4.000 francs au financement de la construction d’un puits dans un village du Cameroun. Au début des années 2000, la Loge n’échappe pas au débat sur la mixité qui secoue l’Obédience. N’initiant que des hommes, elle finira par adopter une position claire pour le statu quo. Durant toute l’année 2005, la Loge organise plusieurs manifestations pour célébrer son bicentenaire. Leur succès montre la vitalité de cette Loge deux siècles ans après sa fondation.

Personnalités Membres de la Loge[modifier le code]

Nous citons par ordre alphabétique, les personnalités profanes initiées ou affiliées avérées selon les archives accessibles parmi près de 4000 noms et dont l’identification est certaine. Ce sont ses 4000 Membres qui forment la véritable richesse de La Clémente Amitié :

Adjovi Robert, ministre au Dahomey, Altaroche homme de lettres ; général Ardouin ; Paul Arène écrivain ; lieutenant-général Bacon de la Chevalerie ; Barbot artiste lyrique ; Bazaine ingénieur ; Bazin conservateur en chef au musée du Louvre ; Bêgue-Clavel homme de lettres ; général Edmond Berthélémy ; Bienvenu dit Touchatout homme de lettres ; docteur Esprit Blanche ; André Bloch compositeur ; colonel Bonne ingénieur géographe de Napoléon 1er ; Borie homme de lettres agronome ami de George Sand ; Désiré Bourneville député ; docteur Léon Boutbien grand Résistant ; professeur Fernand Caridroit ; David Catarivas journaliste israélien ; Charles Chassin historien des guerres de Vendée ; Honoré Chavée linguiste ; Octave Chenavaz avocat député historien du Dauphiné ; Paul Claude député ; Auguste Clément député ; professeur Courdaveau philosophe ; colonel Frédéric Curie grand Résistant ; Philippe Daudy grand Résistant ; général Ambroise Delpech ; Émile Deschanel député ; Amédée Descubes-Desgueraines député ; Amédée Doublemard sculpteur ; Ferdinand Dreyfus sénateur ; commissaire Maurice Espitalier grand Résistant ; professeur Joseph Fabre député ; Pierre Henri Favreau grand Résistant ; Jules Ferry homme politique ; Charles Floquet député ; Jean et Paul Frette-Damicourt héros de la Résistance ; Albert Galeron architecte ; Firmin Gémier acteur et metteur en scène de théâtre ; Léon Gozlan homme de lettres ; Émile Guérin-Catelain homme de lettres ; René Guilly historien de la maçonnerie ; Antoine Guyot-Montpayroux député ; général Hassler ; Severiano de Heredia député ministre ; Gustave Hubbard député ; Eugène Jancourt compositeur père du basson moderne ; Louis Théodore Juge rédacteur de la revue maçonnique Le Globe ; docteur Robert Kaufmann médecin chirurgien Résistant ; Antoine Lafferre sénateur ministre ; Jacques Laplaine dit Lap dessinateur satirique et journaliste ; Henri de Larochejacquelein sénateur ; général Raoul de Lartigues ; Alexandre de La Serve sénateur ; Léon Laurent-Pichat sénateur homme de lettres éditeur de Madame Bovary ; général Yves Le Bouhelec ; Paul Lefebvre-Roncier avocat ; Jean Lemaire compositeur ; Charles Leroy journaliste satirique ; Émile Littré homme de lettres sénateur ; Édouard Lockroy député et ministre ; Jules Logerotte député ; Jean Loredan historien de la Bretagne ; François Césaire de Mahy député ; Louisy Mathieu député ; François Mauguin député ; Max Mayeur peintre ; Charles Monteil homme politique et journaliste ; Moreau de Marseille consul de France à Londres ; Louis Moutet gouverneur de la Martinique ; Haïm Nahoum Effendi grand rabbin de Turquie ; Henri Nénot architecte ; Raoul Nicolle directeur de la préfecture de police ; Robert Noireau grand Résistant ; Gabriel Noradounghian président de l’Assemblée nationale arménienne ; Antoine Pagnerre éditeur ; Camille Pelletan homme politique ; Célestin Pernot ouvrier typographe syndicaliste ; Pierre Petit photographe ; Claude Petitjean député ; Joseph Petitjean député ; Albert Priolet haut responsable à la Préfecture de police ; Félix Pyat avocat homme de lettres et journaliste ; Alfred Rambaud historien publiciste ; Joseph Reinach député ; Louis Charles Ricard député ; Antoine Richard député ; Léon Lucien de Rosny professeur au Collège de France orientaliste ; Théophile Roussel médecin député ; Issoufou Saidou-Djermakoye secrétaire général adjoint de l’ONU ; docteur Camille Savoire sommité dans la lutte contre la tuberculose ; Victor Schœlcher homme politique ; Jacques Sully-Brunet député ; Pierre Szekely sculpteur ; Georges Vial-Mazel publiciste historien spécialiste de l’Allemagne ; Gaston Watkin sculpteur ; Charles Wiener explorateur découvreur du site du Machu-Pichu ; Louis Wyse ingénieur initiateur du projet du canal de Panama,

