Discussion utilisateur:Kiwipedi

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Gratus (discuter) 6 octobre 2017 à 15:03 (CEST)[répondre]

Dominique Memmi[modifier le code]

Dominique Memmi est chercheur en sciences sociales au CNRS et auteur d’une dizaine d’ouvrages. La première partie de sa carrière intellectuelle a été consacrée, après un diplôme et une thèse d’Etat à l’Institut d’études politiques de Paris, à des travaux sur les objets canoniques de la science politique (la « participation politique », la « communication politique » etc..).

1. Mais à partir de son second ouvrage (1996), son travail a consisté à faire le pari qu’on peut – 40 ans après Foucault, Bourdieu, Elias ou Goffman – continuer à faire des usages qui sont fait du corps un instrument essentiel de lecture du monde social : de ses structures, de ses divisions, de ses inégalités. Ressource inégalement travaillée et mobilisée (force, beauté), surface expressive où les significations sociales viennent s’inscrire, volontairement (identités et statuts revendiqués) ou involontairement(stigmates des destins sociaux) : les usages sociaux du corps continueraient à constituer une voie d’accès commode et heuristique à de nombreux dits et non–dits du monde social. A cette dimension heuristique, Dominique Memmi a consacré un ouvrage : La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, et un séminaire qui se tient depuis 2005 à l’EHESS : « ‘Corps’ et sciences sociales ».

2. Elle pense surtout que l’histoire récente lui donne particulièrement raison sur ce point. L’accélération d’un phénomène ancien aurait commencé à faire sentir massivement ses effets au cours des années 60. Il s’agit de l’intensification de la « vie même » – le donné physique humain, le corps - comme objet de souci de soi et de souci d’Etat, au détriment d’autres dimensions de l’existence sociale. Obsession sécuritaire dans les campagnes présidentielles depuis les années 90, effacement, dans les cibles des politiques de prévention (tabac, alcool, sécurité routière) des déterminations sociales au profit de figures à risques « biologiques » (« les » jeunes, « les » femmes, « les » personnes âgées), focalisation sur les coups portées au corps (ou à ses images) dans la jurisprudence sur les atteintes à la « dignité humaine » : autant d’objets à propos desquels Dominique Memmi a pu mettre en valeur ce nouveau « tropisme corporel ».

3. Elle l’a vérifié tout particulièrement concernant les pratiques sociales autour du début et de la fin de vie. Refus croissant, chez les femmes, de voir leur condition de vie contrainte par leur fertilité et, chez tous, de la radicale dépossession de soi que suppose la diminution physique et/ou mentale en fin de vie, rébellion donc contre la « naturelle » prolifération procréative ou létale : Dominique Memmi découvre les années 60/70 comme un moment historique - parmi d’autres - de défatalisation du monde, mais qui a eu la spécificité de s’en prendre particulièrement au donné biologique. Ce qui révolterait de plus en plus, c’est l’idée du corps comme destin. En s’accentuant, le processus d’individuation aurait selon elle curieusement pris les contraintes imposées « par corps » comme objet privilégié de révolte. Mais Dominique Memmi montre que cette dernière évolution n’est pas linéaire, alors que la focalisation contemporaine sur le corps semble l’être. Ce premier moment de défatalisation du monde lui est apparu comme ayant engendré à partir du milieu des années quatre-vingt une sorte de résistance diffuse chez un certain nombre d’agents sociaux capables de produire de véritables récits collectifs, très cohérents et pourtant non concertés, sur la place « nécessaire » à rendre au corps vivant, au cadavre, aux cendres, au ventre maternel, au sperme, du lait, au cordon ombilical, au placenta…

