Diego Rodriguez Lucero

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Diego Rodriguez Lucero
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Prêtre catholique, inquisiteurVoir et modifier les données sur Wikidata

Diego Rodriguez Lucero est nommé inquisiteur de Cordoue de 1499 à 1507. Il reprend la suite de Pedro de Guiral, inquisiteur écarté pour corruption. Son œuvre fut bien pire que celle de son prédécesseur durant l'Inquisition.

Dès sa prise de fonction en 1499, il condamna à être brûlés vifs 107 juifs conversos, convaincu qu'ils étaient en réalité des marranes, restés fidèles à leur ancienne religion. Ce fut un des plus meurtriers autodafés du pays.

Entre 1504 et 1505, 134 personnes accusées de pratiquer le judaïsme en secret (interdit par l'Église) sont brûlées sous ses ordres[1].

Il s'attaque aussi à la noblesse des vieux chrétiens (par rapport aux « nouveaux chrétiens »), notamment à Julian Trigueros de la femme duquel il voulait obtenir des faveurs et qui finira sur un bûcher[2].

Chambre de tortures sous l'Inquisition

Désirant prouver l'existence d'une conspiration des Juifs et des conversos (ou juifs convertis) contre la chrétienté, il accumule des fausses preuves, arrache des témoignages sous la torture, emprisonne des centaines de personnes[3]. Ainsi, il fait arrêter et torturer la famille de l'archevêque de Grenade (es), Hernando de Talavera (en), ancien confesseur des rois catholiques, afin qu'il témoigne que le vieil archevêque (d'origine juive) abritait une synagogue dans sa maison[4]. Le marquis de Priego avec son armée prend alors d'assaut la prison de l'Inquisition, libère les prisonniers et arrête le procureur[5].

L'inquisiteur général Diego Deza (en) considéré comme responsable de ces excès fut démis de ses fonctions en 1507 et remplacé par le cardinal Francisco Jiménez de Cisneros. À la suite d'un examen de ses activités par une congrégation générale à Burgos en 1508, Lucero fut finalement relevé de son poste la même année et alla finir ses jours à Séville.

Son cas fut un révélateur de la nécessité d'opérer des réformes dans le fonctionnement de l'Inquisition[6]; d'autant que son influence avait déjà commencé à toucher les juridictions environnantes comme Jaen.

Notes et références

  1. Voir page 58 in The Spanish Inquisition, Helen Rawlings, Blackwell, 2004
  2. Voir page 98 in El Tribunal de la Inquisicion en Andalucia: Seleccion de Textos y Documentos, Manuel Barrios, Rodriguez Castillejo, 1991
  3. Voir pages 614-624 in The American Historical Review, Vol. 2, No.4 (July 1897), « Lucero the Inquisitor », Charles Lea
  4. Voir page 238 in Conversos, Inquisition and the expulsion of Jews from Spain, Norman Roth, University of Wisconsin, 2003
  5. Voir page 58-60 in The spanish inquisition: a history, Joseph Pérez, Yale University, 2005
  6. Voir page 46 in Spain, 1469-1714: A Society of Conflict, Henry Kamen, Pearson Longman, 2005