Membres de la Loge qui ont présidé le Grand Orient de France (12) : Antoine Guillaume RAMPON (1759-1842) Grand Conservateur 1833-1835, Affilié à La Clémente Amitié le 19/08/1834 ; Emmanuel de LAS CASES (1800-1854) Premier Grand Maître adjoint 1842-1846, Membre affilié à La Clémente Amitié ; Lucien MURAT (1803-1878) Grand Maître 1852-1861, Membre d’Honneur de La Clémente Amitié en 1853 ; Marie-Auguste DESANLIS (1802-1862) Président du Grand Orient de France 1849-1850, initié à La Clémente Amitié le 20/04/1830, Vénérable Maître d’Honneur ; Charles COUSIN (1822-1894) Président du Conseil de l’Ordre 1883-1885, initié à La Clémente Amitié le 5/10/1869, Vénérable Maître d’Honneur ; Jean-Claude COLFAVRU (1820-1891) Président du Conseil de l’Ordre 1885-1887, affilié à La Clémente Amitié le 20/05/1880 ; Auguste DELPECH (1846-1935) Président du Conseil de l’Ordre 1902-1903, Membre d’Honneur de La Clémente Amitié en 1910 ; Georges CORNEAU (1855-1934) Président du Conseil de l’Ordre 1913-1920, Membre d’Honneur de La Clémente Amitié le 20/03/1918 ; Général Augustin Grégoire GÉRARD (1857-1926) Président du Conseil de l’Ordre 1921-1922, initié à La Clémente Amitié le 1/06/1904, Vénérable Maître d’Honneur ; Adrien POURIAU (1874-1948) Président du Conseil de l’Ordre 1934-1936, initié à La Clémente Amitié le 4/03/1908, Vénérable Maître d’Honneur

Fonctionnement[modifier le code]

La Clémente Amitié est une Loge masculine, elle travaille au rite français. Elle se réunit au 16 rue Cadet à Paris.

L’essentiel des sources pour l’historique et la liste des Frères sont les Livres d’Architecture, c’est-à-dire les procès-verbaux des réunions. Ceux qui concernent le 19ème siècle sont conservés à la Bibliothèque Nationale de France, departement des manuscrits sous les cotes FM3. Autre source conservée à la BNF : les annuaires imprimés de la Loge au 19ème siècle. Les autres Livres sont conservés à la Bibliothèque du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris soit dans l’ensemble désigné par les termes « Archives russes » (pour les documents volés par les Nazis sous l’Occupation et récupérés par la France après avoir été longtemps conservés à Moscou, les Soviétiques s’en étant emparés en 1945), soit conservés parmi les archives de la Loge La Clémente Amitié. Leur consultation se fait exclusivement sur demande auprès du GODF. Les informations sont recoupées avec un grand nombre de documents conservés à la BNF sous les cotes FM2, FM3 ainsi que dans le Fonds « Baylot ». La liste de ces documents est consultables sur le site Gallica ou dans les fichiers de la BNF département des manuscrits, nom directeur « La Clémente Amitié ».