Ce constat socio-anthropologique se double d’un autre sur le plan de l’histoire des idées. Dans le champ savant, comme dans les pratiques sociales, le « corps » est devenu un incontournable. De nombreuses théories professionnelles tendent aujourd’hui à le présenter comme indispensable pour penser correctement des questions aussi diverses que la « perte » (il faudrait retrouver du corps pour « faire son deuil »), l’ »origine » (pour les enfants adoptés ou ceux nés de procréation artificielle), l’identité « vraie » (grâce aux opérations sur transexuels), le rapport à l’enfant (amélioré par l’allaitement, ou les premiers soins masculins au bébé) mais aussi sa différence (les « minorités visibles »). Le corps serait devenu « bon à penser » (mais aussi à regarder, à toucher, à retrouver) pour l’équilibre psychique, la fortification du lien social, la fortification des identités individuelles et collectives... Aurait-t-on affaire ici à une sourde et générale activation d’un "physicalisme ordinaire" ? Y-a-t-il porosité à cet égard entre univers savant et pratiques ordinaires ? Et si oui, comment l'expliquer ? se demande Dominique Memmi. A ce « retour du pendule », tant pratique qu’idéologique, permettant d’infléchir les analyses d’un Foucault sur la « biopolique contemporaine » et les savoirs qui lui sont annexés, Dominique Memmi a consacré deux ouvrages et une partie de son séminaire.

4. Plus récemment encore, participant à sa manière à l’intérêt croissant en sciences sociales pour les émotions (l’ « emotional turn »), Dominique Memmi s’est focalisée sur la plus somatique d’entre elles : le dégoût. Cette réaction quasi irrépressible et apparemment purement physique, s’est avérée éminemment sociale et « mixophobe » : elle serait induite par un violent – mais aussi croissant - refus de toute diminution physique et sociale de soi… identifiée chez l’autre.

5. Afin de mettre en valeur la spécificité des dominations personnelles, s’exerçant dans le face à face, à peu près sans tiers ni coulisse (relations parents/enfants, hommes/femmes, maître/domestiques), Dominique Memmi a aussi proposé la notion de « domination rapprochée » et l’a mise à l’épreuve dans plusieurs textes, dont le dernier - Servir (chez) les autres - en cours d’écriture, concerne la relation employeur/employé « de maison », en France, au XXème siècle.

6. Enfin, séduite par la capacité de la production cinématographique à véhiculer, non certes sans médiations, des représentations collectives, y compris populaires, Dominique Memmi s’en est souvent servie pour observer l’évolution des représentations sur ses objets de recherches (par ex. l’ardente obligation à « faire son deuil » par la confrontation avec le cadavre dans La Revanche de la chair) mais aussi pour repérer les solutions mentales trouvées à un certain nombre de problèmes sociaux : au premier rang desquels les angoisses et souffrances engendrées par la domination sociale. Dominique Memmi a donc aussi animé de nombreuses projections commentées d’œuvres cinématographiques portant notamment sur la façon dont les issues à la domination sociale (entre hommes et femmes, maitres et serviteurs, parents et enfants, patrons et ouvriers) y sont pensées. Elle a animé sur ce thème un cycle de plusieurs années au cinéma Jean Vilar à Arcueil (autour de films comme La Cérémonie, Servante et maîtresse, En quête des sœurs Papin, La fiancée du pirate, Rêve d’usine) et des interventions plus ponctuelles sur d’autres sites. Elle a enfin fondé FasCINE,(Fédération nationale des Associations de Spectateurs de CINEmas indépendants) pour protéger les salles indépendantes - et notamment le réseau Utopia - contre les entreprises prédatrices de certains multiplexes.


Publications.[modifier le code]

1. Ouvrages :[modifier le code]

1. Du récit en politique. L’affiche électorale italienne, Paris, Presses dela FNSP, 1986, 177 p.

2. Les Gardiens du corps. Dix ans de magistère bioéthique, Paris, Éditions de l’EHESS, 1996, 251 p.

3. Jules Romains, ou : La passion de parvenir, Paris, La Dispute, 1998, 92 p.

4. Faire vivre et laisser mourir : le gouvernement contemporain de la naissance et de la mort, Paris, La Découverte, 2003, 309 p.

5. (Avec D. FASSIN) (eds.). Le Gouvernement des corps, Paris, Éditions de l'EHESS, 2004, 276 p.

