Discussion:Antoinette Feuerwerker
- Admissibilité
- Neutralité
- Droit d'auteur
- Article de qualité
- Bon article
- Lumière sur
- À faire
- Archives
- Commons
Reporté de la page Facebook de Natania Etienne
[modifier le code]Adar, le mois de la joie de la célébration de la survivance le mois des déguisements des confiseries. Shabbat dernier c'était le premier jour et le yahrzeit ou la hazkarah (anniversaire annuel de deuil) de ma grand-mère Henia Gluck-Shipper riche héritière d'Eliézer Shipper, propriétaire terrien en Pologne du 19 e siècle.. La magnifique blonde a épousé Pinhas Paul Gluck un étudiant talmudique génial, mariage arrangé. Ils sont tombés amoureux au premier regard. Eliézer est fier de ce gendre descendant direct de Dov Le maguid . Une grande famille de savants talmudiques . Pinhas contrairement aux attentes des deux familles refuse de de dépendre du meilleur des beaux-peres. Il demande à sa dulcinée de le suivre vers l'inconnu. Il se dit qu'à l'Ouest l'antisémitisme est inconnu. Et il refuse d'être dépendant. Ils attendront un train deux jours à la gare .
Des milliers d'aventures plus loin les deux amoureux ne renonceront jamais à leurs origines quelques soient les barrières les haines l'étroitesse d'esprit qu'ils vont rencontrer . Pour le moment l'Ouest à leur grande deception est antisémite mais on ne tue pas encore alors entre Vienne puis la Belgique , la Suisse, l'Allemagne , Strasbourg ,Paris, Brive et Lyon ils luttent pour élever leurs quatre enfants . Ils auront une avocate, Antoinette, ma mère, activiste travailleuse sociale, une infirmière Rose (déportée revenue de Auschwitz convoi 72) et un docteur Salomon Gluck, le fils unique adoré de tous. Les miliciens et Barbie le leur ont volé . Convoi 73 direction une mort atroce à Kausnas. Ils attendront en vain son retour. Jusqu'à la naissance de mon frère en novembre 1949 . Un des 20 survivants des 900 français est venu dire l'horreur .
Jamais je n'ai vu Henia rire. Une partie de son âme était brisée . Ses frères et soeur restés en Pologne avaient tous péris ainsi que ses parents. (aujourd'hui on n'a pas le droit de dire tués par qui, comme si on peut effacer la mémoire, les ridicules tortionnaires ne comprennent pas que les victimes se rappellent jusqu'a la millième génération et plus. ) Henia avait accepté à 20 ans de renoncer à tout par amour et pour sa foi alors détruite brisée le seul moment où je l'entendais avoir des larmes étouffées c'était à la synagogue quand elle murmurait NOTRE PÈRE. Le reste du temps battante elle qui avait tout perdu. Un collaborateur s'était un installé dans son appartement rue des messageries à Paris il avait volé tout les meubles et le magasin de tricot et la petite fabrique adjacente . Rien ne restait rien d'une vie de travail.
Alors la courageuse Hénia , ma grand-mère faisait les courses et les repas pour nous 10 à la maison Place des Vosges. Et notre porte étant ouverte à toutes les soufrances souvent à notre table du shabbat partageait nos repas 5 ou 10 personnes de plus. Mon rôle dans la cuisine c'était de pétrir la pâte des challot et couper des oignons les quantités dépassant ce que je peux compter...des larmes de crocodiles et elle inlassable continue de preparer le shabbat 10 paniers avec des repas pour des veuves isolees...je suis chargée de grimper quatre à quatre les 9 étages où vivent cachées ces femmes detruitent par l'antfisémitisme et elle continue obstinément il faut aussi préparer la soupe au poulet et le guefilte fish pour mes tantes je regarde les mains de Henia enflés par l'arthrite je me demande pourquoi ??? La souffrance physique, la générosité pour survivre la douleur morale....je ne juge pas mais je ne comprends pas. Henia a plus d'une centaine de descendants juifs pratiquants qui contribuent au bien de l'humanité ....A Jerusalem pendant le shabbat où J'observais la shiva (la semaine de deuil ) pour mon père avec mes frères et soeurs chez ma soeur Benja (inoubliable ce shabbat ensemble avec des matelas par terre envahissant son petit appartement et avec la possibilité de porter le deuil ensemble. ) à table devant moi un grand plat avec de la sauce de poulet à côté de moi un morceau de challah. Je plonge la main les yeux fixés sur le plat et je vois au même moment d'autres mains je lève les yeux Mes frères et soeurs me regardent je crie NON . Hénia chacun à notre tour nous amenais dans la cuisine et en secret nous donnait de la challah trempée dans la sauce...,..nous avons gardé le secret ...elle n'avait rien à nous donner que l'assurance de son amour silencieux . Hénia repose à Haifa près de la mer et de son amour de toujours. Sur la pierre tombale le nom de son fils bien aimé Le DR Salomon Gluck à côté du sien .....
- Article du projet Judaïsme d'avancement BD
- Article du projet Judaïsme d'importance moyenne
- Article du projet Corrèze d'avancement BD
- Article du projet Corrèze d'importance faible
- Article du projet Limousin d'avancement BD
- Article du projet Limousin d'importance faible
- Article du projet Résistance française d'avancement BD
- Article du projet Résistance française d'importance faible