Autres sources[modifier le code]

BONAPARTE Charles, COMBES André, MAINGUY Irène, MOLLIER Pierre et alii, ``Les Grands Maîtres du Grand Orient de France du 18ème siècle à nos Jours``, Paris, Conform Ed, 2016, 1 vol, 128p. COMBES André « Maçonnerie et Radicalisme », in Société d’Histoire du Radicalisme : ``Radicalisme et Franc-Maçonnerie de 1830 à 1939`` CHEVALLIER Pierre, ``Histoire de la franc-maçonnerie francaise`` (Collection « Les grandes études historiques »), 1974, en particulier : Vol. II : La Maçonnerie, missionnaire du libéralisme (1800-1877) et Vol. III : La Maçonnerie, Église de la République (1877-1944) JOLLY Jean, sous la dir. de, ``Dictionnaire des parlementaires français``, Paris, PUF, 1960 (accessible en ligne) LECOMTE Auguste ``Histoire de la RL Chapitrale et Aréopagite La Clémente Amitié``, Paris, Imprimerie typographique Henri Richard, 1905 (Le livre édité pour le centenaire de la Loge)

L’importance de la Loge au 19ème siècle amène à des rapprochements avec le monde profane. Sur les aspects historiques : ``La Nouvelle Histoire de la France Contemporaine``, sous la dir. d’André Jardin et André-Jean Tudesq, Paris, Éd. du Seuil, Coll. « Points Inédits Histoire » et en particulier les volumes suivants : 6 et 7. ``La France des notables (1815-1848)`` par A. Jardin et A.J. Tudesq ; 8 ``1848 ou l’Apprentissage de la république (1848-1852)`` par M. Agulhon ; 9 ``De la fête impériale au mur des fédérés (1852-1871)`` par A. Plessis ; 10 ``Les Débuts de la Troisième République (1871-1898)`` par J.M. Mayeur ; 11 ``La République radicale ? (1898-1914)`` par M. Rebérioux


Notes 1 : A.G. JOUAST, ``Histoire du Grand-Orient de France``, Rennes chez Brisard et Paris chez Tessier, 1865, pp.421-422 2 : A.G. JOUAST, ``Histoire du Grand-Orient de France``, Rennes chez Brisard et Paris chez Tessier, 1865, p.396 3 : Voir l’article d’André COMBES « Maçonnerie et Radicalisme », in Société d’Histoire du Radicalisme : ``Radicalisme et Franc-Maçonnerie de 1830 à 1939``. L’économie de l’article (32pp.) ne permet pas à l’auteur d’indiquer la Loge d’appartenance de chaque homme politique qu’il cite, mais on croisera de nombreux Membres de La Clémente Amitié, outre l’intérêt historique de cet article 4 : Voir par exemple à ce sujet : ``Revue historique, scientifique et morale de la Franc-Maçonnerie``, Paris chez Vignot et Lugan, Bruxelles chez Méline, Avril 1832, p.147 sq. et p.160 sq. 5 : Bull GODF 5873 p.492 ``Histoire du Grand Orient de France``, annexe au P.V. de la fête solsticiale du centenaire le 27/09/1873 6 : Alain BAUER : ``Dictionnaire amoureux de la Franc-Maçonnerie``, Plon Ed 7 : Voir par exemple une brochure conservée au GODF sous la référence BR 3815 et intitulée : REV L de La Clémente Amitié Cosmopolite Tenue d’installation 20/12/1858 8 : Voir le déroulé de la cérémonie, extrait du petit opuscule paru ensuite et dont un exemplaire est disponible au Centre de Documentation du Grand Orient de France sous le titre « L’Initiation des FF⸫ É. Littré, J. Ferry, membre de l’Assemblée nationale, H. Chavée, professeur de linguistique par la RL⸫ La Clémente Amitié dans sa Tenue Solennelle du 8 juillet 1875 », 94 pages 9 : Ainsi dans Bull GODF 5893-5894 p.87 10 : Bull GODF 5900 11 : Archives de la Loge, GODF, n°113 12 : Selon ``Les Grands Maîtres du Grand Orient de France du XVIIIè siècle à nos jours`` ; par Charles BONAPARTE, André COMBES, Jean-Luc LE BRAS, Denis LEFEBVRE, Irène MAINGUY, Pierre MOLLIER, François Rebou, Paris, Conform Édition « Les Presses Maçonniques », 2016, 127p.

--La Clémente Amitié - CLAM (discuter) 8 février 2021 à 15:33 (CET)[répondre]