6. (Avec D. GUILLO, O. MARTIN) (eds.), La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, Paris, Éditions de l’EHESS, 2009, 273 p.

7. La seconde vie des bébés morts, Paris, Éditions de l’EHESS, 2011, 206 p.

8. La revanche de la chair. Essai sur les nouveaux supports de l’identité, Paris, Editions du Seuil, 2014.

9. (Avec E. Taieb et G. Raveneau), Le dégoût, envers du social, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, septembre 2016, 211p.

10. Servir – chez – les autres. Les mutations de la domination rapprochée, en attente de publication.

2. Autres textes parmi les plus importants[modifier le code]

« Rendre puissant » in CURAPP, La communication politique, Paris, PUF, 1991.

« La dimension corporelle de la vie sociale et politique », Sociétés Contemporaines, 31, « Le corps protestataire », juillet 1998.

« Le corps protestataire aujourd’hui », Sociétés Contemporaines, 31, « Le corps protestataire », juillet 1998.

« L’enquêteur enquêté », Genèses, 35, juin 1999, p. 131-145.

« Vers une confession laïque. La nouvelle administration étatique des corps », Revue française de science politique, 1, février 2000.

« Faire parler : une nouvelle façon d’administrer les corps ? L’exemple de l’avortement » Justices, « Corps et droit », 3, janvier 2001.

« Sonder les âmes ou radiographier les corps ? », in M. Iacub, P. Jouannet (eds.), Juger la vie. Les choix médicaux en matière de procréation, Paris, La Découverte, 2001, p. 150-180.

« Verso una confessione laica ? Nuove forme de controllo pubblico dei corpi nella Francia contemporanea », in N.M.P. Filippini, T. Plebani, A.Scattigno (eds.), Corpi e storia. Donne e uomini dal mondo antico all'età contemporanea, Rome, Viella, 2002, p. 229-249.

« Faire consentir : la parole comme mode de gouvernement », in J. « Gouverner par la parole : le CCNE et la fabrication contemporaine du consensus », in D. Sicard (ed.), Travaux du Comité consultatif national d’Éthique, Paris, PUF, 2003, p. 973 sq.

« Governing through speech. A New State Administration of the Body ? », Social Research, 70-2, autumn 2003.

« Administrer une matière sensible : conduites raisonnables et pédagogie par corps autour de la naissance et de la mort », in D. Fassin, D.Memmi (eds.). Le gouvernement des corps, Paris, Éditions de l’EHESS, 2004, p. 135-154.

« Le gouvernement de la vie, mode d'emploi », (en collab. avec D. Fassin), in D. Fassin, D. Memmi (eds.). Le gouvernement des corps, Paris, Éditions de l'EHESS, 2004, p. 9-33.

« Le social fait corps. Le sort réservé au biologique dans l'oeuvre de Pierre Bourdieu », in G. Mauger (dir.). Rencontres avec Pierre Bourdieu, Paris, Editions du Croquant, 2005, p. 575-590.

« La 'dignité' : une protestation somatisée contre le libéralisme ? », in Ch. Girard et S. Hennette-Vauchez, Voyage au bout de la dignité. Recherche sur un processus de juridicisation, Paris, PUF, 2005.

« Mai 68 ou la crise de la domination rapprochée », in D. Damamme, B. Gobille, F. Matonti, B. Pudal, Mai-juin 68, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 2008, pp.35-46.

« Sortir de la domination rapprochée ? », Vacarme, 43, printemps 2008.

« Pierre Bourdieu : le corps dénaturalisé », in D. Memmi, D. Guillo, O. Martin (eds.), La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, Paris, Éditions de l’EHESS, 2009.

« Marcel Mauss : la redécouverte tardive en France des ‘Techniques du corps’ » (avec O. Martin), in D. Memmi, D. Guillo, O. Martin (eds.), La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, Paris, Éditions de l’EHESS, 2009.

« Introduction » et « Conclusion », in D. Memmi, D. Guillo, O. Martin (eds.), La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, Paris, Éditions de l’EHESS, 2009.

« Civilizing ‘life itself’: Elias vs Foucault”, in F.Depelteau &T.Savoia Landini, Norbert Elias and empirical research, Basingstoke, Palgrave- McMillan, 2013.

« De la dénégation au déni ? La mise en silence du social dans les campagnes de prévention », in (Collectif), Le diabète, une épidémie silencieuse, Lormont, Le Bord de l’Eau, 2013.

"Une discrète naturalisation de la maternité : le for intérieur féminin face aux aléas de la reproduction », Sociologie, N°4/2016, décembre 2016, pp. 413-438.

« Care, Stigmatisation sociales sociale et femmes, ou : quand le cadavre se dissout dans le ‘relationnel’ », Sociétés Contemporaines, n°105, mars 2017.


3. Directions de numéros de revues :[modifier le code]

1. « Le corps protestataire », Sociétés Contemporaines, 31, juillet 1998.

2. « L’État et la mort », Sociétés Contemporaines, 75, octobre 2009 (en collab. avec E. Taieb).

3. « Anatomie du dégoût », Ethnologie française, 1, janvier 2011 (en collab. avec E. Taieb et G. Raveneau).

4. « Corps et sciences sociales», Revue Corps, 9, avril 2011 (en collab. avec F. Bellivier).

5. « Corps et sciences sociales. Cinq ans de présentation dans le séminaire (2009-2013)”, Revue Corps, Quel corps demain ?, n°14, 2016, pp.133-214.


4. Travaux sur la façon dont le cinéma « pense » la domination sociale.[modifier le code]

Généralités[modifier le code]

« Corps à corps et domination rapprochée : ou comment le cinéma ‘réfléchit’ le monde social », Culture et musées, n°7, 2006, pp. 81-95.

« S’en sortir’ ou pas : contes cinématographiques et impatience sociale, in Carole Aurouet (dir.), Contes et Légendes à l’écran, Cinémaction, n°116, Paris, Corlet Editions, 2005, pp.42-50.

Domination de classes[modifier le code]

« Une situation sans issue ? Maîtres et domestiques dans le cinéma anglais et français », Cahiers du genre, N°35, 2003, pp.209-236.

« La recomposition du masculin dans les classes populaires : une issue à la domination sociale ? A propos de Billy Eliot, de Full Mounty et de quelques autres dans le cinéma réaliste anglais depuis 40 ans », Le Mouvement social, N°198, janvier- mars 2002, pp.151-154.

« L’introuvable ‘peuple’ dans le cinéma français », CinémAction, n°110, 1er trim. 2004, pp.46-51.

« Alien ou les dents de l’Autre », Vertigo, N°16, 1997, pp.183-188.

« Journal intime de Nanni Moretti ou le miroir aux intellectuels », Politix, N°30, vol.8,1995, pp. 178-182.

« Reprise de Hervé le Roux ou : ce monde que nous avons perdu », Politique La Revue, n°7, janv – févr - mars 1998, pp.83-86.

Domination de sexes[modifier le code]

« Entre domination physique et domination symbolique » in CURAPP, La gouvernabilité, Paris, Puf, 1996, pp.45-62.

« Naturaliser la domination masculine ou comment ne pas en sortir », Cahiers du genre, N°29, 2000, pp.128-135.

« Nommer le sexuel à l’écran depuis le milieu des années 1970 » (avec Nathalie Nikolic), in Andrea Grunert (dir.), Le corps filmé, Paris, Corlet Editions, 2006.

« La leçon de piano », Politique La Revue, n°1, juil – août – sept. 1997, pp.95-97.

Autres[modifier le code]

« Short Cuts de Robert Altman : ou le vers est sur le fruit», Politique La Revue, n°4, avril – mai - juin 1997, pp.115-116.

« ‘Je n’avais rien à dire à ça’ : Kazan, une lutte à mort pour la vie », Positif, n°610, page 56, décembre 2011.

« Journal intime de Nanni Moretti, ou le miroir aux intellectuels », Politix, vol. 8, n°30, 1995, pp.178-182.